Le Coin du poète
Franchis ces jardins fleuris qui dissimulent leurs froides pierres tombales
Lis ces lettres gravées dans le marbre qui, hâtives, résument notre capital
D’une vie, né, mort, soldat, tué sur le champ de bataille
Ne pleure pas, toi qui m’as vu naître dans ce cocon de paille
Mais c’est pour toi et pour mes frères que je me suis sacrifié
Pour que tu puisses vivre et que tu puisses me ressusciter
J’ai rempli mon devoir envers toi et envers tous mes frères
A toi de remplir le tien en me ramenant vers toi, dans ta serre
Tu me manques dans ma solitude, dans le noir du silence
Je languis ton rire de gorge, ta main qui rabat ma réticence
Je t’accompagne dans ta solitude, ta peine et le vide de l’absence
Ton regard où je peux lire ton orgueil, ta tristesse, ton déluge de larmes
Je te suis imperceptiblement, je trébuche quand tu perds ton arme
Je te vois sourire au souffle du réveil de nos souvenirs communs
Je suis ton ombre jusqu’au jour où nous serons à nouveau, un
Et quand enfin, tu prononceras mon nom, plus dans tes rêves
Mais dans notre nouvelle réalité, notre nouvelle et étrange sphère
Je referai le voyage pour te retrouver dans les myriades d’étoiles
Et me blottir dans la douceur de tes bras, abandonnant le voile
Epais de ma tristesse, de ta peine et celle de mon émoi
Attends-moi.
Thérèse Zrihen-Dvir
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