L’UE mise tout sur la guerre en Ukraine ? L’Europe est entrée en période pré-révolutionnaire

Alastar Crooke, ancien diplomate britannique, est le fondateur du « conflits forum » basé à Beyrouth. Il a auparavant été conseiller sur les questions du Moyen-Orient auprès de Javier Solana, alors Haut Représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère.

Crooke soutient que l’Europe a tout misé sur la guerre par procuration contre la Russie. L’Europe a sacrifié sa légitimité, son économie, sa sécurité et ses relations avec la Russie, la Chine et les États-Unis. Selon lui, l’Europe est déjà entrée dans un moment pré-révolutionnaire.

Extraits de la transcription pour ceux qui n’auraient pas le temps de tout écouter 

Nous voyons donc maintenant que les États-Unis et l’Europe se trouve de plus en plus divisé. Cela est bien sûr évident avec la guerre en Ukraine. Les États-Unis poussent Zelenski à accepter des concessions pour parvenir à un accord de paix tandis que les Européens semblent l’encourager à résister.
Vous avez été négociateur et avez également travaillé pour la direction de l’UR. Comment comprenez-vous cela ? Car si l’Ukraine est en train de se désagréger et qu’un effondrement sans règlement de paix serait une catastrophe, comment expliquez-vous cette position ? On me demande toujours pourquoi il y a une résistance aussi farouche à accepter des conditions ou des concessions .
La première chose que je dirais c’est que si l’Europe s’oppose fermement à la position de
Trump, il ne fait aucun doute que certaines factions à Washington lui donnent leur feu vert. D’après mon expérience, ce genre de choses n’arrivent pas par hasard. On ne voit pas soudainement toute l’Union européenne prendre position sur les propositions de Trump concernant l’Ukraine, ni les Européens, presque unanimement appelés à la guerre contre la Russie. Maintenant, ce sont peut-être deux questions distinctes et nous pouvons les aborder séparément.
 […]Plus récemment, je pense qu’il faut vraiment se pencher sur la période de l’administration Biden. Et cela a coïncidé avec une époque où l’Union européenne connaissait ce qu’ils appelaient un déficit démocratique. Ce n’était pas démocratique, ça ne l’est toujours pas. Mais il était alors assez évident qu’il existait un déficit démocratique. Mais il y avait aussi un déficit d’identité parce que je veux dire une technocratie ne donne pas d’identité aux Européens ordinaires. C’est simplement, vous savez, un système de régulation.
[…]
Et puis Biden a commencé à parler, si vous vous souvenez, nous avions cette image du discours à Liberty Hall où tout était baigné de couleur rouge sombre. C’était vraiment assez sinistre dans son apparence et délibérément conçu pour paraître ainsi car il a ensuite prononcé un discours très manichéen affirmant que le monde faisait face à deux maux . L’autocratie était le principal mal mais c’était aussi la Russie. Il a formulé cela dans un langage maniquéen très clair : l’obscurité et la lumière, le bien et le mal.
Et il a ensuite répété cela à Varsovie dans des  termes encore plus dramatiques
parlant du fait que c’était un moment où il fallait choisir entre le bien et le mal, entre les ténèbres et la lumière.
Et bien sûr, l’Amérique représentait toujours la lumière.
C’était la ville sur la colline, un phare pour le monde et la Russie représentait cette force obscure qu’il fallait repousser. Peu de temps après, il y eut un discours de Von Der Leyen  et elle a presque répété mot pour mot ce discours. Elle a dit
pratiquement la même chose. Vous savez, c’est la lumière contre les ténèbres entièrement en terme manichéen.
Et je pense que ce qui se passait en Europe relevait de plusieurs choses. Tout d’abord, cela offrait soudainement à l’Europe les éléments qui lui manquaient. […]que représente l’Europe ?  Il n’y avait alors que 12 états, mais vous auriez obtenu de nombreuses réponses différentes à ce sujet. Et là, il y avait quelque chose autour duquel on pouvait rassembler l’Europe, si l’on veut, une sorte de valeur morale du combat contre l’autocratie, contre la tyrannie et en faveur de la lumière, du progrès et de la vision.
Je pense que cela a alors été saisi comme une forme d’identité pour l’Europe. Tout comme l’Ukraine qui en est une partie complémentaire est devenu le pôle autour duquel on a tenté de forger l’unité européenne, de la renforcer dans cette guerre. Et à cette époque, les Européens flattaient vraiment Washington pour ce langage et ce type de pensée et l’OTAN était entraîné dans ce mouvement.
En même temps, la ministre allemande des affaires étrangères  prononçait des discours à New York affirmant que l’Allemagne avait renoncé à l’idée du changement par le commerce. Elle voulait des armes, elle voulait de la puissance militaire, elle voulait faire partie de votre projet. En d’autres termes, elle a proposé, enfin, elle a rappelé qu’à une époque, Obama avait suggéré que l’Allemagne et Washington puissent former ensemble une sorte de structure militaire commune. Et elle a précisé que bien sûr cela ne s’était pas réalisé. Mais son objectif était que l’Allemagne ne fasse plus vraiment partie d’une structure européenne, mais soit plutôt pleinement intégrée à la machine de guerre de Biden à cette époque.
