Le Vivre ensemble selon un des petits contes de Thérèse Zrihen-Dvir

Note de l’auteur

Le soi-disant vivre ensemble a été pour moi une expérience qui m’a convaincue que cela ne se fera jamais sans cette menace qui s’appelle le « choc des cultures ». Il serait faux de croire que tous les arabo-musulmans sont mauvais et dangereux… j’en ai connu d’autres qui m’ont prouvé leur capacité de se hisser au niveau de la compréhension et de la tolérance. J’en ai connu aussi pour qui le juif et le chrétien sont des éléments qu’il faut absolument abattre, d’abord parce qu’ils représentent le nouveau, le moderne, l’incompréhensible et l’indécent, et ensuite parce que le Coran les exhorte à les tuer…

Je reste très divisée en ce sujet, mais plus après avoir vécu en Israël. Là où la haine fait partie du quotidien. Là où le danger, le crime, la mort,  peuvent surgir de n’importe quel coin. Par le simple fait que le chrétien et le juif, pratiquants ou pas, ont assimilé la tolérance concernant la foi et la culture de chacun, sont contraints de se heurter à une culture qui refuse de concevoir un partage quelconque entre ceux qu’ils appellent les mécréants et ceux qui les nomment des êtres humains… pas un singe, ni un extra-terrestre.

Le comble est que le musulman lui-même n’est pas un véritable croyant, puisque l’islam pour lui n’est en principe qu’un paravent, dont il se sert pour exhorter les masses et les dépêcher pour perpétrer des crimes au nom d’Allah.

Le Hamas musulman tue ses frères musulmans, faisant d’eux de la chair à canon pour consolider son pouvoir. Il leur tire dessus lorsqu’ils osent s’approcher de l’aide humanitaire envoyée par des pays bénévoles… Il leur bourre le crâne contre Israël et les incite à les convertir en kamikaze, sous la promesse de 72 vierges en attente au paradis…

C’est inimaginable à quel point ils sont ignorants, primitifs, barbares et si peu informés des actes réels de leurs dirigeants coreligionnaires…

Le tout, en fait, est un théâtre dont la victime est celle qui a eu le malheur de placer sa confiance en eux.

Il va de même pour les conflits et les guerres entre les musulmans… L’Iraq musulmane a attaqué le Koweit musulman. L’Iran nusulmane a attaqué l’Iraq… et ainsi de suite.

En Afrique du nord, c’est le même scénario… Ils ne sont bons pour personne d’autre qu’eux-mêmes, mais excellent dans la dictature, les vols, les effractions, l’injustice, la tromperie, le crime… et c’est vers ce monde que les occidentaux ont ouvert leurs portes…

LE MELLAH ET LE FANATISME SECTAIRE,

Vivre au Mellah était tout comme vivre sur une autre planète. Spécialement conçu pour les Juifs, ce quartier n’était effectivement peuplé que par des familles juives. De temps à autre, quelques visiteurs, généralement des touristes, venaient en sonder l’atmosphère unique qui y régnait.

La structure particulière et les labyrinthes de ruelles étroites abritaient de longues lignes de bâtiments de deux ou trois étages, soudés les uns aux autres, formant un bloc imperméable. Les cambrioleurs réussissaient à passer inaperçus dans le réseau entrelacé et méandreux du quartier, sans risquer de se faire harponner.

La vie dans le Mellah n’était pas dépourvue de difficultés, que la pauvreté omniprésente envenimait. L’ambiance dominante était strictement religieuse, tuant dans l’œuf les tentatives de progrès, initiées par quelques esprits révolutionnaires. Ces derniers étaient toutefois fameux en dehors des murs du quartier.

Le Mellah était envahi du Dimanche au Vendredi par des hordes d’autochtones, marchands, artisans et ouvriers pour la plupart. Leur extraordinaire panoplie de métiers leur permettait de gagner leur pain quotidien, notamment au Mellah, bien que peu de maisons juives aient les moyens d’engager une servante à plein temps. Les plus fortunés d’entre les ouvriers réussissaient à se trouver un poste, leur famille incluse. La femme prenait soin du nettoyage de la maison et lessivait le linge sale, tandis que son époux faisait les courses et les travaux d’entretien du bâtiment et sa cour. Leurs enfants servaient comme gardiens de bébés qu’ils berçaient ou distrayaient.

Les musulmans étaient si pauvres qu’ils se contentaient d’un salaire symbolique et d’un plat chaud en échange de leurs services.

Lorsque j’atteignis l’âge de huit ans, ma grand-mère embaucha une famille musulmane entière afin de l’aider dans ses interminables corvées. L’homme sortait à l’aube pour faire les courses au souk, tandis que la femme lavait les carreaux et récurait les marmites. Leur fille, mon aînée de deux ans, s’occupait du nettoyage de ma chambre et jouait avec moi quand mes devoirs de classe étaient achevés.

Je revois encore ma grand-mère s’affairer à préparer cette soupe spéciale appelée H’rira pour ses employés musulmans durant le Ramadan. Elle respectait leurs traditions et se conformait à leurs désirs avec tolérance, sans trop heurter ses propres croyances, très orthodoxes.

La découverte d’une autre religion outre que la nôtre attisa, évidemment, ma curiosité et suscita un déluge de questions auxquelles Grand-mère répondit le plus naturellement du monde : « Nous croyons/vénérons tous un même Dieu, ne l’oublie jamais enfant, seulement sous des noms différents.

Cette situation se perpétua pendant plus de six mois, jusqu’au jour où je constatai la disparition mystérieuse de mes bijoux rangés dans un tiroir de ma table de nuit. J’avais une peur effroyable d’annoncer à ma grand-mère leur absence qui, sans doute, susciterait bien des émois.

