Nous sommes un certain nombre de citoyens à considérer, sans être fondamentalement hostiles au capitalisme et à la liberté d’entreprendre, qu’en ce monde il y a trop d’abus des puissants, des nantis et des privilégiés. Certains se jouent des lois en mettant les Etats en concurrence, profitent de statuts surannés et jamais réformés, bénéficient d’un lobbying leur permettant de s’enrichir considérablement quand la majorité laborieuse subit une situation qui relève de l’injustice sociale. Bien entendu, il existe aussi d’authentiques entrepreneurs qui doivent leur réussite à un travail acharné et une exploitation normale des circonstances favorables qu’ils ont pu trouver dans la vie pour tirer leur épingle du jeu sans tricherie. Sans oublier une certaine caste bureaucratique dont les pratiques parfois douteuses ne parviennent à être mises en lumière que par des médias alternatifs non subventionnés…
A droite, ce discours ne semble trouver que bien peu d’échos. La droite se montre aussi caricaturale que la gauche en mettant les riches dans un même panier, « ceux qui ont réussi ». Ce flou artistique vise sûrement à déguiser le lobbying considérable de certains, tant l’argent permet parfois de tout acheter, même l’honnêteté de la pensée, même le bon sens parfois. Parmi les riches, il y a des gens qui ont réussi à berner les autres : est-ce un mérite respectable ? Corruption, favoritisme, prises illégales d’intérêt sont légion et ont justifié bien des retraits de « légion d’honneur ». La pratique semble courante chez certains et il n’est pas interdit de penser que des fortunes se sont fondées sur des spoliations et escroqueries dont seule une petite partie finit par être révélée. Bien sûr, il y a des gens qui ont réussi, au contraire, à faire progresser l’être humain, à aider leur patrie, à soutenir leurs concitoyens, et qui méritent la reconnaissance sociale, mais il y a aussi tous les autres…
A gauche, le revenu ou le patrimoine restent encore des repères idéologiques forts plutôt que les statuts, les structures sociales, finalement les causes de l’inégalité. Même dans son discours contre les injustice sociales, on ne peut pas dire que la gauche soit subtile. De plus, elle conditionne son combat contre les injustices qui font que l’on gagne 2 fois, 5 fois, 10 fois moins que Untel en ayant pourtant autant de mérite à tout un cortège d’horreurs civilisationnelles qui ne peuvent que faire fuir, là encore, celui qui a un minimum de bon sens.
Le faire fuir où ? A gauche même, les LFI font fuir des gauchistes qui auraient un peu plus de bon sens et que Carole Delga cherche à fédérer sous l’étiquette de la gauche sans LFI. Cependant, cette « gauche hors LFI » paraît maigrelette et davantage une histoire de personnes que de sensibilité politique. Le package « justice sociale et environnementale » demeure et le discours sur l’immigration semble le même.
Envahissement migratoire ? Il ne s’agit pas seulement d’immigration physique, qui fait qu’un étranger s’installe en France, de façon autorisée ou clandestine. L’immigration de gauche, c’est aussi l’immigration des idées, l’immigration des obsessions, à commencer par l’obsession pour Gaza qui devient plus importante pour eux que la France où ils vivent. Le discours politique autour de Gaza a éclipsé tous les autres, comme une cataracte qui s’immisce dans l’oeil et qui voile la vision normale.
Certains ont perdu de vue l’intérêt national pour le soumettre à toutes les causes perdues, pourvu qu’elles aient un arrière-plan mahométan qui les rendent légitimes à leurs yeux.
Ainsi la gauche conditionne-t-elle une lutte hypothétique entre les classes sociales « à l’ancienne » à l’acceptation de tout son fatras islamogauchiste…
L’autre grande pollution idéologique subie par la gauche actuelle est le discours climato-pessimiste autour du prétendu réchauffement climatique que causeraient nos activités les plus insignifiantes.
L’obsession écologique, qui tourne à la dictature, n’est qu’un prétexte pour dissimuler la jalousie, imposer des hausses de taxe sur tout ce qui bouge, contrôler nos vies et nos esprits…
Là encore, le marché est le même : si vous voulez la justice sociale, vous devrez accepter ce fatras escrologique.
La gauche la moins nulle à ce propos est sans doute à chercher du côté des communistes ou de lutte ouvrière, où la lutte des classes et plus exactement la stigmatisation de la bourgeoisie prime dans le discours.
Le bazar écologique et l’endoctrinement islamo-migratoire y semblent relégués au second plan, sans pour autant qu’il soit clair que ces partis qui réalisent des scores minables à chaque élection nous en débarrasseraient vraiment s’ils venaient à être au pouvoir.
Trop proche du communisme historique, cette mouvance ne rassure pas tant on peut se demander ce qu’elle est capable de produire.
Alors on s’étonne de la montée du RN que « l’union des droites » voudrait absorber, et même dissoudre politiquement, sans succès.
Sans avoir de grandes ambitions, lui non plus, pour réformer l’organisation sociale dans ce qu’elle a de plus sclérosé et biaisé en matière d’égalité des chances, d’égalité pour réussir et obtenir la juste reconnaissance de son travail, le RN n’épouse pas inconditionnellement les élites financières et économiques actuelles, contrairement aux autres partis de droite qui trouvent génial que des milliardaires et multimillionnaires s’enrichissent toujours davantage quotidiennement pendant que la majorité s’appauvrit…
Le RN est vilipendé, stigmatisé comme étant « un parti de gauche » ; Marine le Pen se trouve accusée d’avoir « trahi son père » en mêlant un peu d’idéologie socialiste à la cause nationale. Mais quel salut auraient donc ceux qui aspirent à plus de justice sociale face à la gauche, si le RN ne leur avait pas un peu ouvert les bras ?
Pour la gauche, oui, hypothétiquement, vous aurez la justice sociale, mais dans un pays que vous ne reconnaîtrez pas car il ne sera plus le vôtre !
Pour la gauche, oui, hypothétiquement, vous aurez la justice sociale, mais en vous chauffant 14 degrés l’hiver dans un logement envahi de compost et d’araignées, moustiques et cafards à préserver, et en devant circuler dans des transports en commun avec Boubacar, Ismaël, Assa, Salah et tous les autres, auxquels vous serez sans doute amenés à mettre à disposition une chambre un jour, pour pouvoir continuer à demeurer dans le même pavillon un peu trop surdimensionné selon la doxa…
1 total views, 1 views today
Soyez le premier à commenter