L’éternelle diviseuse Le Pen sous pression

 

Le choix stratégique de Marine Le Pen consistant à se distancer en permanence de ses propres alliés suscite de plus en plus de critiques, tant à l’international qu’au sein même de son parti. En cherchant à se rapprocher de l’establishment, la Française se retrouve de plus en plus marginalisée politiquement. Dans l’espoir de plaire aux médias de gauche, elle n’a cessé de sacrifier ses compagnons de route : son propre père, l’AfD, le mouvement MAGA… Un nombre croissant de figures de droite remettent en question son leadership, car sa stratégie de « dédiabolisation » n’apporte pas le succès escompté.



De la « dédiabolisation » à la diabolisation


Pour Marine Le Pen, la prise de distance avec la droite semble être une priorité absolue. La « dédiabolisation » de son parti a commencé avec l’éviction de son propre père du Front National. L’œuvre de toute une vie de Jean-Marie Le Pen a été dénaturée, et le parti a été rebaptisé « Rassemblement National ». Ce changement de nom a également marqué un virage politique vers la gauche.
Les patriotes identitaires ont été écartés. Toute mention du « Grand Remplacement » interdite. Les revendications de remigration ? Tabou. Résultat : une fragmentation des forces de droite et l’émergence d’Éric Zemmour. Son parti « Reconquête » a recueilli 7,07 % des voix dès sa première participation aux élections en 2022, bénéficiant d’un soutien médiatique notable. Un score qui a contribué à la défaite de Le Pen.


Scandale à la CPAC : le repli au lieu de l’union


Cette attitude frileuse conduit à des situations absurdes sur la scène internationale, comme en début d’année à Washington. La stupeur a été générale lorsque Jordan Bardella a accusé Steve Bannon, chef stratégique du mouvement MAGA et ancien conseiller de Donald Trump, d’avoir fait un salut hitlérien. Il a ensuite quitté la CPAC en signe de protestation contre ces « dérives d’extrême droite ».
Or, Bardella devait prendre la parole le lendemain lors de cette conférence – un privilège rare pour un invité étranger. La CPAC avait été inaugurée par le vice-président des États-Unis, JD Vance, et clôturée par Donald Trump en personne. La présence d’un représentant du groupe Patriotes pour l’Europe (en anglais : Patriots for Europ )du Parlement européen était une opportunité durement acquise, notamment grâce aux investissements de Viktor Orbán, qui a injecté plusieurs millions de dollars pour donner une dimension européenne à l’événement.
Avant son départ, Bardella avait soumis son intention de partir lors d’une discussion interne dans le groupe PATRIOTS. Presque tous s’y étaient opposés, notamment les Hongrois et les Tchèques, visiblement consternés. Seuls les Français avaient soutenu cette initiative – prétendument sur « ordre de Paris ».
« Indigne ! » s’insurgeaient certains. De nombreux Américains restaient perplexes : pourquoi Bardella offrait-il sur un plateau aux médias de gauche une occasion de diaboliser la CPAC comme un rassemblement d’extrême droite ? Steve Bannon a réagi en qualifiant Bardella de « petit garçon, et non un homme », indigne de diriger la France. Mais Bardella n’a pas agi de son propre chef : il a obéi à un appel de Marine Le Pen.
Pendant que Giorgia Meloni, Javier Milei, Nigel Farage et Robert Fico s’affichaient ensemble à la CPAC pour dénoncer l’idéologie woke, la théorie du genre et l’immigration massive, les députés du Rassemblement National étaient absents.


