Préambule : Il y a quelques jours, votre serviteur a eu, avec son épouse, l’immense plaisir d’aller visiter un bâtiment de notre patrimoine religieux français. Il s’agit du Monastère de la Verne, dans le Var. Et votre serviteur avait eu l’envie de partager (comme on dit aujourd’hui, de son temps, on disait « faire connaître ») ce joyau religieux encore occupé par des religieuses (moniales).
Nota bene : la totalité des photos du présent article est de votre serviteur lors de sa visite.
INTRODUCTION
La vie monastique m’a toujours très fortement impressionné et encore aujourd’hui. Non pas par adhérence religieuse catholique, mais par curiosité sociétale d’un choix de vie d’homme et de femmes extrêmement particulier. Je suis passionné, abasourdi même, par l’engagement de ces moines et moniales qui adoptent, en toutes libertés, des façons de vivre tellement éloignées des nôtres !
La vie monastique est variée, et certains (futurs saints dans l’église catholique) y ont laissé leurs marques par la création d’ordres et/ou d’abbayes. Tous les citer serait fastidieux, mais les plus connus (importants ?), non exhaustivement, chaque ordre ayant son équivalent féminin, sont : les Bénédictins (saint Benoît), les Franciscains, les Clarisses pour les femmes (saint François d’Assise), les Dominicains (saint Dominique de Guzmán), les Jésuites, officiellement « La Compagnie de Jésus » (saint Ignace de Loyola), les Carmélites fondées dans la tradition du mont Carmel en Terre Sainte, les Carmes pour les hommes, les Chartreux et Chartreuses (saint Bruno de Cologne), les Trappistes, également connus sous le nom d’Ordre cistercien de la Stricte Observance, une branche de l’ordre cistercien fondée au XVIIème siècle, et encore beaucoup d’autres
Pour canaliser ce modeste article, je vous propose de nous pencher sur l’ordre des chartreux et une de ses abbayes, le monastère de la Verne, appelé aussi, pour des raisons de proximité géographiques, la Chartreuse de Collobrières (spécialiste des crèmes de marrons, hum !) dans le massif des Maures, mais aussi la Chartreuse de la Verne, Monastère Notre-Dame de Clémence de La Verne, cette dernière étant la dénomination officielle de l’édifice.
COMBIEN DE CHARTREUSES EN FRANCE ET DANS LE MONDE ?
L’Ordre des Chartreux fut fondé en 1804 par Saint Bruno. Cet ordre comprenant une branche masculine et féminine compte environ 450 moines et moniales répartis sur 22 monastères à travers 3 continents, 16 moines et 6 moniales. Ce qui est très peu par rapport aux autres ordres.
En France, il n’existe que trois Chartreuses encore « en activité » :
- La Grande Chartreuse située à Saint Pierre de Chartreuse (38380), à 27 km de Grenoble. C’est la Maison-Mère de l’Ordre. C’est là que saint Bruno établit le premier ermitage en 1084. Son Prieur appelé « Révérend Père », est le supérieur général de tout l’Ordre mondial des Chartreux.
- La Chartreuse de Portes à Bénonces (01470)
- La Chartreuse de Montrieux à Méounes- lès- Montrieux (83136). Dans cette Chartreuse (que je connais bien pour y habiter à 30 mn de voiture) il ne reste que quelques très vieux chartreux et il n’y a pas de noviciat, ce qui signifie aucun renouvellement des moines. C’est une Chartreuse en voie d’extinction à court terme.
QU’EST-CE QUE L’ORDRE DES CHARTREUX ?
Nous avons à avoir affaire là, à un ordre très particulier chez les réguliers (moines). Pourquoi cette particularité ? Parce qu’il s’agit d’un ordre d’une extrême rigueur et solitude. C’est un ordre exclusivement contemplatif. On ne parle jamais à l’exception des quelques mots absolument indispensables, on vit dans la solitude la plus totale et même l’exclusion des autres moines à l’exception des rares offices en commun (deux par jour), tous les autres Office étant dit individuellement dans sa maisonnette (voir ci-dessous l’architecture d’un monastère chartreux).
