Algérie : ne pas confondre « enfumades » et …
Oradour-sur-Glane !

 

 

Pour la conquête par les troupes françaises des territoires du nord de l’Afrique dans les années 1930-1850, il y eut effectivement des « enfumades » et malheureusement tragiques, pour certaines ! Avec cette différence avec l’acte meurtrier et volontaire des nazis à Oradour-sur-Glane : ces « enfumades » de grottes par les troupes françaises étaient réalisées non pour tuer ceux s’y étant réfugiés mais pour les contraindre à en sortir et, ainsi, éviter tout combat pouvant être meurtrier tant pour les troupes françaises que pour leurs opposants !

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C’est ce qu’a parfaitement expliqué l’historienne Virginie Girod sur CNews ce jeudi lors de l’émission de Pascal Praud après les accusations scandaleuses du journaliste Jean-Michel Apathie affirmant que les troupes françaises dans les années 1830-1840 avaient commis des « centaines d’Oradour-sur-Glane » car « ces troupes françaises étaient nazies précision sortie certainement d’accusations montées par les autorités algériennes noyautées par les anciens terroristes du FLN et amplifiées, sans vérification, par des Français proches de l’idéologie des actuelles autorités algériennes (alors que le nazisme d’Hitler est né près d’un siècle plus tard, en 1920 !)
Les « enfumades » ayant eu lieu lors de la conquête de terres nord-africaines sans nom, habitées par des tribus d’origines diverses, terres que, plusieurs années après les combats, le Roi de France décidera d’appeler… « Algérie » !



Comme l’a si bien expliqué sur CNews Virginie Girod qui n’est pas la première venue : historienne spécialiste de l’Histoire des Femmes, elle est l’auteur de nombreux ouvrages sur les femmes mais aussi sur la Rome antique. Elle dirige, sur Europe1, une émission très suivie « Au coeur de l’Histoire », et participe souvent sur France 3 dans l’émission « Secrets d’Histoire ». Et ce n’est pas tout ! Elle a créé un festival lancé en juin 2024 : « Pages d’Histoire » à Saint-Raphaël.
Jeudi, lors de l’émission de Pascal Praud, elle a expliqué que…

« Le décolonialisme est décollé de la réalité : on a décolonisé dans la seconde moitié du XXe siècle, plus personne n’a de colonies (…) mais aujourd’hui c’est devenu un mouvement politique… Il faut décoloniser nos esprits… »

Quant au « parallèle de mauvais goût (…) pour comparer Oradour-sur Glane aux enfumades… », cela n’a rien de comparable.
Elle a expliqué qu’il y a eu quelques rares « enfumades » de grottes où s’étaient réfugiés des opposants à l’arrivée des Français dans le nord de l’Afrique. Et qu’effectivement, ces « enfumades » avaient entraîné des décès parmi les occupants des grottes. D’ailleurs, en raison de ces victimes, les troupes françaises ont rapidement arrêté ces opérations.(1)


Comparer ces « enfumades » -non destinées à tuer, même si ce fut malheureusement le cas- au drame pensé, organisé par un état-major nazi pour, là c’était le but, éliminer la moitié de la population d’un village de 1 574 habitants qu’ils soient hommes, femmes ou même enfants… très jeunes ou même vieillards… Ne serait-ce que dans l’intention des responsables : en 1944, c’était calculé et les ordres étaient de tuer tout le monde quel que soit l’âge ou le sexe !
Alors qu’en Algérie, l’intention n’était pas de tuer mais de contraindre des personnes à se rendre…


Le récit du massacre de la population d’Oradour-sur-Glane est publié par le Centre de la Mémoire :
« Samedi 10 juin 1944 : la vie du paisible bourg limousin d’Oradour-sur-Glane est anéantie en quelques heures par une action brutale, méthodique et délibérée d’une partie de la division Waffen SS Das Reich. Comment un tel acte a-t-il pu être mené et préparé ? »

