Dérapage au Sénat

Budget 2026 : le Sénat ressuscite le principe du non-remplacement des fonctionnaires

Fier de lui, le Sénat vient de voter le « non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ». Ce qui montre une fois de plus – s’il en était besoin – l’incompétence crasse des élus.

Ils se croient malins et courageux, mais cette mesure n’a ni queue ni tête ! Elle pourrait même se transformer en explosif à retardement.

Est-il intelligent, quel que soit l’organisme – privé ou public – de réduire systématiquement, progressivement et arbitrairement les frais de personnel ???

Il est certes évident, surtout avec la dette abyssale (3 400 milliards d’euros) et le déficit annuel constant (130 milliards d’euros prévus en 2025) que traîne la France comme des boulets, qu’il faut en priorité avoir le souci majeur de réduire les charges, plutôt que d’augmenter les prélèvements fiscaux, directs ou indirects comme le prône hystériquement l’extrême gauche.

Réduire les charges, donc… Fort bien… Encore faut-il le faire intelligemment ! Ce qui est peut-être un peu trop demander à des élus n’ayant pour la plupart aucune sérieuse notion de gestion.

Sarkozy avait certes pris une mesure de ce genre, dans le cadre de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), système aboli par Hollande pour des motifs purement idéologiques. Mais ladite RGPP était au moins partiellement assortie d’une sorte de « contrôle de gestion », adaptant un peu cette politique aux réalités.

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Toute personne douée de simple bon sens comprendra qu’en situation de déficit (et même constamment, s’agissant en plus de fonds publics), la solution intelligente est de réduire les charges le plus vite possible et partout où c’est possible. Et pas seulement en attendant passivement les départs en retraite !

Cette fonction essentielle de régulation, qu’on trouve pratiquement dans toute entreprise sérieuse, porte effectivement un nom : « Contrôle de Gestion ». Mais cette pratique naturelle et intelligente semble inconnue de nos élus et gestionnaires d’État…

Ils sont pourtant nombreux, avec des libellés prestigieux divers et des traitements enviables (Cour des Comptes, Conseil d’État, Inspection Générale des Finances…).

Mais on ne doit pas enseigner le contrôle de gestion à l’ENA…

En un mot, si l’objectif est sensé, les moyens n’ont, eux, aucun sens ! Et pourtant, deux tiers des sénateurs ont voté ce dangereux amendement !

Chacun comprendra que s’il faut réduire le nombre de fonctionnaires, il faut le faire avec discernement, et pas à la hache. Il y a des ministères où l’emploi est pléthorique, ou devenu partiellement obsolète face au développement des procédures informatiques ou à la superposition de tâches inutiles face au millefeuille administratif (communes, départements, régions, état, Europe…).

D’autres ministères (enseignement, santé, justice, etc…) sont au contraire en déficit structurel de personnel.

Le Sénat – la « Chambre Haute » était jadis considéré comme le Conseil des Sages… Les temps ont hélas changé, ici comme ailleurs…

Ce n’est pas mon genre, mais j’appelle au recrutement rapide et massif de contrôleurs de gestion dans tous les départements ministériels, dotés de pouvoirs élargis. Et à obliger en priorité les fonctionnaires concernés à suivre des sessions de formation continue en Contrôle de Gestion. Voilà un investissement intelligent et productif. Je connais de très bons instituts de formation spécialisés en la matière !

Il en va du salut financier de la France… Et c’est plus qu’urgent !

Marc le Stahler

Minurne

07/12/2025

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