Illustration : le château d’Atzenbrugg en Autriche
Avant d’entrer dans le vif du sujet, une ouverture de Schubert, Die Freunde von Salamanka, ce qui doit signifier « les amis de Salamanque ».
Les schubertiades sont des réunions musicales privées au cours desquelles étaient jouées des œuvres de Franz Schubert, entre 1815 et 1828 mais les schubertiades proprement dites eurent lieu à partir de 1821. Le terme de « schubertiade » apparaît dès 1820 et le compositeur lui-même l’adopta en 1822. Un certain nombre de ces réunions se déroula au château d’Atzenbrugg, chez Franz von Schober, grand ami de Schubert. Voici une toile de 1821, peinte par Leopold Kupelwieser, autre ami de Schubert. Elle représente un jeu théâtral au château d’Atzenbrugg. On voit Schubert au piano en bas à gauche. Je vous propose également une invitation !
On ne saura jamais si les huit impromptus composés à Graz en 1827 ont été joués lors de ces soirées. Voici les quatre premiers de l’opus 90 :
Et maintenant les quatre de l’opus 142, j’avoue que j’ai un faible pour le premier, regardez les croisements de mains :
Et naturellement, au cours de ces soirées des Lieder étaient interprétés souvent par Johann Michael Vogl , mais il arrivait que Schubert chante lui-même.Voici deux extraits de la Belle Meunière :
Auf dem Wasser zu singen :
La même chose, vue par Liszt :
Voici un extrait de Wikipédia concernant les schubertiades :
« C’est un exemple unique dans l’histoire de la musique que celle d’un groupe de jeunes artistes ou d’amis qui forment un cercle autour d’une personnalité et donnent à ce cercle un nom lié à l’un des leurs. Schubert en l’occurrence qui n’était ni le plus en vue ni le plus charismatique. Mais peut-être celui qui incarnait le plus ce besoin psychologique de communion dans le nous, qui était la contre-partie de sa difficulté à affirmer le « je ». […] Plus que par une envie de se mettre en avant ou de singulariser, c’est par sa capacité à agréger autour de lui les individus du groupe que Schubert se particularise. Plus que des paroles ou des actes forts, il dégage avant tout une présence. [Et c’est pourquoi] il donne son nom aux fameuses « schubertiades », soirées entre amis où l’on cause, boit, joue de la musique, récite des poèmes, soirées tout à la fois musicales, littéraires, amicales, où le bon grain se mêle à l’ivraie, le sérieux à la plaisanterie, la facilité au bon goût, où naissent des chefs-d’œuvre sans crier gare parce que rien ne les distingue encore sur la liste ».
On continue avec le Lied Die Forelle (la truite) :
On va terminer cet article avec le quintette La truite. J’ai trouvé sur YouTube un documentaire absolument bouleversant tourné dans les années 60. Imaginez un plateau de rêve avec Jacqueline du Pré, Pinchas Zukerman, Zubin Mehta, Itzhak Perlman et Daniel Barenboim ! On y trouve une bande de joyeux drilles plaisantant sur tout, riant à gorge déployée ! Qui aurait pensé qu’un grand chef d’orchestre comme Zubin Mehta puisse un jour tenir la contrebasse dans ce quintette ? En vérité, un document historique à tous points de vue. YouTube nous gratifie de sous-titres en français, même si l’ortograf s’avère parfois curieuse, ne vous inquiétez pas si on vous parle de Baron Boy, c’est juste Barenboim !
Ah mais j’oubliais les Frères Jacques !
Je termine cet article avec un souvenir très personnel, L’impromptu hongrois de Schubert que j’ai joué au bac option musique en 1969 ! Il se trouve dans la collection Les classiques du piano, volume 3. Aujourd’hui j’en serais plutôt au niveau 0,5…
Au fait, les schubertiades existent toujours, c’est le nom que l’on donne à des festivals de grande envergure dédiés à Schubert.
Vous ne connaissez pas Saint-Martin ? Il arrive qu’il pleuve ! (ce samedi 17 mai je me suis presque fait peur avec ma petite Nissan). Observez bien le GPS : eh oui la Nationale 7 passe bien à Saint-Martin, mais pire encore, il affiche le nom de la voie où je réside, je suis démasqué !
Filoxe
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Un régal ! Merci pour cet intermède musical.
Pour le plaisir de partager, je me permets d’ajouter l’ode au soleil « An die Sonne » : https://youtu.be/BHdvlmMw9Ck?si=knrUG96NM2dm_g7_
Merci pour ce lien, musique magnifique !Évidemment pour Schubert l’œuvre est tellement riche que j’ai dû faire un choix difficile.