Chute du gouvernement Bayrou : demain la Révolution ?

Ce soir, le gouvernement de François Bayrou s’est effondré lors d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, avec une majorité de députés – incluant la gauche et l’extrême droite – votant contre, scellant ainsi son destin. Ce revers marque un tournant majeur, faisant de Bayrou le premier chef de gouvernement de la Ve République à chuter par un tel vote, plongeant la France dans une nouvelle période d’incertitude politique.

 

Or, la situation du pays est alarmante et la France ne peut se permettre d’ajouter à ses maux. L’instabilité institutionnelle s’est installée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale il y a plus d’un an, avec un exécutif incapable de s’appuyer sur une majorité stable. À cela s’ajoute une crise économique persistante, marquée par une croissance atone (prévue à 0,6 % en 2025 selon l’OCDE) et une dette publique dépassant les 3 000 milliards d’euros, soit plus de 114 % du PIB. Les marchés financiers, nerveux, réagissent déjà, tandis que les ménages épargnent massivement et que les entreprises freinent leurs investissements.

Cette atmosphère rappelle les tensions prérévolutionnaires de 1788-1789, lorsque la France, accablée par une dette colossale et des réformes impopulaires, vacillait avant l’explosion sociale.

Et si les époques sont différentes, il y a des similitudes frappantes.

Relisons par exemple la lettre de Turgot à Louis XVI à son départ du ministère en 1776. Elle est assez actuelle : « Point de banqueroute ni avouée ni masquée par des réductions forcées. Point d’augmentation d’impositions : la raison en est dans la situation des peuples, et encore plus dans le cœur de Votre Majesté. Point d’emprunt, parce que tout emprunt diminuant toujours le revenu libre, il nécessite au bout de quelque temps ou la banqueroute ou l’augmentation de l’imposition. Il ne faut en temps de paix se permettre d’emprunter que pour liquider ses dettes anciennes, ou pour rembourser d’autres emprunts faits à un denier plus onéreux. Pour remplir ces trois points, il n’y a qu’un moyen, c’est de réduire la dépense au-dessous de la recette. (…) On demande sur quoi retrancher, et chaque ordonnateur dans sa partie soutiendra que presque toutes les dépenses particulières sont indispensables. Ils peuvent dire de fort bonnes raisons, mais comme il n’y en a point pour faire ce qui est impossible, il faut que toutes ces raisons cèdent à la nécessité absolue de l’économie… ».

C’est presque le discours de Bayrou ! Lors de son intervention à l’Assemblée nationale, il a martelé assez justement la menace du « surendettement », chiffrant les intérêts de la dette à 66 milliards d’euros cette année, avec une projection à 107 milliards en 2029 selon la Cour des comptes. Comme Turgot 250 ans plus tôt, il a plaidé pour une réduction drastique des dépenses publiques – un plan de 44 milliards d’euros pour 2026 – et refusé d’augmenter les impôts ou de recourir à de nouveaux emprunts, arguant que cela aggraverait la situation. Il a également insisté sur l’urgence d’une économie stricte, malgré les résistances de tous les secteurs à couper dans leurs budgets, un écho direct aux dilemmes soulevés par Turgot. Si nous ne pouvons pas bien sûr accepter certaines des réductions proposées par François Bayrou qui ignorent les causes profondes, notamment le coût pléthorique d’une immigration devenue folle, ces économies sont nécessaires.

Mais nous ne sommes pas en 1776. Notre « Turgot » moderne va partir ce soir. Mais la France ne pourra tenir 13 ans de plus. Nous sommes, en fait probablement le jour de la chute de Necker, un nouveau « 11 juillet 1789 » en quelque sorte.

Quel dommage ! Quel gâchis et que de temps perdu ! Il y aurait pourtant des solutions. Des réformes structurelles assez simples incluant une grande réforme monétaire pourraient stabiliser les finances et restaurer la confiance, mais l’histoire semble se répéter : la France n’est pas capable de se transformer pacifiquement. Comme l’a dit de Gaulle, « en France on ne fait pas de réformes, mais on fait des révolutions».

Alors, bientôt la révolution ?

Elle est de plus en plus probable. Mais faut-il vraiment la souhaiter ? Car quoi que l’on pense du régime actuel (et je n’en pense pas de bien), une telle révolution pourrait s’avérer bien plus destructrice qu’espérée. Affaiblissant encore davantage un pays déjà fragilisé, elle risquerait de plonger la France dans un chaos violent, avec des soulèvements incontrôlables. Le réveil des banlieues islamisées et territoires devenus étrangers et hostiles, pourrait s’allier à des forces politiques radicales, notamment la France Insoumise, qui ne cache pas son projet de prise du pouvoir par une insurrection. Cette alliance pourrait transformer un mouvement de contestation légitime annoncé pour le 10 Septembre prochain en une guerre civile larvée, menaçant les fondements mêmes de la Nation.

Face à ce danger, l’union des droites apparaît comme une nécessité vitale pour le salut du pays. Une fragmentation supplémentaire risquerait de livrer la France à un désastre mortel, incapable de résister à la montée des extrêmes. Une coalition cohérente et déterminée pourrait offrir une alternative stable, capable de conjurer le spectre de la révolution tout en adressant les maux profonds de la société. Le temps presse pour éviter l’irréparable.

