Mouna Hachim.
L’Algérie et la Conspiration des 9.000 journalistes
ChroniqueC’est le conte du ministre algérien aux chiffres magiques et des 9.000 journalistes…
Il était une fois, pas plus tard que la semaine passée, dans un pays aussi proche que lointain, appelé l’Algérie, opérait un ministre de la Communication nommé Mohamed Meziane. Un homme d’une sagesse infinie (ou pas!) et d’une imagination débordante (ça, c’est certain!). Alors qu’il débitait son discours avec toute la solennité du héros découvrant un complot interplanétaire, devant pas moins d’une vingtaine de micros, lors d’une conférence donnée à la faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université d’Alger 3, à l’occasion du colloque national intitulé «L’université algérienne et les médias du développement», il lâcha une révélation dont les échos se propagèrent, illico, pour enflammer le monde bleu:
_ «Je vais le dire aujourd’hui et vous pouvez le dire quant à vous dans la presse. Il y a plus de 9.000 journalistes à travers le monde, qui travaillent à nuire à l’image de l’Algérie. Neuf mille! Neuf mille qui suivent l’actualité; dès que l’image de l’Algérie apparaît… il y a ce qu’on appelle le prisme informationnel… l’Etat doit intervenir pour promouvoir les médias…».
Le ton est grave. Le chiffre, d’une précision algébrique, est impressionnant.
Le thème ne prête pas aux élucubrations, avec pour intitulé, très docte, de l’intervention: «Les médias de développement, un outil pour la réussite du développement sous toutes ses dimensions».
Le conférencier n’est pas un quidam anonyme perdu dans les nimbes de la toile numérique mais un haut responsable politique intervenant dans ce qui devrait être un temple de la science et un sanctuaire de la Raison, éloigné des chiffres improbables, des gesticulations de saltimbanques et des fausses accusations.
Des voix s’élèvent aussitôt pour se demander avec stupéfaction: comment un ministre peut être aussi précis autour d’un chiffre aussi farfelu? Il faut dire que dans ce rôle de diffuseur de données extravagantes, d’autres avant lui, autrement plus gradés, s’étaient largement surpassés.
Le champion toute catégorie reste son président, réélu -pour rester dans le monde magique des chiffres- avec un score stratosphérique de 94,65% des voix donnant, après calcul, le taux de participation d’environ 22%.
Monsieur Abdelmajid Tebboune avait donc déclaré, lors de son meeting électoral à Oran, que l’économie de l’Algérie était «la troisième sur le plan mondial», sous les applaudissements d’un bataillon d’inconditionnels. C’est également lui qui avait proclamé, lors de la réunion du Gouvernement, que 5.000 milliards de dinars algériens, soit l’équivalent de 36 milliards de dollars, avaient été saisis, en cash, au domicile d’une seule et même famille! Ce qui revient, pour donner une idée, à peu près au double du budget annuel de l’État tunisien!
Qu’on se souvienne également de sa déclaration lors de la 78e Assemblée générale des Nations unies, selon laquelle son pays allait produire, d’ici la fin de l’année 2024, 1,3 milliard de m³ d’eau dessalée, ce qui, selon les estimations les plus ingénieuses, correspond en réalité à onze fois la production mondiale ou, autrement dit, à trois fois le volume de la mer Morte.
Dans une autre catégorie, et toujours dans ce qui semble être un univers parallèle, le ministre du Tourisme avait annoncé que son pays avait accueilli plus de 300 millions et non 300.000 touristes en un an, soit trois fois plus que la France, première destination touristique mondiale en 2024 avec 100 millions de visiteurs internationaux. Dans cette manière unique de jongler avec les chiffres, le ministre de l’Éducation a déclaré, pour sa part, que 116,8 millions d’étudiants étaient inscrits dans les universités algériennes, ce qui, soit dit en passant, représente plus de 2,5% de la population du pays.
