Le délire wokiste a encore frappé : les Africains ont découvert l’Amérique !

Comme il convient de minimiser à tout prix l’influence de l’Homme blanc sur notre civilisation, tous les prétextes sont bons pour « déconstruire » son image de découvreur, de bâtisseur, d’innovateur et de civilisateur.

On croit que l’audiovisuel public wokiste et déconstructeur est un privilège français. Que nenni !

La BBC peut également se qualifier pour une bonne place sur le podium.

Je renvoie le lecteur à ce magnifique article qui est un cas d’école !

Sous forme d’article pseudoscientifique, les auteurs Isidore Kouwonou et Abdou Aziz Diedhiou, de BBC Afrique, arrivent péniblement à assembler les pièces d’une fable amusante.

Tout part d’une source bibliographique unique :

Dans son livre intitulé Kitab Masālik al-abṣār mamālikal-amṣār  »Le livre des itinéraires et des royaumes » publié en 1342, Al Umari rapporte une discussion entre le fils du Sultan du Caire et Kankan Moussa, empereur du Mandé en route vers la Mecque ou de retour de la Mecque. Il est établi que le roi du Mandé a effectué son voyage à la Mecque en 1324.

Interrogé sur comment il est arrivé au trône au cours de la discussion avec le fils du Sultan du Caire, Kankan Moussa explique à son interlocuteur qu »’il appartient à une famille dans laquelle le pouvoir s’hérite. Celui qui était avant moi ( au trône) ne croyait pas que la mer des ténèbres (Océan atlantique) était sans limite. Il voulut parvenir à son extrémité et se passionna pour ce projet et n’est pas revenu de son expédition ». C’est ainsi que lui a hérité du trône.

En clair, le fils du sultan du Caire dit qu’il a entendu d’un roi africain que son père est parti en pirogue et n’est jamais revenu.

C’est un peu l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours…

Après tout, admettons.

Cependant, de là à prétendre que le roi Baraki II a découvert l’Amérique, il reste quelques étapes de validation à franchir.

Nos deux journalistes ont donc approfondi et apporté des preuves IRRÉFUTABLES!

Ils citent un linguiste et historien sénégalais, Pathé Diagne :

L’historien et linguiste sénégalais qui s’appuie sur l’encyclopédie d’ Al Umari et mena plus tard des recherches linguistiques qui prouvent une certaine proximité entre les langues de l’empire du Mandé et celles des amérindiennes.

Or il n’existe aucune publication connue de ce Monsieur Diagne sur le sujet. Là encore, la tradition orale est invoquée pour dire que ce linguiste aurait dit qu’il y aurait une certaine proximité entre la langue africaine et des langues amérindiennes (Lesquelles ? L’histoire ne le dit pas….). Et comme le pauvre Pathé Diagne est décédé en 2023, il devient dès lors difficile de vérifier auprès de lui.

Heureusement, un « ethnologue français », Jean-Yves Loude vient affirmer qu’‘il y a donc une volonté d’omettre cette partie, ce qui fait partie de la falsification de l’histoire africaine et certains grands mensonges qui constituent une phase sombre de l’humanité ».

Évidemment, il a eu volonté délibérée de l’Homme blanc d’effacer des mémoires l’exploit du roi mandingue. Notons au passage que Jean-Yves Loude se définit sur Wikipédia également comme un « poète et romancier » qui a écrit des ouvrages pour la jeunesse. Solides références académiques en tant qu’ethnologue, vous en conviendrez.

D’autres études ont été entreprises auprès des griots. Cette source, en toute objectivité, est particulièrement fiable car comme nous l’apprend Wikipédia :

Le griot (ou djelidjéli ou encore jali en mandingue (…) aussi appelé barde, est une personne spécialisée dans la louange et la déclamation des récits historiques qui font la part belle aux héros fondateurs et au merveilleux[2] en Afrique de l’Ouest. 

Cependant, les études ont fait long-feu car  » il n’a pas été facile de faire parler les griots, reconnaissent les chercheurs qui ont entrepris des études sur le personnage à partir de 2010. » 

Bon, puisque même les bardes ne sont pas très coopératifs, il serait temps de se tourner vers des preuves archéologiques.

Et là bingo! :

« La découverte parfois ces dernières années d’embarcations de fortune et de restes de migrants ouest africains échoués dans les côtes des Caraïbes a donné du poids à ceux qui pensent que l’expédition de Bakari II pouvait bel et bien avoir atteint l’Amérique. »

On notera quand même qu’il ne s’agit pas d‘une validation « en béton », puisque nos deux journalistes utilisent la formulation prudente « pouvait avoir atteint« .

Notre « ethnologue«  français vient à la rescousse en faisant mention de peintures murales précolombiennes avec des personnes noires au Mexique. Une étude bibliographique poussée nous append le contraire :

« aucune étude archéologique sérieuse ne mentionne des représentations « négroïdes » dans ces contextes.« 

Il évoque également le témoignage d’un conquistador espagnol Balboa. Là encore, c’est une affabulation pure et simple :

« Si Balboa a effectivement mentionné des Africains en 1515, il s’agirait très probablement d’esclaves amenés par les Espagnols eux-mêmes, et non de descendants de l’expédition de Bakari II. Le Panama était « un centre de distribution de la traite du commerce triangulaire » dès les premières années de la colonisation« 

Bref, toute cette étude n’est fondée sur rien : des contes, une tradition orale, des bardes et un récit hautement questionnable d’un ethnologue auto-proclamé.

Je ne dis pas que le roi Bakari II n’a pas atteint l’Amérique. Toute hypothèse est légitime.

Mais tant que des preuves formelles n’ont pas été obtenues, il est totalement malhonnête d’affirmer des hypothèses comme des vérités.

Un chercheur digne de ce nom irait rechercher des traces génétiques, linguistiques ou culturelles en Amérique précolombienne avant d’affirmer quoi que ce soit.

L’article de la BBC illustre les dangers de l’histoire militante qui, sous prétexte de « décoloniser » l’histoire, finit par produire une pseudo-science qui nuit à la compréhension véritable du passé africain.

Ce n’est pas grave, car le vrai but de l’article était de faire croire que les Noirs ont découvert l’Amérique en premier. Et l’objectif est atteint, car le lecteur ne s’arrêtant qu’au grand titre accrocheur et ne retiendra que cette information.

Les chercheurs militants sont une calamité pour la science qu’ils décrédibilisent complètement. Je suis à peu près persuadé que ce sont ces chercheurs qui fuient l’Amérique de Trump car ils ont compris qu’ils ne seront plus financés pour « déconstruire  » notre civilisation.

Et nous sommes assez sots pour les accueillir à bras ouverts

Raoul Girodet

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