La NASA sauve Voyager 1 en rallumant des propulseurs arrêtés depuis 20 ans, à 25 milliards de kilomètres.

Ton serviteur, comme tu le sais, est très impressionné par tous les phénomènes d’astronomie naturelle et humaine. Mais certains sont encore plus impressionnants que d’autres : pourquoi ? Va savoir !

C’est le cas des deux sondes américaines Voyager 1 et Voyager 2. Ton serviteur suit leur trajet et leur aventure de très près. Pas tous les jours, soyons honnêtes, mais très souvent.

Le 03/11/2021, le Professeur Têtenlair (ton fidèle serviteur donc) avait écrit un article dans RR, bien sûr, intitulé « Les sondes américaines Voyager 1 et 2 ne sont qu’à 22,7 milliards de kilomètres de la Terre : une bagatelle ! ». Cet article donnait beaucoup d’explications sur ces deux sondes. Tu peux le relire ou le lire en cliquant ici.

Le 12/03/2024, le même Professeur Têtenlair avait récidivé (à préciser une seule fois, et non pas 30 à 60 fois comme cela est le cas des racailles qui pullulent dans notre pays grâce à la gauche et au psychopathe Macron) par un deuxième article intitulé « Où en sont les sondes Voyager 1 et 2 ? » que tu peux relire ou lire en cliquant ici.

Nouvelle récidive de cet incorrigible Professeur Têtenlair, une deuxième fois (par rapport aux 60 des racailles ci-dessus citées de notre pays, il lui reste encore 58 récidives de disponibles sur sa carte d’abonnement) en informant ses fidèles lecteurs, qu’une fois de plus pourrait-on dire, et pour notre plus grand bonheur, Voyager 1 a encore été sauvé par les génies de la NASA.

Qu’est-ce que Voyager 1 et Voyager 2 ? Ce sont deux sondes envoyées dans l’Univers par la NASA (États-Unis d’Amérique). Une sonde spatiale, ami, est un véhicule spatial sans équipage lancé pour étudier à plus ou moins grande distance les corps célestes qui se trouvent dans le Système solaire : planète, lune, comète, astéroïde, et le milieu interplanétaire ou interstellaire.

Voyager 2 a été lancée le 20 août 1977 et Voyager 1 le 5 septembre 1977 (après Voyager 2). Techniquement, ces deux sondes sont identiques. Ce qui est curieux, c’est que cette mission, qui restera pourtant dans l’histoire spatiale comme la plus prolifique du siècle dernier, reste très méconnue du grand public.

La sonde Voyager 1, le plus lointain engin spatial encore en fonctionnement, a bien failli mourir. Mais, c’était sans compter sur l’incroyable génie des ingénieurs de la NASA. En mars 2025, lesdits ingénieurs ont tenté et réussi (dingue !) une manœuvre audacieuse pour prolonger la mission de Voyager 1 : allumer des propulseurs qui n’avaient pas fonctionné depuis deux décennies. Oui, ma cousine préférée, ces propulseurs étaient hors service depuis 20 ans, et les ingénieurs les ont rallumés. On en bave d’émerveillement !

C’était maintenant ou peut-être jamais. Ce 20 mars 2025, les ingénieurs de la NASA ont eu une décision à prendre. Faute de quoi, ils risquaient de perdre le plus lointain vaisseau spatial encore en activité, Voyager 1. Après 48 ans passés dans l’espace, la sonde qui s’éloigne à 56 000 km/h est plus que vieillissante. Et pour la sauver, il ne restait qu’une solution : allumer des propulseurs hors service depuis 20 ans… Et oui, et oui, et oui.

Mais pourquoi ces propulseurs avaient-ils été mis hors service il y a 20 ans ? Éteints depuis 2004, les propulseurs principaux de Voyager 1 étaient en effet considérés comme inutilisables. La cause : un problème technique a contraint à mettre hors ligne les deux chauffages des propulseurs. Or, ces chauffages sont nécessaires, en principe, à l’allumage des moteurs. Sans eux, ces derniers peuvent exploser lors de la mise à feu.

Les ingénieurs ont donc pris le risque d’allumer les propulseurs sans les chauffages. Et cela a fonctionné !

L’intervention était justifiée. Depuis la mise à l’arrêt des moteurs principaux, la NASA n’utilisait plus pour orienter la sonde que les réacteurs de secours. Or, à force d’être sollicités, ceux-ci menaçaient de tomber en panne en raison de nombreux résidus de carburant accumulés dans leurs tuyaux. Je suis persuadé qu’un jour un autoproclamé et débile écolo viendra critiquer (car ils ne savent faire que cela ces gens-là) la consommation en carburant des sondes spatiales. Avec ces tarés, il faut s’attendre à tout, jusqu’à dénoncer les pets des vaches qui polluent l’atmosphère, ainsi que leurs déjections qui polluent le sol.

