Au concert avec Carlos Païta

(Illustration : Cilaos vu de la route menant à l’îlet à Cordes, Réunion. Photo de votre serviteur. En médaillon : Carlos Païta).

Carlos Païta est un chef argentin né à Buenos-Aires le 10 mars 1932 et mort à Genève le 19 décembre 2015, cf. Wikipédia ci-dessous :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Carlos_Pa%C3%AFta

De part ses tempos souvent très rapides, Carlos Païta reste un chef atypique, mais j’aime bien ces directions énergiques (les chefs mous, ça m’endort). On commence par une ouverture :

Voici Païta en répétition dans la cinquième symphonie de Beethoven :

Et la symphonie dans son intégralité :

Il n’existe en fait que peu de vidéos du chef argentin. Nous le retrouvons dans la Marche Slave de Tchaïkovski. Le nom originel de cette œuvre était Marche Serbo-russe. Elle s’inspire des évènements de la guerre serbo-turque de 1876. Le compositeur a utilisé d’authentiques thèmes serbes et j’ai réussi à en retrouver au moins un !

La marche slave a été créée le 5 novembre 1876 au théâtre Bolshoï de Moscou. Elle a obtenu un tel succès qu’elle a dû être rejouée.

En 1978, Païta reçoit le prix Charles-Cros pour son interprétation de la Symphonie Fantastique de Berlioz, la Marche au supplice est extrêmement rapide, visiblement le condamné avait hâte d’en finir ! Voici cette symphonie, chapitrée par mes soins !

Je le disais, Païta était un chef atypique, on va le vérifier avec la neuvième symphonie de Schubert, dite La Grande en raison de ses proportions. Trop violent, trop rapide, où est donc passée la grâce schubertienne, ai-déjà lu ? Et gnâ gnâ gnâ, comme dirait la folle dingo. Je balaie toutes ces remarques d’un revers de la main et d’abord l’œuvre n’a jamais été jouée du vivant de Schubert, alors on ne peut pas savoir ce qu’il aurait pensé de cette interprétation, et toc ! J’ai rippé mon CD et je vous livre les quatre mouvements de cette symphonie, grande dans tous les sens du mot ! Il y a notamment un passage que je trouve prodigieux dans le deuxième mouvement. Le chef insiste sur le côté dramatique du moment, puis il exagère le silence qui suit avant de nous plonger dans une ambiance totalement différente et voilà ce que ça donne :

À présent, les quatre mouvements de cette œuvre magnifique :

On termine ce concert avec Mort et transfiguration de Richard Strauss :

Filoxe

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4 Commentaires

  1. Merci Filoxe, pour ce tour d’horizon de la carrière de ce chef que je connais très peu, en effet sa direction nous change des productions teutonnes parfois pleines d’emphases et de lyrismes exagérés voir sirupeuses, bien qu’il était l’élève de W.Fürtwangler. Je vais écouter avec attention la 9ème symphonie de Schubert que je n’ai jamais entendu par ce chef. Il est vrai que son style ne fera pas l’unanimité, mais dans l’ensemble je préfère, moi aussi, et de loin une interprétation nerveuse que celle apprêtée de langueur.

    • J’ai découvert le chef argentin en 1978 lors de la parution de sa Fantastique. Cela avait l’objet d’une comparaison avec d’autres versions dans la tribune des critiques de disques sur France Musique avec le truculent Antoine Goléa. C’est la version Païta qui avait la préférée. Aujourd’hui il existe encore une émission à peu près identique sur France Musique mais c’est devenu pompeux, snob,pédant, bref on voudrait vous dégoûter de la musique classique que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

      • Oui Filoxe France musique est devenue pompeux et je ne l’ecoute plus que dans ma voiture en fin de semaine ou le dimanche nous avons le droit au sempiternel « Bach du dimanche », émission, qui bien que Jean Sebatien soit prolifique, existe depuis le siècle dernier! Si on avait au moins l’intelligence d’y associer d’autres compositeurs de la famille Bach, comme Carl Emmanuel ou jean christian , ou une autre idée est de nous faire entendre des contemporains ou des compositeurs qui ont influencés nôtre kapellmeister comme Buxtehude ou Schütz, mais non, on ne change rien : le classique dans le classique.