[…] Je pense que les dirigeants européens sont devenus assez messianique dans cette quête de la lumière, dans leur lutte contre l’autocratie et le mal. Et maintenant, ils semblent prêts. Ils parlent d’aller en guerre contre la Russie.
On entend toutes ces déclarations étranges venant du ministre allemand de la défense et d’autres disant et bien vous savez il y aura une guerre avec la Russie d’ici 2028.
Non, ça pourrait même être l’année prochaine.
Et puis nous venons d’entendre le secrétaire général des Nations Unies dire que nous devons nous préparer à une guerre d’une ampleur comparable à celle que nos grands-parents ont connu. En d’autres termes, la première ou la seconde guerre mondiale. Et bien, c’est étrange.
Je veux dire, cela n’a aucun sens et je pense que c’est aussi extrêmement dangereux, mais c’est ce qui se passe à mon avis. Et donc nous avons eu cela et c’est pourquoi il y a eu de tels cris d’angoisse lorsque cette déclaration stratégique nationale a été publiée par les États-Unis qui laissait entendre que l’OTAN avait une date de fin et portait
également une critique très sévère à l’Europe. Son manque de valeur, son manque de démocratie et son manque de légitimité.
Et ça a vraiment été un choc et je pense que même s’il savait qu’il y avait des tensions avec l’administration Trump, il
ne croyait pas qu’il serait critiqué de cette manière. Ce que nous voyons se produire en somme, c’est que la NSS, la
déclaration stratégique, a effectivement sapé tout ce récit d’une guerre
manichéenne entre le bien et le mal. car elle affirmait que la priorité américaine était de rétablir la stabilité avec la Russie, de restaurer une relation stable avec la Russie et
une relation stable en Europe avec la Russie. exactement le contraire de ce qu’ils avaient tenté de suggérer et de proposer et puis cela est allé plus loin dans la NSS car c’était le seul sujet qui maintenait réellement l’Union européenne unie, l’Ukraine. Et là, la NSS a également déclaré que nous travaillons à une solution pour l’Ukraine. Ainsi, tout a été écarté. laissant les élites européennes, non pas les peuples d’Europe, mais les élites complètement privées de l’identité à laquelle elle voulait s’accrocher, de la
légitimité de tout le projet. Tout était en train d’être démantelé dans cette NSS
et donc elles y sont revenues et s’y sont consacrées avec une sorte de zèle démoniaque cherchant à aller jusqu’à des mesures extraordinaires voire illégales pour tenter d’arrêter les Russes. Elles ne sont plus figées désormais.
Les plans souverain russes détenus en Europe sont désormais liés à l’Amérique à ce sujet. Je pense que c’est vraiment pour cela qu’ils sont devenus si démoniaques à ce propos.
Mais cela défie toute analyse. Je ne pense pas qu’on puisse essayer de le comprendre en terme de rationalisme séculier.
Ce n’est pas cela. Nous entrons dans quelque chose qui n’a vraiment pas de je veux dire, il y a en Europe des sentiments profonds, des sentiments assez tristes de désastre ou
de vengeance pour ce qui est arrivé à certaines parties de l’Europe à la suite des anciennes guerres avec la Russie et cela non plus ne peut être nié. Mais au-delà de cela, nous avons vu cette dynamique se former comme le seul ciment qui maintient l’ensemble du projet. J’ai toujours souligné que je pense que l’UE est un peu plus vulnérable à ce manikéisme également car c’est un moyen pratique de maintenir l’unité entre 27 États membres.
Si tout est présenté comme une opposition entre le bien et le mal, l’ombre et la lumière, il est plus facile de faire avancer tout le monde dans la même direction. Je veux dire, dès qu’on introduit différentes nuances de gris, il devient plus facile que les choses commencent à se fragmenter selon des intérêts  concurrents.
Mais si cela s’effondre, si le projet ukrainien s’écroule, alors qu’est-ce qui maintient l’Union européenne unie, les 27 États ? Parce que vous savez, l’idée était que cela serait également mis en avant  et la transition vers l’élimination de toutes les formes de carbone du système. Cela devait fournir ce qui était nécessaire, une autre manière de faire circuler l’argent dans le système, d’y injecter des fonds massivement, ce qui aiderait les banques et tout le reste. Ils cherchaient désespérément une sorte de structure et ils la cherchent encore qui permettrait à la fois de fournir l’argent et les moyens pour que l’Union européenne continue à dépenser comme elle le fait.
Ils ont donc en quelque sorte décidé que la manière de relancer leur économie passait par les dépenses de défense et d’énormes dépenses. D’ailleurs, ils pensent que cela améliorera l’économie et stimulera la croissance en Europe.
Et bien sûr que non. Les dépenses de défense sont notables. Oui, certaines actions d’entreprise d’armement vont grimper parce qu’elles feront des bénéfices. Mais que se passe-t-il ? On produit des chars et à moins qu’il y ait une guerre, ils restent simplement entreposé. Ils ne contribuent en rien au bien-être économique global de la collectivité.
C’est la même chose pour d’autres secteurs. Donc en réalité l’économie réelle n’est pas vraiment affectée.
