Benjamin Stora a rêvé d’être le héros d’une grande réconciliation franco-algérienne; il en est devenu le fossoyeur par Karim Serraj Le 26/07/2025
Manipulant les mémoires pour satisfaire ses propres démons, adulé par le Polisario depuis ses prises de position publiques contre la souveraineté du Maroc sur le Sahara, il se voit aussi rejeté par une France lasse de son patriotisme algérien et son absence d’empathie dans l’affaire Sansal. Il incarne désormais la faillite absolue de « l’imposture mémorielle », rongé par un traumatisme familial qu’il n’a jamais surmonté de son enfance. Par Karim Serraj Le 26/07/2025
Benjamin Stora peut se vanter d’avoir conquis un public improbable, le Polisario. Celui-là même – l’historien ne l’ignore pas – qui ne le lira jamais, mais l’élève pourtant au rang de héros. Le service de presse du mouvement lui consacre des Unes flamboyantes; comble de l’ironie pour un homme devenu malgré lui l’icône d’une lutte sur laquelle il connaît bien peu de choses. Sur la télévision publique algérienne (AL24) et dans les colonnes de journaux locaux (El Watan, TSA, El Massa), Stora se lâche, profitant de chaque tribune pour jouer au père Fouettard et sommer le président Macron de revenir sur sa décision sur le Sahara marocain, prétexte qui aurait «mis le feu aux poudres». Le vieux trotskyste retrouve ses réflexes militants, dénonçant le complot imaginaire des «lobbies pro-marocains», et plaidant pour «jouer le médiateur partisan entre la France et l’Algérie».
Mais Macron ne le calcule plus. Depuis deux ans, la France a appris à se méfier de ce faux prophète dont les approximations historiques sur le Sahara et ses ambiguïtés envers Boualem Sansal ont révélé le véritable visage: un Benjamin Stora profondément hostile à son propre pays, malgré ses tentatives maladroites de se racheter en signant une pétition de l’ONU pour libérer l’écrivain emprisonné. Brusquement drapé d’un patriotisme algérien exacerbé, il s’improvise spécialiste du Sahara et de ses frontières, multipliant des imprudences historiques qui laissent songeur jusqu’au néophyte. L’homme quasiment sénile, à 74 ans, erre désormais dans des lives algériens douteux sur YouTube, devenu carrément un porte-parole d’Alger. Il y ressasse inlassablement les thèses délirantes sur la «prise d’otage» de la France par les partis politiques d’extrême droite, la mainmise de mystérieux «groupes médiatiques» sur la société française, et d’obscures pressions marocaines sur l’Élysée. Pire encore, il a détourné sans vergogne le site de l’université Paris 13, transformant son blog académique en une succursale d’une presse algérienne anti-française aux écrits frelatés, véritable éloge permanent à la gloire d’une Algérie révolutionnaire fantasmée, dont il relayerégulièrement les torchons.
Du messie autoproclamé au naufragé mémoriel
L’affaire du Sahara marocain est vécue par Benjamin Stora comme un échec personnel, un révélateur définitif de sa duplicité historique. Par la décision d’Emmanuel Macron sur la souveraineté marocaine, la France a brutalement repris ce que l’historien croyait être son triomphe personnel, ce «dialogue mémoriel» qu’il avait soigneusement façonné pour mieux servir ses obsessions personnelles. Stora a cru s’ériger en messie de la réconciliation franco-algérienne avec son rapport de janvier 2021, une mascarade de 161 pages, truffée d’idées toxiques présentées sous couvert d’un apaisement fallacieux. Depuis ce camouflet, l’homme s’est transformé en procureur acharné du Maroc, multipliant des interventions hargneuses et irrationnelles dans les médias français, africains et algériens tout au long des années 2024-2025, cherchant à tout prix un responsable à son naufrage personnel.
