Oui, les Hindous sont monothéistes même s’ils ont différentes divinités

Il y a quelques jours, suite à mon article sur la comparaison culture hindoue et culture celtique,  notre commentateur Lylie  m’avait demandé un complément d’information sur le ou les dieux des Hindous, me demandant s’ils étaient monothéistes ou pas… 
Alors voilà un petit article sur le sujet  !
Nila

Exemple: l’importance sacrée accordée au rôle infini, intrinsèque et interdimensionnel reliant chaque partie des mondes visibles aux parties des mondes non visibles ». 
Je parle ici de tous ces concepts à la fois philosophiques et scientifiques, à la fois abstraits et concrets, faisant partie intégrante du « moi intime » des hindous (qui considèrent que le Divin vit en chacun de nous) avec en parallèle cette règle tacite et naturelle, du « Vivre et laisser Vivre » et donc de laisser de côté, toute forme de prosélytisme ou forme de manipulation mentale.
Introduction :

  1. L’hindouisme  est un mode de vie autour duquel sont axés la Pensée, la Réflexion et le Libre Arbitre; ce qui permet aux hindous de croire librement en leur propre conception du Divin et de le prier sous la forme qu’ils souhaitent (forme physique: Shri Ganesha, Maa Durga, Maa Kali, Shri Hanuman, Maa Gautama ou son fils Sidharta, Shri Indra, Shri Vishnu, etc.).
  2. –> Pratiques et rites « polythéistes » quotidiens offerts aux multiples formes divines, les élevant et les reliant chacune d’entre-elles à SA « Réalité Ultime / monothéiste » qui est  « Brahman » (forme non physique) « le lieu » ( « paradis éternel ») dans lequel chaque hindou (du moins son Âme = Âtman =  « Son Soi universel et immortel ») espère se fondre un jour au moment d’atteindre « la Délivrance = « Moksha  » marquant ainsi la fin du cycle  des réincarnations = samsāra.
  3. Tous les hindous ne prient pas forcément les divinités intermédiaires et/ou leurs avatars. Certains d’entre-eux, préférant prier directement et dans l’intimité Brahman. Brahman qui est sans forme, sans genre, sans attribut, et sans susbstance matérielle.

A. « Bhraman« 

À ne pas confondre avec les « Brahmanes« ces femmes* et ces hommes hindous vivant dans les temples sacrés et faisant partie de la première branche hiérarchique des 4 varṇa; regroupant notamment les prêtres, les professeurs et les hommes de loi) est l’équivalent en pensée abstraite de « l’Esprit Cosmique Suprême », « Absolu Divin » ou encore « Vérité Ultime »

Ni féminin, ni masculin, Bhraman n‘exige aucune allégeance et ne se définit pas en terme de « Dieu Vengeur » ou de « Dieu Sauveur ». 
De même que la notion de « péché originel » est totalement étrangère à la Pensée hindoue, il existerait cependant une sorte « d’enfer provisoire » appelé « Naraka », divisé en 28 Narakas subdivisés eux-mêmes en « espaces-temps » (il en existerait des milliers) et où règne le Dieu Yama, considéré par les hindous, les jaïns et les bouddhistes comme étant le Dieu de la Mort et de la Justice, et où l’Âme paie sa dette karmique. 
Ni plus ni moins. 
Or, à la différence des autres croyances où l’individu lui, est directement condamné à aller brûler en enfer pour l’Eternité, l’Âme de l’hindou considérée comme étant immortelle, va, elle, à l’inverse de son corps matériel périssable, être condamnée à vivre provisoirement mais dans la douleur et la souffrance parfois extrêmes, maintes expériences. –> Il s’agit d’une sorte d’additions, de soustractions, de divisions et/ou de multiplications établies sur base d’un « karma calcul physique quantique » régi par les Lois de l’Univers et où l’esprit humain terrestre, individualiste et faillible n’a pas la moindre prise.
L’hindouisme affirme que « Dieu est unique, mais que les voies pour l’atteindre sont multiples. »
C’est pour cette raison que toutes les autres formes de croyances ou de non-croyances (qui en soi est une forme de croyance: –>  En affirmant « Je ne crois pas que.. à la base c’est déjà « croire au fait que je ne crois pas. ») ne leur posent aucun problème; à condition que celles-ci ne leur soient pas imposées.

B. À  Trimūrti :

Le concept du » Divin » chez les hindous est défini différemment selon la nature et les qualités de chacun:

Répertoriée en trois natures ou qualités primordiales:

  1. sattva (la bonté)
  2. rajas (la passion)
  3. tamas (l’ignorance et l’obscurité qu’il faut combattre).