Je veux dire, il pourrait y avoir une légère augmentation de l’emploi, mais la plupart des Européens n’ont pas vraiment envie d’aller travailler dans une usine d’armement. Culturellement, ils ne sont pas vraiment adaptés à cela et ils ne recherchent pas la guerre. Donc, je ne suis pas sûr que ce soit un projet qui stimulera une véritable croissance économique, du moins pas dans le sens qui touche au cœur de ce que les hommes et les femmes en Europe recherchent. des emplois bien rémunérés, de l’argent pour couvrir les soins médicaux, les écoles, le logement, toutes ces choses qui deviennent de plus en plus inaccessible.
Construire des armes ne va pas vraiment produire ce genre d’amélioration du bien-être des gens ordinaires. Bien au contraire, ce que cela va faire, c’est détourner le capital des petites entreprises, si l’on veut, celles qui fabriquent des produits en Italie ou en Allemagne. Le capital s’est déjà de plus en plus orienté vers les actifs financiers, mais cette tendance va encore s’accentuer au détriment des entreprises plus petites et de moindre envergure, car les gouvernements dirigeront cet argent vers les grandes structures de l’armement.
Mais si c’est l’un des principaux moteurs que les élite européennes estime que si elles perdent la guerre en Ukraine, elles tomberont aussi. Cela signifie-t-il que toute cette
nouvelle rhtorique guerrière, ces discours selon lesquels nous devons être prêts que nos enfants devraient mourir à la guerre, tout ce langage très sombre ne sont pas simplement des signaux destinés aux Russes. Penses-tu qu’ils seraient réellement prêts à faire la guerre ? Parce que même si l’intention est là, les capacités enfin.
Ils ne le font pas. Ils ne le peuvent pas. Ils ne pourraient pas partir en guerre. Je veux dire, il y a pasd’argent. Les arsenaux sont vides. La France et la Grande-Bretagne n’ont vraiment pas les moyens. L’Europe ne peut pas produire, si vous voulez, le matériel.
Pour une guerre avec la Russie, on parle d’une armée d’environ un million d’hommes, peut-être un million et demi.
Ce n’est pas faisable. Il y a pas d’argent, il y a pas de personnel et il n’y a rien dans les
arsenaux de l’Europe. Ce n’est tout simplement pas réaliste. Il y a deux autres facteurs qui entrent en jeu, s’il vous plaît. Le premier est que selon moi, les jeunes européens ne pensent tout simplement pas culturellement à partir en guerre, ni à vouloir le faire.
Il s’intéresse davantage à ce qui se passe dans le football ou vous savez aux dernières tendances quoi porter en ce moment. Ils ne sont tout simplement pas culturellement adaptés à la guerre. Ils ne le sont pas pour être brutalement franc. Ils sont à bien des égards trop fragiles pour partir en guerre. Et par là, je veux dire psychologiquement, pas forcément physiquement. Vous savez, quand on regarde combien de personnes
ont des problèmes de santé mentale en Europe, au Royaume-Uni, c’est une personne sur 5 sans emploi, souvent à cause de la dépression ou d’une forme d’anxiété. Donc, la dernière raison que je pense importante vient d’un vieux proverbe chinois. Un sage all voir l’empereur et lui dit : « Quelles sont les choses dont vous avez besoin pour faire la guerre ? Empereur ?
Et l’empereur dit : « Et bien, la nourriture, les armes et la confiance. » Et le sage demanda, « Si vous ne pouviez en avoir qu’une, laquelle choisiriez-vous ? » Et il répondit : « La confiance. » Et bien, il n’y a pas de confiance en Europe. Enverriez-vous, vos enfants se battre pour Macron, Mes ou Starm ? Je ne le pense pas. Il n’y a
tout simplement pas de confiance. Regardez leur position dans les sondages. Vraiment catastrophique.
Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de chance. Mais là où c’est dangereux, c’est parce
que j’étais à Moscou il y a environ une semaine, pour une semaine environ. Ils comprennent ce que je viens de dire et je pense qu’ils le comprennent d’une manière très rationnelle.
Et ils comprennent, vous savez, que l’Europe pourrait probablement déployer au maximum absolu entre 100000 et 150000 hommes sur le terrain pour combattre, bien loin d’être suffisant pour affronter une grande armée comme celle de la Russie. Ils le comprennent mais ils reviennent sans cesse à la question que vous avez
posée. Pourquoi entend-on guerre, guerre guerre ? Et je pense qu’ils comprennent donc que ce dont nous parlons n’est pas vraiment la guerre. Comme vous savez Luther le disait à l’époque de nos grands-parents avec des millions de paysans. Ce dont nous parlons, c’est si vous voulez une provocation, une attaque conçue pour servir un autre objectif.
Une attaque. Nous avons vu l’attaque contre les pétroliers en mer noire. Nous avons entendu toutes les plaintes au sujet, vous savez, de drones prétendument russes perturbant les aéroports, ce qui s’est avéré être du pur non sens. Et puis vous savez, les menaces concernant un avion traversant ce passage très étroit dans les pays Baltes et en Estonie sortant du golf qu’ils prétendent faire partie de leur zones économiques. Il est donc très facile de provoquer une crise comme les attaques contre les pétroliers. Alors, qu’est-ce que ça signifie ? Ce dont nous parlons vraiment, c’est de la seconde guerre mondiale et nous parlons des efforts de Churchill et de Roosevelt qui était le favori à l’époque.
