Ce conte de Noël d’Intermarché se retrouve désormais au cœur d’une controverse environnementale. Selon Bloom, association qui défend l’océan et lutte contre le dérèglement climatique, le clip du loup végétarien est trompeur. L’ONG a saisi le jury de déontologie publicitaire de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) pour demander la suppression de certaines scènes.
« Plusieurs messages erronés, ambigus, non conformes »
Le spot de deux minutes trente, réalisé par le studio montpelliérain Illogic, montre un loup qui tente de changer son régime alimentaire afin de se rapprocher des autres animaux. Il cueille des champignons, récolte des châtaignes et pêche, mais mange également du poisson.
« Si le message de convivialité que met en avant la publicité est cher à Bloom, le dessin animé publicitaire contient néanmoins une arnaque délétère pour l’océan : le loup végétarien pêche et mange du poisson ! » s’indigne Bloom dans un communiqué publié ce 23 décembre. Il ajoute : « Contrairement à ce que sous-entend la publicité, le ‘bien manger’ et a fortiori le végétarisme ne sauraient passer par la consommation de poisson en substitution à la viande. » Bloom souligne que le clip présente la pêche comme abondante, alors que la réalité des populations de poissons est préoccupante. « Sous couvert d’un conte attendrissant et humoristique, Intermarché fait passer plusieurs messages erronés, ambigus, non conformes à la position et aux pratiques de l’enseigne », peut-on encore lire sur le site de l’ONG, qui y voit un message subliminal incitant à consommer du poisson, notamment à l’approche des fêtes de Noël, qui est une période clé pour les ventes de produits de la mer.
En 2012, l’association avait déjà contesté une publicité d’Intermarché
Historiquement, Bloom n’en est pas à son premier recours contre le groupe. En 2012, l’association avait déjà dénoncé une campagne publicitaire d’Intermarché sur la pêche, qui avait dû être interrompue après intervention de l’ARPP. Aujourd’hui, l’ONG insiste sur le manque de transparence du dessin animé, notamment parce qu’il cible un jeune public.
Pour conclure, l’association précise qu’au regard de l’ensemble des manquements relevés, elle « demande au Jury de déontologie publicitaire (JDP) le déclenchement d’une procédure d’urgence, d’enjoindre à l’annonceur de retirer les plans de poissons compris dans la Publicité et d’assurer une diffusion renforcée de l’avis du JDP, et ce d’autant plus que la Publicité a été diffusée largement et à dessein en période de fêtes de fin d’année ».
Intermarché renonce à son photomaton utilisant l’IA
Intermarché, qui devait lancer un photomaton interactif utilisant l’intelligence artificielle pour intégrer le loup de Noël sur les photos des clients, a finalement renoncé à ce projet face à la polémique. « Nous avons découvert que le projet avec Photomaton recourait à l’IA, ce qui entrait en contradiction directe avec le message de notre précédente campagne publicitaire », a précisé un représentant du groupe à BFMTV. Initialement, l’opération devait se dérouler dans près de 1 000 magasins, précise Le Parisien. Malgré cette controverse, le succès du loup « mal-aimé » reste incontestable. La vidéo a dépassé le milliard de vues et a relancé la chanson « Le mal-aimé » de Claude François, qui accompagne le clip. Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, a annoncé la commercialisation prochaine d’une peluche du loup et la préparation d’un long-métrage par Illogic Studios, indique enfin le quotidien francilien.
Dans le Roman de Renart, un succès littéraire du XIIème siècle, le loup Ysengrin aime déjà le poisson aux moins dans deux » branches » du livre celle avec les aiguilles et celle ou Ysengrin perd sa queue il y a aussi celle ou le loup fait le mort pour arrêtez une charette de poisson. Alors si Bloom veut porter plainte, je peux peut être lui fournir l’adresse du cimetière ou reposent leurs auteurs. Qu’ils se contentent de protéger l’ocean de leur médiocrité ou les abysses de leur inculture. Bonne journée.