| Quand Abdelmadjid Tebboune tente de se refaire une virginité au Vatican en se servant de Saint-Augustin |
| Ce jeudi 24 juillet, Abdelmadjid Tebboune reçu par le pape Léon XIV en Italie, à l’occasion du cinquième sommet intergouvernemental algéro-italien qui s’est tenu à Rome. Cette première visite officielle du président algérien au Saint-Siège pourra-t-elle faire oublier les nombreuses exactions du régime à l’encontre de la communauté chrétienne et les atteintes aux libertés religieuses en Algérie? Cela reste à voir. En mai dernier, le pape Léon XIV exprimait son profond désir d’effectuer une visite en Algérie, terre natale de l’un des pères de l’Église occidentale, le philosophe et théologien Saint-Augustin. Et pour cause, le nouveau souverain pontife est issu de l’ordre des Augustins. Issu de l’union d’une mère amazighe chrétienne, Monica, et d’un père romain païen, Patricius, Saint-Augustin est né à Thagaste, qui faisait partie de la province romaine de Numidie, où se trouve aujourd’hui la ville de Souk Ahras, en Algérie. Devenu évêque d’Hippone, aujourd’hui Annaba, en 395, il y est mort en 430. Pour Léon XIV, la perspective d’une visite sur la terre originelle de son père spirituel est très compréhensible et probablement très émouvante pour lui. En revanche, cette visite interroge, à l’heure où le rapport à la religion chrétienne observé par l’Algérie nouvelle de Abdelmadjid Tebboune n’a jamais été aussi conflictuel. L’Algérie nouvelle, terre d’intolérance au christianisme Acculé dans ses frontières et isolé diplomatiquement, engagé dans un bras de fer avec l’Espagne, la France, le Maroc, les Émirats arabes unis, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la liste est encore longue, le régime d’Alger a vu dans la visite de son président en Italie une véritable aubaine pour renforcer ses liens avec l’un des rares alliés qu’il lui reste. Entre deux deals d’hydrocarbures, le président algérien est décidément prêt à tout pour se faire bien voir, quitte à se refaire une virginité spirituelle au Vatican. À l’occasion de cette visite pour le moins improbable, le pape touchera-t-il un mot au locataire de la Mouradiya au sujet des exactions de son régime à l’encontre de la communauté chrétienne d’Algérie? Évoquera-t-il la fermeture de toutes les églises protestantes évangéliques du pays? L’interrogera-t-il sur les raisons qui ont fait que le pays occupe la 19ème place du classement «Index mondial de persécution des chrétiens» avec la mention «persécution très forte» en 2023? On ne peut que l’espérer, car jusqu’à ce jour, rien ni personne n’a pu venir à bout de la détestation de ce régime pour tout ce qui dévie de sa conception de l’histoire, de la religion et de sa politique. Cette visite au pape américain prête à sourire (jaune) alors qu’en 2024, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, épinglait à nouveau l’Algérie dans la liste des pays qui ne respectent pas la promotion de la liberté de religion ou de conviction. Le département d’État américain les considère comme «particulièrement préoccupants pour avoir commis ou toléré des violations particulièrement graves de la liberté religieuse». La chose n’est pas nouvelle. Le pays, où l’antisémitisme prospère tout autant que l’antichristianisme, s’est imposé au fil du temps comme un grand habitué de cette liste de surveillance, sur laquelle il figurait déjà en 2020, en 2021 et en 2022. Les États-Unis ne sont d’ailleurs pas les seuls à tirer le signal d’alarme. En 2020, le Parlement européen critiquait l’Algérie pour l’oppression des chrétiens et des minorités religieuses alors que la nouvelle constitution du pays, née en 2020, se caractérise par la suppression de la liberté de conscience. Faut-il enfin rappeler qu’en 2022, cette chasse aux sorcières s’était par ailleurs caractérisée par la fermeture, ordonnée sans raison précise par les autorités du pays, de l’association catholique Caritas, après 60 ans de bons et loyaux services auprès des plus pauvres en Algérie. De Saint-Augustin à Fayrouz, une longue histoire d’oppression Ce nouveau pays créé en 1962 s’inscrit, comme le relève Antony Blinken, dans «une longue histoire