On saluera une fois de plus Frontières, le media qui monte, qui monte.. qui ose faire son boulot de media, informer au lieu de caresser dans le sens du poil, distraire au sens étymologique (tirer loin de … l’essentiel).
Hier je discutais avec un jeune étudiant de 17 ans et des poussières passionné par l’actu, par la politique (il y a en a encore, amis lecteurs, je déprimez pas) et à qui je passe mes exemplaires de Frontières qu’il partage ensuite avec des copains, il me disait son émerveillement devant le courage des journalistes de Frontières et l’incroyable travail qu’ils font… Il me disait qu’il verrait bien Eric Tégner (directeur de la rédaction) comme un présidentiable en 2027… IL n’a peut-être pas tort !
Frontières vient donc de publier un article de fond sur les femmes iraniennes dont vous ne trouverez pas l’équivalent ailleurs. Tant les rapports du pouvoir et de la presse sont devenus à la fois opaques et mêlés. Le boulot des journalistes est d’informer, celui du gouvernement de gouverner.. or le jeu des subventions, des ambitions, de la gauche dhimmie omniprésente ont tout mélangé, tout perverti. Ne parlons pas de ce qui fâche… Faisons de la « géo-politique » au lieu d’informer. On pourrait peut-être à la rigueur (voire, mais admettons ) entendre que, pour des raisons politiques, d’intérêts internationaux, le même Macron qui s’agite comme la mouche du coche pour l’Ukraine, n’ayant pas de mots assez durs contre Poutine (ah ! l’épisode de la longue table…) ne mette pas trop les pieds dans le plat sur ce qui se passe en Iran, mais la presse, bordel !!!
Cet article étant réservé aux abonnés dont je fais partie, je n’en mettrai que quelques passages, charge à ceux qui veulent lire l’ensemble d’aller sur le site de Frontières.
Les rues de Téhéran, d’Ispahan, de Mashhad vibrent sous les pas d’une jeunesse en colère. Ils n’ont pas d’armes, seulement leur voix. Une voix qui réclame une chose que nous tenons pour acquise : la liberté. Depuis des décennies, l’Iran gronde. Par vagues, le peuple se soulève, écrasé à chaque fois par une répression toujours plus brutale. Mais cette fois, quelque chose a changé. Tout a basculé avec la mort de Mahsa Amini, de son vrai prénom kurde, Jina. Arrêtée par la Gashte Ershad, la police des mœurs, pour un voile mal ajusté, elle meurt sous leurs coups le 16 septembre 2022.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, noyée dans les rapports de police falsifiés et les menaces. Mais son nom traverse le pays comme une onde de choc. Les rues se remplissent. Les femmes brûlent leur foulard, les hommes scandent leur soutien, et l’Iran s’embrase. « Nous allumions des feux pour y jeter nos hijabs en criant Femme, Vie, Liberté ! Les hommes applaudissaient, nous encourageaient et criaient Gloire aux femmes lionnes d’Iran ! »
Ce soulèvement n’est pas le premier. En 2009, en 2017, en 2019… chaque décennie apporte son lot de martyrs. Mais pour une fois, la peur semble avoir changé de camp. Alors, le régime cogne plus fort. On brise la chair pour soumettre l’esprit. Dans les rues, les rafles se multiplient, les pendaisons aussi. On traque les contestataires, on exécute les adolescents pour l’exemple, on s’assure que la peur s’infiltre jusque dans les foyers. Les femmes sont violées, torturées, lapidées. De jeunes hommes sont massacrés à plusieurs, avant que des matraques ne viennent leur arracher ce qu’il leur reste de dignité. Personne n’est épargné, pas même les enfants et les personnes âgées.
« Avec les viols massifs, les pendaisons, les assassinats d’enfants, les armes chimiques qu’ils ont envoyées sur les écoles de filles, ils ont perdu énormément de soutiens, même dans les milieux conservateurs. Même le plus gros connard de bigot a fini par se dire qu’Allah n’en demandait pas tant. » — Sepideh
Les rues de Téhéran sentent la poudre et le sang. Mais ailleurs, on s’accommode. En septembre 2022, quelques jours seulement après la mort de Jina, Emmanuel Macron serrait la main d’Ebrahim Raïssi, président iranien — de 2021 à sa mort accidentelle en 2024 —, et ancien chef de la justice responsable de milliers d’exécutions. Le monde diplomatique s’acharne à maintenir un dialogue avec un régime qui, en parallèle, tire à balles réelles sur sa jeunesse. Et si l’Occident se plaît à détourner le regard, les Iraniens, eux, n’ont plus le luxe de l’aveuglement.
[…]
Femme, vie, liberté : une révolution de feu et de sang
Mina a 20 ans. Elle appartient à cette jeunesse iranienne qui n’a connu que la répression, mais qui refuse d’être la génération sacrifiée. Elle ne parle pas d’elle, mais de son combat : « Ils sont foutus, ils vivent leurs derniers instants. ». Elle ne tremble pas. Pour elle, les mollahs sont déjà morts, ils ne subsistent que grâce à la crainte qu’ils inspirent. Mina raconte l’Iran des prisons et des chambres de torture : « Vous savez que Khomeini avait demandé aux geôliers de violer les femmes vierges avant la pendaison, pour qu’elles ne puissent pas aller au paradis ? Avez-vous déjà vu une telle inhumanité ? ».