Pearl Harbor a été l’occasion de faire entrer l’Amérique dans la guerre contre l’Allemagne. Je pense que les Européens espèrent qu’ils auront un incident, un événement choquant, le choc d’un Pearl Harbor. qui d’une manière ou d’une autre submergera les objections de Trump et contraindra l’Amérique, pas l’Europe,bien que l’Europe s’y joindrait, mais essentiellement l’Amérique car il n’est pas possible d’affronter la Russie avec le seul élément européen.
Et je pense que le problème auquel la Russie est confrontée est celui dont j’ai parlé il y a quelque temps lorsque j’étais en Iran.
Et cela m’a vraiment été expliqué par  celui qui était le ministre des affaires étrangères tué dans cet accident d’hélicoptère. […] Il disait que l’Iran devait marcher sur une ligne très fine entre la dissuasion et la diplomatie. Il faut trouver le juste équilibre car
si l’on penche trop vers la dissuasion, on risque de provoquer une réaction agressive.
Mais inversement, si l’on penche trop vers la diplomatie, cela serait perçu comme une faiblesse et pourrait entraîner une réponse militaire visant à exploiter cette faiblesse. Il disait donc que c’était très délicat et je pense que vous savez, c’est le débat que la Russie doit avoir. Faut-il immédiatement brandir la menace nucléaire ?
Ou bien trouvez-vous une sorte d’étape intermédiaire où l’on peut gravir l’échelle de l’escalade pas à pas sans aller jusqu’au bout ? On pourrait aller droit au but et dire bien vous savez si cela continue si vous continuez à attaquer les pétroliers en mer noire nous allons utiliser des armes nucléaires ou quelque chose de ce genre mais je ne
mais je ne pense pas que la Russie veuille faire cela et je ne pense pas que l’Iran veuille se retrouver dans le même type de conflit.
C’est un équilibre difficile. Nous avons vu Poutine agir ainsi, je crois très clairement. Il a dit « Si cela continue, notre première réponse sera d’attaquer les ports de l’Ukraine en mer noire et nous les détruirons. »
La deuxième étape, a-t-il ajouté serait d’isoler l’Ukraine, de la rendre enclavée, de la couper complètement. Et la troisième étape que nous serions réticents à entreprendre consisterait à riposter contre ces États occidentaux que nous pensons être à l’origine de ces attaques contre nos expéditions. Ils gravisent donc une échelle soigneusement construite. Ce que cela met en jeu bien sûr, c’est la doctrine de la NSS de Trump car pour moi à sa lecture elle marque un changement dans la manière de penser la guerre. un passage de ce qu’on pourrait appeler le grand projet militaire symbolique, le projet du porte-avion nucléaire vers un conflit conçu pour empêcher l’émergence du symbole et de l’architecture d’un système alternatif.
En d’autres termes, pour déterminer ce qui vient ensuite, qui va déterminer quel système viendra ensuite ? S’agira-t-il d’un système de type chinois, d’un système de type russe ou bien du système de libre échange d’Adam Smith et de l’Amérique ? C’était très intéressant. Dans la NSS, il y avait en fait une référence à cela. On y trouvait une critique non seulement de l’Europe mais aussi du libre échange affirmant que c’est ce qui avait affaibli l’Amérique et l’avait rendu dépendante de la dette, le système de libre échange. Et il y avait une sorte de référence indirecte au système américain, celui qui était vraiment différent au 19e siècle. En fait, Trump a commenté ce point car
il s’agissait de droits de douane, de protection des industries, d’utiliser un système pour si l’on veut se protéger et développer son industrie.
Et cela est impossible à déployer en Amérique. Je veux dire, Trump peut dire que c’était un bon système et que cela, si l’on veut, valide les tarifs douaniers. Mais en réalité, y revenir prendrait 20 ans. Je veux dire, c’est ce que la Russie a fait à partir de 2007.
La conférence de Munich a marqué un tournant vers, vous savez, un système
qui n’était pas américain, même s’il avait eu cours en Amérique pendant 150 ans. C’était le système de Friedrich List et de Sergevit. un système très différent, non pas d’économie ouverte mais d’économie fermée avec une petite section commerciale. Et c’est je pense qui va être le combat maintenant car la Chine a vraiment démontré que l’architecture alternative fonctionne.
J’ai passé une semaine en Chine plus tôt ce mois-ci et c’est vraiment frappant ce qu’ils ont réussi à accomplir.
Je pense que ce n’est pas bien compris, non seulement sur le plan industriel, mais aussi dans un sens plus large. Ce qu’ils ont fait, c’est d’abord observer ce qui arrivait à la Russie. Ils ont vu les sanctions et les tarifs imposés, la
chute du rouble provoquée par la baisse du prix du pétrole qui à un moment donné est même devenu négatif.
Ils ont vu tout cela et comme Poutine ont décidé que l’autosuffisance était la seule solution.
