L’ancien premier ministre qatari Hamad bin Jassim a révélé que le Qatar, ainsi que presque tous les autres pays arabes, rémunère des journalistes pour diffuser de la propagande et des messages visant à améliorer leur légitimité.
Il a affirmé ouvertement que le Qatar maintient des journalistes sur sa masse salariale dans plusieurs pays occidentaux, une information qui a été diffusée et commentée sur les réseaux sociaux.
Ces aveux révèlent à quel point l’indépendance journalistique est un mythe et à quel point ils sont corrompus. Hélas, malgré la faible confiance du public, ce dernier continue de leur faire confiance quand ils disent des choses que le public a envie d’entendre, même si ce sont des mensonges.
Ensuite, quand des États étrangers financent directement des voix médiatiques, en quoi est-ce très différent, sous l’angle de l’honnêteté de l’information, du système d’un pays qui par des biais fiscaux soumet la presse pour qu’elle soit aux ordres ?
Dans un pays de gauche, il est devenu difficile de distinguer l’information de la communication d’État, car la presse est largement de gauche, et dans un pays gouverné à droite, il est impossible de distinguer les faits des calomnies et de l’acharnement haineux de la presse.
Cette révélation candide de Hamad bin Jassim sur la corruption des journalistes lève les derniers doutes sur la transparence, l’éthique des médias et la responsabilité des salles de rédaction.
De la part des gouvernements, on n’attend rien d’autre que des pressions pour la diffusion de messages politiques amicaux, et une vigilance accrue des lecteurs est virtuellement impossible, faute de temps, car il faudrait tout vérifier.
De plus, l’envers de la médaille est la suppression de l’information, la « désinformation ». Enfin, les « enquêtes indépendantes » financées avec du financement étranger secret ou des pressions politiques locales ne sont pas forcément plus trompeuses que les « enquêtes indépendantes » biaisées par des journalistes militants qui cherchent avant-tout à influencer le public.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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