Lettre à Merz : Sachs accuse l’Allemagne d’être le principal responsable du conflit russo-ukrainien

En complément de ma chronique sur les sanctions de l’UENAZIE qui frappent le Colonel Suisse et un des meilleurs analystes mondiaux en géopolitique, voici la lettre ouverte du Prof. Jeffrey Sachs de l’Université de Columbia, qui conseille depuis la chute du communisme grand nombre de chefs d’états dans le monde, que ce soit en Amérique latine, en Europe de l’Est, ex-Yougoslavie, Afrique Asie… 

Je la découvre après avoir envoyé mon article à Christine et observe que nous concluons aux mêmes maux allemands. L’Américain avance des arguments sur l’Allemagne que j’ai moi-même mentionnés dans ma chronique citée. L’Allemagne joue un rôle primordial avec la Gauleiterin à Bruxelles et son Manfred Weber, CDU lui-aussi, chef du groupe le plus important au Parlement Européen.

La lettre ouverte de Jeffrey Sachs, basée sur des faits historiques incontestables, vous fait froid dans le dos. Comme je le disais déjà ici, LE FRITZE, est en train de nous mener vers la troisième guerre mondiale. À mon avis, son cerveau reptilien ne va jamais imprimer les propos du professeur de Columbia. Veuillez découvrir cette lettre absolument virulente comme alarmante. Espérons que le FRITZE comprendra ce dont il s’agit. Il est tellement con que l’on craindra le pire. Je me répète sur ses capacités intellectuelles. Enfin,, j’avais annoncé qu’il ne finirait pas son mandat et que la fin de cette année pourrait déjà sonner le glas de sa chancellerie. Je crois ne pas me tromper de beaucoup ;  si ce n’est pas fin de cette année, alors ce sera durant le premier semestre de 2026.

En effet, le projet de l’UENAZIE d’utiliser les avoirs gelés du gouvernement russe pour financer l’Ukraine a échoué. Au lieu de cela, les dégénérés se sont mis d’accord sur un compromis qui transfère la charge financière aux contribuables européens. L’UENAZIE accorde à l’Ukraine un prêt de 90 milliards d’euros, financé par une nouvelle dette sur le marché des capitaux. Les fonds publics russes sont gelés pour une durée indéterminée. Le FRITZE célèbre le résultat du Conseil européen, comme « un grand succès » et une « démonstration » de souveraineté. De quelle souveraineté parle-t-il  ? Comme si l’Ukraine en totale faillite allait nous rembourser un jour. On ne va pas laisser faire çà. Le peuple allemand non plus. Très grave encore, le FRITZE fait geler les avoirs russes à Francfort, la grande place financière allemande. Il parachève la destruction économique et financière de l’Allemagne.  Je pense que cette nouvelle connerie du FRITZE va vraiment accélérer sa chute.

 

Je vous propose de lire ici la remarquable lettre ouverte au FRITZE du Prof. Sachs, à lire jusqu’au bout.

 

Jeffrey D. Sachs   Berliner Zeitung 17 décembre 2025

Source 



Monsieur le chancelier Merz,

Vous avez évoqué à plusieurs reprises la responsabilité de l’Allemagne en matière de sécurité européenne. Cette responsabilité ne peut être assumée par des slogans, une mémoire sélective ou la normalisation progressive du discours belliqueux. Les garanties de sécurité ne sont pas des instruments à sens unique. Elles fonctionnent dans les deux sens. Il ne s’agit pas d’un argument russe, ni américain ; c’est un principe fondamental de la sécurité européenne, explicitement inscrit dans l’Acte final d’Helsinki, le cadre de l’OSCE et des décennies de diplomatie d’après-guerre.

L’Allemagne a le devoir d’aborder ce moment avec sérieux et honnêteté historiques. À cet égard, les récentes déclarations et choix politiques sont dangereusement insuffisants.

Depuis 1990, les principales préoccupations de la Russie en matière de sécurité ont été à plusieurs reprises rejetées, diluées ou directement violées, souvent avec la participation active ou l’acquiescement de l’Allemagne. Ce bilan ne peut être effacé si l’on veut mettre fin à la guerre en Ukraine, et il ne peut être ignoré si l’Europe veut éviter un état de confrontation permanent.
À la fin de la guerre froide, l’Allemagne a donné aux dirigeants soviétiques, puis russes, des assurances répétées et explicites que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est. Ces assurances ont été données dans le contexte de la réunification allemande. L’Allemagne en a énormément bénéficié. La réunification rapide de votre pays – au sein de l’OTAN – n’aurait pas eu lieu sans le consentement soviétique fondé sur ces engagements. Prétendre par la suite que ces assurances n’ont jamais eu d’importance, ou qu’il s’agissait simplement de remarques informelles, n’est pas du réalisme. C’est du révisionnisme historique.

