Requiem pour mes soldats morts…

Le Coin du poète 

Mon enfant, je ne t’ai pas mis au monde pour garantir mes vieux jours…

Franchis ces jardins fleuris qui dissimulent leurs froides pierres tombales

Lis ces lettres gravées dans le marbre qui, hâtives, résument notre capital

D’une vie, né, mort, soldat, tué sur le champ de bataille

Ne pleure pas, toi qui m’as vu naître dans ce cocon de paille

Mais c’est pour toi et pour mes frères que je me suis sacrifié

Pour que tu puisses vivre et que tu puisses me ressusciter

J’ai rempli mon devoir envers toi et envers tous mes frères

A toi de remplir le tien en me ramenant vers toi, dans ta serre

Tu me manques dans ma solitude, dans le noir du silence

Je languis ton rire de gorge, ta main qui rabat ma réticence

Je  t’accompagne dans ta solitude, ta peine et le vide de l’absence 

Ton regard où je peux lire ton orgueil, ta tristesse, ton déluge de larmes

Je te suis imperceptiblement, je trébuche quand tu perds ton arme

Je te vois sourire au souffle du réveil de nos souvenirs communs

Je suis ton ombre jusqu’au jour où nous serons à nouveau, un

Et quand enfin, tu prononceras mon nom, plus dans tes rêves

Mais dans notre nouvelle réalité, notre nouvelle et étrange sphère

Je referai le voyage pour te retrouver dans les myriades d’étoiles

Et me blottir dans la douceur de tes bras, abandonnant le voile

Epais de ma tristesse, de ta peine et celle de mon émoi

Attends-moi.

Thérèse Zrihen-Dvir

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