Il fallait devenir totalement autonome et se détacher de la dépendance envers les États-Unis et ils y sont parvenus.
Et en réalité, ils ne dépendent que de quelques éléments comme les avions, certains navires et quelques autres produits. Mais dans l’ensemble, ils ne sont pas dépendants. En fait, ils ont inversé la situation car désormais, c’est l’Amérique qui dépend davantage des chaînes d’approvisionnement chinoises que la Chine ne dépend des composants américains. Ils se sont donc rendus autonomes.
Mais en réalité, l’histoire importante et celle qui à mon avis n’est pas bien comprise, c’est celle de L’IA . Ils n’ont pas suivi la voix américaine des grands centres de données. Je veux dire, ils m’ont dit et ils étaient très
expérimentés, écoutez, vous savez, l’IA américaine était fondée sur des besoins militaires. Cibler, identifier des cibles hostiles puis les attaquer.
Afghanistan, Irak, Gaza. Nous savons tous comment l’IA est utilisé de cette
manière pour déterminer qui à Gaza pourrait avoir un lien avec le HAS sur
la base de l’analyse des communications et des déplacements. Tout cela nécessite d’immenses centres de données, des quantités massives d’informations. Et les Chinois disent « Et bien, que vont faire les Américains une fois qu’ils auront toutes ces données ? Ce ne sont pas forcément de bonnes données. Nous voyons que certaines sont éronées.
Mais qu’allez-vous en faire une fois que vous les aurez ? Nous avons fait quelque chose de différent, diraient les Chinois. Nous avons en réalité diffusé l’IA dans des applications simples pour l’industrie. C’est en un sens une forme d’automatisation et de robotique et cela a tout transformé. J’ai parlé à un très grand industriel qui possède de nombreuses usines et il me disait « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point une simple application de l’IA au niveau industriel pratique (pas dans les grands
centres de données ni du côté du calcul intensif( a tout changé. » Il a dit par
exemple j’avais de nombreuses usines. Si j’en prends une comme exemple, elle employait 2000 personnes l’année dernière. Elle en emploie 200 cette année. Voilà l’ampleur du changement technologique en cours. Bien sûr, l’une des conséquences de cela est le chômage en Chine. Mais comme la croissance était d’environ 6 % en Chine au dernier trimestre, il était confiant que la plupart des gens
retrouveraient un emploi.
Mais je veux dire le vrai choc c’est quand il a dit que vous savez ce que cela a fait pour la Chine, c’est que nous avons en réalité une déflation des prix parce que nos industries sont désormais bien plus efficaces et compétitives. Nous avançons sur une trajectoire de déflation des prix tandis que l’Occident traverse un cycle d’inflation et le sens était évident. Comment l’Occident peut-il vendre à la Chine alors que la Chine a opéré un changement aussi profond dans sa compétitivité ? Je ne vois pas comment cela pourrait être possible. Ils sont donc dans une position très forte maintenant et je
pense qu’ils se sentent assez confiants dans cette position. Alors quand on regarde cela, ils observent à nouveau l’Occident et son énorme investissement dans l’IA.
Et ils disent, vous savez, nous pensons qu’il y a eu une grande réunion et une discussion sur l’IA juste avant.
Et bien comme je l’ai dit juste avant, l’essentiel c’était vraiment ce sentiment que vous savez la richesse de l’UE était complètement à côté de la plaque. Ils n’auront jamais les revenus provenant de ces grands centres de données. Cela se voit évidemment, ils n’obtiendront pas les recettes nécessaires pour justifier cette dépense. Et ce que vous faites en Occident avec cela, c’est en réalité priver les petites usines et les petites entreprises d’investissement parce que toute la dette est désormais du et tout
l’argent est canalisé vers vous savez la formidable montée en puissance les grands géants de l’IA des États-Unis.
[…] l’industriel disait « Regardez-moi, j’ai mis en place, une sorte d’IA diffuse, opérationnelle et j’ai des revenus.
Je vends davantage, je vends à travers l’Asie et vers l’Europe. Donc, j’ai de vrais revenus que je peux attribuer à l’IA. Toi, tu n’as pas de revenu. Et l’autre chose frappante, c’est qu’ils ont créé tout un écosystème financier
autour de cela. C’est la différence. Tout est géré par des applications et les applications occidentales ne fonctionnent pas. dans l’ensemble. Mais plus d’un milliard de Chinois
l’utilisent […]. Ils ont donc une sphère financière et bien sûr l’IA a été intégré via Alibaba, l’Amazon de la Chine. Donc tout ça fait partie du même processus. Ils vont obtenir des revenus des deux côtés. et ils vont générer des revenus parce qu’ils ont choisi une autre voie pour l’IA, l’open source, afin que d’autres États puissent l’utiliser. C’est bien plus adaptable et plus simple car c’est pas fondé sur d’énormes charges de travail et d’immenses hangars remplis d’ordinateurs comme dans le système occidental.
C’est donc là, si l’on veut, la grande réussite, l’autosuffisance.
Ils occupent une position hautement compétitive. Ils ont l’avantage et nous l’avons perdu. Pour le dire franchement, ils ont l’avantage de toutes ces manières et ils en auront encore plus car au bout du compte, il prospèrent.