Le projet de Saint Bruno était de retrouver la spiritualité du désert : tout quitter afin de vivre dans la solitude pour Dieu seul. Les ermites chartreux vivent aujourd’hui encore dans des « déserts » à l’image de celui des origines, où ils poursuivent leur vie de prière et de travail.
En fait, il y a des moines qui passent une grande partie de la journée dans leurs ermitages (maisonnettes), occupés à prier, étudier, travailler. On les appelle Pères et ils sont prêtres. Il y a ensuite d’autres moines (les converts) qui mènent une vie d’authentique solitude et, outre l’oraison et l’étude, emploient une partie de leur journée à travailler dans le monastère hors de leurs ermitages. Ce sont les Frères. Ils assurent l’intendance et le fonctionnement du monastère.
PARTICULARITÉS ARCHITECTURALE D’UN MONASTÈRE CHARTREUX
A l’origine, les Pères chartreux vivaient quasi 24/24h dans leur cellule, hormis les offices en commun et une sortie hebdomadaire de quelques heures sur leur domaine. Les repas leurs étaient donné par des trappes.
Ce régime très sévère faisait que nombre de chartreux devenaient complètement fous au bout de quelques années. Alors, les règles n’ont pas été assouplies, mais l’architecture s’est adaptée à cette vie de solitude dans la prière. |
Les cellules sont devenues des petites maisonnettes personnelles (appelées « ermitages ») d’un ou deux étages, avec petit jardin cultivable. Ainsi, toutes les Chartreuses existantes dans le monde ont autant de maisonnettes individuelles que de chartreux.
LA CHARTREUSE DE LA VERNE
Où se situe-t-elle ? dans le Var tout simplement, près de Collobrières.
SON HISTOIRE, RAPIDEMENT
Les malheurs de cette pauvre Chartreuse
Notre Chartreuse de la Verne fut fondée en 1170 à l’initiative des évêques de Toulon et Fréjus (Pierre Isnard et Frédol d’Anduse). Mais, la pauvre, elle connut bien des évènements ! Elle fut incendiée en 1214, 1271 et 1318. Le feu détruisit tous les bâtiments sauf l’église romane. Elle fut à chaque fois reconstruite.
Ce n’est pas tout… Notre attirante Chartreuse de la Verne subit les assauts de nombreux pillards, quelquefois des seigneurs des alentours, mais aussi des Sarrasins et en 1577 au cours des guerres de religion. C’est d’ailleurs au cours de ces guerres que la voûte de l’église romane s’effondra.
Mais c’était sans compter sur la Révolution. La dernière reconstruction qui a duré plusieurs décennies, à peine achevée, voilà qu’éclate la Révolution entraînant la mise sous séquestre de tous ses biens. Les derniers Chartreux, contraints de s’enfuir, partirent en 1792, et les terrains (plus de trois mille hectares de forêts, pâturages, terres cultivables et salines), les bâtiments et tout le mobilier (objets de culte, tableaux, bibliothèque,… ) furent vendus comme « biens nationaux ».
L’histoire religieuse de la Chartreuse de la Verne, placée sous le vocable de la vierge « Notre Dame de Clémence », avait duré un peu plus de six siècles. Puis, succéda une longue période d’abandon total durant laquelle la nature a envahi les locaux les endommageant sérieusement pour en arriver à un état de ruines.
Le 18 janvier 1921, la Chartreuse fut classée Monument historique, mais seulement comme « Vestiges dans la forêt », ce qui signifie que rien ne se faisait, aucun travail de restauration n’était entrepris, et le 1er Mars 1961, le Ministère de l’Agriculture en devint propriétaire.
La résurrection de la Chartreuse (ça tombe bien, quand même, pour une Chartreuse… 😊)
Plus rien ne semblait alors pouvoir sauver la chartreuse d’une disparition certaine. Mais il existe peut-être un Bon Dieu car, en 1968, sous l’impulsion de passionnées, Mme Annette Englebert et son amie, Annick Lemoine, se crée une association baptisée « Les amis de la Verne » qui s’attela à la rénovation du site.
