(Illustration : la porte de Brandebourg à Berlin, en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !)
Dans cet article, j’ai décidé de m’attaquer au troisième concerto brandebourgeois de Jean-Sébastien Bach qui fait partie d’un cycle de six concertos dont le titre original, en français, est le suivant :
Et voici la page de dédicace, toujours en français, de ces six concertos édités en 1721 :
Pourquoi ce titre et cette dédicace en français ? Parce que c’était la langue officielle à la cour de Berlin (les choses ont bien changé depuis !). Le mot difficilement lisible avant « sans pareil » est « zèle ». En bas à gauche, on peut deviner la date, 1721. On remarquera, de plus, la qualité de l’écriture, que beaucoup de nos élèves n’ont plus !
Pourquoi avoir choisi le troisième concerto ? Parce que c’est un de mes préférés, sinon le préféré tout court, il y a dans cette œuvre une énergie communicative, à peine interrompue par une cadence très courte entre le premier et le troisième mouvement, souvent improvisée par les interprètes. J’ai redécouvert le concerto dans des circonstances pour le moins inattendues, j’en reparlerai plus loin. Je vais vous proposer trois versions originales et trois arrangements. On commence par l’interprétation de « Mister K » :
https://www.youtube.com/watch?v=8lAlx23VKbk
Avant de passer au premier arrangement, je vous livre cette (petite) description que l’on trouve sur Wikipédia :
« Concerto III (sol majeur) BWV 1048
Titre sur la partition autographe: Concerto 3 à tre Violini, tre Viole, è tre Violoncelli col Basso per il Cembalo.
Allegro
Adagio
Allegro
Ensemble orchestral : 3 violons, 3 altos, 3 violoncelles et basse continue (violone et clavecin)
Dans ce concerto, les cordes sont divisées en trois groupes qui dialoguent, un dialogue assez sobre dans le premier mouvement plus majestueux, et plus enlevé dans le troisième. La partition de l’adagio de ce concerto est une courte succession d’accords, une cadence ».
Bach était un compositeur qui avait l’habitude de reprendre des thèmes issus d’autres compositions, ainsi le premier mouvement vient de la Sinfonia de la cantate 174 :
https://www.youtube.com/watch?v=scrT3jOE0Yo
PREMIER ARRANGEMENT : ORGUE SEUL
Il a été réalisé en 1992 par l’organiste Omar Caputi :
https://www.youtube.com/watch?v=kmRKazhwjIE
On revient à l’original, avec la version de Karl Richter, dirigeant du clavecin l’orchestre Bach de Münich. Vous avez bien lu l’extrait de Wikipédia ? Maintenant comparez l’effectif orchestral indiqué avec celui de Richter (quatre contrebasses et deux clavecins, excusez du peu !), et pourtant, j’aime bien et d’ailleurs je possède l’intégrale des concertos en DVD :
https://www.youtube.com/watch?v=mB1M2HaEbI4
DEUXIÈME ARRANGEMENT : PIANO SEUL
Cet arrangement est dû au compositeur allemand Max Reger (1873 – 1916). Le résultat est prodigieux !
https://www.youtube.com/watch?v=Rm-j5gQ6_Sw
Avec Claudio Abbado, nous voilà revenus aux fondamentaux : trois violons, trois altos, trois violoncelles, contrebasse et clavecin assurant le continuo :
https://www.youtube.com/watch?v=eia9wEhqc_U
TROISIÈME ARRANGEMENT : LE SYNTHÉTISEUR !
C’est avec cette version que j’ai redécouvert le concerto. Cet arrangement a été réalisé par Wendy Carlos dans les années 60 et elle a même synthétisé les six. Voici ce que cela donne, j’ai extrait un fichier mp3 de mon double album. Cette version fera-t’elle grincer des dents ?
Pour terminer, un petit panorama que j’ai réalisé ce 29 janvier :
Point de vue sur la plage du Galion et sur Quartier d’Orléans au fond. Île de Saint-Martin
Filoxe
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Bonjour Filoxe, comme tu as proposé des versions sur instruments modernes de ce fameux concerto de Bach, j’ajoute à la fin de mon commentaire, une version en extrait sur instruments anciens de l’akademie für alte musik. Monsieur K n’est pas le premier choix pour du Bach, Carl Böhem aurait été un peu mieux, mais à mon avis, cela ne vaut pas l’intégrale enregistré chez Erato par J.F Paillard ou celle chez EMI de sir Neville Marriner et l’académie de st Martin in the field. A l’apparition des synthétiseurs polyphoniques et des séquenceurs, on a connu un déferlement d’adaptation plus où moins rocambolesques d’oeuvres orchestrales dont Bach et Beethoven furent les premières victimes, il faut aussi dire que Bach est le premier fournisseur de la « pop music » certains titres furent des « tubes » comme Procol Harum et son « whiter shade of pale » ou Aphrodites’s childs(avec Demis Roussos) « rain and tears » bonne journée.
https://youtu.be/cK5lXoOX4Qo?feature=shared
Procol Harum
https://youtu.be/z0vCwGUZe1I?feature=shared
Aphrodite’s childs
https://youtu.be/5HP1DdiqaEs?feature=shared
Je n’ai malheureusement pas trouvé le versions Paillard et Marriner.
Merci Filoxe. Pour votre travail inlassable.