Y a-t-il encore une opposition ?

Le RN n’en finit plus de vouloir effacer de son front, sans pour autant y parvenir, l’étiquette d’extrême droite que la bien-pensance lui colle. Pourtant ce n’est pas faute de s’être écarté de tout ce qui faisait sa différence avec le reste de la classe politique. Ils n’ont pas dû encore comprendre qu’ils servaient de paravent aux gouvernements de droite et de gauche, qui sont en fait les mêmes et que c’était justement, la désignation à l’extrême droite d’un parti qui n’a rien d’extrême, qui leur permettait d’organiser un « barrage républicain » dont à chaque fois, ils sortent vainqueurs. Le RN a donc choisi d’être une girouette qui chercherait le bon vent, la posture idéale qui ferait oublier le père créateur Jean-Marie. Mais qu’il se rassure, ce RN, depuis Ferrand et le soutien à Bayrou, nous avons compris que d’idées et de volonté, ils n’en ont pas. Ils n’ont même plus l’intelligence de l’attitude qui pourrait donner le change, ils avancent sans masque. Hier, dans une intervention qu’il affectionne, le RN, par la voix de Marine Le Pen, s’est vertement opposé à la proposition de réarmement de la princesse Ursula. Non je plaisante, ce n’était qu’une faible philippique, elle se devait de faire croire une fois de plus qu’elle était ce qu’elle n’est plus, souverainiste. Elle a donc, avec la déférence qui convient, fait savoir que s’immiscer dans la politique de défense des nations, n’était pas dans les attributions de la commission européenne et qu’à ce titre c’était franchement très vilain, non mais !

Et de souligner que la perverse impératrice Ursula profitait à chaque fois d’une crise pour s’accaparer des pouvoirs qu’elle n’avait pas vocation à récupérer. On en tremble encore. Face à cette attaque odieuse, Marine l’a dit, sans ambages…. « C’est pas bien »… elle aurait même pu rajouter, sans froisser personne, « c’est pas gentil »… Voilà, tout est dit on passe à autre chose. Fabuleux non ? On a envie d’applaudir à une telle prise de position, quelle fougue, quelle volonté. A-t-elle évoqué le Frexit, la motion de censure, la destitution, la demande de comptes sur l’Ukraine ? Pensez donc, ce n’est plus d’actualité depuis que les journalistes ont convenu que les Français souhaitaient rester dans l’UE. D’où sort cette certitude ? De sondages demandés par les pros européens. C’est donc du sérieux non ? Amis patriotes, souverainistes, vous l’avez compris, vous devrez vous contenter de cette charge feutrée, de cette colère contenue, de cette indignation de salon. Le RN n’est pas content et il le dit, l’audace mérite d’être relevée et les députés RN ne s’y sont pas trompés, ils ont applaudi ! C’était presque aussi beau que du Victor Hugo, ne manquait que la conclusion. Les effets de manches d’un parti en déshérence qui n’ose plus s’opposer à Bayrou et Macron, tant le besoin de rester dans le politiquement acceptable leur a ôté toute originalité, en les faisant sombrer dans l’hésitation, la paralysie et la trahison. Eviter l’anathème, l’exclusion prononcée par les juges médiatiques, voilà le socle de leurs idées, leur unique prétention. Ce parti est comme ses adversaires. Tous sont coupés du peuple.

Ne plus écouter le peuple qui a donné mandat est la marque des dictateurs, ou des amateurs de rentes électorales. Arriver au pouvoir à pas feutrés, sans faire de vague, dans la mollesse des volontés oubliées, des convictions effacées. Prendre ce qui plaît à gauche, au centre, à droite et mixer le tout dans un mélange fade et sans consistance, voilà leur programme. Il ne peut s’en suivre qu’une bouillie insipide, dégoulinante de bons sentiments, soutenue par une colonne vertébrale en carton pâte. L’UE n’est plus un ennemi, un danger, mais bien un partenaire qu’il ne faut tout de même pas trop secouer. Il convient de ne pas désobliger les censeurs européens des fois qu’ils leur viendraient l’idée d’annuler des élections qui lui seraient défavorables. Mais que Marine Le Pen se rassure, qu’elle regarde bien ses 140 députés, aux prochaines législatives il devrait y en avoir beaucoup moins, rançon des trahisons successives. Il ne suffit pas de dire : je ne suis pas contente, il faut aussi le montrer. Mais le RN peine à passer de l’invective à l’acte. En face nous avons les LR, eux sont déjà au fond du trou, mais l’illusion de leur importance provient du Sénat, où ils sont surreprésentés. Ils viennent d’avoir la brillante idée de se rallier à l’expert Attal, l’homme qui a toujours murmuré aux oreilles sans jamais rien réussir et qui préconise de prendre les avoirs russes pour payer l’Ukraine. Le message est on ne peut plus clair au reste du monde. Investissez chez nous et si vous nous déplaisez, nous volerons votre argent pour vous punir. Cela devrait en effet inciter les investisseurs étrangers à placer des devises en France. Le pire dans cette cacophonie où la bêtise fait la course avec l’incompétence, c’est qu’il n’y a personne pour reprendre le flambeau et chasser ces parasites des cercles du pouvoir. Le seul qui aurait la stature et la compétence, De-Villiers, s’est retiré et se contente de nous livrer ses analyses dans un discours clair, érudit, intelligent.

Nous voyons les choses autrement, au RPF : constituer une opposition forte, attaquer frontalement ce gouvernement qui a tout raté et ce président ridiculisé à l’étranger, rappeler vertement aux journalistes de salon qu’ils ne sont jamais que subventionnés, c’est à dire payés pour raconter des histoires, expliquer aux éditorialistes guerriers, qu’ils peuvent toujours être de gauche, tant qu’ils sont bunkerisés dans leurs précieux quartiers, exiger de l’Europe qu’elle rende les comptes financiers qu’elle devrait rendre et se reconnecter au peuple, celui qui peine à boucler ses fins de mois, celui qui vit avec les dealers et les rodéos sauvages, celui qui fait des kilomètres en province, pour trouver un médecin ou une agence postale et beaucoup d’autres, dont le travail fait encore vivre la nation, mais qui n’ont jamais voix au chapitre. Des LFI qui se perdent en soutien aux Palestiniens, au RN, qui n’en peut plus d’essayer de se donner un air de conformisme bêlant, tous les partis politiques se sont déconnectés de la population qu’ils sont censés représenter.

Blog du RPF

Rassemblement du Peuple Français

Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF 

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