La différence avec les chiffres récents, tout aussi hallucinants, est qu’au lieu de témoigner généralement d’une soif inextinguible de gloire, d’accomplissements, de youyous et de hourras, ils viennent plutôt nous révéler, s’il en faut encore, un niveau d’expertise inédit dans l’art de la victimisation, de la paranoïa, et toujours cette même mythomanie dans des spectacles chaque fois plus épatants.
Si on devait suivre ce dernier scénario, digne d’un film d’espionnage de série B de piètre composition, une mystérieuse coalition secrète de 9.000 journalistes à travers le monde s’est juré de ruiner l’image de l’Algérie. On les voit d’ici, armés de leurs stylos ou de leurs tablettes, œuvrant jour et nuit dans l’ombre, prêts à dégainer pour diffuser de fausses nouvelles, déformer la réalité et saboter la réputation de tout un pays.
D’où viennent ces 9.000 journalistes? Sur quelle base ont-ils été inventoriés? Qui emploie cette milice de la plume en mission?
Le ministre algérien de la Communication a omis de préciser également comment cette armée invisible, et non moins maléfique, était répartie sur les continents et quelles étaient ses principales zones de concentration. Est-ce que ces journalistes, au service d’une cause nébuleuse, font partie d’un groupement? Se retrouvent-ils tous, dans les profondeurs de la nuit, dans un secret quasi occulte, autour d’une table planquée dans un club privé, pour se coordonner discrètement, échafauder leur stratégie, échanger des astuces en attendant l’ordre de leur grand maître pour déclencher l’offensive et démarrer l’assaut? Possèdent-ils une carte d’abonnement à la «Conspiration des 9.000» avec accès exclusif, réduction et avantages, récompenses de fidélité, soutien et service privilégié?
A moins que ces 9.000 bâtisseurs de fausses nouvelles n’agissent chacun selon son propre agenda, produisant, en électrons libres, des articles corrosifs, fabriquant de toute pièce, en solitaire, des rumeurs empoisonnées, tapotant frénétiquement sur leurs claviers, à l’abri des regards, pour transformer le pays des merveilles en un monstre effrayant?
Mais il y a aussi une autre probabilité, pour se mettre dans le bon angle et se rapprocher du noyau du problème…Et s’ils n’étaient tous que des épouvantails créés de manière calculée, des ombres fictives, produits d’une imagination aussi chaotique que débridée? Dans ce conte moderne, où il n’y a pas de limite entre la réalité et la fiction, chaque nouvelle crise est une occasion de dévoiler un nouveau chiffre abracadabrant.
Pendant ce temps-là, les véritables problèmes restent enfermés dans des variables inconnues, sans besoin d’agents extérieurs pour se saborder, les responsables politiques y parvenant tous seuls avec maestria.
Source :
Juvénal de Lyon
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Rayez ce pays de la carte, donc retour avant 1830, et tout le monde sera content !!!
En 2023 , 242 chrétiens avaient mangé un sandwich jambon beurre devant des musulmans en période de ramadan .En 2024 seulement 173 dissidents avaient oser braver notre belle république islamique en commettant ce même crime de lèse allah.
https://www.fdesouche.com/2025/02/18/173-faits-antimusulmans-ont-ete-recenses-en-2024-en-baisse-de-29-par-rapport-a-lannee-2023-selon-le-ministere-de-linterieur/
C’est que le type s’adresse à une masse inculte et prête à gober n’importe quoi.
Plus le niveau intellectuel est bas, plus on peut manipuler les foules, et c’est pas nos gauchiasses qui diront le contraire, eux qui s’acharnent à détruire l’EN par tous les moyens, afin de produire les larves antifas, petits néofachos préfabriqués qui sévissent depuis qq années.
Faire du tourisme au pays de la crasse? Non, merci.
Qui c’est le gars en photo devant le drapeau avec une tête de con ?
Mercredi j’appelle ce ministre pour qu’il me donne d’avance les chiffres du loto. Je ne joue jamais mais là j’y crois !