Rupture bruxelloise : Le Pen persiste et signe


Mais la politique de division de Le Pen ne s’arrête pas là. L’affaire de la CPAC n’en est qu’un exemple parmi d’autres. Bien avant cela, elle avait rompu avec l’AfD par crainte d’une mauvaise presse de gauche en France.
Elle avait d’abord publiquement humilié Alice Weidel, la présidente de l’AfD, en pleine campagne électorale allemande, avant de poursuivre son œuvre de division à Bruxelles. Elle a saisi certaines déclarations du candidat de l’AfD aux élections européennes, Maximilian Krah, comme prétexte pour rompre définitivement avec le parti allemand. Après l’intense agitation des Français contre l’AfD, le groupe Identité et Démocratie (ID) a éclaté.
Privé de l’AfD, ID est devenu « Patriots for Europe » (PfE). De son côté, l’AfD a fondé un nouveau groupe, « Europe des Nations Souveraines » (ESN). Des sources internes rapportent que, même sans l’AfD, « il est impossible de faire quoi que ce soit avec les Français ». La « distancirite » de Le Pen continuerait d’empoisonner la coopération interne du groupe.
Ainsi, les députés du RN ont récemment voté en faveur de la levée de l’immunité parlementaire de l’élu de l’AfD, Petr Bystron, accusé dans le cadre d’une procédure manifestement politique d’avoir fait un salut hitlérien… alors que la photo en question montre Angela Merkel en train de saluer. Une fois de plus, Le Pen a préféré céder aux réflexes médiatiques de la gauche plutôt que de défendre ses alliés persécutés.


Qui se distancie finit par perdre


Avec les récents succès électoraux de l’AfD, le nombre de critiques à l’encontre de Le Pen ne cesse de croître. Même ses partisans les plus loyaux estiment qu’il est stratégiquement absurde de s’attaquer au deuxième parti d’Allemagne, qui bénéficie du soutien explicite de Donald Trump.
Qui se laisse constamment définir par le mainstream finit lui-même par devenir un marginal. Malgré toutes ses tentatives de « dédiabolisation », Marine Le Pen et le Rassemblement National restent les cibles privilégiées du système et des médias dominants.
Elle devra d’ailleurs faire face au résultat de son procès le 31 mars, qui pourrait déboucher sur une interdiction d’exercer un mandat public. Si cela devait arriver, ce serait la preuve ultime que sa stratégie de distanciation ne profite qu’à ses adversaires – qui, eux, en usent sans scrupules.

 

 

Karl Klaus

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20 Commentaires

  1. Jordan , en obéissant aux ordres de Marine, a ruiné sa carrière politique sur le plan international.
    Il est apparu comme un peureux, un gosse qui a peur de son ombre.
    L’accusation ad hitlerium, utilisée par la gauche, pour démolir le RN, les paralyse et les empêche d’avoir un comportement libre.
    Mais cette ambiance n’existe qu’en France.
    A l’étranger, on se moque pas mal des obsessions de la gauchiasserie française.

  2. Alors là, je suis d’accord avec cette analyse.
    Marine a été « traumatisée » par la façon dont son père a été traité toute sa vie et ostracisé.
    Elle est donc à fleur de peau et terrorisée à l’idée de subir le même sort.
    Le risque est qu’elle prenne le chemin de la droite molle , qui a toujours plié sous la pression gauchiasse.

  3. Mr Karl Klaus

    Votre article n’est qu’un ramassis immonde de faussetés, une logorrhée de fourberies, un infâme gloubi-boulga infâme, destinés à discréditer à tout prix le RN !

    Quelques exemples (entre autres) :

    -Marine Le Pen aurait dénaturé l’oeuvre de la vie de son pauvre père (bigre!), en changeant le nom de FN en RN; ce qui aurait entraîné un virage à gauche (re-bigre!)

    -Vous avez le culot de faire part de votre satisfaction, du fait que les 7 % de Zemmour en 2022 ont permis le défaite de Marine.

    -pour pulvériser Marine Le Pen à tout prix, vous justifiez vos dires en utilisant des raclures de faits mensongers ou tronqués et débiles. Par exemple : elle serait amenée à céder aux réflexes de la gauche plutôt que de défendre ses « alliés persécutés » !

    Pas très glorieux tout ça !

  4. Peut-être un mal pour un bien en effet. Je ne lui ai jamais pardonné sa dernière trahison en date : la distanciation de l’héroïque AFD.
    Car si les partis patriotes français ont toujours fait l’objet d’attaques de mauvaise foi pour collaborationnisme ou colonialisme, les partis patriotes allemands, eux, ont affronté directement celle de nazisme.
    Y faire face est particulièrement courageux.
    80 ans ! Et le cinéma continue.
    Pendant ce temps, l’Europe – et la France meurent : Merci la Le Penne !
    Et son rejeton, Bardella, ne trouve rien de mieux que de trouver un salut « nazi » chez un personnage mineur aux USA.
    C’est de la trahison à l’heure du plus grand péril.
    A la poubelle, la Le Penne !

