Je suis vraiment sidéré de voir Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne mais aussi citoyenne allemande, proposer aux pays de l’Union de sanctionner plus durement Israël.
Comme si l’Allemagne n’avait pas fait assez de mal au peuple juif. Comme si l’Allemagne avait des leçons d’humanisme à donner à Netanyahou après son passé nazi, cette tâche indélébile dans l’histoire du peuple allemand.
Après le 19e train de sanctions contre la Russie, c’est au tour d’Israël d’être dans le collimateur de la Commission européenne, qui tente de rallier les membres de l’Union à son initiative et notamment l’Allemagne, dont le poids est décisif pour imposer les sanctions.
Et ce qui me sidère encore plus, c’est que 74 % des Allemandsveulent durcir la politique que mène Friedrich Merz à l’égard de l’État hébreu.
Celui-ci a pourtant décidé de suspendre les livraisons d’armes à Israël, alors que de leur côté, 17 pays arabes souhaitent au contraire que ce soit le Hamas qui dépose les armes pour ouvrir le chemin vers la paix.
« Le Hamas doit mettre fin à son contrôle de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne« , annonce le communiqué arabe.
Ce n’est pas Israël qu’il faut désarmer, monsieur Merz, mais le Hamas !
En fait, Merz dénie au peuple juif le droit de se défendre après le pogrom du 7 octobre 2023.
Il semble aussi ignorer que ces 17 pays arabes appelant au désarmement du Hamas, « condamnent » publiquement l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 ayant entraîné les représailles israéliennes à Gaza.
Par conséquent, cette volonté d’Ursula von der Leyen d’accabler Israël ne fait qu’attiser les braises de l’antisémitisme en Europe. Comme si l’initiative de Macron de reconnaître un État palestinien en pleine guerre, alors que les otages israéliens sont toujours captifs, ne suffisait pas.
Partout, les Juifs sont harcelés, agressés, bannis de la société. Les artistes perdent leurs contrats, les élèves fuient les écoles publiques, des commerçants leur ferment la porte. C’est un retour aux années 1930 qui ne dit pas son nom. Certes, il n’y a pas de déportation, mais en France, après avoir été chassés du 9-3 dans l’indifférence générale, beaucoup de Juifs fuient ce pays qu’ils aiment, mais qui est incapable de les protéger.
80 ans après la Shoah, on aurait pu penser que la repentance, après les horreurs et la barbarie du régime nazi, dominait encore chez le peuple allemand. Il n’en est rien.
Mais aux yeux du monde, la sauvagerie des camps de la mort et l’extermination à l’échelle industrielle de 6 millions de Juifs reste un crime imprescriptible.
Le peuple allemand devrait s’estimer heureux de ne pas avoir été mis au ban de l’humanité pour mille ans après ce qu’il a commis, le pire génocide de l’histoire.
Car aujourd’hui, il ne reste plus que 14 millions de Juifs dans le monde, dont 7 en Israël.
Et qu’on ne me ressorte pas les sornettes du genre : le régime hitlérien ce n’était pas l’Allemagne. Car aussi longtemps que l’armée allemande a engrangé les victoires, tous les Allemands applaudissaient, fiers de leurs conquêtes. Ce n’est qu’après le désastre de Stalingrad que ce peuple belliqueux et dominateur a commencé à déchanter. Merci aux Russes d’avoir écrasé cette Allemagne nazie.
Aujourd’hui, l’Allemagne, blanchie de ses crimes abominables, est devenue le leader de l’Europe, imposant ses diktats à tous les membres de l’Union. Depuis la réunification, il n’y a plus d’amitié franco-allemande. Les Allemands ont oublié que le général de Gaulle a été le premier à tendre la main au chancelier Adenauer, alors que toute l’Europe haïssait ce pays qui avait embrasé le continent. Plus rien ne se décide à Bruxelles sans l’aval de Berlin.
Dans cette Europe promesse de paix et de bonheur, l’antisémitisme revient au grand galop, mais pas seulement dans la sphère musulmane, comme on le dit souvent. La haine des Juifs transpire à nouveau chez les peuples d’Europe, où chaque gouvernement distille un antisémitisme qui ne dit pas son nom, sous couvert de combattre la violence de la politique de Netanyahou.
Mais la vérité est que l’antisionisme est le faux nez de l’antisémitisme.
Ce que vient de dire la présidente de la Commission européenne est une honte.
« Nous proposerons des sanctions contre les ministres extrémistes et les colons violents. Et nous proposerons également une suspension partielle de l’accord d’association sur les questions liées au commerce«
Madame von der Leyen semble ignorer que depuis 1947, les Arabes n’ont jamais voulu d’un État juif en Palestine. Les guerres contre Israël se succèdent depuis 1948. Elle ferait mieux de relire la charte du Hamas pour voir lequel des deux belligérants annonce clairement un projet génocidaire.
Un pays de 9 millions d’habitants, dont 2 millions d’Arabes israéliens, est entouré de 500 millions d’Arabes dont certains veulent rayer Israël de la carte. Sur 21 pays arabes, 15 ne reconnaissent toujours pas l’État hébreu, qui se bat pour sa survie depuis 77 ans. De quel côté est l’Europe ? Du côté d’Israël ou du côté des terroristes qui prônent un Etat palestinien du Jourdain à la mer, donc sans Juifs ?
Est-il besoin que l’Europe attise les braises avec des sanctions qui n’auront aucun effet sur l’issue de la guerre, mais ne feront qu’aggraver l’antisémitisme en Europe ?
Je constate qu’aujourd’hui, la posture de Mohammed Ben Salman, MBS, le prince héritier et Premier ministre d’Arabie Saoudite, est éminemment plus sage et raisonnable que celle de la Commission européenne.
Désarmer le Hamas, condamner l’agression du 7 octobre 2023 et vouloir renouer avec Israël, comme le souhaite MBS, est autrement plus constructif que de lancer un train de sanctions contre l’État hébreu.
Les Juifs d’Europe n’ont pas besoin qu’Ursula von der Leyen attise les braises d’un antisémitisme qui détruit déjà leur quotidien.
Elle ne devrait jamais oublier qu’elle est, comme chaque citoyen allemand, l’héritière de l’histoire de son pays. Il y a des crimes qui sont imprescriptibles et la Shoah en fait partie. Pour son lourd passé de pays génocidaire, l’Allemagne devrait se poser en premier protecteur et défenseur d’Israël. Elle n’en prend pas le chemin.
Jacques Guillemain
1 total views, 1 views today
Soyez le premier à commenter