Ukraine : c’est un scénario à la coréenne que proposent les Occidentaux

Un retour à la guerre froide, version Séoul face à Pyongyang, Moscou face à l’Otan.

Poutine a raison. Personne n’a gagné la guerre froide puisqu’elle n’est pas terminée.

En proposant de réarmer l’Ukraine tout en figeant le conflit le long de la ligne de front, c’est le scénario coréen qui se profile, où les deux Corée, armées jusqu’aux dents, s’observent le long du 38e parallèle depuis 72 ans, séparées par une zone démilitarisée.

Car l’armistice signé en 1953 par la Corée du Nord, la Chine et les Nations Unies, n’ayant jamais été cosigné par la Corée du Sud, la guerre n’est officiellement toujours pas terminée. Aucun traité de paix n’a été signé.

Et régulièrement, depuis des décennies, le « Pays du Matin calme » se réveille dans le fracas de quelques bombes nord-coréennes, Pyongyang agitant en permanence la menace d’une reprise des combats, sous la férule de la dynastie Kim, qui tient le pays d’une main de fer depuis 1948.

La réunion du week-end à Washington soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, mais elle confirme que l’Europe n’a nullement l’intention d’apaiser les tensions avec la Russie après un éventuel accord de paix.

Avec sa hargne russophobe habituelle depuis l’humiliation de la « grande table », Macron a réaffirmé qu’il n’était pas question de désarmer l’Ukraine et que l’Europe de la défense devait se préparer à protéger ce pays contre toute agression russe, même si Kiev n’adhère pas à l’Otan. Ce faisant, il se répand dans les médias en contre-vérités historiques.

Pour notre Président, Poutine reste le seul agresseur et c’est la Russie qui n’a pas respecté les accords de Minsk ! Il ose tout, sachant que tout mensonge asséné chaque jour pendant des mois, devient vérité pour la masse des citoyens peu au fait des réalités.

Et la presse servile relaie le mensonge, alors que Merkel et Hollande ont reconnu que les accords de Minsk n’étaient qu’un leurre destiné à tromper Poutine, pendant que l’Ukraine se réarmait sous tutelle otanienne.

Peu importe que Kiev ait persécuté les Russes du Donbass pendant huit ans, une guerre qui a fait 15 000 morts, peu importe que les accords de Minsk qui auraient évité l’offensive russe de 2022 n’aient jamais été respectés par Kiev, Paris et Berlin, qui en étaient les cosignataires.

L’essentiel est que le mensonge mille fois répété finisse par s’infiltrer dans les esprits des citoyens européens, bercés dans la russophobie ambiante depuis 2022. 

On n’est pas du tout dans une optique de paix durable et de réconciliation avec la Russie. « Poutine est un prédateur, un ogre à nos portes qui a besoin de continuer de manger pour sa propre survie. »

Dire cela en pleines négociations de paix avec la Russie est irresponsable. Mais il en est ainsi de toute la diplomatie de Macron. L’insulte et le mensonge sont ses armes. Sous un vernis policé, se cache un calculateur maléfique.

On est dans un schéma de guerre permanente contre « l’ogre russe », le « prédateur » qui n’aspire qu’à avaler toute l’Europe jusqu’à Gibraltar. Macron ment, mais tout est bon pour faire peur et diaboliser le Tsar. Mais il s’empêtre dans ses contradictions. 

D’un côté, Macron nous affirme que l’armée russe piétine depuis trois ans et n’a pas réussi à reprendre tout le Donbass, mais de l’autre, il nous dit que Poutine est assoiffé de conquêtes et menace l’Europe. Encore une variante hautement grotesque du « en même temps » !

Si Poutine espère qu’un jour la Russie renouera avec l’Europe, il se trompe. Macron parle de paix durable mais prépare l’Europe à la guerre.

Au début des hostilités, c’est Boris Johnson qui a dissuadé Zelensky de faire la paix, en lui promettant la victoire avec l’aide de l’Otan. Et c’est Macron qui a pris le relais en agitant l’épouvantail d’une invasion russe, totalement imaginaire.

Reste à savoir ce que Poutine va décider, car à ce jour les Européens parlent davantage de guerre que de paix, davantage de sanctions que de normalisation des relations avec Moscou.

Ils flattent Donald Trump, dont ils craignent les réactions imprévisibles, mais ils sont en total désaccord avec son plan, qui envisage de céder des territoires à Poutine et ferme la porte de l’Otan à Kiev.

Bref, malgré les communiqués saluant les grandes avancées vers la paix, rien n’est réglé. Trump veut aller vite mais il y a quatre acteurs, Russie, Ukraine, États-Unis et Europe, qui veulent tous la paix, mais avec des intérêts divergents, voire des postures totalement irréconciliables. Pas simple.

De tous les objectifs de Poutine, l’annexion des 4 oblasts prorusses, la démilitarisation de l’Ukraine, le changement du régime nazifié de Kiev, la neutralité de l’Ukraine et aucune troupe de l’Otan sur son sol, que restera-t-il à l’issue des multiples rencontres programmées par les Occidentaux ?

On attend les réponses du Tsar…car c’est lui qui décidera avec son entourage du Kremlin, très loin des délires de l’Europe, qui croit encore peser dans le débat.

Totalement ruinée, sans armée, sans la moindre matière première, submergée par une immigration de déshérités sans diplômes, divisée comme jamais et totalement asservie à Washington depuis 1945, l’Europe va tout simplement disparaitre de l’échiquier politique. Le monde avance désormais sans elle.

Par conséquent, voir tous ces dirigeants européens qui n’ont aucun poids politique hors de chez eux, gesticuler comme des forcenés devant Trump et Poutine, est tout simplement pathétique. De Gaulle, grand admirateur de la Russie, doit se retourner dans sa tombe.

Ces illuminés ont construit une Europe ennemie des nations, en se privant du pays le plus puissant et le plus riche du continent, qui possède à lui seul 22% des richesses minières de la planète et sans doute beaucoup plus avec les gigantesques réserves de l’Arctique et de la Sibérie orientale. Trump l’a très bien intégré et lorgne sur ce fabuleux trésor géologique. Mais l’Europe mentalement étriquée n’a rien compris aux grands enjeux planétaires du moment. Sa diplomatie de court terme, quand d’autres raisonnent sur les cent prochaines années, est totalement hors jeu.

Jacques Guillemain

ripostelaique.com

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1 Commentaire

  1. Putin est sûrement le plus intelligent des protagonistes et on peut douter qu’il se laisse berner par un Minsk 3.
    Les tentatives yankees pour se sortir avec les ‘honneurs’ de ce merdier qu’ils ont engendré seront l’application strictes des conditions fixées par Putin qui sort vainqueur militairement qu’on le veuille ou non; quant à la bande de roquets, ils s’écraseront lamentablement malgré leurs aboiements ‘féroces’ qui amusent le Tsar.