La France de Philippe Clay : de l’après-guerre à la mondialisation, en passant par les Trente Glorieuses

Dans La nuit du général Boulanger (1982)

Philippe Clay, né le 7 mars 1927 et mort en 2007,  a laissé derrière lui une filmographie riche de plus de 60 films. 

« Chanteur. Grand physique dégingandé , sosie de Valentin le désossé dans French-Cancan , de Renoir, Chef de la Cour des miracles pour Notre Dame de Paris , au firmament des méchants dans les polars des années 50 et 60 ( Des femmes disparaissent , La nuit des traqués, Les canailles…) tête de gondole des pittoresques Ronds de cuir, des Joyeux lurons, avec Galabru et Prébois.. ».

Philippe Clay, de son vrai nom Philippe Mathé, était un acteur et chanteur français dont la carrière cinématographique s’est étendue sur plus de cinq décennies, de 1950 à 2007. Connu pour sa voix distinctive et sa présence charismatique à l’écran, Clay a laissé une empreinte indélébile dans le cinéma français.

Son talent ne s’est pas limité au grand écran. Philippe Clay était également un chanteur reconnu.

Bien vu : « tu te chauffes trop, tu roules trop… »:

Que dirait-il s’il voyait la situation actuelle de la France ?

Ta gueule, Paris ! Il avait tout compris :

Le lèche-bottes Bourdin – on a coupé le son exprès : regardez cette complicité :

Philippe Clay, né en 1927 et décédé en 2007, a traversé une France en pleine transformation, marquée par des bouleversements politiques, sociaux et culturels. Son parcours artistique et personnel reflète les différentes époques qu’il a traversées, de l’après-guerre à la fin du XXe siècle.

La France de l’après-guerre : résistance et reconstruction

À 16 ans, Philippe Clay s’engage dans le maquis pendant la Seconde Guerre mondiale, une expérience qui forge son caractère. Après la Libération, il rejoint l’armée française et combat jusqu’en Allemagne. Cette période de reconstruction nationale correspond à ses débuts artistiques : il entre au Conservatoire national d’art dramatique, où il apprend le mime et développe sa voix. La France de l’après-guerre est marquée par un besoin de renouveau culturel, et Clay s’inscrit dans ce mouvement en fréquentant les cabarets de Saint-Germain-des-Prés, aux côtés de figures comme Jacques Prévert et Boris Vian.

Les années 1950 : l’âge d’or du cabaret et du cinéma

Les années 1950 voient l’émergence d’une France festive où les cabarets deviennent des lieux emblématiques de création artistique. Philippe Clay s’impose comme une figure incontournable des scènes parisiennes, notamment aux Trois Baudets et à la Fontaine des Quatre Saisons. Parallèlement, il entame une carrière cinématographique avec des rôles marquants dans French Cancan (1955) de Jean Renoir et Notre-Dame de Paris (1956) de Jean Delannoy,  où il incarne Valentin le désossé. Cette performance lui ouvre les portes d’une carrière prolifique.

Cette décennie est aussi celle des Trente Glorieuses, où la France connaît une croissance économique rapide et un regain culturel.

Les années 1960 : changement social et passage à vide

La France des années 1960 est marquée par des bouleversements sociaux profonds, avec l’émergence de la jeunesse yéyé et une remise en question des valeurs traditionnelles. Philippe Clay, qui incarne un style plus classique et théâtral, souffre du déclin des cabarets face à la montée en puissance de la télévision et des nouvelles idoles musicales. Sa carrière connaît un ralentissement, reflétant les transformations culturelles de cette période.

Les années 1970 : retour sur le devant de la scène

Après un passage à vide, Clay revient en force en 1971 avec Mes Universités, une chanson polémique qui critique le mouvement contestataire de Mai 68.

Ce titre marque son positionnement politique perçu comme conservateur, dans une France divisée entre modernité et tradition. Cette décennie est également marquée par une crise économique qui met fin aux Trente Glorieuses, mais Philippe Clay continue à se produire sur scène et à enregistrer.

