Le défi d’être juif

 – Critique littéraire – par Lionel Szapiro.

Dans Le défi d’être… Juif, Thérèse Zrihen-Dvir livre un essai romancé d’une intensité rare, entre introspection spirituelle, réflexion identitaire et fresque contemporaine du monde juif. L’auteur construit une fiction didactique qui explore les contradictions internes de l’âme juive face aux défis modernes, notamment en Israël et en diaspora.

Deux trajectoires, une interrogation unique

Le récit s’articule autour de deux personnages contrastés : l’un, élevé dans une famille juive laïque qui renie toute pratique religieuse, et l’autre, enfant d’un foyer orthodoxe. Le premier, aiguillonné par une révélation quasi-accidentelle de son identité juive, s’engage sur le chemin de la foi jusqu’à devenir rabbin. Le second, élevé dans une stricte observance, finit par rejeter la tradition pour embrasser le laïcisme, allant jusqu’à adopter des positions politiques jugées naïves, voire dangereuses, par l’auteur (comme la solution à deux États). Ces deux trajectoires inversées mènent vers une méditation  sur la foi, la fidélité, la transmission et le combat intérieur que représente, aujourd’hui plus que jamais le simple fait d’être juif.

Une vision engagée et sans concessions

Thérèse Zrihen-Dvir adopte une posture résolument engagée, empreinte de souffrance et d’inquiétude devant la désaffection religieuse et morale qu’elle perçoit chez une partie du peuple juif. Pour elle, l’abandon de Dieu, le reniement de la foi, sont les premiers pas vers la perdition individuelle et collective. À travers ses personnages, elle fait un plaidoyer offensif pour un judaïsme de combat, fidèle, enraciné et plein de compassion mais jamais naïf face à ceux qui veulent sa disparition.

Son propos est aussi politique : l’auteur évoque franchement l’hostilité du monde musulman, la trahison des laïques israéliens, la complicité de l’Occident inconscient. Pourtant, loin de se replier dans un communautarisme stérile, elle prouve que le judaïsme est, au fond, une école de respect, d’ouverture et de résilience. La solidarité entre les deux protagonistes en est une illustration lumineuse.

Une écriture qui va droit au but

Le style est simple, direct, sans fioriture. Le ton, souvent pédagogique, ne sacrifie jamais la sincérité au style littéraire. Sa  mission est la transmission. Son récit est tissé d’émotion, parfois d’indignation, mais toujours porté par un dévouement authentique pour le peuple juif et un espoir farouche : celui que, malgré les épreuves et les renoncements, l’étincelle d’Abraham ne s’éteindra pas.

 Un livre salutaire

Le défi d’être… Juif est bien plus qu’un roman à thèse. C’est une main tendue à ceux qui doutent, une invitation au retour aux sources, une réflexion sur la fidélité à soi-même dans un monde qui exige l’effacement des différences. Un livre accessible et qui répond à toutes les peurs d’aujourd’hui par… le courage d’être soi !

Lionel Szapiro

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