La question est rhétorique. Car qui pourrait concevoir une telle barbarie ? Qui pourrait imaginer que, dans un pays qui prétend incarner la pureté islamique, le viol soit érigé en politique d’État ? La jeune femme ne pose pas la question pour obtenir une réponse. Elle sait que l’Occident regarde ailleurs. Elle sait aussi que, sous d’autres latitudes, on débat doctement du voile comme d’un choix, pendant que ses sœurs en Iran meurent pour s’en débarrasser. Mais elle tient bon. « Je ne suis qu’une femme opprimée de plus dans ce pays, mais je leur ferai mordre la poussière. »
Azadeh, elle, observe avec ironie le contraste saisissant entre la ferveur des Occidentaux pour le « droit au voile » et la lutte des iraniennes pour l’arracher. « Si elles veulent, on peut changer de place ! Je pars à Paris, et elles viennent à Téhéran. Je me baladerai sur les Champs-Élysées, et elles pourront goûter à la gashte ershad ! ». La gashte ershad, cette brigade religieuse, qui patrouille les rues en quête de femmes à corriger. Mais ce n’est pas qu’une affaire de hijab. L’obsession du régime pour la pudeur et la vertu féminine s’arrête là où commencent les privilèges de ses propres enfants.
L’hypocrisie des élites et la jeunesse dorée du régime
C’est un secret de Polichinelle en Iran : ceux qui imposent la charia ne la respectent pas eux-mêmes. Tandis que le peuple iranien est condamné à une existence de terreur et d’humiliation, les élites du régime jouissent d’un tout autre mode de vie. Les enfants des mollahs vivent dans le luxe des beaux quartiers du Nord de Téhéran, entre voyages en Europe, fêtes clandestines arrosées d’alcool et soirées où drogues et prostituées se consomment en abondance. Ils ordonnent aux femmes de se couvrir de la tête aux pieds, mais envoient leurs filles étudier à Paris ou à Londres.
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L’Occident : complice silencieux, militant sélectif
Les Iraniens n’ont pas oublié qui les a trahis. Le régime, évidemment, qui ne survit que grâce à la peur et au sang. Mais aussi les grandes démocraties, qui n’ont cessé de composer avec leurs bourreaux.
Malgré cela, ils résistent.
« Nous sommes prêts à mourir pour la liberté. Nous sommes prêts à revenir à la rue, mais nous savons que seuls, nous nous ferons à nouveau exterminer. Nous en sommes arrivés à espérer que leur idéologie antisémite et islamiste les pousse à commettre l’irréparable et à attaquer réellement Israël pour qu’enfin quelqu’un vienne leur donner la leçon qu’ils méritent. Pour que quelqu’un vienne les affaiblir et nous permette de faire le reste du travail dans la rue. » — Sarah
Les dissidents le savent : ils sont seuls. Les rues occidentales, si promptes à s’enflammer selon la cause, sont restées désespérément calmes.
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« Nous sommes seuls ! Tout le monde se fiche de nous.
Tu verras, dans quelques mois, ils vont signer des contrats avec eux et nous sacrifieront pour du pétrole. Qui va me rendre justice ? Qui me vengera pour tout ce qu’ils m’ont fait subir ? »
Les déclarations de soutien aux droits de l’homme sonnent creux face aux poignées de main, aux négociations et aux compromis incessants avec la République islamique. La réalité est brutale : l’Iran est un acteur incontournable des intérêts stratégiques occidentaux, et ses victimes ne sont que des dommages collatéraux.
L’ennemi commun est pourtant le même. L’islam politique, sous sa forme la plus extrême, cherche à s’imposer par la force en Iran et par l’influence ailleurs. En Europe, la Gashte Ershad n’existe pas encore, mais chaque intimidation, chaque recul sous prétexte d’offense, chaque tentative d’imposer des normes religieuses à une société laïque, porte en elle les germes de cette oppression.
[…]
L’Occident joue avec le feu en traitant avec Téhéran comme s’il s’agissait d’un État comme un autre. La république islamique finance des groupes armés, alimente des guerres, menace ses voisins et terrorise son propre peuple. Elle est un poison, pour l’Iran et pour le monde.
[…]
Et alors, que diront ceux qui, aujourd’hui, ferment les yeux ? Il est facile de s’indigner pour les causes qui arrangent, pour celles qui correspondent aux dogmes médiatiques du moment. Derrière les récits de Je suis Iranienne se cache un avertissement : la liberté a un prix. Et ce prix, l’Occident a cessé de vouloir le payer.
Mais les Iraniens, eux, sont prêts à tout sacrifier. Et si le livre de Mona Jafarian témoigne de la terreur d’un État, il dit aussi autre chose : la République islamique n’a jamais réussi à tuer la volonté de vivre et de résister de son peuple. « Femme, Vie, Liberté – Homme, Honneur, Patrie ».
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Dommage que les services secrets du Shah n’ait pas exécuté l’ayatollah Khomeiny lorsqu’il résidait à Neauphle-le-Château. Cette commune ne veut plus être associé à ce boucher.
N’aient!
Et Poutine ratifie un accord de partenariat stratégique avec l’iran! Que penser de tout cela? Une belle bande de fumiers qui n’en ont rien à faire des peuples qui les engraissent comme les porcs qu’ils sont! L’être humain est l’espèce la plus vile que la terre est portée, capable de grandeur, certes, mais ses méfaits immondes la condamne à jamais. Il n’y en a pas un pour relever l’autre. C’est mon pessimisme du matin par une journée maussade.