Xavier Driencourt ne s’y trompe pas lorsqu’il décrit avec lucidité cette période où Stora baignait dans une lumière illusoire, confortablement installé dans le premier cercle des conseillers de Macron pour les questions algériennes («France-Algérie: le double aveuglement», L’Observatoire, 2025). Cette lumière artificielle, il s’y est complu jusqu’à l’aveuglement, au point d’imposer à Paris l’idée absurde «qu’Abdelmadjid Tebboune serait un démocrate avec lequel il (Macron) pourrait discuter». Bien que ne disposant d’aucune fonction officielle dans ce dossier, Benjamin Stora a été consulté au quotidien par le président français, à certains moments des négociations, ce dernier pensant construire une relation prospère, tournée vers l’avenir, avec l’Algérie. Cette «bienveillance spontanée» de Paris à l’égard du pouvoir militaire algérien, cette naïveté dangereuse sur Tebboune, on les doit à Stora. Benjamin Stora a décrété ce que son rapport appelle «l’impératif d’apaisement mémoriel», injectant dans l’esprit français un poison de culpabilité historique, faisant surgir les fantômes de la «mauvaise conscience française», concept qu’il forge presto illico en imposant une humiliante «repentance» envers Alger. Ce faisant, il a construit un scénario de rapprochement en totale contradiction avec les intérêts français, provoquant un désastre diplomatique et historique majeur. Son rapport n’a pas seulement plombé les relations franco-algériennes: il a activement nourri la crispation mémorielle du régime Tebboune, donnant à Alger une arme redoutable contre Paris. Les brimades et humiliations systématiques infligées à la France par la presse algérienne sous le premier mandat de Tebboune sont directement issues du rapport Stora. Les revendications agressives d’«excuses de la France pour les massacres commis», c’est lui encore, pleinement responsable et parfaitement conscient de ses actes. Stora, avec un cynisme confondant, se vante même ouvertement d’avoir rencontré deux fois Tebboune et d’entretenir avec lui d’«excellentes relations». Son rapport fut le manuel de guerre idéologique brandi par Tebboune lors du bras de fer mémoriel avec Emmanuel Macron, atteignant son apogée lors d’une visite d’État transformée en humiliation publique. Cette image d’une France coupable, criminelle et honnie en Algérie, c’est encore Stora. Cette Algérie figée dans son statut victimaire permanent, c’est son œuvre malsaine, élaborée méthodiquement par un homme manipulant cyniquement l’Histoire.
Benjamin Stora, historien non crédible sur les frontières et l’affaire du Sahara
Benjamin Stora patauge avec sérénité dans son blog universitaire, désormais submergé par une propagande algérienne nauséabonde. Avec une franchise déconcertante, il affirme: «Je ne prétends pas à l’objectivité radicale, scientifique, distanciée. Je crois qu’il faut un investissement quand même personnel». Stora assume sans gêne aucune son parti pris mémoriel, une manière policée de reconnaître que sa démarche historique n’est autre qu’une vaste psychanalyse à ciel ouvert, où ses blessures personnelles dictent la «vérité historique». Il n’a jamais caché, d’ailleurs, que son histoire familiale et ses engagements militants ont orienté son regard, laissant planer l’ombre persistante d’une subjectivité. L’essayiste Jean Sévillia l’a cerné sans détour: «Benjamin Stora n’est pas un témoin objectif» sur l’Algérie. Sévillia souligne subtilement ce que l’évidence historique impose avec violence aujourd’hui. Les récits historiques de Stora tournent constamment le dos à la vérité factuelle. Son unique argument public sur les frontières relève d’un ridicule désarmant: la naissance de Ferhat Abbas, homme politique algérien, dans une région que l’écrivain Boualem Sansal affirme avoir été marocaine avant la colonisation française. L’argumentation de Stora ressemble à un enfumage intellectuel, un jeu de dupes où l’on attendrait, en vain, qu’il cloue le bec à Sansal par des cartes précises d’archives, des documents militaires, coloniaux ou historiques. Mais non, Stora évite soigneusement les preuves scientifiques, préférant noyer le débat dans un pathétique: «Sansal a blessé les Algériens» — sous-entendant presque qu’un écrivain qui blesse un sentiment national mérite l’emprisonnement. Pathétique et dangereux raisonnement, révélateur d’une perversité que l’historien peine désormais à dissimuler et rappelle son engagement communiste adepte des Goulags staliniens. Benjamin Stora se complaît ainsi dans son rôle d’allié du régime militaire algérien qu’il prétend «comprendre dans sa sensibilité sur l’Histoire», comme il l’affirmait sans honte en janvier 2025 dans un entretien au Pèlerin. Cet historien des mémoires reste étrangement amnésique quand il s’agit d’évoquer les exactions du pouvoir d’Alger, les privations répétées de liberté, d’expression, les condamnations abusives, les emprisonnements grotesques en série qui scandent les mandats d’Abdelmadjid Tebboune.
Mais cela est logique dans sa trajectoire: Stora a toujours refusé de désigner le putsch de Boumediene de 1962 comme un «coup d’État». Aujourd’hui, il défend bec et ongles le régime de Tebboune, n’hésitant pas à affirmer haut et fort, dans la presse algérienne, que sa patrie de naissance a le droit légitime de «riposter aux attitudes françaises jugées méprisantes». Éric Zemmour a touché juste en qualifiant Stora d’«historien du FLN»: le trait, cinglant, dessine parfaitement l’homme. Il apparaît bel et bien comme une sorte d’agent naïf, voire consentant, brebis galeuse que plus personne n’écoute, célébré par un média algérien ouvertement comme un «historien engagé envers la cause algérienne» (et non envers la vérité historique), ajoutant «qu’il est un patriote algérien» et non un chercheur impartial.
