Je suis un juif athée, a-t-il déclaré…

Le char du carnaval d’Alost en Belgique représentant des caricatures de Juifs orthodoxes assis sur des sacs d’argent, le 3 mars 2019. (Crédit : FJO, via JTA)

Le directeur de l’Association des écrivains israéliens, a déclaré devant l’assistance être « un Juif athée », sans ambages et sans s’abstenir d’émettre pourtant un nouvel oxymore : Israël, un État juif et démocratique – invention incohérente et préfabriquée par les juifs … qui se contredit et ne peut exister. Une démocratie ne peut pas être juive, chrétienne, musulmane, Bouddhiste ou autre.  Aucune foi, aucune race, aucun identifiant… un civil commun, peu importe ses croyances personnelles.

Dans ce cas, faudrait-il aussi lui rappeler qu’être juif et athée, est incompatible, incohérent, ridicule et faux. On est juif, pas seulement par naissance, mais surtout par croyance. Si vous ne croyez pas en Dieu, aux lois de Moïse, comment pouvez-vous être juif ? Faudrait-il lui rappeler aussi, que les Hébreux, à la sortie d’Égypte, ont été contraints de vagabonder quarante ans  dans le désert dans le but d’une épuration de l’ancienne génération sous influence idolâtrique égyptienne ? Nous savons tous que l’épuration n’a jamais été complète puisque le Veau d’Or a été érigé à Dan et Béthel par les Juifs du nord d’Israël.

« Le roi fondateur du royaume d’Israël, Jéroboam 1er, après le schisme politique qu’il a provoqué, fait ériger à Dan et Béthel, aux deux extrémités de son nouveau royaume, des veaux d’or en tant que symboles de Dieu.

Craignant que son peuple ne se réunisse au royaume de Juda, Jéroboam organise un nouveau sacerdoce et enjoint à la population de ne plus aller au culte au temple de Salomon, mais plutôt de se convertir à l’idolâtrie et d’apporter des offrandes aux sanctuaires qu’il vient d’ériger, renforçant ainsi l’indépendance politique du royaume d’Israël vis-à-vis de Jérusalem, du Temple et des prêtres. Cette politique est ensuite suivie par presque tous les rois d’Israël ».

L’histoire a la mauvaise manie de se répéter. Aujourd’hui, ce n’est plus le judaïsme qui est concerné, mais une espèce de nouvelle idolâtrie progressiste qui séduit la population israélienne, prétendument laïque. Cette population sans foi s’identifie comme athéiste et forme la majorité des Kaplanistes qui demandent la destitution du distinctif « Israël, État Juif et démocratique », le réduisant à « État démocratique » à l’instar des pays d’Europe et des USA. Dans ce cas, c’est le rêve de tous les Arabo-musulmans d’Israël et de ses voisins… Enfin, ils seront aidés par des Israéliens de tous bords, ainsi que ceux qui ont renié leur identité juive.

Rien de surprenant donc, d’apprendre que la fameuse « conceptia » est de leur composition. Les Kaplanistes (manifestants de l’avenue Kaplan de Tel-Aviv) ont infecté tous les rangs de la société israélienne, plus ou moins conservative.

Parmi eux, nous découvrons des cadres responsables de l’armée de terre, de mer et de l’air, dont quelques-uns ont permis/ou négligé sciemment l’attaque du 7 octobre 2023. Il m’est difficile d’admettre que certains de leurs composants aient contribué d’une façon ou d’une autre, à cette horreur.

Mais aussi, c’était trop flagrant pour que cela ne soit dû qu’au hasard, qu’à une coïncidence/négligence. Tous les responsables et leurs instruments de détection, qui avaient pour devoir de surveiller et d’alerter l’armée, ses services de secours et ceux de sécurité, s’étaient brusquement éteints, étouffés… Comment admettre une négligence de cette envergure ?

Que le chef d’État-major, démissionne 15 mois après l’attaque, alors que cela aurait dû lui être imposé au lendemain même de l’assaut, est aussi étrange qu’insolite… C’est valable tout autant pour les responsables des services secrets, et tant d’autres affiliations… On peut prétendre que la guerre faisait rage, et l’urgence a empêché l’action de se dérouler. Pourtant, au lieu de faire amende honorable et tenter un retour à plus de patriotisme, de décence et de droiture, ces individus, ont continué à sévir tant au sein du gouvernement qu’envers « la stratégie militaire », s’emparant même du flambeau des otages.

Et pourtant, le jeu s’est perpétué, nonobstant la perte pénible des enfants d’Israël… de jeunes recrues, jeunes pousses qui devaient remplir le saint devoir de protéger cette patrie divisée, que rien ne semble l’aider à se ressouder.

Ce qui m’avait le plus frappé dans cette déclaration, c’étaient l’audace, l’arrogance, le dédain d’énoncer en public son affiliation à l’athéisme… comme si cela était un privilège. Peut-être c’en est un. Pas pour moi. J’ai fui, la crainte, l’isolement, l’embarras d’être reconnue juive dans un milieu antisémite. Et cela est valable de nos jours, en dépit du progrès, de l’émancipation et de la démocratie… Tout est revenu, depuis les croix gammées sur les murs des crèches juives, qu’en public. Les juifs ne sont plus admis aux universités des pays démocratiques, et leurs travaux refusés par les maisons d’édition.

Sommes-nous destinés à servir de curée aux autres ? Allons-nous bientôt voir les magasins de juifs brûlés ? Les synagogues le sont déjà dans certains pays.

Avoir recours à l’athéisme comme échappatoire ?  Pas moi !

NON, JAMAIS !!!

Thérèse Zrihen-Dvir

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4 Commentaires

  1. Du côté de l’antiquité romaine, les origines du Carnaval se retrouvent dans la fête des Saturnales. Ces grandes festivités en l’honneur de Saturne durent 8 jours et ont lieu au solstice d’hiver. Bien que la période ne soit pas la même que celle de notre Carnaval actuel, on y retrouve l’inversion des rôles et l’élection d’un faux roi. Les esclaves sont alors libres de parler et d’agir comme ils le souhaitent et se font servir par les maîtres. Les festivités sont accompagnées de grands repas.
    En Belgique , à Anvers on croise dans la rue de nombreux juifs orthodoxes avec leurs tenues si caractéristiques qui les isolent des gens ordinaires . Les chars de carnaval sont des caricatures. Le Carneval ne dure qu’une journée à la différence de Charlie Hebdo qui est omniprésent.

  2. Tout à fait exact, si on est athée, on ne peut se réclamer d’aucune religion! On peut être israélien et athée, mais certes pas juif athée.

  3. Être juif, c’est plus qu’une religion, c’est une identité aussi, le prolongement d’une Histoire. L’oublier c’est aller vers l’inconnu et peut-être le chaos. Israël est entouré d’ennemis sanguinaires et se diviser c’est se livrer pieds et poings liés à l’ennemi. Merci Thérèse pour cet article.