En 1999, l’Allemagne a participé au bombardement de la Serbie par l’OTAN, la première guerre majeure menée par l’OTAN sans l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies. Il ne s’agissait pas d’une action défensive. Il s’agissait d’une intervention sans précédent qui a fondamentalement modifié l’ordre sécuritaire de l’après-guerre froide. Pour la Russie, la Serbie n’était pas une abstraction. Le message était sans équivoque : l’OTAN utiliserait la force au-delà de son territoire, sans l’approbation de l’ONU et sans tenir compte des objections russes.

En 2002, les États-Unis se sont retirés unilatéralement du Traité sur les missiles antibalistiques, pierre angulaire de la stabilité stratégique pendant trois décennies. L’Allemagne n’a soulevé aucune objection sérieuse. Pourtant, l’érosion de l’architecture de contrôle des armements ne s’est pas produite dans le vide. Les systèmes de défense antimissile déployés plus près des frontières russes ont été perçus à juste titre par la Russie comme déstabilisants. Rejeter ces perceptions comme de la paranoïa relevait de la propagande politique, et non d’une diplomatie avisée.

En 2008, l’Allemagne a reconnu l’indépendance du Kosovo, malgré des avertissements explicites selon lesquels cela porterait atteinte au principe d’intégrité territoriale et créerait un précédent qui aurait des répercussions ailleurs. Une fois de plus, les objections de la Russie ont été écartées comme étant de mauvaise foi plutôt que prises au sérieux comme des préoccupations stratégiques.

La pression constante en faveur de l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie — officiellement déclarée lors du sommet de Bucarest en 2008 — a franchi la ligne rouge la plus évidente, malgré les objections virulentes, claires, constantes et répétées de Moscou pendant des années. Lorsqu’une grande puissance identifie un intérêt sécuritaire fondamental et le réitère pendant des décennies, l’ignorer n’est pas de la diplomatie. C’est une escalade délibérée.

Le rôle de l’Allemagne en Ukraine depuis 2014 est particulièrement préoccupant. Berlin, aux côtés de Paris et de Varsovie, a négocié l’accord du 21 février 2014 entre le président Ianoukovitch et l’opposition, un accord visant à mettre fin à la violence et à préserver l’ordre constitutionnel. En quelques heures, cet accord s’est effondré. Un renversement violent a suivi. Un nouveau gouvernement a vu le jour par des moyens extraconstitutionnels.

L’Allemagne a immédiatement reconnu et soutenu le nouveau régime. L’accord que l’Allemagne avait garanti a été abandonné sans conséquence.



L’accord Minsk II de 2015 était censé être la solution corrective, un cadre négocié pour mettre fin à la guerre dans l’est de l’Ukraine. L’Allemagne a de nouveau servi de garante. Pourtant, pendant sept ans, Minsk II n’a pas été mis en œuvre par l’Ukraine. Kiev a ouvertement rejeté ses dispositions politiques. L’Allemagne ne les a pas appliquées. D’anciens dirigeants allemands et européens ont depuis reconnu que Minsk était davantage considéré comme une mesure palliative que comme un plan de paix. Cette admission devrait à elle seule nous inciter à réfléchir.

Dans ce contexte, les appels à toujours plus d’armes, à une rhétorique toujours plus dure et à une « détermination » toujours plus grande sonnent creux. Ils demandent à l’Europe d’oublier le passé récent afin de justifier un avenir de confrontation permanente.

Assez de propagande. Assez d’infantilisation morale du public. Les Européens sont tout à fait capables de comprendre que les dilemmes en matière de sécurité sont réels, que les actions de l’OTAN ont des conséquences et que la paix ne s’obtient pas en prétendant que les préoccupations de la Russie en matière de sécurité n’existent pas.

La sécurité européenne est indivisible. Ce principe signifie qu’aucun pays ne peut renforcer sa sécurité au détriment d’un autre sans provoquer d’instabilité. Il signifie également que la diplomatie n’est pas de l’apaisement et que l’honnêteté historique n’est pas une trahison.

L’Allemagne l’avait compris autrefois. L’Ostpolitik n’était pas une faiblesse, mais une maturité stratégique. Elle reconnaissait que la stabilité de l’Europe dépendait de l’engagement, du contrôle des armements, des liens économiques et du respect des intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité.

