Les otages à vie du Hamas

CRÉDIT PHOTO,BBC/NIK MILLARD

« Nous voyons des femmes de tous âges… Nous voyons les bleus, nous apprenons les coupures et les déchirures, et nous savons qu’elles ont été victimes d’abus sexuels », a déclaré la capitaine Maayan à la BBC

« Libérez les otages Now », slogan qui dans le fond, ne libérera jamais les otages de leur prison psychique et physique. Ces otages resteront prisonniers à vie de leurs plaies, surtout celles qu’ils n’oseront jamais dévoiler, retracer, décrire et que nous tous devinons sous leurs regards fuyants/furtifs, sous leur balbutiements, sous ces temps morts que notre imagination tentera de combler.

En observant ces femmes et ces hommes qui ont subi l’enfer du Hamas et de ses comparses arabes de Gaza, nul d’entre nous ne peut ignorer que derrière leurs descriptions de l’outrage subi, les dessous de leurs souffrances ne seront jamais intégralement exposés. Le vocabulaire qui répondrait avec précision aux séquelles vécues, leur fait défaut.

Je me souviens de ce jeune terroriste du Nukhba qui décrivait avec force détails, aux enquêteurs israéliens, le viol d’une jeune femme capturée dans l’un des kibboutzim autour de Gaza. Il accorda à son père le privilège d’être le premier à la violer, puis ce fut son tour, et pour une seconde virée, le père, après s’être repu, tira une balle à la tête de la victime, avant de larguer son corps inerte et souillé sur le grand amas de débris fumants qui restaient de ce nid où elle vivait et qu’elle croyait sécurisé.

En fait, il avait tiré sa balle sur une femme qui était déjà morte avant le premier assaut… Le souffle de vie qui l’animait encore, elle n’en voulait plus. Elle priait pour que la mort vienne vite et lui épargne ce résidu de dignité qui lui restait.

Ce coup de feu a abrégé ses douleurs, sa colère, sa frustration et sa spoliation.

On venait de pénétrer avec violence cette partie de son corps qu’elle assumait être sacrée puisqu’elle était destinée à donner la vie… et qui avait cessé brutalement de l’être. Durant le premier assaut et le suivant, elle s’était demandé si ces deux hommes avaient quelque respect pour leur mère, ou bien, ne voyaient-ils plus en elle qu’un morceau de chair que les chacals se disputent…

Une mère leur avait donné le jour – Une mère comme toutes les mères… comme les autres… comme elle…

Et comment se faisait-il qu’ils n’aient jamais fait la comparaison, la similitude ?

Quant aux soldates capturées, ne voyaient-ils pas en elles leurs filles, leurs sœurs ?

Ils ne sont donc pas des êtres humains… ils sont des bêtes féroces, et comme des bêtes féroces, il faut les traquer, les tuer sans pitié aucune.

Ces otages qui ont survécu et ont été libérés, revivent dans le cachot de leurs nuits noires le cauchemar qui ne prendra fin qu’à leur mort. Ils ne sont qu’un spectre qui refuse de se dissoudre… de laisser place à la vie, là où il était une fois, ils se sentaient si heureux, si beaux, si confiants en leur destin…

Et afin de se rattacher à ce ligament à jamais brisé, ils s’emparent de leurs jouets d’enfant dans le vain espoir qu’ils puissent leur restituer quelques brindilles de cette enfance heureuse et… de sa foi en l’autre.  Cet autre qui trop souvent, est un monstre.

Thérèse Zrihen-Dvir

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1 Commentaire

  1. Quelle tristesse. Une horreur sans nom. Il faut détruire ces monstres jusqu’au dernier. Merci Thérèse pour cet article qui reflète cette horreur indescriptible.