Ukraine : ce plan de paix en 28 points est une farce

On parle beaucoup de ce plan de paix qui serait en gestation avancée. Mais après le fiasco d’Anchorage et le loupé de Budapest, ce ne sont pas des équipes de négociateurs aussi peu crédibles qui vont décider de l’issue de cette guerre et figer la ligne de front comme on fait un arrêt sur image. D’ailleurs, ni Moscou ni Washington n’ont confirmé ce plan.

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Quant aux Ukrainiens et aux Européens, ils n’ont pas été associés aux négociations. Si Bruxelles, Macron, Merz et Starmer n’ont pas encore compris qu’ils ne jouent pas dans la cour des grands, c’est à désespérer. Trump ne respecte que la force. Pour lui, non seulement l’Ukraine est vaincue, mais l’Europe reste un nain politique et militaire qui ne fait que de la figuration. Juste bon à acheter des armes américaines.

Ce plan, élaboré par Witcoff côté américain, se décline en 28 points eux-mêmes classés dans quatre catégories : la paix en Ukraine, les garanties de sécurité, la sécurité en Europe et les futures relations américaines avec la Russie et l’Ukraine.

Mais c’est la question territoriale qui reste le point majeur.

Le plan prévoit que les oblasts de Lougansk et de Donetsk passeraient en totalité sous contrôle russe. Mais les oblasts de Kherson et de Zaporijjia seraient gelés selon la ligne de front, Moscou abandonnant une partie du territoire. Or, ces 4 oblasts ont été intégrés à la Constitution russe en 2023, après un référendum sur leur rattachement à Moscou.

C’est donc oublier l’essentiel. Witcoff a vraiment la tête dure.

Le Tsar a maintes fois précisé qu’il n’y aura pas de révision des résultats du référendum sur la réunification – « la question est définitivement close et ne sera plus discutée ».

Donc, la Crimée et les quatre oblasts annexés resteront russes.

Ces quatre zones seraient démilitarisées. Voilà une option qui devrait grandement séduire le Kremlin. C’est le Tsar qui exige la démilitarisation de l’Ukraine, mais c’est une partie du territoire russe qui serait interdite de troupes russes ! Original !

Ensuite, Kiev devrait réduire son armée à “400 000 soldats” et devrait également renoncer à toutes ses armes à longue portée. 

Rappelons que le Tsar veut la démilitarisation de l’Ukraine, concédant seulement une force de sécurité intérieure, mais certainement pas une armée de 400 000 soldats, soit le double des armées française ou britannique. Tout cela n’est pas sérieux. C’est la porte ouverte à une nouvelle guerre dans quelques années.

Suivent plusieurs propositions, dont beaucoup restent encore floues.

– L’Ukraine n’intégrera pas l’Otan

– Aucune troupe étrangère ne pourra stationner en Ukraine

– Kiev ne pourra acquérir aucune arme longue portée, etc.

Réactions :

Pour Zelensky, pas question de céder à jamais 20 % du territoire ukrainien ;

Pour Bruxelles aucun plan de paix ne peut se discuter sans l’Europe et l’Ukraine ;

Pour Jean-Noël Barrot, « La paix ne peut pas être la capitulation ».

Notre ministre des Affaires étrangères oublie tout simplement que c’est la Russie qui gagne cette guerre et que Zelensky n’a aucune carte en mains. On ne négocie jamais aux conditions du vaincu. C’est Poutine qui décide et pas l’Élysée, ni Bruxelles.

Il est clair que les Occidentaux ne comprennent pas que Poutine ne se contentera pas de demi-mesures. Il exigera des garanties de sécurité pour toute l’Europe. Ces garanties réclamées à maintes reprises mais ignorées par Washington. Elle auraient pourtant évité la guerre !

L’Ukraine sera non seulement démilitarisée mais devra changer de régime, celui-ci étant corrompu à tous les étages, sans parler de sa vénération sans fin pour Stepan Bandera, le bourreau nazi.

Enfin, les troupes russes ne cessant de progresser, au grand dam de Macron qui prétend qu’elles piétinent, nul ne sait quels territoires Kiev devra encore céder. 

Car la sécurité de la Crimée passe par le contrôle de la mer Noire, donc de la région d‘Odessa.

Il n’y aura pas d’accord de paix au rabais. Il n’y aura qu’un accord de paix garantissant la sécurité de toute l’Europe. Exigence qui passe par le démantèlement du régime de Kiev et de son armée.

Oui, la facture risque d’être salée pour l’Ukraine et l’Otan. Mais tout cela, il fallait y penser avant.

Plus de deux millions de morts et blessés, des millions de veuves et d’orphelins, une hécatombe parce que les Ukrainiens ont cru aux promesses de victoire de l’Otan, alors que la Russie est invincible pour de multiples raisons, à commencer par le mental de son leader et de son peuple.

Ce qui fait cruellement défaut aux Occidentaux, et notamment aux Européens, ce sont la sagesse et le bon sens qu’on attend des leaders politiques censés nous protéger. Ce sont malheureusement des têtes brûlées, totalement inconscientes des réalités. Il n’était pourtant pas bien difficile de comprendre dès le premier jour que cette guerre était ingagnable par Kiev et qu’un engagement de l’Otan contre la première puissance nucléaire mondiale conduirait à l’Apocalypse.

Mais Zelensky a préféré écouter Boris Johnson. Ensuite, la pluie ininterrompue des milliards de dollars a fait perdre la raison à beaucoup d’Ukrainiens et d’Occidentaux, voyant la guerre comme un jackpot unique dans l’histoire. La guerre s’éternise parce que beaucoup la font durer pour s’enrichir.

Chez RL, ce que nous écrivons aujourd’hui, donc au 1365e jour de la guerre, nous l’avons déjà écrit le 24 février 2022. Nous n’avons jamais changé de discours.

L’heure de la facture approche. Mais ce ne sont pas les responsables de cette effroyable hécatombe qui vont payer le prix le plus lourd. Ce sont les soldats des deux camps et leurs familles, sacrifiés sur l’autel des intérêts américains, ou ceux de leurs complices.

Nulle guerre n’aura été plus injuste car il aurait suffi d’écouter Poutine pour éviter ce massacre inutile.

Cela aussi nous l’avons dit dès 2022 : écouter Poutine…

Jacques Guillemain

ripostelaique.com

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