Le virtuel !

Je suis condamné, comme la totalité d’entre nous, à subir,chaque jour que je vis, le mirage, le mensonge, l’incomplétude du virtuel !

Rien de plus trompeur que cette irréalité virtuelle qui nous est imposée massivement par la pratique à peu près généralisée de la fréquentation d’Internet. L’addiction ai je besoin de préciser, mais vous le savez aussi bien que moi.

Je vais donner un exemple précis après m’être exprimé un peu plus là-dessus. C’est un sujet qui ne mérite pas de se lancer dans une diatribe, mais qui supportera bien d’être mis à mal par quelques vérités pour moi évidentes.

Le virtuel permet à toutes les formes possibles du mensonge de se frayer le passage et de pénétrer en profondeur la structure d’une relation, d’une structure mentale, sociale.

Nous avons alors des personnes qui ne se sont jamais vues, regardées, examinées, épiées même parfois, comme cela se passe dans toutes les approches animales et humaines. Ah oui, je n’oublie pas de dire que nous sommes des mammifères, des bipèdes, des vertébrés…Nous avons des personnes qui se disent des choses invérifiables décollant et atterrissant sur une feuille A4…

Ces personnes communiquent à volonté au moyen d’un langage commun. Mais cette parole est virtuelle, ce sont des mots pronooncés sans ouvrir la bouche. Et ces mots, porteurs de sens parfois ultimes, se propagent à la vitesse de la lumière, 300,000 km/seconde, sur l’étendue de la planète. Je me souviens de ces bergers au beau milieu de nulle part tenant, plus précieux qu’une relique leur téléphone portable…

J’y viens, j’y viens… L’amitié virtuelle, c’est du bidon. Alors pour l’amour c’est une catastrophe totale. Comme le chantait Léo Ferré : « Je suis un chien…Quand ils ont de la compagnie, ils se dérangent…» Dans l’amitié on se renifle, dans l’amour on se pourlèche on se déguste…

Je n’ai de mépris pour rien ni pour personne  Mais de la vie je n’aime qu’une chose, qu’elle soit comme l’argent comptant, comme les espèces qu’elle soit sonnante, résonnante, trébuchante.

L’estime que j’ai pour certaines personnes, je l’ai senti se répandre, se diviser, se partager, à parts inégales mais congrues, lors de libations, chacun assis sur sa chaise mais autour d’une table commune.

Me reste le respect pour ceux-là même qui demeureront virtuels et le resteront. Tant que nous ne serons pas dans la rue, chacun le cœur sourdant de sa colère.

J’ai bien mâché mes mots avant de les cracher. Et les voilà réduits au virtuel, surplombés qu’ils sont par la damnation du silence.

Paco 12/02/2025.

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18 Commentaires

  1. RÉPONSE À MON AMI PACO 1/3
    Curieux texte, inattendu, surprenant, mais néanmoins intéressant, ami Paco.
    Sauf très rares exceptions, la nature dans sa globalité est faite de moyennes. Pour que les choses se passent bien, elles ne doivent pas être excessives. Cela est valable pour ce que la nature nous a donné, et pour ce que l’Homme a créé (par les moyens que lui a donnée la nature d’ailleurs). Ceci s’applique virtuel.
    J’ai du mal à te suivre, ami, dans ta, si j’ai bien compris ton texte, négation du virtuel. C’est quelque chose de nouveau qu’il ne faut pas comparer à de l’existant. Le virtuel et le présentiel sont deux choses différentes non comparables. À chaque élément ses objectifs, ses forces et ses faiblesses.

  2. RÉPONSE À MON AMI PACO 2/3
    Le virtuel offre des capacités relationnelles, d’informations, de réflexions et autres qu’il ne faut pas comparer aux mêmes capacités du présentiel. Personnellement je trouve le virtuel absolument formidable. Combien d’entre nous sur RR se connaissent physiquement, déjeunent régulièrement ensemble, se rencontrent autour d’une table régulièrement ? Une minorité certainement bien faible. Et pourtant… et pourtant… je crois que l’on s’apprécie beaucoup les uns et les autres, et il existe entre nous cette capacité de ne pas se froisser si l’on pense avoir trouvé quelques faiblesses chez nos correspondants.
    Pour ma part, je n’ai jamais fait appel à des sites de rencontre, mais je ne suis pas choqué du principe et je l’encourage même lorsqu’il répond à des situations particulières.

  3. RÉPONSE À MON AMI PACO 3/3
    Alors, pour terminer, je dirais deux choses :
    – les excès du virtuel sont à bannir. Où les excès n’existent-t-ils pas ? Nulle part. On ne renonce pas à une nouveauté parce qu’elle est exploitée avec excès. Il faut combattre ces derniers uniquement, et tirer le maximum de positif de ladite nouveauté, ici le virtuel. Quand j’écris « combattre », j’exclus évidement et totalement la censure.
    – tu as raison, mon ami Paco, rien, jamais rien ne remplacera les rencontres physiques et répétées pour avoir les meilleures relations possibles et connaître les gens au mieux, les apprécier, découvrir leurs défauts et qualités, et c’est ce qu’ils font également vis-à-vis de nous.
    Je crois que le virtuel apporte tellement plus qu’il ne pose de problèmes qu’il faut le maintenir et l’encourager.
    Ce n’est que mon très modeste avis.

