
Je vous conseille un article intéressant paru sur Frontières, une interview de Damien Rieu, militant républicain, cible permanente d’agressions verbales et physiques, et à présent de menaces de mort.
Monique B
Accoudé sur les hauteurs de Saint-Cloud, Damien Rieu se livre sur sa lecture de l’extrême gauche et de sa frénésie. La véhémence propre à cette engeance politique, il ne la connaît que trop bien. « J’ai reçu de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux. Cela vient souvent de comptes anonymes. Les menaces de mort font partie de mon quotidien désormais. »
La radicalité est désormais la marque de fabrique de ces militants : « Dans le discours de gauche, il y a un extrémisme, avec une vision manichéenne du bien et du mal. Le danger est surtout idéologique. L’extrême gauche a une emprise sur les universités et certains médias, ce qui crée une ambiance et des discours délirants. C’est une menace d’emprise mentale, surtout sur les jeunes. »
Et ces figures juvéniles, il les décrit avec habileté : « Il s’agit en général d’étudiants en sciences humaines, sans emploi, révoltés contre la société, ou des profils instables qui trouvent dans ces causes un exutoire. Ce sont souvent des Parisiens, issus de milieux CSP+. » Et pour cause, le Nouveau Front populaire, à titre d’exemple, coalise en son sein une majorité d’électeurs entre 18 et 24 ans (48 % selon un sondage Ipsos datant de 2024). Ses électeurs sont également fortement représentés parmi les cadres (34 %, le score le plus élevé tous partis confondus), et très peu dans les classes ouvrières (21 %). À l’inverse, le Rassemblement national fédère 57 % du vote ouvrier et des milieux plus précaires.
Le lanceur d’alerte confie d’ailleurs s’être trouvé dans une posture similaire : « Moi-même, j’étais au NPA quand j’étais jeune, mais on peut s’en libérer. Cela fonctionne bien sur des profils en quête de sens ou en révolte », exprime-t-il. « Depuis mes 15 ans, j’ai croisé ce milieu. Ce sont des gens qui ne débattent jamais, très isolés socialement. Lorsqu’on leur oppose des chiffres ou des arguments, ils peinent à répondre, car ils ne sont pas habitués au débat. » Même à titre personnel, le climat ne lui est guère étranger : « Mon père, par exemple, était de gauche, mais on pouvait débattre à table sans rompre. »
Une spécificité demeure néanmoins observable : « Il y a tout de même une haine de l’Occident, de la France, qui n’existait pas auparavant. Autrefois, on pouvait être de gauche ou d’extrême gauche sans cette haine. Aujourd’hui, c’est la haine du Blanc, du Français, du Gaulois, qui perce, notamment à travers la haine antiblanche. » Cela s’observe dans la baisse de la fierté d’être Français, surtout à gauche : ils ne sont que 74 % à s’en dire fiers, contre 85 % à droite et 93 % en 1981 (sondage Ifop).
À son échelle, Damien Rieu a lui-même été confronté à l’ostracisme social : « Oui, j’ai déjà été viré d’une école et d’une entreprise à cause de mes positions. Parfois, ce ne sont pas des militants, mais des gens qui ont simplement peur des ennuis. C’est le principe du cordon sanitaire. » Il ajoute : « C’était dans une maison d’édition, un milieu très à gauche, voire d’extrême gauche. Forcément, une entreprise souhaite éviter les ennuis. Si personne ne prend votre défense, vous êtes vite mis à l’écart. »
Une volonté d’exclusion – le phénomène américain
Dans un tel contexte, la dissidence est impossible. En ce sens, tout est légitime pour conspuer l’opposition et lui appliquer l’anathème. Le véritable danger pour l’extrême gauche réside donc dans un ostracisme social fort : « Je trouve qu’ils sont dangereux et, malheureusement, assez efficaces dans certaines de leurs actions, comme les pressions sur les employeurs ou les banques, ou encore l’acharnement social. Ce type d’attaques peut être nuisible, surtout dans certaines professions, même si cela fonctionne de moins en moins. »