Une sacrée équipe de volontaires très motivés et dynamiques se constitue alors et réalise entre 1969 et 1982 avec des moyens limités mais avec beaucoup d’énergie et d’envie, des travaux très importants qui sortent progressivement la chartreuse de l’oubli de l’histoire. À telle enseigne qu’en 1982, La Verne va retrouver sa vocation initiale en accueillant des moines puis à partir de 1986, des moniales de la famille monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de Saint Bruno, toujours actuellement en place.
Avec de nombreuses aides d’État et de mécènes, des travaux beaucoup plus importants de rénovation de l’ensemble des bâtiments sont entrepris par la suite. Le Monastère est maintenant pratiquement entièrement rénové, même des maisonnettes y ont été ajouté afin d’accueillir davantage de religieuses.
POUR LA VISITE, C’EST PAR ICI
Pour cette visite, nous allons nous promener dans certains endroits du monastère seulement. Tous les détailler avec photos, serait trop long. Pour commencer, un petit plan global avant notre, visite, ça ne mange pas de pain.
Le grand mur
Ce grand mur est très important car, une fois franchie en étant entrée dans le monastère et de ne plus en ressortir jusqu’à sa mort, il symbolise la rupture totale et définitive avec la vie du monde pour une vie qui sera désormais entièrement et exclusivement consacrée à Dieu.
La Porterie
Reconstruite il y a quelques années, elle constitue actuellement la salle d’accueil des visiteurs et sert de salle d’exposition des travaux d’artisanat fabriqués par les moniales qui vivent en partie de ces ventes. Elle servait à l’origine uniquement pour le stockage des légumes fruits et diverses réserves.
La Grange
Pièce plus sèche que les autres, elle permettait le stockage de grains et autres produits qui craignaient l’humidité.
La Chapelle d’Adoration (Oratoire)
C’est un lieu exclusivement consacré à la prière dans le silence le plus absolu. On y accède par un escalier taillé en pierre.
Le petit Cloître
Accès au petit Cloître :
Très joli avec ses magnifiques arcades en serpentine il date du XVIIème siècle. Il permet actuellement aux moniales de se rendre en procession de l’église au réfectoire, les dimanches et jours de fête où elles prennent leurs repas ensemble.
L’église romane
Elle s’écroula au XVIIème siècle et il n’en restait plus que le mur nord et une partie du clocher. Mais grâce à de généreux donateurs elle a pu être restaurée comme à l’origine.
Comme le fidèle lecteur de ce modeste article le sait, cette belle église romane est orientée vers l’Est selon la tradition des églises et des monastères : en effet, l’Est représente Jérusalem, qui elle-même évoque la Jérusalem céleste.
Le Cellier
Très jolie pièce voûtée, pavée à l’ancienne, reconstruite en 1991. Grand Christ d’inspiration espagnole, qui rappelle qu’Il est le Maître de ce lieu consacré à la prière depuis huit siècles.
La Boulangerie
Elle comporte un four à pain d’une dimension exceptionnelle faisant 5 mètres dans son grand axe. La raison en est qu’il servait à nourrir 30 à 40 personnes qui participaient à la vie du monastère. En effet, ce four ne servait pas uniquement à cuire du pain, mais aussi à la cuisson de tous les plats de l’ensemble de la communauté, car il n’y avait pas, à l’époque, d’autres moyens de faire chauffer les plats que ce four à pain.
Il devait être allumé 24 heures avant la première fournée et pouvait servir à faire 3 à 4 cuissons à la suite. Il restait ensuite chaud pendant 8 jours avant d’être complètement froid.
Le Grand Cloître
Les religieuses l’appellent « le Grand Cloître de solitude ». Comme tous les monastères pratiquement, le cloître en est le cœur. Tout autour il y a 90 mètres de galeries dans lesquelles se trouvent les cellules des moniales où elles pratiquent la prière, la solitude, le silence et le travail offert, disent-elles, « Pour la gloire de Dieu et l’amour de chaque homme sur la Terre ».
L’atelier
Il permet le travail manuel, et c’est là que se trouvaient les latrines (anciennes toilettes).
L’huilerie
Accès à l’huilerie :
Elle est constituée de deux « mares » principales dont seule la pierre de l’une subsiste. Les olives arrivaient par des chariots à l’étage au-dessus et tombaient directement dans la première mare pour être écrasées. La première pression donnait une huile d’olive vierge. Dans la 2e mare, ont rajouté de l’eau, ce qui permettait d’avoir une huile de seconde qualité. Enfin, la 3e servait pour l’éclairage des lampes à huile.