C’est précisément cette imposture qui lui est reprochée, cette relation d’historien ambigu, de faux-cul avec la France, au service d’un endoctrinement mémoriel incertain, un homme public manipulé et utilisé comme un pion qui a tout perdu aujourd’hui, s’abritant avec complaisance dans une fausse neutralité historique, tout en poignardant dans le dos une France qui l’a pourtant longtemps honoré. Son œuvre, loin de réconcilier les peuples, aura méthodiquement empoisonné les mémoires. Ironie suprême: l’historien spécialiste des blessures historiques n’a fait que creuser davantage les siennes, et celles des autres, transformant une quête prétendue de paix en une guerre mémorielle permanente dont il demeure le principal pyromane.
Constantine, un traumatisme inavoué
Toute l’enfance de Benjamin est marquée par une terreur absolue, refoulée, mais omniprésente dans son autobiographie. Stora entretient avec l’Algérie une relation œdipienne obscure et tourmentée. Issu d’une famille juive de Constantine qui a collaboré avec les Français, il reste prisonnier d’un héritage familial traumatique dont il a fait plus tard une arme mémorielle. Son père, Élie Stora, vendeur de semoule au destin sibyllin durant la guerre d’Algérie, s’était rangé ostensiblement aux côtés des Français. Dans son récit sur son enfance algérienne, «Les clés retrouvées», Benjamin Stora évoque onze années traumatisantes avant que la famille n’arrive à fuir vers la France. Une scène d’une violence glaçante: âgé d’à peine quatre ans et demi, une mitrailleuse avait été installée dans sa chambre, avec la bénédiction de son paternel, pour «tirer sur les Algériens en fuite», dit-il. Et de début 1961 jusqu’à la l’évasion de la famille Stora vers Paris en juin 1962 (il avait 11 ans), le jeune Benjamin vit terré dans une maison devenue bunker, dont personne ne sortira pendant dix-huit mois.
Des années après, en 1985, et à peine quelques mois après la mort de son père, Benjamin Stora retourne enfin à Constantine avec sa mère. Le décès d’Élie Stora semble déclencher ce pèlerinage vers les racines d’un drame personnel jamais assumé. L’image paternelle – celle d’un homme ambigu, qui avait pris position contre les Algériens – obsède désormais l’historien. Tel un héros tragique de l’antiquité, il porte sur ses épaules la malédiction paternelle, une mémoire fracturée qui réclame une repentance constante et humiliante, exhibant comme autant de symboles phalliques morbides les ossements des morts de la guerre d’Algérie, transportés en avion depuis la France pour recomposer artificiellement un corps national disloqué.
À Constantine, Benjamin Stora prétend retrouver «exactement» la même maison de son enfance, avec les mêmes meubles – chaises, table, fauteuil, pendule – miraculeusement figés, intacts malgré les décennies écoulées. Pourtant, il sait pertinemment que les occupants ont changé dix fois depuis la fuite de sa famille, faisant ainsi de ce souvenir prétendument intact une pure création de son imagination meurtrie, une illusion qui ne trompe que lui-même. Cette scène révèle cruellement la profondeur d’un traumatisme jamais surmonté, d’une mémoire hantée qui fabrique le réel à sa convenance. La visite prend une tournure psychanalytique lorsqu’il découvre la tombe de son grand-père portant le même prénom que lui: Benjamin. Face à cette sépulture, il a l’impression de voir sa propre tombe. Benjamin Stora ne fait alors plus qu’un avec cette Algérie dont il a été castré, fusionnant sa propre identité brisée avec celle d’un pays devenu l’objet de ses obsessions mémorielles.
Ainsi, Benjamin Stora n’est pas simplement un historien engagé; il est avant tout un homme traumatisé, qui n’a jamais réellement quitté cette chambre d’enfant, verrouillée et hantée par une mitrailleuse paternelle. En voulant recoudre les blessures des autres, il n’a fait qu’exposer au grand jour les siennes, entraînant avec lui deux pays entiers dans une spirale de rancœur et de ressentiment. La vérité tragique est là: Stora prétendait guérir l’Histoire, il n’a fait que l’empoisonner.
Juvénal de Lyon
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Étant ancien trotskiste lambertiste on ne peut que se méfier de lui et il a été viré de partout. Que Macron l’ait pris comme conseiller n’a rien d’étonnant vu le personnage. On peut dire que le Macron nous aura tout fait.
Très en vogue à la Cfdt.
Une preuve de plus sur la nocivité de la politique macronneuse, conseillé par des imposteurs comme ce Stora et bien sur Attali, macron a commis les pires erreurs contre la France.
Écartelé entre la France et l’Algérie, la schizophrènie a fait de cet historien un malade qui pour en sortir a dû opter pour l’un des deux pays en refoulant l’autre au détriment de l’objectivité à laquelle doit se soumettre tout historien authentique. Il est devenu définitivement enfermé dans son passé et prisonnier de celui-ci. L’historien est dévalué à jamais !