Le vendredi 19 septembre, dans le VIIIᵉ arrondissement de Paris, au pied de la statue de La Fayette, Damien Rieu s’est rendu à un rassemblement organisé en hommage à Charlie Kirk, militant conservateur abattu lors d’un débat dans une université de l’Utah. En ce sens, il explique son soutien au militant trumpiste et la raison pour laquelle cet assassinat constitue un point de bascule : « Dans le discours, notamment autour de figures comme Charlie Kirk, on observe une décomplexion, avec des appels à la violence, au meurtre, une déshumanisation des gens de droite et une légitimation de l’adversaire. C’est dangereux, car une fois l’adversaire nazifié, tout devient permis contre lui. »
Une méthode de gauche classique selon lui : « C’est le propre du processus révolutionnaire, qui entraîne vers plus de radicalité. Une fois dedans, soit on parvient à en sortir, soit on se radicalise davantage, jusqu’à la violence ou la marginalité. Chez certains, comme à LFI ou au NPA, on considère même les socialistes comme des droitiers, et nous, comme le diable. »
Aux États-Unis, la violence fait partie de la société américaine, avec un taux d’homicides près de cinq fois supérieur à celui de la France (6,8 contre 1,34 pour 100 000 habitants) et une forte circulation des armes à feu. Cependant, Damien Rieu n’exclut pas que ce type de procédé puisse un jour franchir les frontières de l’Hexagone : « Cela pourrait arriver, on n’est jamais à l’abri d’un individu qui décide de passer à l’acte. »
Il souligne également : « Il faut une force de caractère exceptionnelle pour résister, comme on le voit avec l’administration Trump. Lors de son premier mandat, jugé décevant, ils ont appris. Aujourd’hui, ils reviennent avec une politique de droite assumée, sans se soucier des critiques, repoussant les limites du possible. Cela devrait nous inspirer. »
Une gauche ébranlée
Les failles de la gauche sont multiples, mais elles proviennent surtout d’un manque d’expérience selon le lanceur d’alerte : « Le vote à gauche est souvent une réaction épidermique à la politique de la part de jeunes qui n’ont pas encore été confrontés aux réalités de la vie. Lorsqu’on est préservé de l’insécurité, par exemple en vivant chez ses parents, les changements dans cette période de vie poussent souvent à se droitiser avec l’âge. »
Effectivement, les intentions de vote montrent une gauche qui s’étiole une fois la trentaine passée : 39 % du vote 18-24 ans aux législatives de 2024, mais seulement 24 % chez les 25-34 ans, 27 % chez les 50-64 ans et 17 % chez les plus de 65 ans. « Avec les premières fiches de paie ou les premières responsabilités, les opinions changent. »
« Beaucoup de nos militants viennent de la gauche. Le réel les rattrape à chaque fois : une agression, un cambriolage, et l’idéologie de gauche s’effrite. » Aujourd’hui, la dégradation de la situation rend la droite majoritaire. « Si l’on exclut les populations issues de l’immigration, le RN atteint 60 % chez les Français de souche. »
L’extrême gauche cède du terrain dans un paysage où seuls 44 % des électeurs se déclarent de gauche, contre 56 % qui se situent à droite. Cette évolution s’accompagne d’une montée notable de la droite nationale : en 2012, le Rassemblement national ne comptait que deux députés. Aujourd’hui, avec 125 sièges, il s’impose comme la première force politique à l’Assemblée nationale. « C’est un véritable raz-de-marée », explique Damien Rieu. Médiatiquement, une mutation s’opère également : « L’émergence de médias alternatifs, inexistants il y a dix ans, brise leur hégémonie. Leur idéologie est confrontée au réel, ce qui fragilise leur emprise. »
Aux yeux des Français, c’est l’extrême gauche qui pèse le plus lourdement sur la stabilité de la démocratie, bien davantage que l’extrême droite : 64 % le pensent, contre seulement 49 % pour le Rassemblement national. « Nous sommes dans une période de polarisation : une partie de la gauche bascule vers la droite nationale, tandis que l’extrême gauche se radicalise et s’étiole. »
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Les gens de gauche en général des littéraires hors sol .
Peu structurés dans la tête.
Au contraire des gens soit de formation scientifique en sciences dures ou le milieu des ouvriers techniciens .Des gens plutot doté du bon sens paysan