Initialement, les propulseurs de secours alternaient leur fonctionnement avec les propulseurs principaux, afin de répartir proportionnellement l’usure. Mais cette fois, il fallait tenter quelque chose car ces propulseurs de secours commencent à fatiguer très sérieusement.

Comme tu le sais, mon frère, l’orientation de la sonde est absolument vitale.

Si rien n’avait été fait, l’orientation de la sonde aurait dérivé peu à peu, induisant une modification de la direction de l’antenne. Pointée vers la Terre, cette antenne parabolique de 3,7 m de diamètre permet au vaisseau spatial de communiquer avec sa planète d’origine. L’incident aurait donc rompu toute liaison, ce qui aurait signé la fin de Voyager 1, cette sonde qui, « au passage » vers les confins de l’Univers, avait exploré Jupiter et Saturne, et bien d’autres, au tournant des années 1980.

La remise en route des propulseurs principaux a nécessité l’envoi par radio d’un programme informatique au vaisseau. Voyager 1 l’a reçu 23 heures plus tard, un délai lié à la distance de 24,88 milliards de kilomètres entre la Terre et la sonde. En d’autres termes, Voyager 1 se trouve presque à 1 jour-lumière de la Terre.

Ce n’est pas la première fois que Voyager 1 fait parler d’elle pour des problèmes techniques. Le premier, en décembre 2017, concernait ses moteurs de correction de trajectoire qui avaient été rallumés après 37 ans d’inactivité, déjà pour éviter d’allumer les propulseurs principaux dépourvus de chauffage. En 2023, les messages envoyés par la sonde étaient devenus incompréhensibles à la suite d’un problème informatique qui a été résolu en avril 2024.

Si tout va bien, le vaisseau soufflera ses 50 bougies dans l’espace en septembre 2027.

La trajectoire de Voyager 1 fait un angle de 35° par rapport au plan de l’écliptique, au nord de celui-ci. Elle se dirige vers l’apex solaire, c’est-à-dire le groupe d’étoiles vers lequel se dirige le Système solaire lui-même.

Dans quarante-deux mille ans, la sonde doit passer à 1,7 al d’une étoile mineure, AC+79 3888, située dans la constellation de la Girafe et plus connue sous le nom de Gliese 445 et en l’an 40 272 à 1,7 année-lumière d’une étoile obscure dans la constellation de la Petite Ourse. On n’en reparlera ce moment-là, t’inquiète… 😊.

Ce bien modeste article s’arrête là, tu as pu avoir des nouvelles de Voyageur 1 qui, une fois de plus, a failli mourir, mais a été sauvé par les génies de la NASA. Tu peux maintenant aller manger ton steak frites. Mais si tu veux quelques renseignements complémentaires, les voici.

Professeur Têtenlair

Pour ton info, gourmand comme tu es et jamais satisfait, voici donc quelques petites infos intéressantes.

Concernant Voyager 1, la sonde s’éloigne du Soleil à une vitesse de 3,5 unités astronomiques (environ 500 millions de kilomètres) par an, soit 16,6 km/s. Sa situation actuelle (exactement celle du 18/05/2025, donc il y a quelques jours) nous indique qu’elle est, par apport à la Terre, à une distance de 24 882 780 610 km, soit en ua (unité astronomique) 166,33 au, et en année-lumière (al) à 0,002 64 al. Sa vitesse par rapport au soleil est de 17 km/s.

Concernant Voyager 2, à la date du 06/02/2025 à 20 heures, sa situation actuelle nous indique qu’elle est, par apport à la Terre, à une distance de 20 971 240 441 km, soit en ua (unité astronomique) 140,18 ua, et en année-lumière (al) à 0,002 al.

Lancement de Voyager 2 le 20 août 1977

Lancement de Voyager 1 le 5 septembre 1977

 368 total views,  64 views today

image_pdf

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


24 Commentaires

  1. Magnifiques images et en plus cela fonctionne encore, superbe travail technique, bravo pour cet enthousiasme vivant, la vie ne peut venir de la non vie.

    • Je partage tout à fait ton point de vue, et te remercie de l’intérêt que tu portes à toutes ces belles choses.

  2. Quand est-ce que ces sondes vont arriver près de St Pierre et nous envoyer des images du Paradis avec le chemin pour y aller ??