Je ne suis pas un expert en IA, mais je crois très fermement que leur approche de l’IA sera celle qui dominera en Asie et dans les pays des bricks. Le modèle occidental, avec son lourd fardeau de données et de capteurs, exigera trop d’investissement et finira par s’effondrer. Nous verrons bien. Mais c’est pour cela qu’ils sont si confiants.
Alors, quel est le lien avec aujourd’hui ? Et bien, je pense que le Venezuela
montre clairement ce lien en ce moment parce que Maduro cet été a fait à Trump
une offre sans précédent. Je veux dire, il a dit « Vous pouvez, j’ouvrirai notre
exploitation de l’or, du pétrole et d’autres ressources aux entreprises américaines, des partenaires pour participer à l’économie. Je ferai tout cela.
Vous pouvez investir dans l’industrie pétrolière, vous pouvez investir dans tout et c’était vraiment un sacrifice total, si l’on veut des ressources et de la souveraineté du Venezuela. Vous pouvez tout avoir. Vous pouvez faire partie de tout, disait-il aux entreprises américaines.
Certaines entreprises américaines étaient encore là. L’une d’entre elles, en particulier, n’a jamais quitté le Venezuela.
Mais c’était là l’offre. Et qu’ont-il obtenu de Trump ? Il l’a dit publiquement, mais je ne peux pas l’expliquer. Un nom catégorique ? Non. Et bien, pourquoi aurait-il fait cela ?
Pourquoi Trump aurait-il dit non alors qu’il pouvait obtenir tout ce qu’il prétendait vouloir ? Les ressources du Venezuela pour soutenir le système financier américain surendetté pour s’approprier toutes ces ressources et permettre aux entreprises américaine d’y revenir en masse et de les exploiter.
Pourquoi dirait-il non ? La réponse, je pense, se trouve en réalité dans la NSS
où il est indiqué que nous entrons dans une ère de zone d’influence, des sphères d’influence si vous préférez.
Et aux États-Unis, il est clair que l’Amérique latine et le continent américain dans son ensemble vont constituer la sphère d’intérêt de l’Amérique. Cela va pratiquement les englober. Cela fera partie des intérêts
des États-Unis. Le reste, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient, sera concédé à des alliés
dans divers endroits avec des droits de franchise versé à l’Amérique ainsi que les fonds nécessaires à leur présence sur place.
Ce dont il s’agit, c’est que dans la NSS, il est indiqué qu’il n’y aura qu’une seule, pour ainsi dire, entreprise dans les zones où ils ont de l’influence et du contrôle. Le paragraphe dit : « Nous éliminerons toute infrastructure appartenant à une autre puissance. » Et bien sûr, en novembre, ce qui s’est passé, c’est que le Venezuela a signé un accord à l’exposition de Shanghai avec la Chine, un accord de libre échange sans droit de douane. De plus, une entreprise chinoise privée,
non pas une entreprise d’État, mais une société privée, a accepté de réaliser un
investissement sur 20 ans dans l’économie vénézuélienne, couvrant de nombreux secteurs. un investissement énorme avec des personnes sur le terrain, des personnes qui le mettent en œuvre. Ce serait véritablement un investissement massif de la part de la Chineet cela a été signé à l’exposition universelle de Shanghai. Qu’est-ce que ça signifie ?
Ce que nous voyons vraiment, c’est que Trump dit « Regardez, vous savez ces Chinois, ces gens, il ne s’agit pas de pétrole.
Le pétrole est fungible. » Et il a dit non à l’accord avec Maduro. Il a dit « Non, je ne vais pas le faire. »
À la place, il a dit « Vous savez rassembler une véritable flotte de navire de guerre. »
Ce qui dit c’est que nous n’allons pas avoir cette infrastructure. L’infrastructure,
c’est précisé dans la NSS. Nous n’autoriserons pas l’infrastructure d’autrui dans notre sphère d’intérêt.
Nous n’allons pas accepter de prêt chinois. Nous n’allons pas avoir, si vous voulez, de technologie chinoise.
Nous n’allons pas accepter de corridors chinois. Nous n’allons pas accepter de ports et autres infrastructures construites par les Chinois.
Nous allons retirer cela et l’emporter. Ce sera uniquement une infrastructure américaine.
C’est la nouvelle, si vous voulez, architecture. Le nouveau modèle. Notre modèle sera le modèle américain, pas le modèle chinois.
C’est la guerre de l’architecture. Ils veulent maintenir l’architecture américaine et ne pas permettre, si vousvoulez, à ce modèle alternatif de s’implanter en Amérique latine. Et ils vont imposer cela ailleurs.
Alors, que font tous ces navires ? Et bien, je ne sais pas s’ils vont agir contre le Venezuela ou non. J’en doute un peu. Je pense qu’ils sont là pour stopper et démanteler l’infrastructure de la Chine, de la Russie et de l’Iran. déjà assez profondément enraciné au Venezuela.