Alors, messieurs des Républicains, du Rassemblement National, de l’UDR, de Reconquête, des Patriotes et de Debout la France, de grâce, UNISSEZ VOUS !

LA FRANCE N’ATTEND PAS !

8 Septembre 2025

Emmanuel Crenne, Résistance républicaine

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22 Commentaires

  1. Des millions de français n’arrivent plus à joindre les 2 bouts. Des millions de français sont dans le rouge dès le 20 du mois. Des millions de français sont dans la précarité et non plus rien à perdre. « Quand des millions de personnes se rendront compte que l’on ne peut plus vivre comme par le passé, la Révolution sera logique et inévitable » suivant récit nostalgique, romantique et troublant « les corps indécents » On y vient. On y est. C’est le récit d’une génération perdue. D’une jeunesse sans perspective et sans avenir. Suffit d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Manque plus que le face à face prédit par Gérard Collomb, ancien ministre de l’intérieur. Ca ne devrait pas tarder.

    • Pas tout à fait ça.
      Il a expliqué que ça n’avait aucune chance d’aboutir, puisque ce doit être validé au sénat.
      Le gars qui est là, à parler, prêche tout simplement pour sa paroisse.
      Eviter de se laisser embrigader par ce type d’individu.

  2. Une chose est sûre, tous ces gens auront une retraite en or pour avoir mangé à la gamelle macroniste… gauche, droite, dégénérés ou réactionnaires, ils ont tous la même boussole, très loin de l’intérêt de la France !

  3. emain, après demain, la Comission de l’U€ met la main sur la France.

    C’est sans doute pour çà que macron, encore un coup joue la carte. Après çà c’st fini ; comme pour la Grèce et comme pour l’Italie.

  4. Écoutez bien tout jusqu’au but…. car, paraîtrait-il que ce serait la solution ! En reprenant les mêmes.(???)
    Et tout çà, epliqué TRÈS CAL-ME-MENT !
    C’est pas encore gagné ils iront au bout du bout !
    ____
    ◙ « C’est le K.O, c’est extrêmement dangereux » : Charles de Courson sur l’instabilité en France | 0909/2025
    ○ YOUTUBE (Europe1) : https://tinyurl.com/84eafs3v
    ► DURÉE : 15h32
    ► DESCRIPTION :
    Dans la Grande Interview, Sonia Mabrouk reçoit, mardi 9 septembre, Charles de Courson, député depuis 1993, pour parler des sujets qui font l’actualité en France : la chute du gouvernement Bayrou, le mouvement du 10 septembre, Emmanuel Macron…

  5. Bayrou est un héritier de Turgot, mais la France nest plus en 1776. Les crises actuelles demandent des réformes structurelles urgentes, pas la révolution. Lunion des droites est cruciale pour éviter le chaos. La France attend, mais le temps presse pour lunion !

  6. Qu’ils soient de droite ou de gauche, on demande aux Français de faire des efforts mais aucuns de ces parasites ne remet en cause les coûts exorbitants et le fonctionnement de cet état pantouflard et incompétent, les salaires mirobolants que s’octroient ces fainéants, nous sommes les patrons et eux décident de leurs salaires et nous donnent des ordres! Avez vous déjà vu ça dans une entreprise par exemple! Alors si comme par une journée trop chaude un orage éclate et viens ensuite rafraîchir l’atmosphère ! C’est un orage qu’il nous faut! et si la France doit crever qu’elle crève, mais tel le phénix, elle renaîtra de ces cendres, car l’esprit français est indestructible! Nos ancêtres seraient ils morts pour rien? Ils ont bravés pourtant d’autres tempêtes plus tumultueuses !

  7. si on laisse la clique de lfi faire ce qu ils veulent , j en ai bien peur et c est les FRANCAIS , les vrais qui sont dans le colimateur de ces fous furieux !

  8. Refusé d’augmenter les impôts ? Pour ses amis ploutocrates, c’est sûr. Toutes les taxes qui nous tombent dessus, ça ne sont pas des impôts ? La seule chose qui nous rapproche de la situation de 1789, c’est la volonté de faire payer le peuple une fois de plus. Et sous Louis XVI, l’immigration était inexistante.

      • Merci pour cet étonnant parallèle qui n’est possible que pour ceux qui ont de la culture historique comme vous, monsieur Crenne.
        On aimerait des hommes comme vous au pouvoir qui savent ce qui a déjà été fait, ce qui pourrait se faire, ce qui doit être fait.
        Si le général de Gaulle, autre homme de vision longue, savait que les leçons en France ne sont prises que de force et sous l’empire de la nécessité, préparons nous à cette nouvelle variante du bégaiement de notre histoire.
        Heureusement que les choses ne se décident plus uniquement que dans notre petit hexagone menotté.

      • Louis XVI avait voulu mettre la noblesse et le clergé à contribution sous l’inspiration de Calonne. Ce fut un échec. Au final, ce fut le tiers-état qui supporta seul la hausse des impôts. La dette représentait environ 80% de la richesse de la France. l’Église versait un don gratuit aux monarques, tout en étant non assujetti à l’impôt. La guerre d’indépendance aux Amériques avait été financée en partie par la France dans une période de surendettement.Curieux parallèle avec la guerre en Ukraine que nous finançons dans cette période où nous sommes nous-mêmes surendettés. l’Histoire se répète parfois, avec quelques variantes.