Selon les quelques survivants et certains témoignages après guerre dont des aveux venant des assaillants…
« La troupe approche du bourg et les hommes reçoivent des ordres. Le périmètre des exécutions est délimité. Lorsque les premiers véhicules entrent dans Oradour, le bourg est déjà méthodiquement encerclé. Les habitants sont systématiquement rabattus vers l’intérieur du bourg et rassemblés sur le champ de foire : ordre est donné d’abattre ceux qui ne peuvent s’y rendre. Sur le champ de foire cerné par les soldats, les hommes sont séparés des femmes et des enfants qui sont conduits dans l’église. Les hommes sont répartis dans des lieux clos repérés préalablement. Un signal est donné : ils sont alors simultanément exécutés. La troupe tue au hasard des rues et des habitations ; le village est pillé et incendié. Femmes et enfants sont massacrés dans l’église, que les soldats tentent de détruire avec des explosifs. En début de soirée, une partie de la troupe rejoint son cantonnement : d’autres hommes gardent le bourg dévasté. Le lendemain, une section revient et procède à l’élimination systématique des corps par le feu et la fosse commune. Cet outrage aux cadavres rend impossible l’identification des morts, prolongeant la terreur jusque dans l’interdiction du deuil. On dénombrera 643 victimes. »

Cela sur les 1 574 habitants que comptaient Oradour-sur-Glane, habitants dont nombreux, quelques minutes avant l’arrivée des soldats allemands, vaquaient, tranquilles et insouciants, dans les rues de leur village, certains se délassant à la terrasse du café… Loin d’imaginer qu’un sur deux d’entre eux ne pourrait admirer, au soir de ce 14 juin 1944 le soleil se coucher…
Ce fut un banal mercredi si tranquille qui, quelques heures plus tard, devint une date retenue par des milliards de Terriens comme le jour de l’un voire du plus grand massacre au Monde !…
Si les « enfumades » -effectivement, elles aussi, tragiques- avaient eu cette ampleur et avaient été voulues, pire préméditées par l’armée française, nous en aurions eu, depuis, la preuve.

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

-(1) Vidéo de Virginie Girod, historienne, répondant sur CNews à Pascal Praud, jeudi, sur la conquête de l’Algérie par les troupes françaises. 
Son intervention sur les « enfumages » commence à la 57e minute de cette vidéo pour se terminer à 1h05 (sur un total de 1h et 24 min) :
https://www.cnews.fr/emission/2025-02-27/lheure-des-pros-emission-du-27022025-1641967

-(2) Centre de la Mémoire sur Oradour-sur-Glane :
http://www.oradour.org/recit-du-massacre

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6 Commentaires

  1. Au passage on notera que l’officier nazi commandant les troupes à Oradour, Heinz Lammerding bien que condamné à mort en 1953 ne fut pas renvoyé en France par la RFA.

  2. Voici ci-après le récit de l’une des enfumades. S’agissant d’un capitaine des Zouaves qui a participé à l’opération, on peut supposer que l’horreur a été volontairement minimisée.

    « En même temps le feu allait en grandissant; bientôt il pénétra dans les flancs de la montagne et prit aux bagages.
    L’incendie se propagea dans l’intérieur avec une effrayante rapidité; des cris, des hurlements mêlés de détonations se firent entendre, et lorsque le feu s’étant éteint l’on put pénétrer dans les grottes, on y trouva cinq cents cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants. »
    ( Groottes du Dahra – par un ancien Capitaine de Zouaves-Paris-M. Blot, Librairie Militaire- 58,rue de Rivoli,58-1864
    Un massacre reste un massacre qu’il concerne 500 indigènes enfermée et enfumés dans des grottes du Dahra ou 643 villageois à Ouradour-sur-Glane brulés vifs dans une église ou des milliers gazés dans des chambres à Gaz à Aushwitz, Treblinka ou autres Sobibor.

    • Bonjour,

      Oui, vous avez raison, un massacre reste un massacre.

      L’article de Jacques le dit.

      L’ « Algérie » de 1830 n’étant pas, par ailleurs, peuplée de douces brebis, mais un très féroce état esclavagiste qui a terrorisé la Méditerranée occidentale pendant 300 ans : des centaines de milliers de Français, d’Espagnols, d’Italiens massacrés, razziés dans les bagnes d’Alger, « mi-Dachau, mi-camp de redressement anglais » (C-Davis).

      Un massacre restant un massacre, pourquoi ne parle-t-on JAMAIS en France de celui-ci ???

      Je vais écrire un nouvel article sur ces sujets : trop, c’est trop de mensonges

      • @Antiislam, bonjour. Les évènements cités par ce commentateur et Oradour sont séparés par un siècle de distance. Vouloir comparer ces faits, c’est osé et anachronique. Le contexte historique n’est pas le même. Les hommes non plus. 19 en force! Amitiés. J’attends l’article avec impatience.