L’autre type d’infrastructure, si vous voulez l’infrastructure souple, consiste à construire des ports, accorder du crédit, ne pas exiger de changement
politique ni commettre d’erreurs. C’est vers cela qu’il se tourne. Et vous savez, c’est une tactique car les États qui adoptent ce type d’architecture ne sont pas tenus, si vous voulez, d’emprunter les détails de la politique étrangère américaine. Ils ne sont pas obligés de suivre le dollaret dans le modèle chinois, ils ne le font pas. Il existe un système financieralternatif et c’est pourquoi cela m’a paru si évident lorsque j’étais en Chine. Regardez le système que je vousai décrit, WeChat, Alipay et tout le reste. Il pourrait le déployer dans toute l’Asie centrale en un rien de temps. Je veux dire, il est là, il est déjà étendu à un milliard d’utilisateurs en Chine. On pourrait l’étendre à l’Asie
 , je pense, sans trop de difficulté. Mais doucementc’est donc first strô
grandios les portesavion et tout la tiraille de l’ancienne guerre mais plutôt comment
arrêter cela et comment garantir quel sera le prochain modèle économique pour le monde ? S’agira-t-il, si l’on veut, du modèle de Breton Woods ? avec toute sa coerition, le FMI, la Banque
mondiale, l’usage du dollar, le fond spéculatif en dollar ou bien ira-t-on
vers un modèle chinois avec ses différents systèmes de paiement, ses modes de fonctionnement distinctes, ces
conceptions différentes de la manière dont une économie doit être gérée pour produire la richesse du peuple, non pour
être un serviteur où les marchés, si l’on veut, dominent l’économie, mais où les marchés sont les serviteurs
du gouvernement. et non la partie dominante. Nous verrons bien,
mais je pense que ce sera le grand enjeu de cette période. Et ce qui se passe avec le Venezuela pourrait être très
grave car je ne pense pas que la Chine va simplement dire « Oh, d’accord, très
bien » et s’en aller. Ce sera très symbolique pour l’avenir, très
symbolique pour les bricks, très symbolique pour la manière dont d’autres pays le percevront et diront et bien
c’est important. Donc je pense que c’est là que nous nous dirigeons vers une sorte de guerre d’un autre type
si l’on veut. Parce que Trump essa ila dit d’abord dans son discours à Riad et c’est écrit
dans la NSS, il essaie d’aller vers une géopolitique transactionnelle fondée sur les affaires, une géopolitique basée sur
le commerce. Je veux dire, qu’est-ce que ça signifie ?
Et bien je pense qu’en ce qui concerne l’Ukraine, on voit très clairement que Whtkov et Kushner et maintenant Black
Rock sont impliqué. Ils essayent de concevoir un système où tout le monde,
vous savez, obtient une part du gâteau, une part financière, la reconstruction de l’Ukraine, peu importe qui finira par
la payer. Cela sera réparti de manière à ce que les différents acteurs obtiennent tous une part de l’action d’une manière
ou d’une autre. Je veux dire, c’est très et bien on peut tous le deviner l’origine de tout cela.
C’est exactement la façon dont l’immobilier est géré à New York. Vous avez un terrain et peut-être
quelqu’un qui va vous empêcher d’y construire une grande tour. Vous avez un autre terrain et vous
voulez indemniser cet acteur et l’autre acteur sera l’entrepreneur, les autorités locales et ainsi de suite.
qu’on construit une sorte de structure où tout le monde obtient un petit quelque chose et alors ça peut se faire.
Mais le problème c’est que vous savez, je ne pense pas que l’Ukraine soit comme ça. Je veux dire oui, il y a des intérêts financiers. Nous savons que l’argent c’est une gabegie  comme l’Afghanistan l’a été avec l’argent des contribuables allant à l’Ukraine ou ailleurs et qu’une partie revient d’une manière ou d’une autre sous forme de don de campagne et d’autres formes. Et c’est pareil en Europe aussi. Oui, il y a cet aspect-là
mais il y a quelque chose de plus. La Russie veut une architecture de sécurité européenne étanche, pas un accord, pas un accord financier. C’est cela qu’elle veut. L’Europe veut s’assurer que la Russie soit vaincue, vaincue de manière humiliante et qu’elle ne puisse plus jamais. redevenir un acteur en Europe. Il faut l’affaiblir pour qu’elle ne puisse pas réapparaître.
Et bien sûr, la Russie veut voir l’OTAN sévèrement vaincue afin qu’elle ne revienne pas simplement pour recommencer à se reconstruire en Ukraine. Ainsi, on assiste à une approche de type Trump axé sur les affaires et en parallèle à une dimension de réal politique, c’est-à-dire en somme quels sont les besoins réels de la Russie et pourquoi êtes-vous déterminé à bloquer tout progrès avec ce plan visant pour ainsi dire à tirer un bénéfice financiarisé pour tout le monde à partir de ces sommes d’argent considérables ?
Rappelez-vous que l’Amérique a déjà déclaré qu’elle souhaiterait récupérer une partie des avoirs russes gelés, environ 100 milliards, et qu’elle les utiliserait pour la reconstruction de l’Ukraine. Et bien sûr, ils prendront un pourcentage des bénéfices où Black Rock le fera ou quelqu’un d’autre. Le fait que Black Rock soit désormais engagé dans des négociations montre que celles-ci sont menées uniquement par des
hommes d’affaires. Il n’y a personne pour rédiger une proposition de paix juridiquement contraignante, correctement préparée et rédigée. C’est un accord, pas un véritable traité juridique.