D’où découlent trois divinités différentes représentant le même Dieu dans ses trois tempéraments  distincts.

  • Dans l’hindouisme, les trois dieux « principaux » sont , Brahma, Vishnu et Shiva ( = Trimūrti)
  • Cette trinité hindoue (Trimūrti) est l’un des traits caractéristiques de la mythologie indienne.
  1. Brahma représente l’élément créateur.
  2. Vishnu l’élément conservateur.
  3. Shiva l’élément destructeur.


Ceux-ci sont réunis en un même corps représentés sous la forme d’une divinité à quatre bras.

Les divinités hindoues sont souvent pourvues de quatre bras afin de symboliser:
  1. Leur puissance et capacité d’action: Le nombre de bras représente la capacité de la divinité à accomplir de nombreuses actions en même temps, une puissance bien au-delà de celle des humains ordinaires.
  2. La puissance de l’Univers: Ces 4 bras symbolisent également la force des quatre points cardinaux de l’univers, indiquant l’omniprésence et l’omniscience de la divinité.

Ces bras peuvent également représenter différents aspects de leur nature, comme les quatre attributs intérieurs (Esprit, Intellect, Ego, Conscience) pour des divinités comme Brahma, ou encore le pouvoir de Création, de Préservation et de Destruction pour d’autres comme Vishnu ou Shiva.

C. Conclusion:
Par analogie, nous pourrions comparer toutes ces divinités hindoues + avatars » et le « seul et unique Dieu » aux rayons du soleil ou à ceux d’un chariot en bois ancien. Les nombreuses divinités représentant les rayons, émanant toutes du noyau central et remplissant chacun et chacune un rôle important. –> Le Divin (Brahmanenglobant le Toutétant considéré lui comme la seule et unique Source ( = centre du soleil ou centre de la roue en bois) d’où émergent toutes les divinités et avatars.
Et tout autour d’eux, en interconnexion permanente tout le long de leur existence propre (terrestre et éphémère), les humains.
  • Les « devadasis » étaient ces femmes hindoues instruites et indépendantes qui autrefois étaient mariées aux brahmanes et jouissaient toutes d’un statut social élevé presque royal. Respectées de tous, elles incarnaient la dévotion la plus pure envers la Déesse Mère, le raffinement, l’art et la culture (dont la musique et la danse).
  •  A l’arrivée des Moghols et des BritanniquesLe statut des devadasis a commencé à changer du tout au tout, face à la bestialité des Moghols, et plus tard, de la domination britannique, périodes durant lesquelles de nombreux temples hindous furent pillés, incendiés et démolis.
  •  Conséquences de cette chasse aux sorcières:
  1. Stigmatisation: La situation s’est dégradée au fil du temps. Musulmans et Britanniques ont contribué à associer le terme « devadasi » à celui de « prostitution rituelle », un glissement sémantique de plus, qui a stigmatisé injustement ces femmes hindoues et a conduit à des réformes sévères et brutales à leur encontre. De nos jours, l’intellingentsia occidentale aidée en cela par les médias, continue de véhiculer l’idée que « les temples hindous à l’ère védique servaient de harem et de haut lieu de prostition et que les esclaves hindoues prisonnières y étaient violées par les Brahmanes au nom de la supériorité des castes. 
  2. Interdiction: La culture devadasi a ensuite été officiellement interdite et été rendue illégale par les Britanniques.
  •  Malmenée et insultée, à l’image du Kāmasūtra, du Yoni et du Linga ou Lingam (Energies Féminines et Masculines représentant l’union divine), ou encore dusite de Khajurāho (centre de l’Inde) avec son célèbre temple orné de bas-reliefs érotiques, pour ne citer que ces exemples là, et que les Envahisseurs Musulmans, les colons Portugais et britanniques n’ont eu de cesse de juger comment étant obscènes, dépravants et diaboliques.

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2 Commentaires

  1. Bonjour Nila, Je ne sais si cela est vrai, mais il est souvent admis dans les pays occidentaux, que la croyance en la « réincarnation » est source d’exclusion, notamment des handicapés ou des gens malades ou sur qui le destin s’acharne, en prétextant qu’il faut « payer le Karma ». Qu’en est il vraiment ? Un dieu qui m’est sympathique, c’est Ganesh ! Merci pour ce bel article de vulgarisation et bonne journée.

  2. Article très intéressant. Dans le christianisme, pourtant monothéiste, nous avons la Trinité, ou Dieu en trois personnes. Chaque religion a ses spécificités. Une religion n’est respectable que si elle n’essaie pas de s’imposer par la force, ce qui n’est pas le cas de l’islam.