  5. MLP est donc inéligible ce qui satisfait ses détracteurs à droite et autres journalistes et observateurs. MLP avait dit que l’Islam était compatible avec la République dès lors que les Musulmans pratiquent leur culte sans problèmes. Elle avait des électeurs Maghrébins, parfaitement intégrés dans notre pays. L’Islam est compatible avec la République au même titre que les cultes protestants et catholiques. Les électeurs du RN ne voteront jamais pour EZ qui a dit qu’il se présenterait en 2027 et qui fera nu nouveau un fiasco. Quand à sa compagne, c’est la lanterne rouge du peloton sans possibilité de remonter au devant du peloton. https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/fn-l-immense-majorite-des-francais-musulmans-respectent-les-regles-republicaines

  6. Marine LePen était, à mon avis, toujours vraiment de gauche dans son ceur. En plus elle n’était pas loyal: on ne fout pas son pere à la porte.

  7. Que Marine ne soit plus là , c’est plutôt une bonne chose, car elle était le principal frein à l’Union des Droites

    • L’Union des Droites ? vous rigolez ?

      Jamais elle n’a pu se faire : mensonges, rivalités, retournements, reniements… j’en passe

      Par contre, la Gauche a toujours su se rallier quand elle en avait le besoin (même si cela ne devait être que éphémère).

    • Désolé Alexandrine,
      c’est sous MLP que NDA avait fait campagne avec le RN pour une présidentielle, que Ciotti s’est associé au RN, etc…
      Pas de sa faute si Z et sa concubine sont venus piquer les voix qui auraient permis au 1er parti de France de prendre le pouvoir, donc de nous donner le pouvoir.

  8. Je n’ai aucune confiance en Marine Le Pen ni en Jordan Bardella.
    Dommage Sarah Knafo et Eric Zemmour qui restent dans l’Europe.
    Un seul a mon soutien, Florian PHILIPPOT toujours droit dans ses bottes !!!

    • JEAN PN / Ben voyons ! c’est à cause de raisonnement comme le vôtre que la France est toujours dans une merde noire . Les Français sont tellement divisé dans leurs p’tits raisonnements que RIEN ne changera .Les Français sont incapables de s’unir pour un changement . Ils sont trop individualistes . Nos enfants et nos petits enfants ont du mouron a se faire !

  9. Mensonges ! MLP a encore bénéficié d’un sondage favorable hier.
    Et le 1er diviseur n’est-il pas Zemmour, le gesticulateur de chez Ruquier, l’électeur de Mitterrand, celui qui a été largué par ses principaux lieutenants…!

    Si RR devient RL ne faites qu’un blog.

    • RR est RR et ne s’inspire pas d’un autre média, et réciproquement. Nous avons notre ligne éditoriale, des contributeurs plutôt près de Marine d’autres critiques mais la ligne à propos de Marine est plutôt critique. On n’a pas besoin de suivre quelque modèle que ce soit et nous avons des divergences comme des points d’accord avec RL, d’autres avec d’autres journaux de la réinfosphème, et alors ?

      • La grande différence entre les deux tient surtout sur le ton des commentaires, des commentateurs plus respectueux les uns des autres et enfin, la non responsabilisation des commentateurs par rapport aux ennuis judiciaires que leurs écrits pourraient entraîner, sachant que certains articles de RL suffisent pour faire un tour à la 17ème chambre.

      • Vous avez raison madame TASIN, Mantalo n’a pas compris que Zemmour loin d’avoir enlevé des suffrages à Marine, il a appelé immédiatement et sans conditions à voter pour elle au deuxième tour lui apportant donc 2 millions de voix. Marine veut gagner toute seule; sans Zemmour et les autres, où trouvera-t-elle les voix lui manquants? Son inculture historique, économique, civilisationnelle sont ses principaux obstacles.