Aujourd’hui, l’Allemagne a de nouveau besoin de cette maturité. Cessez de parler comme si la guerre était inévitable ou vertueuse. Cessez d’externaliser la réflexion stratégique aux points de discussion de l’alliance. Commencez à vous engager sérieusement dans la diplomatie, non pas comme un exercice de relations publiques, mais comme un effort sincère pour reconstruire une architecture de sécurité européenne qui inclut la Russie plutôt que de l’exclure.

Une architecture de sécurité européenne renouvelée doit commencer par la clarté et la retenue. Tout d’abord, elle nécessite la fin sans équivoque de l’élargissement de l’OTAN vers l’est, vers l’Ukraine, la Géorgie et tout autre État situé le long des frontières de la Russie.

L’expansion de l’OTAN n’était pas une caractéristique inévitable de l’ordre post-guerre froide ; il s’agissait d’un choix politique, pris en violation des assurances solennelles données en 1990 et poursuivi malgré les avertissements répétés selon lesquels elle déstabiliserait l’Europe.
La sécurité en Ukraine ne viendra pas du déploiement avancé de troupes allemandes, françaises ou autres troupes européennes, qui ne ferait que renforcer les divisions et prolonger la guerre. Elle viendra de la neutralité, soutenue par des garanties internationales crédibles. L’histoire est sans ambiguïté : ni l’Union soviétique ni la Fédération de Russie n’ont violé la souveraineté des États neutres dans l’ordre d’après-guerre, qu’il s’agisse de la Finlande, de l’Autriche, de la Suède, de la Suisse ou d’autres pays. La neutralité a fonctionné parce qu’elle répondait aux préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité. Il n’y a aucune raison sérieuse de prétendre qu’elle ne peut pas fonctionner à nouveau.

Deuxièmement, la stabilité nécessite la démilitarisation et la réciprocité. Les forces russes doivent être maintenues à bonne distance des frontières de l’OTAN, et les forces de l’OTAN, y compris les systèmes de missiles, doivent être maintenues à bonne distance des frontières de la Russie. La sécurité est indivisible, elle n’est pas unilatérale. Les régions frontalières doivent être démilitarisées grâce à des accords vérifiables, et non saturées d’armes toujours plus nombreuses.

Les sanctions devraient être levées dans le cadre d’un règlement négocié ; elles n’ont pas réussi à ramener la paix et ont causé de graves dommages à l’économie européenne.L’Allemagne, en particulier, devrait rejeter la confiscation imprudente des actifs de l’État russe, qui constitue une violation flagrante du droit international et sape la confiance dans le système financier mondial. Relancer l’industrie allemande grâce à des échanges commerciaux légaux et négociés avec la Russie n’est pas une capitulation. C’est du réalisme économique. L’Europe ne devrait pas détruire sa propre base productive au nom d’une posture morale.

Enfin, l’Europe doit revenir aux fondements institutionnels de sa propre sécurité. L’OSCE, et non l’OTAN, devrait à nouveau servir de forum central pour la sécurité européenne, le renforcement de la confiance et le contrôle des armements. L’autonomie stratégique de l’Europe signifie précisément cela : un ordre de sécurité européen façonné par les intérêts européens, et non une subordination permanente à l’expansionnisme de l’OTAN.

La France pourrait à juste titre étendre sa dissuasion nucléaire en tant que parapluie de sécurité européen, mais uniquement dans une posture strictement défensive, sans systèmes déployés à l’avant qui menacent la Russie.

L’Europe devrait faire pression de toute urgence pour un retour au cadre de l’INF et pour des négociations globales sur le contrôle des armes nucléaires stratégiques impliquant les États-Unis et la Russie — et, à terme, la Chine.

Plus important encore, Monsieur le Chancelier Merz, apprenez l’histoire et soyez honnête à son sujet. Sans honnêteté, il ne peut y avoir de confiance. Sans confiance, il ne peut y avoir de sécurité. Et sans diplomatie, l’Europe risque de répéter les catastrophes dont elle prétend avoir tiré les leçons.

L’histoire jugera ce que l’Allemagne choisit de retenir et ce qu’elle choisit d’oublier. Cette fois-ci, laissez l’Allemagne choisir la diplomatie et la paix, et tenir parole.



Respectueusement,

Jeffrey D. Sachs


Professeur d’université


Université Columbia

 

Traduction  de Sylvia Bourdon, 19 décembre 2025

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