Le fascisme refait son apparition contre la culture en Italie, comme en Allemagne !

Valery Gergiev

C’était à ne pas le croire, quand je pris connaissance, le 4 mars 2022, que la Philharmonie de Munich s’était séparée de son chef d’orchestre, l’immense Valery Gergiev. Gergiev avait refusé de se soumettre à l’ultimatum que le maire de Munich, Dieter Reiter, voulait lui imposer. Se distancier de l’Opération Spéciale et de Vladimir Poutine son ami proche. Fidèle et patriote, le chef Gergiev ne se laissa pas intimider et quitta ces maisons dont il fit la gloire musicale.

L’Opéra d’État de Bavière et la Philharmonie de l’Elbe ont suivi dans cette russophobie soudaine, hystérique, irrationnelle et sans fondement. S’en prendre aux artistes russes est à mes yeux un crime contre la culture, surtout, lorsque ces artistes font partie des meilleurs au monde. Ce qui est assurément le cas de Valery Gergiev.

Gergiev dirige les deux plus grandes maisons russes, célèbres dans le monde entier. Le Bolchoï à Moscou et le Théâtre Mariinsky à Saint Petersbourg.

Le Théâtre Bolchoï à Moscou

Le Theatre Mariinsky à Saint Petersburg

Il fallait bien qu’un autre Européen vienne se joindre aux infamies allemandes.

Ça n’a pas manqué.

L’Italie, à son tour a interdit au chef d’orchestre de se produire le 27 juillet dernier avec la Philharmonie de Salerno au festival de Caserta. Aucune raison officielle n’a été donnée, mais la décision a suivi une réaction « épidermique », de la part de responsables de l’UERSS, des communautés ukrainiennes et des partisans des nazisbanderistes de Kiev, à la suite de la première annonce du concert.

Pourtant un certain nombre de responsables courageux, dont le Gouverneur de la Campanie, Vincenzo de Luca, ont toutefois défendu la décision d’accueillir Gergiev, arguant que la culture devrait rester séparée de la politique. Dans un post sur Facebook, de Luca a condamné les tentatives de faire taire les artistes, alors que les responsables occidentaux « ne font rien » pour faire avancer la paix en Ukraine.

Vincenzo de Luca, Gouverneur de la Campanie

De Luca : « Devrions-nous faire taire tous les musiciens, chefs d’orchestres, sopranos, athlète et sportifs… ? Ce serait absurde et intolérable… Pensez-vous vraiment que ces attitudes démagogiques aident à construire la paix ? C’est exactement le contraire. La discrimination ne sert pas la paix. La meilleure façon d’ouvrir un dialogue, de nous rapprocher de la paix, c’est de rassembler les gens, pas de mettre des murs. »

Il est curieux que ce soit les deux pays européens qui ont sécrété les pires totalitarismes du 20 ème siècle, le nazisme et le fascisme, qui aient pris la décision de refuser qu’un artiste reste en place, pour l’Allemagne et d’annuler le même pour un concert durant un festival pour l’Italie. Ces deux totalitarismes qui ont pris racine dans le socialisme, comme nous l’explique Pierre Milza pour l’Italie.

« Si la révolution se définit par une volonté de bouleversement radical, par le désir de promouvoir un ordre nouveau qui ne soit ni le maintien de l’ordre existant sous un habillage différent, ni le pur et simple retour au passé, le fascisme – au moins dans sa forme originelle – a été révolutionnaire. Nombre des premiers fascistes sont issus des rangs de l’extrême gauche, on l’a vu. Mussolini lui-même a été, de 1912 à 1914, le numéro deux du Parti socialiste italien, et c’est en véritable porte-parole de l’interventionnisme de gauche qu’il a fait campagne, en 1914-1915, pour l’entrée de son pays dans la guerre. »

Voici ce que nous dit Frédéric Sallée sur l’Allemagne et l’Italie, dans Anatomie du nazisme :

« Dans l’histoire comparée des totalitarismes, fascisme et nazisme se sont rejoints sur un point de convergence qui était la lutte antibolchevique puis anticommuniste. Dès lors, par un processus mental réducteur, fascisme et nazisme ne pouvaient qu’être parents face à l’ennemi stalinien. La chronologie d’enchaînement des régimes, la proximité des dirigeants (scellement de l’Axe Rome-Berlin, visite de Mussolini à Berlin en octobre 1937 puis voyage d’Hitler à Rome au printemps 1938) et l’autoritarisme qui les caractérise, ont contribué à populariser l’idée d’une descendance filiale. La logique tient dans un référent commun. Ce liant est le poids de la Grande Guerre. En Italie, comme en Allemagne, la Première Guerre mondiale fut un traumatisme durable. Bien que dans deux camps opposés, le conflit fut une déflagration contribuant à l’éclatement des deux sociétés. En Italie, la dépréssion économique qui suivit 1918 et la peur consécutive au Biennio Rosso (les « deux années rouges ») a fait de la recherche d’un État fort capable de repousser la « contagion bolchevique » une condition de survie. Dans le même temps, l’Allemagne ne sort pas de la guerre et s’enfonce dans la crise spartakiste, à laquelle s’ajoute l’humiliation de Versailles. De cette matrice guerrière naît le fascisme, qu’il soit italien comme allemand. »

J’en terminerai pour souligner que Georgia Meloni est un fake sur tout. L’immigration de masse, l’Ukraine, la Russie, bref, un personnage qui n’inspire aucune confiance par sa politique que je conçois comme brouillonne. Il est temps qu’en Italie, ce soit le vaillant Salvini qui vienne la remplacer, comme en Allemagne, Alice Weidel remplacera le funeste Friedrich Merz.

Sylvia Bourdon, 25 août 2025

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