d’oppression et de persécution des minorités religieuses». Alors que c’est précisément sur ces terres numidiennes que jadis Saint-Augustin fonda le premier monastère africain à Thagaste, on ne saurait faire l’impasse sur le massacre des sept moines de Tibhirine, commis il y a 25 ans et imputé faussement aux islamistes, puisque selon de récentes enquêtes, la responsabilité des services de renseignement algériens semble ne plus faire de doute. Outre son admiration pour Saint-Augustin, auteur de cette célèbre citation «une loi injuste n’est pas une loi» (qui n’a plus lieu d’être sur sa terre natale), il est à espérer que le pape Léon XIV ne soit pas un fan inconditionnel de la chanteuse chrétienne libanaise Fayrouz. Car dans l’Algérie de Tebboune, on limogeait en 2021 les responsables de la radio Circa pour «glorification de la religion chrétienne», après que ceux-ci avaient osé diffuser sur les ondes Laylet Eid (une version de Jingle Bells en arabe). Enfin, le pape Léon XIV, qui, au mois de mai, appelait de ses vœux à la «dignité des migrants», pourra-t-il faire retrouver la raison au dirigeant d’un pays où l’on abandonne les migrants subsahariens dans le désert sans eau ni nourriture? Un pays où l’on emprisonne des écrivains, des journalistes et des libres penseurs pour avoir osé dire une vérité que ne saurait entendre un régime aux mains de militaires sans foi ni loi? «Ce que l’homme fait, l’homme le détruit», ainsi parlait Saint-Augustin qui doit se retourner dans son tombeau lequel– heureux hasard? – ne se trouve pas en Algérie mais en Italie, à Pavie, où ses reliques reposent dans la basilique San Pietro in Ciel d’Oro. https://fr.le360.ma/monde/quand-abdelmadjid-tebboune-tente-de-se-refaire-une-virginite-au-vatican-en-se-servant-de-saint_74E6UKNNJFGJNFMRRMQK476XEM/ VATICAN : POURQUOI LE PAPE LÉON XIV REÇOIT-IL LE PRÉSIDENT ALGÉRIEN ABDELMADJID TEBBOUNE ? C.NEWS : Cette entrevue contrebalance avec les tensions franco-algériennes. [Jure Makovec / AFP]Par Marina Ada Ondo le 24/07/2025 Le président algérien Abdelmadjid Tebboune sera reçu par le pape Léon XIV ce jeudi 24 juillet au Vatican, pour sa première visite officielle au Saint-Siège depuis son élection en 2019. En mai dernier, le pontife avait exprimé son profond désir d’effectuer une visite en Algérie, terre natale de son père spirituel : Saint-Augustin. Si les motifs de cette rencontre privée n’ont pas encore été officiellement annoncés, il se murmure que le nouveau souverain pontife pourrait effectuer un pèlerinage en Algérie sur les pas de Saint-Augustin, figure fondatrice de la théologie chrétienne, né à Souk Ahras (ancienne Thagaste) en 354. «Je suis fils de saint Augustin, qui a dit : « Avec vous, je suis chrétien et pour vous, évêque »», avait lancé le Saint-Père, qui appartient à l’ordre de Saint-Augustin, lors de sa première prise de parole papale le 8 mai. Premier chef de l’Église catholique issu de cet ordre depuis le XVe siècle, il avait participé, quelques années auparavant, à un colloque organisé à Annaba (ancienne Hippone). La ville abrite la basilique Saint-Augustin, dédiée au philosophe évêque jusqu’à son décès en 430. UNE RENCONTRE STRATÉGIQUE ? EN OUTRE, CETTE RENCONTRE POURRAIT S’INSCRIRE DANS UNE STRATÉGIE DE RAPPROCHEMENT AVEC L’ITALIE. EN EFFET, DEPUIS LE DÉBUT DU CONFLIT UKRAINIEN, LES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS DE MARIO DRAGHI PUIS GIORGIA MELONI ONT CHERCHÉ À DIVERSIFIER LEURS APPROVISIONNEMENTS ÉNERGÉTIQUES EN PRIVILÉGIANT L’ALGÉRIE COMME ALTERNATIVE À LA RUSSIE.Cette coopération commerciale a déjà motivé plusieurs déplacements du président en Italie, comme ce mercredi, où il a participé à une rencontre intergouvernementale italo-algérienne à Rome, accueilli par le président italien Sergio Mattarella. De plus, cette entrevue « contrebalance » avec les « tensions franco-algériennes », marquées par l’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste sportif Christophe Gleizes, ainsi que par les restrictions sur les visas imposées aux citoyens algériens désirant voyager en France. Juvénal de Lyon |
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Bonjour,
Merci Juvénal !