La fin du XXe siècle : une France en mutation

Dans les années 1980 et 1990, Philippe Clay reste actif malgré un certain éloignement du grand public. Il participe à des projets télévisés et cinématographiques tout en continuant à chanter. La France de cette époque est marquée par la mondialisation, l’évolution technologique et des débats sur l’identité nationale sur fond d’invasion migratoire. Bien que moins présent sur le devant de la scène, Philippe Clay incarne une époque révolue où le music-hall était au cœur de la vie culturelle française.

Une carrière prolifique

Au fil des années, Philippe Clay a démontré sa versatilité en jouant dans divers genres cinématographiques :

Comédies : « La vie est belle » (1956), « Les Joyeux Lurons » (1972)

Films d’aventure : « Il était trois flibustiers » (1962)

Drames : « La Nuit des traqués » (1959)

Collaboration avec des réalisateurs renommés

Au cours de sa carrière, Clay a eu l’opportunité de travailler avec certains des réalisateurs les plus respectés de son époque :

Jean Renoir pour « French Cancan » (1955)

Christian-Jaque pour « Nathalie » (1957) et « Le Gentleman de Cocody » (1965)

Édouard Molinaro pour « Des femmes disparaissent » (1958)

Jean Yanne pour « Deux Heures moins le quart avant Jésus-Christ » (1982)

Les années 1990 et 2000

Loin de ralentir, la carrière cinématographique de Clay s’est poursuivie jusqu’au début des années 2000. Il a notamment joué dans :

Le gourou occidental (1993)

« Lautrec » de Roger Planchon (1997), où il incarne Auguste Renoir

« Les Cachetonneurs » de Denis Dercourt (1998)

« Tuvalu » de Veit Helmer (1999), un film expérimental qui a reçu des éloges critiques

Vers la fin de sa carrière, Clay s’est également illustré à la télévision, participant à des séries et téléfilms prestigieux :

« Le Comte de Monte-Cristo » (1998), mini-série de Josée Dayan avec Gérard Depardieu

« La Commune » (2007), son dernier rôle à l’écran, dans un téléfilm de Philippe Triboit

http://www.catherine-il-suffit-dun-amour-feuilleton.com/philippe_clay_filmographie.html

Philippe Clay au théâtre

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10 Commentaires

  1. Philippe Clay était un des rares chanteurs engagé à droite. Sa chanson « Le noyé assassiné’ a connu un succes international : on le voit meme la chanter dans un film américain !
    J’adore son role savoureux de Clopin , roi de la cour des miracles ,dans « Notre Dame de Paris ».
    Le probleme est que étant à droite donc déclaré facho, la si tolérante industrie des médias ne s’est pas bousculée , surtout apres 81, pour l’inviter sur les plateaux.

  2. Personne ne relève la complainte des Apaches ?
    Vous ne connaissez pas ?

  3. « Mes universités » ce titre de Philippe Clay, me revient sans cesse dans la tête ! Un vrai chanteur et un très bon acteur, peu hélas s’en souviennent…Merci jules et bon dimanche.

  4. Merci infiniment pour cette retrospective de la longue et riche carriere de Phillipe Clay,acteur et chanteur talentueux .Nostalgie encore pour le moment…Nais renaissamce deja de cette
    France que Melenchon a eu grand tort d’enterrer vivante.

  5. Philippe Mathevet, un grand acteur, chanteur patriote qui a été moqué et vilipendé par la France Pompidolienne à la sortie de « Mes universités » et qui a fini inconnu.
    Serge Gainsbourg, un grand auteur compositeur interprète qui avait été étoilé par la France de 1942 et qui s’est vengé en explosant les conventions et en faisant de l’argent jusqu’à sa mort.
    C’est le visage de la France de ces 80 dernières années
    Tous deux réunis dans une séquence où même le chien est formidable :
    https://www.youtube.com/watch?v=Q3gul6eIpSs

  6. Une belle époque. Que de souvenirs, merci Jules. Putain, je vais chialer quand je compare avec cette horreur d’aujourd’hui.

  7. Comment oublier
    « la complainte des Apaches »
    Sans doute son titre le plus populaire, un oubli peut-être ?

  8. Merci, ce fut mon chanteur des années 70. Hélas quelque peu oublié.

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