Sommes-nous plus heureux avec l’Europe ?

Le RN ne veut pas se retrouver prématurément devant les électeurs, si l’on en croit un observateur qui côtoie les cadres de ce parti, il n’y aurait donc aucune chance qu’il fasse tomber Bayrou. Étrange non ? On aurait pu penser qu’après l’affaire juridique de Marine Le Pen, il y aurait une réaction vive, une volonté de rompre avec le consensus mou. Pas du tout, le plan n’est pas celui de ruer dans les brancards, mais bien au contraire, de poursuivre indolemment la stratégie de dédiabolisation et d’entrer dans le moule. Si cette confidence est confirmée, nous aurons la preuve que le RN n’est pas là pour prendre le pouvoir, mais pour faire de l’argent et vivre des rentes retirées des élus.

Concernant le jugement de Marine Le Pen, elle a eu l’assurance que toutes les voies de recours possibles seront épuisées avant la fin 2026 ! Promesse qui tient lieu de verdict on dirait, ou qui engage l’une envers son débiteur ? Pour ne pas contrarier cette espérance, Bayrou ne sera pas inquiété. Une autre façon d’attacher le RN et de le tenir en laisse au pied de son maître. Le RN serait-il une supercherie qui s’assume ?

Il est tout de même curieux de constater que le RN n’appelle jamais à manifester que pour lui-même ! L’a-t-on vu s’engager contre les mesures liberticides du COVID à l’instar d’un Philippot ? Non. S’est-il manifesté pour la Roumanie ? Pas que nous sachions. On a l’impression, mais n’est-ce là qu’un vague sentiment, qu’il ne défend la démocratie que lorsqu’elle met en péril ses propres intérêts, réduisant ainsi son champ d’investigation à sa seule sphère privée.

La base semble coupée de la tête, un peu comme pour toutes les directions de grands partis direz vous, mais ce n’est pas là une caractéristique unique de ce parti. Tous le sont, et personne ne semble être en mesure de comprendre ce que le peuple veut. A mille lieues de ses préoccupations, les élus n’en font qu’à leur tête, ou plus prosaïquement à leurs intérêts.

Qu’y a-t-il de National dans ce rassemblement ? On doit se poser la question. Il ne suffit pas d’afficher le terme dans son nom pour se parer des vertus qui accompagnent la formule. Ouvertement pour l’UE, qui elle ne jure que par un fédéralisme destructeur des nations, incapables de lancer la discussion qui détermine tout, à savoir quelle Europe voulons nous. Surtout, quel est le bilan depuis que ce « toujours plus d’Europe » nous a été vendu comme la clé du bonheur ? Le RN, comme les LR, comme Reconquête, se laisse prendre au piège d’une normalisation obligatoire pour exister médiatiquement.

Et pourtant ce débat s’impose de plus en plus dans les canaux alternatifs, loin, très loin de la presse subventionnée, qui reste attachée à ne pas en parler. Qui peut prétendre que la question demeurera encore longtemps à la périphérie des discussions ?

De plus en plus de Français comprennent qu’il y a un souci et qu’il réside dans cette structure qui a pris plus de place qu’elle ne devait, avec à sa tête une femme qui refuse de se soumettre aux injonctions de la justice. De la même façon qu’au RPF nous réclamons un audit des finances publiques, il en faut un sur les effets de l’UE sur nos quotidiens, avec en ligne de mire une seule question : est-on plus heureux aujourd’hui qu’avant l’euro, marque du transfert de nos souverainetés ? Nos détracteurs souligneront que la notion est trop subjective… soit !

Que l’on s’inquiète alors de savoir si nous vivons mieux. Notre pouvoir d’achat a –t-il augmenté ? Les services publics fonctionnent-ils mieux ? Sommes-nous plus en sécurité dans nos rues, nos villages ? Nos enfants sont-ils mieux instruits ? Nos industries nous apportent-elles plus d’indépendance, plus d’emplois, plus de richesses ? Sommes-nous mieux soignés ? D’autres paramètres peuvent être étudiés. Si à ces questions la réponse est en faveur de l’UE alors il faut persister, mais si c’est l’inverse, il faudra s’interroger sur la pertinence de ce modèle et la nécessité d’y rester.