La salle était échauffée par une cheminée, ce qui permettait d’avoir de l’eau chaude, indispensable pour la fabrication d’huile de deuxième qualité.
La maquette
La maquette ci-dessous représente le monastère tel qu’il était au moment de la révolution française. C’est dans les années 1930 qu’un architecte des Monuments Historiques a élaboré les plans de cette maquette à partir des éléments archéologiques restants.
ATTENTION !!!
Ne pas confondre les chartreux avec LE chartreux !!!
Cachou
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RÉPONSE 2 SUR 2
@ diotima
@ Pierre
@ Le sacristain
@ Armand Lanlignel
À mon humble avis, je pense que l’on ne peut, s’adressant à autrui, parler d’efficacité de la prière, ni de son inefficacité. C’est à chacun de se positionner en fonction de sa conscience et de ses croyances.
En ce qui me concerne, je suis profondément croyant, mais je me pose beaucoup de questions sur l’efficacité de la prière.
Comme le dit notre ami Armand Lanlignel : « L’effet d’une prière ne dépasse pas la probabilité d’une coïncidence favorable ». C’est, une question que je me pose pratiquement tous les jours. Est-ce vrai ?? La réponse n’est peut-être pas aussi catégorique que la question.
Ce qui est sûr, c’est que la prière rapproche de Dieu. Croire sans prier n’est pas possible.
Bonjour Cachou
Je ne comprends pas trop. Si vous etes profondément croyant , vous ne devriez pas douter de l’efficacité de la priere… Peut etre,la conséquence de celle ci , il est vrai, ne se réalise pas comme nous, humbles mortels, voudrions qu’elle se réalise. Toutefois le Christ a été pourtant clair concernant la priere.
J’ai par ailleurs vu voici 20 ans environ ce documentaire de pres de 3 h sur les chartreux intitulé « Le Grand silence » (je crois).A voir ou revoir sur Youtube ou ok.ru.
Merci ami JEANLUC de ton message extrêmement intéressant.
La « position » de croyant est la plus confortable possible qui puisse exister. Sauf quelques individus, le croyant est perpétuellement dans le doute à certains moments de sa vie.
Mère Teresa disait : « Oui j’ai la foi, mais je doute tous les jours ». Être croyant ne signifie pas n’avoir que des certitudes et accomplir tout ce que le Christ nous dit. D’abord, par faiblesse car ce que le Christ demande est irréalisable pour la nature humaine, et la foi ne se palpe pas, ne se touche pas.
Je crois plus quelqu’un qui me fait part de ses doutes concernant sa foi, voir même l’existence de Dieu,
que quelqu’un qui me sort des certitudes solides comme du béton armé.
Avoir la foi est ce qu’il y a de plus inconfortable, car c’est faire tous le contraire des envies humaines, mais c’est aussi une grande espérance.
Il est tellement plus facile de ne pas être croyant !!
« La « position » de croyant est la plus confortable… ».
Il faut lire : « La « position » de croyant est la plus INCONFORTABLE… ».
Je connais très bien le magnifique film « Le Grand Silence » qui retrace la vie des Chartreux de La Grande Chartreuse située à Saint Pierre de Chartreuse (38380), à 27 km de Grenoble et qui est la Maison-Mère de l’Ordre, citée dans l’article.
C’est un film extraordinaire, mais je pense qu’il ne peut être vu que par des croyants ou des méditatifs. Ce film dure 2h 41mn 13s, il n’y a aucune parole ni aucune musique. Le film est intégralement silencieux (excepté pour certaines prières) pour être, évidemment, dans l’esprit de ce qu’il veut montrer.
Pour les Chartreux, le temps ne compte pas. Le metteur en scène Philip Gröning a fait une demande de reportage auprès du monastère en 1984 et n’a obtenu une réponse, favorable, qu’en 1999, soit 15 ans après !