L’ « union » des Euroopéens montre, une fois de plus, sa réalité : un mythe !
En tout cas le satrape Tebboune est plus malin que le satrape Macron. Il y a aussi d’autres aspects politiques à cette visite. Meloni ne se cache pas de refaire de Rome le centre de l’Europe au détriment de Bruxelles. Et elle travaille façon Trump: les affaires d’abord! L’épisode Boualem Sansal est une affaire franco algérienne dans laquelle l’Italie n’a rien à voir. Quand l’Italie peut affaiblir la France au plan économique, elle ne va pas se gêner et vice versa. C’est du réalisme économique qui n’a rien à voir avec des valeurs et des sentiments.
Merci pour cet éclairage, Juvénal de Lyon. On n’a jamais de bonne surprise avec cette engeance corrompue de Tebboune, toujours en train de fomenter des coups bas. Il porte sa fourberie sur sa figure. Le pape s’est lavé les mains après la rencontre ?
Il devrait faire gaffe le papouse, il pourrait se retrouver en taule avec Boualem Sansal. Les algériens ne peuvent pas nous blairer et ils nous le prouve tous les jours. On attend quoi pour couper les vivres et le pognon. Si le micron adore se faire humilier vu qu’il est mazo, les français en ont plus que marre des algériens.
Moi je pense que Tebboune a l’intention depuis longtemps de se convertir au christianisme, il ne savait pas comment s’y prendre, Macron l’a poussé.
Mais Mac Ron croit « en même temps » à Dieu et à Diable, un jour à l’un, un jour à l’autre, alternativement et réciproquement un jour à l’autre et un jour à l’ un !!! En fait il ne sait pas auquel se fier ! Il « pédale » dans la semoule ! Un brouet indigeste !
A défaut pour le pape de pouvoir le demander, pourquoi Retailleau ne pourrait-il pas demander la réciprocité ? Alors que la diffusion de la bible est interdite en Algérie, la réciprocité voudrait que l’on interdise la vente de ce torchon fasciste qu’est le coran islamique appelant à longueur de versets à l’égorgement (frappez lez au cou) des juifs et des chrétiens associateurs, l’infériorité des femmes (IV/34) dans le témoignage, dans le droit successoral…, la tolérance de la mise en esclavage, notamment des femmes butin de guerre avec sa réglementation et organisation, l’ interdiction à un incroyant d’ épouser une musulmane alors que l’ inverse est permis pour un musulman, interdiction de la liberté de conscience au ritre de l’article 18 de la déclaration universelle des droits de l’ homme 1948 de l’ ONU qui donne le droit de changer de religion…J’arrête la liste déjà trop fastidieuse permettant cette interdiction de diffusion (du moins avec un avertissement en page de garde car ce bouquin totalitaire et appelant à la violence contrevient aux lois de notre République !).