Avertissement : les séquences vidéo en lien dans cet article contiennent des actes de violence. Le public est invité à faire preuve de prudence et discernement.

Des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine, le 4 août, après la publication par des collégiennes d’une vidéo les montrant en train de frapper violemment une camarade de 14 ans. La vidéo est devenue virale depuis, suscitant l’indignation nationale face à l’audace des harceleuses et à ce que les manifestants considèrent comme une réponse inadéquate des autorités scolaires.

Des témoins, dont l’identité n’a pas été révélée pour des raisons de sécurité, ont déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times que les manifestants soutenant la victime et sa famille avaient été dispersés de force par la police armée de matraques et de gaz lacrymogène. Certains manifestants ont été emmenés.

Dans la vidéo prise par des proches des filles coupables de l’agression le 22 juillet, la jeune fille de 14 ans, identifiée par la police locale sous son nom de famille Lai, est violemment frappée à coups de pied, giflée et fouettée à plusieurs reprises. Sans craindre de représailles, les personnes impliquées ont publié la vidéo de l’agression, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux dès le 2 août, malgré les tentatives des autorités de censurer l’information sur l’incident.

Dans la vidéo, on entend Mlle Lai dire que son père ira à la police si elle est blessée. L’une des filles qui l’attaquent répond ensuite aux supplications de Mlle Lai en affirmant qu’elle a déjà été placée en garde à vue au commissariat local plus de 10 fois, pour être libérée au bout de 20 minutes à chaque fois.

Les incidents violents d’intimidation à l’école touchent les enfants et leurs familles dans la Chine communiste depuis de nombreuses années. Les critiques affirment que les punitions clémentes ont contribué à l’épidémie d’intimidation, ainsi qu’à une culture de violence persistante dans la société chinoise sous la poigne de fer du PCC.

Selon le Fujiang Observer, un média d’État local, Mlle Lai et son père se sont rendus à la police pour signaler l’agression vers 22 heures, heure locale, le jour même. Elle a été examinée à l’hôpital le soir même.

Alors que la vidéo du passage à tabac et les messages d’indignation concernant la gestion de l’agression continuaient de se propager en ligne – relayés en Chine et par des observateurs étrangers pour contourner la censure d’Internet du Parti communiste chinois – la police de la ville de Jiangyou a publié un communiqué le 4 août, identifiant les trois jeunes filles impliquées dans l’agression par leurs noms de famille. Deux des filles, Mlle Liu A et Mlle Liu B, ont respectivement 15 et 13 ans. La troisième a été identifiée comme étant Mlle Peng, 14 ans. D’autres membres du groupe ont également filmé Mlle Lai tandis que leurs camarades l’agressaient.

La police a déclaré que Mlle Lai souffrait de « blessures légères », notamment au cuir chevelu, aux genoux et à d’autres endroits. Le communiqué ajoutait que Mlle Liu A et Mlle Peng avaient reçu une « sanction administrative » et seraient « envoyées dans un établissement d’éducation surveillée » et que les tuteurs des autres personnes présentes sur les lieux de l’agression avaient reçu l’ordre de discipliner leurs enfants.

Le 4 août, la victime et sa famille n’avaient toujours pas reçu d’excuses des auteurs, selon le média d’État China Jiangxi Radio and TV Station.

Le média a confirmé des informations antérieures selon lesquelles Mlle Lai est l’enfant d’une mère sourde et muette handicapée et que les mêmes personnes l’ont harcelée à plusieurs reprises. La famille de Mlle Lai n’a pas pu vérifier l’affirmation selon laquelle les brimades étaient en relation avec le handicap de sa mère, ajoute le rapport.

Le même jour, la cyberpolice locale a annoncé avoir sanctionné deux femmes qui auraient « inventé et diffusé des rumeurs » sur les antécédents familiaux des personnes coupables de l’agression. La police a démenti les rumeurs selon lesquelles leurs parents étaient un avocat et un officier de police, précisant que deux d’entre eux étaient au chômage et quatre étaient des travailleurs peu qualifiés.

Le 4 août également, les parents de Mlle Lai, son oncle et plusieurs milliers d’autres personnes se sont rassemblés devant le bâtiment du gouvernement de la ville, selon des témoins qui ont parlé à Epoch Times.

Des images diffusées en ligne et censurées sur les sites web chinois ont montré de violents affrontements entre la police et les manifestants. Certains manifestants ont appelé à l’attention internationale alors que la province accueille les Jeux mondiaux de 2025 dans sa capitale, Chengdu, du 7 au 17 août. La cérémonie d’ouverture des Jeux est prévue le 7 août à 20 heures, heure locale.

Un témoin a déclaré à Epoch Times que la police dispersait les manifestants par la force et arrêtait ceux qui filmaient. Un autre a affirmé que la police avait emmené certains manifestants dans un camion.

Selon le Fujiang Observer, le 6 août, les auteurs et leurs familles ont présenté leurs excuses, et la famille de Mlle Lai a demandé le respect de sa vie privée et exprimé son souhait de retrouver une vie normale. Certains craignent que cette demande n’ait été faite sous la contrainte.