Le film, sorti en 2005, est intégralement visible sur Internet, cliquez sur le lien ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=afXkrA6pcvo
Probablement que le réalisateur a tourné dans de mauvaises conditions, car l’image est assez mauvaise durant tout le film : granuleuse.
Cachou,
Pour répondre à cette derniere remarque, c’était une obligation exigée par les chartreux. Pas de lumiere additive et une camera la plus silencieuse possible afin de ne pas ou peu troubler la sacralité du lieu.Le film fut tourné à ma connaissance en vidéo puis mis ensuite sur pellicule argentique afin d’etre exploité dans les salles de cinéma. Ceci étant, avec les progres actuels lié à l’imagerie , le film pourrait retrouver une qualité picturale supérieure, si toutefois on devait le resortir en salle.
J’ai vu ce film à Sydney en Australie à sa sortie et fut impressionné par le fait que la salle de cinéma, contenant quand meme plusieurs centaines de personnes, était comble.
Si ce film était remastérisé, il cocherait toutes les cases. Mais le coût serait énorme, et personne ne le fera car il ne fera pas des millions d’entrées !!!
RÉPONSE 1 SUR 2
@ diotima
@ Pierre
@ Le sacristain
@ Armand Lanlignel
L’utilité, voir l’efficacité de la prière, ne sera jamais démontrée et restera toujours et éternellement que personnelle. La prière est le résultat de la complexité d’un individu dans tous ses aspects, pas forcément principalement religieux.
Quand nombre de gens sont dans des situations délicates, ils font appel à Dieu à leurs manières, et donc ils prient (prier ne signifie pas réciter que des formules). C’est très curieux le nombre de personnes qui s’adressent à Dieu quand ils sont dans de grandes difficultés (donc qui prient à leurs manières). C’est aussi très curieux que, presque le même nombre se détourne de Dieu quand ils sont sortis de leurs problèmes.
Ah, le beau département du Var!… Probablement le seul et unique territoire français que je regretterai!
Tout ce qui n’a pas encore été détruit par le wokiste Macrocescau est beau en France. Tous les départements ont leurs spécificités et sont magnifiques. Mais il faut reconnaître que le département du Var possède la Méditerranée et le soleil, et ça, pour moi, c’est indispensable à la vie.
Jolie visite.
Belle restauration qui a sauvé un monument magnifique de notre patrimoine.
En effet, ce monastère revient de très loin…. Heureusement qu’il existe des passionnés qui retroussent leurs manches et se mettent à l’œuvre !
Merci Cachou pour ce diaporama et cet article. Quand j’étais enfant nous avons eu deux Chartreux à la maison. Pas des moines mais des chats. Je me souviens encore de leur nom : Rusty, le mâle et Bibiche, la fille. Des chats très affectueux. Mes parents croyaient en Dieu au départ, puis plus du tout ensuite. Je suis le seul croyant de la famille. Les moines élaborent des produits de grande qualité. J’ai visité Notre-Dame des Neiges en Ardèche. À l’époque ils vendaient des produits fermiers dont du vin et des apéritifs. Il y avait un bar où l’on goûtait les vins et les apéros. Le barman, un moine, avait le pif violacé et le teint brique. Il sifflait ce que les gens ne buvait pas. Il doit être mort aujourd’hui. Un émule du RP Gaucher. Il s’est dévoué pour sa communauté. Il doit être au paradis. Un bien saint homme.
Merci, ami Argo, de tes témoignages avec toujours autant d’humanité et d’humour. C’est toujours un grand plaisir à te lire. À ta place, au lieu d’avoir deux chats Chartreux, j’aurais essayé d’adopter deux moines. Ils auraient peut-être été plus efficaces dans l’entretien de la maison que les chats……🤣
Quant au barman au pif violacé et au teint brique, il a compris ce qu’était la vraie vie. Il en est peut-être mort, mais il a bien vécu.
MERCI pour ce magnifique reportage. Une question me taraude : Dieu n’a jamais demandé à des hommes et des femmes de devenir moines et moniales. La recherche de leur paix intérieure, leurs renoncements, leurs veilles, leurs enfermements, leurs silences, leurs prières n’aident en rien ceux qui souffrent dans le monde.