    • La sensation que j’ai est simple. 1) J’ai l’impression que la planète entière est assise devant un écran d’ordinateur. Pour meubler le vide effrayant de son existence. je ne me dissocie pas de cette déclaration.
      2) Plus personne ne se parle, ni ne se regarde. Dans les supermarchés, puisqu’il n’y a plus que ça, dans la rue, les transport… J’ai l’impression d’être le seul fada qui accoste et parle à de parfaits inconnus.
      3) Alors les supposé avantages du virtuel supérieur à la déliquescence qu’il provoque, je me marre. M’enfin non, je ne me marre pas !

        • RÉPONSE À MON AMI PACO DE SON POST DU 17 FÉVRIER 3/3
          Comme toi, dans les supermarchés ou magasins, j’aborde très facilement les gens, lesquels en sont toujours très contents. Mais pour cela il faut les aborder en parlant de leur toutou, de les féliciter de leurs habits, ou de sortir une blague. Les aborder consiste à parler toujours d’eux, et ils en sont bien contents. Ma femme désespère que je parle à tout le monde, mais c’est comme ça !
          Concernant le 3) j’ai bien entendu ton message mais j’ai du mal à le suivre. Pour en connaître les raisons, cf mes 3 posts du 16 février.

        • RÉPONSE À MON AMI PACO DE SON POST DU 17 FÉVRIER 2/3
          Alors, pour en revenir à notre sujet, tu as absolument raison pour le 1) relatif aux pays fortement informatisés comme le nôtre.
          Pour le 2) tu as encore absolument raison je ne cesse de le dire. Je prends l’exemple du métro. Lorsque l’on est complètement serré comme des sardines dans une rame de métro (ou bus, ou autres), ton regard se porte obligatoirement dans le regard d’un autre homme un moment ou un autre. Il imagine que tu es homo et détourne le regard. Quant ton regard se porte dans celui d’une femme, elle se dit que tu veux la draguer et détourne le regard. Quand tu regardes le plafond, les gens doivent se dire que tu te moques de tout le monde. Reste plus qu’à regarder tes souliers, et encore…

        • RÉPONSE À MON AMI PACO DE SON POST DU 17 FÉVRIER 1/3
          Désolé de ce petit retard à te répondre, j’ai reçu tous mes enfants, conjoints et petits-enfants et cela faisait du monde dont il fallait que je m’occupe ainsi que ma femme !
          T’inquiète paupiette, je ne me sens (vraiment) jamais agressé, même quand on m’agresse (ce qui n’est pas ton cas, inutile de le préciser évidement). J’écoute (ou je lis) ce que l’on dit sur moi, quand certains me font l’honneur de s’intéresser à moi, et ce quels que soient les propos tenus. Je les analyse, je prends ceux qui me paraissent vrais (même et surtout s’ils me remettent en cause), et j’oublie les autres. Je ne me sens jamais, absolument jamais agressé ou vexé. C’est réellement ma vraie et profonde nature (ce qui n’était pas le cas quand j’étais plus jeune).
          Je te dis cela mais tu n’es évidemment absolument pas concerné car je sais que tu es à des années-lumière de vouloir me vexer et réciproquement évidemment.

  4. Bravo Paco pour votre « regard » (dixit Christine Kelly). Amour, amitié virtuels : c’est du vent.
    Je suis stupéfaite devant ces personnes qui « tombent amoureuses » d’un homme ou d’une femme qu’ils n’ont jamais rencontré(e) – et qui n’existe d’ailleurs pas – au point de leur envoyer parfois de fortes sommes et même de s’endetter pour eux. Qui viennent ensuite pleurnicher. Je ne les plains même pas. Comment peut-on tomber dans des pièges aussi grossiers ?
    Tout est à l’avenant aujourd’hui. On bâtit une civilisation sur le faux, le mensonge, le trucage, bref le virtuel.

    • Merci Carole d’apprécier le regard que j’ai posé sur ce « fait de société. »

  5. J’ai lu entre chacune de tes lignes, Paco, et j’y ai vu autre chose. Merci pour ce texte, si vrai, si authentique. Les paroles s’en vont, les écrits restent avec leur charge émotionnelle pour qui sait la ressentir. Merci encore.

    • Merci à toi jean Marc et aussi pour le petit appel téléphonique de tout à l’heure.

      • Merci aussi à toi. Et bonne fin de semaine et bon repos hebdomadaire. J’ai évité l’anglicisme, nous sommes fiers de notre langue.

    • Oui, mais souviens toi du temps ou l’on pouvait encore entendre dire  » Je n’ai qu’une parole ! » Le virtuel c’est l’espace des graffitis sur les murs, comme les chiens pissent sur l’urine d’un autre…

    • Dis donc Argo, tu me donnes l’impression d’avoir un certain vague à l’âme par tes deux lignes si sérieuses. Le moral va bien, mon ami ?

  6. Amertume (de voir mes neveux le nez sur leur écran), joie (de vivre des moments authentiques, parties de cartes à la Marius), émerveillement (de voir des personnes très âgées avoir encore de vraies interactions sociales), douleur ( Qu’il est difficile d’aimer, comme dit la chanson). Magnifique sujet qui remet l’humain au centre de tout.

    • Oui, Jules, quand je le vois marcher dans la rue, en groupe, toutes têtes baissées sur leur « doudou »…Il y a de quoi s’inquiéter. Vraiment.

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