Le président salvadorien Nayib Bukele a proposé, ce lundi 3 février, d’accueillir sur son territoire des détenus incarcérés aux États-Unis. Cette initiative a été favorablement accueillie par le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, en visite officielle dans le pays.
« Nous avons proposé aux États-Unis de délocaliser une partie de leur système carcéral », a déclaré Nayib Bukele sur le réseau social X. Selon le chef d’État, cette proposition permettrait aux États-Unis de réduire leur charge carcérale en offrant au Salvador une source de financement pour son propre système pénitentiaire. « Le tarif serait assez modeste pour les États-Unis mais significatif pour nous », a-t-il ajouté.
Une proposition qui inclut les citoyens américains
D’après Marco Rubio, cette offre sans précédent concernerait « y compris [les] citoyens américains et ceux avec un permis de résidence ». Lors d’un point presse, le secrétaire d’État américain a souligné l’originalité de cette initiative : « Aucun pays n’a jamais fait une telle offre amicale », avant de préciser qu’il en avait informé le président Donald Trump.
Le secrétaire d’État a particulièrement évoqué les gangs d’origine latino-américaine tels que MS-13 du Salvador et Tren de Aragua du Venezuela, dont certains membres opèrent aux États-Unis. L’administration Trump, qui entend intensifier sa politique de lutte contre l’immigration illégale et la criminalité, pourrait voir en cette proposition une solution pour délester ses infrastructures pénitentiaires.
Un contexte de durcissement de la politique migratoire américaine
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé une série de mesures visant à restreindre l’immigration et expulser massivement les clandestins. Parmi ses propositions figure notamment le transfert de 30 000 migrants illégaux dans la prison située sur la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba.
En parallèle, il a annulé un programme de l’administration Biden qui offrait une protection contre l’expulsion à environ 600 000 Vénézuéliens. Toutefois, le statut des 232 000 Salvadoriens potentiellement expulsables n’a, pour l’heure, pas été modifié. Selon Marco Rubio, le Salvador est prêt à reprendre ses ressortissants, mais aussi ceux d’autres nationalités.
Une politique carcérale renforcée au Salvador
Nayib Bukele, réélu en 2024 avec plus de 80 % des voix, doit en grande partie son succès électoral à sa politique sécuritaire intransigeante. Son gouvernement a drastiquement réduit le taux de criminalité grâce à une répression accrue des gangs, bien que cette stratégie ait été critiquée par des organisations de défense des droits humains.
En 2023, Bukele a inauguré la plus grande prison d’Amérique latine, située près de Tecoluca, à environ 75 kilomètres de la capitale San Salvador. Conçue pour accueillir jusqu’à 40 000 détenus, elle en héberge actuellement 15 000, selon les estimations officielles.
Une coopération renouvelée entre le Salvador et les États-Unis
Au-delà de cette proposition pénitentiaire, la visite de Marco Rubio a été conjugué par la signature d’un accord bilatéral dans le domaine de l’énergie nucléaire civile. Cette décision marque la volonté de Nayib Bukele de renforcer et moderniser l’infrastructure énergétique du Salvador.
Le président salvadorien a par ailleurs exprimé son souhait de renforcer la relation diplomatique avec les États-Unis, qu’il considère comme « notre partenaire le plus important ». Il a également réaffirmé son soutien à Donald Trump, estimant que « c’est le bon moment pour approfondir notre coopération ».
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