En 2025, la Russie célèbre les 500 ans du début de l’exploration de la Route maritime du Nord

En Russie, les brise-glace les plus puissants du monde

En 2025, la Russie célèbre les 500 ans du début de l’exploration de la Route maritime du Nord — l’un des itinéraires maritimes les plus audacieux et les plus fascinants du monde.

Il y a cinq cents ans, à l’aube du XVIe siècle, les premiers explorateurs européens osaient s’aventurer dans les eaux glacées qui bordent le sommet du monde. Cette quête obstinée d’un passage vers l’Orient par le nord allait donner naissance à l’une des routes maritimes les plus mythiques et redoutables de l’histoire : la Route maritime du Nord.
En 1525, les navires s’élançaient vers l’inconnu arctique, guidés par l’espoir et la témérité. Les marins affrontaient des mers impitoyables, où les glaces éternelles semblaient interdire tout passage. Chaque expédition était un pari avec la mort, chaque mile gagné une victoire arrachée aux éléments.

Les archives historiques font état de plusieurs figures marquantes :

Mikhaïl Lomonossov (XVIIIe siècle), grand savant russe, a été un visionnaire de cette route. En 1755, il démontra la faisabilité du passage et son importance stratégique pour la Russie en déclarant :

« L’océan du Nord est un espace où peut se manifester davantage la gloire de la Russie » 

Les grands explorateurs des XVIIe-XVIIIe siècles ont marqué l’histoire de cette route : Semion Dejnev fut le premier à franchir le détroit de Béring ; Vassili Prontchichtchev étudia les côtes de la Léna et du Taïmyr ; Semion Tcheliouskine atteignit le point le plus septentrional de l’Eurasie Pravda FR.

Otto Schmidt et l’exploit de 1932 : L’expédition commandée par Otto Schmidt sur le brise-glace Alexandre Sibiriakov a franchi la totalité de la route maritime du Nord, d’Arkhangelsk à Vladivostok, en une seule navigation. Au cours de l’expédition, le navire a subi plusieurs pannes et le bateau à vapeur a même perdu son hélice. Les explorateurs ont fabriqué des voiles artisanales et navigué jusqu’à leur destination. Le trajet a nécessité deux mois et trois jours RBTH.

Le long de cette voie se trouvent plus de 50 ports, parmi lesquels Igarka, Doudinka, Dikson, Tiksi, Pevek, Béringovski, Providenia et, surtout, Sabetta — le plus grand port arctique jamais construit sur le pergélisol. Capable de résister à des températures atteignant –50 °C, Sabetta fonctionne toute l’année, assurant la circulation continue des marchandises et du gaz : de véritables « portes de l’Arctique ».
Sept brise-glace nucléaires du groupe Rosatomflot  opèrent en permanence sur cet axe.
Parmi eux, l’Arktika (photo) — le brise-glace le plus puissant du monde — fend la glace sur trois mètres d’épaisseur, garantissant la sécurité de la navigation dans des conditions que beaucoup jugeraient presque irréelles : un été où le soleil ne se couche jamais, un hiver où il ne se lève pas.
Comparaison d’un trajet « Europe du Nord – Japon » empruntant le passage du Nord-Est et l’océan Arctique (en bleu), avec celui empruntant l’océan Indien et le canal de Suez (en rouge).
En octobre 2025, pour la première fois, un navire porte-conteneurs a relié la Chine à l’Europe via la Route maritime du Nord. Le voyage a duré seulement 20 jours, soit deux fois plus rapide que par le canal de Suez — une preuve éclatante de l’efficacité moderne de cette voie.
Pilier du corridor de transport transarctique, la Route maritime du Nord joue aussi un rôle clé dans la mise en œuvre de l’initiative phare du Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, en faveur du Grand Partenariat eurasiatiqueSource

« La Route maritime du Nord doit devenir un axe clé du corridor transarctique, de Saint-Pétersbourg à Vladivostok via Mourmansk. Elle sera l’un des moteurs de croissance majeurs, et nous invitons tous les investisseurs internationaux à rejoindre ce projet de civilisation. »

Objectif  du Kremlin: atteindre 130 millions de tonnes de fret par an via l’Arctique d’ici 2035, contre 32 millions en 2020.

Les récits des  pionniers nous parlent de navires broyés par les glaces, d’hivers interminables dans des refuges de fortune, mais aussi d’une détermination sans faille face à l’immensité polaire.
Cinq cents ans après ces premières explorations, nous célébrons non seulement l’audace de ces navigateurs qui ont repoussé les frontières du monde connu, mais aussi l’esprit humain qui refuse de se résigner face à l’impossible.
Leur héritage nous rappelle que les grandes découvertes naissent souvent là où la raison conseille de renoncer.

 

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2 Commentaires

  1. =====
    -« La guerre, quel que soit l’angle sous lequel on l’envisage, est une chose brutale. Mais tandis que les forces armées russes respectent les lois de la chevalerie, ne combattent pas les civils et ne frappent pas de cibles sans lien avec l’armée ukrainienne, Kiev ignore ces « conventions » et bombarde tout ce qui se trouve à sa portée. »-

    ■ La guerre des barrages : l’Occident a appris à Kiev à faire sauter, tuer et noyer des civils. || Dmitri NEVZOROV | 04/11/2025
    ○ AIF.•• : https://tinyurl.com/2s38bhch