  3. Bonjour Professeur Telenlair, Prodigieux exploit en effet! Dans ma carrière j’ai eu l’occasion de travailler avec des satellites comportant des propulseurs du même type que ceux installés sur Voyager, sauf que les nôtres étaient des versions « miniaturisées », abandonnées depuis lors par le constructeur. Après 20 ans, c’est bien une gageure de rallumer ces trucs!

    • Tu as dû faire une belle carrière ! Travailler avec des satellites est bien alléchant.
      Comme le dit l’article, ces propulseurs auraient pu être rallumés depuis bien longtemps, mais comme le système de chauffage qui leurs est rattaché, en principe indispensable pour les remettre en route, ne fonctionnait plus, les ingénieurs de la NASA ne voulaient pas prendre ce risque.
      Ils l’ont pris cette fois-ci, sinon la sonde était déviée et tout serait terminé. Mais tout s’est bien passé !

  4. Bonjour @Professeur Tetenlair ; merci pour cet article très intéressant et pour tous les rappels que vous y adjoignez. Très sympa à lire et à suivre.

    Sujet très curieux et intéressant ; merci !

    • Merci Marcher sur des Oeufs de tes compliments qui me vont droit au cœur. J’en profite pour te féliciter de toutes tes interventions et articles toujours très passionnants.

    • Ami passionné padsou, en quelques mots tu relances un débat concernant les hommes qui auraient marché sur la Lune. Évidemment, on ne va pas partir là-dessus sinon on n’en finirait plus.
      Il est très vrai que les preuves apportées par toute une série de gens sérieux mettant en doute la réalité qu’Amstrong soit allé marcher sur la Lune, puis d’autres par la suite, sont très troublantes et pausent de réelles questions.
      Je n’irai pas plus loin…😂

  5. Merci Cachou, on voit que ce ne sont pas des moteur fabriqués par Stellantis! Voyager1 va pouvoir de nouveau faire connaître la cinquième symphonie de Beethoven à tout l’univers, son sous titre « du destin » était prémonitoire !

    • J’ose vous proposer l’Opus 92 de la 7ème de Beethoven, qui me semble plus approprié pour la circonstance, sinon toujours un Grand merci au Prof Têtenlair pour toutes ces merveilleuses annonces scientifiques, que j’attends toujours patiemment.

      • Bonjour Panzer, moi aussi je préfère la septième, plutôt que la cinq, mais c’est cette dernière qui a été choisie en 1977, ainsi que tout un tas d’informations nous concernant, dans le cas où nos amis (ou ennemis?) Extra-terrestres tomberaient sur Voyager 1. Bonne soirée .

      • Personnellement, j’aime beaucoup la 7ème, mais aussi la 6ème, dite la Pastorale. Elle est pleine de fraîcheur, de nature, de fleurs et de prairies. L’écouter est un bonheur immense.
        Merci de tes compliments qui me vont droit au cœur.

    • Je précise, Le chti français, pour ceux qui ne le savent pas encore, que les deux sondes Voyager 1 et Voyager 2 ont été envoyé avec un disque de 30 cm de diamètre et appelé « Le disque d’or de Voyageur ». Ce disque contient des milliers d’informations et d’éléments divers censés renseigner des éventuelles extraterrestres de ce que sont la Terre et ses habitants.
      Parmi ces très nombreuses informations il y a la 5ème symphonie de Beethoven (juste le premier mouvement) interprété par le Philharmonia Orchestra dirigé par Otto Klemperer. Cette 5ème symphonie est appelée la symphonie du Destin.
      Alors, concernant les moteurs de Stellantis, je me suis bien marré, car, effectivement, ils ont des sacrés ennuis avec leurs moteurs et leurs courroies de distribution qui ont pétés de tous les côtés !!
      Je viens de m’acheter une voiture neuve il y a trois semaines, et je me suis bien gardé d’acheter une Peugeot ou Citroën. J’ai acheté une Skoda Fabia qui fonctionne très bien.

  6. Comment se fait-il que ces sondes ne percutent pas une planète, des météorites ou ne soient pas attirée par la gravitation d’un astre après un si long périple ? Elles ont une trajectoire encore rectiligne ou pas ? Elle ne sont pas happées par une étoile au passage ?

