Entre drame et suspense : le cinéma réaliste d’Henri-Georges Clouzot

Henri-Georges Clouzot est un réalisateur, scénariste et dialoguiste français majeur du XXe siècle, reconnu pour son talent exceptionnel à créer des atmosphères de suspense et de tension psychologique. Sa carrière, qui démarre à la fin des années 1920 et s’étend jusqu’à la fin des années 1960, a profondément marqué le cinéma français et international.

Sa carrière et ses films majeurs

Clouzot commence au cinéma avec des courts-métrages dans les années 1930 et se fait remarquer pendant la Seconde Guerre mondiale avec L’Assassin habite au 21 (1942) et Le Corbeau (1943). Ce dernier, sombre et critique, suscite de vives controverses pour sa représentation d’une petite ville rongée par la peur et la suspicion.

Après la guerre, il signe des classiques du cinéma français : Quai des Orfèvres (1947), Manon (1949), et surtout Le Salaire de la peur (1953), thriller intense sur la survie et la peur, qui remporte plusieurs prix prestigieux. En 1955, Les Diaboliques devient un chef-d’œuvre du suspense et de l’angoisse psychologique, explorant les mécanismes de la peur et de la manipulation.

Avec Le Mystère Picasso (1956), Clouzot explore le documentaire expérimental, offrant une vision intime du processus créatif du peintre Pablo Picasso. Puis en 1960, il réalise La Vérité, avec Brigitte Bardot, un drame judiciaire d’une grande intensité où Bardot incarne une jeune femme accusée de meurtre, offrant ainsi une représentation complexe de la justice et de la morale dans la France de l’époque.

Brigitte Bardot et « La Vérité »

La Vérité est un tournant dans la carrière de Bardot, qui y déploie un talent dramatique puissant sous la direction rigoureuse et exigeante de Clouzot. Le film illustre bien la France d’avant les grands bouleversements des années 1960, où les valeurs traditionnelles font face à une modernité naissante. Le tournage fut réputé difficile, l’exigence de Clouzot étant célèbre pour sa précision et sa dureté.

Images de la France d’avant

Clouzot peint une France aux images souvent sombres et réalistes, où les lieux, les personnages et les tensions sociales traduisent les contradictions et les ombres d’une société en mutation. Que ce soit dans un village étouffé par le secret dans Le Corbeau ou dans la lande dangereuse de Le Salaire de la peur, il donne à voir une France à la fois tangible et chargée de noirceur intérieure. Son cinéma est méticuleusement préparé, avec une attention extrême portée aux décors, aux éclairages et à la psychologie des personnages, construisant ainsi une atmosphère particulièrement immersive.

Filmographie essentielle de Henri-Georges Clouzot

Suzy Delair

Pierre Fresnay

Ginette Leclerc

Micheline Francey et Pierre Fresnay

Simone Renant

Suzy Delair et Louis Jouvet

Cecile Aubry et Michel Auclair

  • Le Salaire de la peur (1953)

Dario Moreno et Yves Montand

Vera Clouzot

  • Les Diaboliques (1955)

Lien de visionnage en ligne ici (bonne qualité)

Article ici    Entretien avec Paul Meurisse ici

Johnny Hallyday dans Les diaboliques – Signoret

Vera Clouzot et Jean Lefebvre

  • Le Mystère Picasso (1956)

  • La Vérité (1960)

Images ici     Article ici

  • L’Enfer (inachevé, 1964) Romy Schneider, Serge Reggiani

Extraits : 

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  • La Prisonnière (1968)

Elisabeth Wiener

Elisabeth Wiener

Laurent Terzieff et Dany Carrel

Dany Carrel

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