C’est ce que la Russie veut et pour l’instant cela n’a pas été réalisé.
C’est une chose intéressante. Cependant, il y a cette tendance de développement économique rapide. Les pays ont peur de prendre du retard. Donc, on observe souvent beaucoup de mauvais investissements.
Mais je suis tout à fait d’accord. Je pense que l’incapacité à rivaliser avec la Chine, la réponse des États-Unis semble consister à créer ces zones économiques exclusive où ils n’ont pas à affronter la concurrence chinoise comme ils aimeraient aussi le faire avec le Venezuela. Mais les Européens, eux, n’ont pas vraiment beaucoup de ces options. Ils ne disposent pas de la souveraineté technologique des Américains. Ils n’ont pas la capacité de mettre en place ce type de zone exclusive.
Alors, puisque vous avez parlé tout à l’heure de confiance, du manque de confiance, quelles pourrait être selon vous les conséquences politiques possibles en Europe aujourd’hui ? Parce qu’il y a là une certaine ironie.
Autrement dit, si nous devions faire la paix avec les Russes, cela impliquerait de s’attaquer aux causes profondes, c’est-à-dire à l’architecture de sécurité européenne. Si nous pouvions mettre fin à ces lignes de division en Europe, à la politique des blocs, l’Europe pourrait réellement prospérer si nous consacons davantage d’efforts à coopérer avec la Russie. Mais au lieu de cela, et bien  Freeman a fait remarquer que nous pourrions être confrontés à un moment prérévolutionnaire en Europe car il y a
eu tant de marginalisation de l’opposition et des médias. Et maintenant avec les problèmes économiques croissants que vous avez mentionné, nos dirigeants disent plus ou moins que nous devons nous préparer à la guerre avec la Russie et tous ces mensonges accumulés au cours des dernières années sont en train d’être révélés. Donc juste pour finir, voyez-vous lapossibilité d’un bouleversement politique massif dû oui je suppose à une crise de légitimité politique ou est-ce exagéré ?
Oh, je pense qu’au contraire, c’est sous-estimé. Absolument. Je veux dire, la direction
européenne a placé l’Europe dans une situation catastrophique. Vous en connaissez les détails et les gens qui regardent ceci aussi, j’en suis sûr. Le modèle économique de l’Europe s’est effondré. Le niveau de vie des Européens s’effondre. Il y a d’énormes tensions dans d’autres domaines comme l’immigration. Et tous les ponts politiques de sortie ont été délibérément détruits par l’Union européenne et leur insistance sur un cordon sanitaire. Ce ne sont que des partis centristes, souvent minoritaires.
Et vous savez, le NSS avait tout à fait raison à ce sujet. Ce n’est ni démocratique ni particulièrement légitime. Et tout le processus a été si mal géré que l’Europe se retrouve dans une situation catastrophique. Elle est en mauvais terme avec la Chine, en mauvais terme avec la Russie. et en mauvais terme avec l’Amérique, du moins avec cette administration. Je sais qu’ils espèrent peut-être qu’il y aura bientôt un nouveau président, mais l’espoir n’est pas une stratégie. Pendant ce temps, ils ont abandonné leurpropre énergie en échange de gaz naturel liquéfié américain extrêmement coûteux.
C’est un désastre. Et je pense que la réponse à votre question, que faire ? est très évidente.
Si vous protestez en Europe, vous serez réprimé et violemment réprimé.
Tu as vu ce qui s’est passé à Paris lors de la manifestation ? Tout cela fait clairement partie d’un plan concerté et délibéré pour empêcher les protestations.Les manifestations sont une bannièreréactive, des bannières assez fortes. Je crois que les Français en ont eu quelque chose comme 80000 à un moment donné, des policiers anti-émeutes affrontant les manifestants. Je veux dire, c’est la guerre. Cela ne ressemble pas à du maintien de l’ordre. Et la même
chose, on ne rapporte tout simplement pas qu’il y a des manifestations et des grèves dans des endroits comme l’Italie, à peine mentionné dans la presse, des régions entières de l’Italie à l’arrêt.
Pas trop de violence mais un peu quand même. Et si les manifestations ne fonctionnent pas, si la création d’un parti d’opposition alternatif ne fonctionne pas, regarde ce qui leur est arrivé.
Ils ont tous été, vous savez, qualifiés d’extrême droite ou menacé d’interdiction.
Tous leurs dirigeants sont pris pour cible, par des procédures judiciaires ou accusé de quelque form.
Je veux dire que ce soit en Roumanie, en Moldavie ou en France, c’est la même chose. Vous fondez un parti qui n’est  pas dans le cercle ou dans le cercle de la sanitarité et les dirigeants qui sont attaqués seront qualifiés de corrompu ou hors la loi.Or, si les manifestations ne fonctionnent pas, si le vote ne fonctionne pas, si vous n’avez que Twdledam et Twidle Dy pour qui voter, à quoi bon, à mesure que les choses empirent, que les gens s’appauvrissent et que la vie devient très terriblement difficile pour
eux, oui, ils se tourneront vers l’insurrection.
[…]

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