Encore faut-il avoir la volonté de réaliser cette évaluation. Aucun des partis qui se prétendent souverainistes ne l’évoque. Que craignent-ils exactement pour éviter ainsi le sujet ? Puisqu’ils ne veulent pas heurter la bien-pensance européiste, et être montrés du doigt, ils pourraient user de cette méthode pour s’exonérer de la responsabilité du résultat constaté. Si le courage leur manque, qu’ils utilisent la ruse. Ont-ils peur de laisser à des partis souverainistes invisibilisés par le système, le privilège d’avoir dénoncé bien avant tout le monde les méfaits de cette Europe sacralisée au point d’en avoir fait un sujet tabou, un sanctuaire, qui ne supporte aucune remise en question, aucune critique ? Le RN, dans le concert des partis d’opposition, tient une responsabilité plus grande que tous les autres, mais se garde bien d’être le fer de lance d’un mouvement qui remettrait en question la doxa officielle. Il est plus confortable de se prétendre nationaliste dans le verbe que dans l’action. Un gage de leur bonne foi serait de s’emparer de ce sujet comme de celui des fameuses 500 signatures, dont le RN se plaint régulièrement, sans jamais tenter de changer quoi que ce soit. Tant de choses simples dont il faudrait initier le chantier pour les mettre à l’abri de la pire des critiques à leur encontre, à savoir, n’être qu’une opposition en carton… À ne pas bouger ils confortent cette vision d’eux-mêmes peu avantageuse et prennent le risque que cela se répande de plus en plus vite.

Rassemblement du Peuple Français

Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

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11 Commentaires

  1. Ce n’est pas Bayrou qu’il faut faire sauter, c’est le maqueron.
    Bayrou n’est qu’un pantin de plus, faire valdinguer les pantins ne sert à rien.

  2. en attendant c’est bien le trump qui secoue la mondialisation ! il nous faut un qui ait des co pour redresser la situation

  3. Certains commencent enfin à se rendre compte que le RN ne mènera jamais la France du bon coté.
    Il faudrait aussi que beaucoup réagissent enfin que si leur Mondialisation n’existe plus, c’est exactement ce qui attend l’Europe et qu’ils devraient s’en débarrasser rapidement.
    La France n’a pas attendu l’Europe pour exister mais depuis qu’elle veut en faire partie elle s’enfonce de plus en plus, et les Français avec !
    Pour le moment, seul PHILIPPOT est le meilleur pour protéger la France libérée de l’Europe.

  4. Nous ne décidons plus rien et l’UE prend la main sur tout, même sur ce qui n’est pas prévu dans les traités ! Une seule solution : FREXIT pour sortir de ce système mondialiste qui nous a ruiné avec le zèle de nos dirigeants incompétents !

  5. Il faut distinguer l’UE de l’Europe. La première est une construction idéologique, la seconde une réalité géographique.

    • Exact ! Merci de le souligner !!!
      Pour MLP ( RN ), je la trouve trop soumise sans parler de son nom repoussoir, c’est comme ça.
      Il faut vraiment que ça bouge et elle ne pourra jamais bouger !!!

  6. Il aurait déjà fallut se poser lors de la création du marché commun CEE .Visiblement nous devions l’être puisque l’UE a vu le jour.

  7. L’euro nous a appauvri c’est certain. On vit beaucoup plus mal aujourd’hui que la France est dans l’Europe que lorsqu’elle était souveraine. L’illusion de la démocratie en Europe est manifeste. L’immigration nous est imposée sans l’aval du peuple. La guerre va nous être imposée sans l’aval du peuple. Van der Layen n’est même pas une élue du peuple ! C’est l’Europe du malheur, de la misère et du désespoir ! Régression sur tous les plans. Barrez-vous les jeunes !!!!

  8. Il est tordant de constater qu’un parti qui n’existe pratiquement pas veut faire la leçon, la morale, au parti le plus près de l’arrivée au pouvoir. On dirait du LFI 🤪