    • Je crois que c’est a cela que serve les moteurs. Enfin c’est mon opinion et je peux for bien avoir tort

    • L’espace est suffisamment vide pour qu’une telle collision ne se produise pas, ou du moins pour que la probabilité d’une telle collision reste très faible. Dis-moi si je dis une bêtise, cher professeur Têtenlair ! ☺

    • RÉPONSE 5 SUR 5 À MON AMI JÉROME
      Il faut noter que l’espace est très vide et que les astéroïdes sont regroupés dans deux endroits principalement où on les trouve en grand nombre : la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. Elle contient des milliards d’astéroïdes. Puis la Ceinture de Kuiper, située après Neptune, qui elle est composée de petits corps glacés qui peuvent ressembler à des astéroïdes dont les plus grands font environ 100 km de diamètre. Enfin, le Nuage de Oort, avec sa réserve de comètes.
      Ces éléments sont regroupés, mais il faut savoir que l’espace est si grand que chaque astéroïde, corps glacés, ou comètes sont séparées entre eux de plusieurs millions de kilomètres, voire plusieurs dizaines de millions de kilomètres. De quoi faire passer une petite sonde sans problème…😊
      Les astrophysiciens estiment à 1 sur 1 milliard la probabilité qu’une sonde percute un astéroïde en traversant la ceinture ! Alors, quand la sonde se balade dans l’espace qui ne contient pratiquement rien, elle ne peut rien percuter.

    • RÉPONSE 4 SUR 5 À MON AMI JÉROME
      Concernant la rencontre avec un astéroïde, question que tu poses également, voici ce qu’on peut en dire. Le risque existe toujours, mais il est en réalité extrêmement faible. Ce qui n’empêche pas certaines sondes d’avoir reçu des corps étrangers sur elles.
      Par exemple, le télescope spatial James Webb (JWST) a été frappé par des débris, plus précisément par des micrométéoroïdes. Six mois après son déploiement, un impact sur l’un des 18 segments hexagonaux de son miroir primaire – le segment C3 – a provoqué une déformation visible sous la forme d’une tache blanche. Mais ce type d’incident est prévu dans la conception du télescope, qui a été fabriqué pour résister à ce genre d’impacts.

    • RÉPONSE 3 SUR 5 À MON AMI JÉROME
      Voyager 1 a été dirigée sur Jupiter et Saturne, et Voyager 2 a survolé Jupiter et Saturne, puis Uranus en 1986, et Neptune en 1989. Ces deux sondes ont donné de très nombreux renseignements sur les planètes qu’elles ont survolées, renseignements inédits jusque-là.
      « Elles ont une trajectoire encore rectiligne ou pas ? »
      Dans le système solaire, bien évidemment que non, puisqu’on les a orientés vers les différentes planètes que la NASA a souhaitées qu’elles explorent. L’assistance gravitationnelle impose une non rectitude de la trajectoire.
      Depuis que ces deux sondes ont quitté le système solaire il y a maintenant de nombreuses années, si la trajectoire n’est pas rigoureusement rectiligne, elle l’est presque. La rectitude respectée de leurs trajectoires est uniquement commandée par l’orientation de la sonde afin que la NASA puisse recevoir les messages radio, qu’ils ne se perdent pas dans l’espace.

    • RÉPONSE 2 SUR 5 À MON AMI JÉROME
      Concernant la gravitation, il est devenu désormais quasi indispensable de redonner de la vitesse et de l’élan aux sondes (et économiser du carburant) en les faisant frôler les planètes pour utiliser leur gravité. C’est « l’assistance gravitationnelle » ou effet de « Fronde gravitationnelle ».
      En approchant d’une planète, la sonde est attirée et sa vitesse augmente dans le référentiel de la planète. En bien calculant l’angle et la distance de passage de la sonde, elle repart avec une vitesse plus élevée par rapport au Soleil, ou modifie sa trajectoire de manière très efficace. Ce gain de vitesse, souvent appelé « delta-v », permet alors à la sonde d’atteindre des destinations lointaines sans recourir à de grandes quantités de carburant.
      Voyager, Cassini, Galileo et bien d’autres ont utilisé cette technique avec succès pour voyager plus rapidement dans le système solaire.

    • RÉPONSE 1 SUR 5 À MON AMI JÉROME
      Excellentes questions ami Jérôme.
      Il y a deux types de sondes : celles qui sont conçues pour voler dans l’espace, et celles qui sont fabriquées pour se poser à la surface d’une planète ou d’un astéroïde. Les sondes possèdent des propulseurs afin d’avancer, s’orienter, et se stabiliser dans le vide. A noter au passage que le carburant n’est utilisé que pour les propulseurs.
      Ainsi, pour répondre à ta question « Comment se fait-il que ces sondes ne percutent pas une planète, des météorites ou ne soient pas attirée par la gravitation d’un astre après un si long périple ? », c’est parce qu’elles sont dirigées qu’elles ne s’écrasent pas sur des objets.