En rangeant mon armoire dans l’après-midi, après mes heures de classe, j’avais par inadvertance trébuché contre la petite malle de la fillette, laquelle s’entrouvrit, laissant échapper plusieurs colliers de différentes couleurs, des boucles d’oreilles serties de perles artificielles, des babouches neuves et de nombreuses écharpes multicolores. J’étais convaincue que ni ses parents, ni ses proches ne pouvaient se permettre de lui offrir des accessoires pareils. Je conclus donc qu’elle avait pu se les procurer en échange de mes bijoux.

Mais je faisais face à un sérieux dilemme : révéler mes soupçons à ma grand-mère, qui, elle, n’irait pas par quatre chemins et accuserait la fille de la servante, tout en réclamant à ses parents le remboursement de la valeur de mes bijoux. D’un autre côté, impossible d’abriter un voleur chez soi, surtout chez une famille de bijoutiers ! Mes oncles avaient la mauvaise manie de laisser traîner de l’argent et des bijoux sur les tables et dans les tiroirs.

Je fus incapable de fermer l’œil de la nuit. J’en profitai pour surveiller de près la jeune fille qui dormait sur un matelas près de mon armoire.

Cette nuit-là, la lumière diaphane diffusée par la pleine lune éclairait le patio et envahissait ma chambre. Je ne peux préciser à quelle heure exacte elle se leva et quitta sa couche. Les yeux mi-clos, j’observai ces mouvements et attendis patiemment quelques minutes avant de me lancer sur sa trace. Elle connaissait parfaitement tous les recoins de la maison et surtout les habitudes de la famille. Mon oncle Maurice vidait ses poches de leur monnaie qu’il déposait sur sa table de nuit, tout comme le faisait mon autre oncle, Henry. Ma grand-mère, quant à elle, gardait son argent liquide dans un des tiroirs de la cuisine où la jeune fille se rendit après sa tournée chez mes deux oncles. Elle était assez intelligente pour ne pas rafler tout l’argent, mais ne ramasser que quelques pièces qu’elle glissa dans sa poche. Il ne faisait aucun doute qu’elle comptait sur la mauvaise mémoire de ses victimes.

J’en avais vu assez. Je regagnai furtivement mon lit avant qu’elle ne retourne à ma chambre. L’identité du voleur m’était plus qu’évidente.

« Toute sa famille sera punie à cause d’elle, pensai-je, une fois allongée dans mon lit.

Il fallait absolument trouver une solution pour qu’ils partent d’eux-mêmes, sans causer un esclandre. Les démêlés qui dégénéraient en scandale, risquaient de devenir extrêmement dangereux. Je craignais les mâles musulmans, réputés pour leur main leste avec leur couteau quand ils se sentaient menacés ou incriminés, même à juste titre. Le racisme virulent que les musulmans arboraient envers les juifs étant manifeste, la minorité juive s’efforçait d’évincer les conflits, quitte à fermer les yeux sur leur délinquance.

Dans leur moment de colère, les juifs insultaient leur progéniture, qu’ils traitaient ‘de musulmans‘ et les musulmans faisaient de même envers leurs enfants, les appelant ‘Juifs’‘. C’était une expression courante sans aucune conséquence ultérieure. Ma grand-mère abhorrait le sectarisme et s’opposait vivement à toute parole avilissante visant les races et les religions.

Le lendemain matin, après ma toilette, je débitai à Grand-mère un mensonge de ma concoction, « Mémé, Aicha la fille du couple que tu emploies m’a traitée de ‘Juive’.

Je ne doutais pas un seul instant qu’après m’avoir entendue, elle exigerait immédiatement le départ de la famille entière. Je désirais les éloigner de notre maison sans émeute et étais certaine de la réussite de ma tactique.

« Elle m’a insultée hier soir avant d’aller se coucher. Il était trop tard pour t’en informer.

« Comment donc, s’écria Grand-mère. « Je ne tolérerai jamais une conduite de ce genre chez moi. Demande à sa mère de venir me voir immédiatement.

« Mémé, je vais être en retard pour l’école. Il serait préférable que tu t’en occupes personnellement. Ne fais pas de scandale, s’il te plaît. Renvoie-les sans leur donner d’explications, dis-je d’une voix presque éteinte.

Jusqu’à ce jour, j’ignore d’où m’était venu ce trait de génie.

« Le père pourrait le prendre très mal et violence peut s’ensuivre si tu accuses leur fille, poursuivis-je.

Ma grand-mère me jeta un regard soupçonneux, puis elle se ravisa, « j’espère que tu ne me caches rien, me dit-elle sévèrement.

« Pour quelle raison le ferais-je ?, répondis-je avec candeur, les yeux grands ouverts. « Je n’aurai personne pour nettoyer ma chambre ? »

« Va à l’école. Ils seront partis avant ton retour ».

J’éprouvai un grand soulagement en notant leur absence à ma rentrée de l’école.

Quelques jours plus tard, j’entendis Grand-mère se plaindre que la monnaie qu’elle avait gardée dans son tiroir de la cuisine avait considérablement diminué sans qu’elle n’en ait fait usage. Mes oncles Maurice et Henry firent la même remarque. De mon côté, l’idée de les informer de la disparition de mes bijoux me paralysait…

Thérèse Zrihen-Dvir

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4 Commentaires

  1. Merci beaucoup cher Jules.
    Nous fêtons ici Shavouot qui commémore le jour de l’accord entre Moïse et les Hébreux au mont Sinai et l’acceptation du Décalogue. Piété et prières pour le salut du monde entier.
    Amitiés.

  2. Juif et Muzz , c’est relation maitre et esclave . C’est plus exactement relation bien né et bâtard. Il faudra toujours que le bien né élimine le batard qui en veut à ses biens. Sarah , la bien née, fera tout pour éliminer sa servante.