Peut-être trouverez vous une réponse chez Blaise Pascal – Pensées. Ce grand maître de la rationalité, affirme que cette dernière est secondaire; la principale source de connaissance étant la connaissance du cœur, comprise comme étant en connexion avec tout ce qui dépasse l’homme (raccourci personnel).
Or cette connaissance a pratiquement disparue aujourd’hui pour laisser place au prêt à penser. Le domaine soi-disant scientifique n’étant pas en reste. (Voir La Menace de la pseudo science de Urmie Ray)
Ca c’est vous qui le dites. Leurs prières quotidiennes pour le monde, pour les pauvres et pour les dirigeants de ce monde ont une grande influence sur le cours des vies. Ce n’est pas parce que vous ne croyez pas en l’électricité qui ne se voit pas que vous allez éviter l’électrocution en cas contact accidentel.
Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
L’électricité, ça se mesure et se voit sur les instruments appropriés. Dépêchez vous d’inventer un priomètre pour mesurer réellement l’effet d’une prière ! Après cela, vous pourrez affirmer tout ce que vous voulez !! L’effet d’une prière ne dépasse pas la probabilité d’une coïncidence favorable.
NB: j’ai souvent attrapé des coups de jus, même en 220 volts, et je suis toujours là!
Peut-être nous ferez vous l’honneur de nous présenter votre amour mètre, car un besoin urgent se fait sentir dans ce domaine; les effets mesurables de l’amour, nous permettraient de choisir (scientifiquement) un partenaire par exemple.
Je n’aurai jamais cru être censuré par RR.
Je crois que mon message a du touché un point sensible.
Ariane Bilheran, docteur en psychopathologie, nous dit qu’une caractéristique de la pensée totalitaire est son intolérance à toute forme d’humour.
RR apparemment ne comprend pas le message sérieux qu’il y a dans ma réponse humoristique, sur le thème d’amouro-mètre à une personne qui utilise une formule sarcastique (priomètre), pour ridiculiser ceux qui croient aux effets de la prière.
Je ne suis pas étonné de cette censure de la part de RR, qui dérrière une façade qui se veut traditionaliste reste en fait jacobiniste dans son essence.
Au fait, il paraît que la paranoïa est contagieuse (Ariane Bilheran)
Je ne vois pas de message de votre part dans la corbeille (qui sert principalement à éliminer les nombreux messages pouvant donner lieu à procès puisque la liberté d’expression n’existe plus). La prière a un effet psychologique et aide à accepter certaines situations. Mais je crois qu’il n’y a pas d’autres effets miraculeux contre-nature.
1084, pas 1804 🙂
Très belle Chartreuse. Impressionnant isolement.
Il reste un mystère : qui y avait il avant le prieuré qui précédait l’abbaye ?
Une hypothèse parmi d’autres, appuyée par la toponymie :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Laverna
Il faudrait des archéologues …
Oui, amie Alice, tu as raison. Toutes mes excuses de ce lapsus calami. Il s’agit bien de 1084 !
Ce que j’ai beaucoup apprécié en toi, c’est que tu relèves une coquille très gentiment, mais que tu donnes aussi ton avis sur l’article avec, de plus, un lien très intéressant.
Il existe des personnes qui ne font que relever une coquille et qui s’en tiennent à ça, souvent assez sèchement d’ailleurs. Je trouve personnellement que ce type de méthode n’est pas correct. Tu as montré que tu n’es pas de ces gens-là, et je t’en remercie.
@ Cachou
L’Abbaye de Sénanque, près de Gordes, est magnifique, entourée de lavande. Nul besoin d’être chrétien pour reconnaître sa splendeur. La France est chrétienne depuis le baptême de Clovis.
Pour ceux qui se baladeraient dans le Vaucluse…..
Merci de l’avoir signalé.
Je suis fasciné par cet ordre.
👍
Merci pour ce bel exposé. « la rupture totale et définitive avec la vie du monde » symbolisée par le grand mur et pas de communications avec l’extérieur, silence à l’intérieur. Décision radicale.
Oui, et décision qui, pour ma part, me ferait bien peur. Il faut avoir déjà une foi de béton…
Bien sûr, si un novice renonce à cette vocation, il peut toujours revenir à sa vie d’avant.
Mais ce symbole du mur fait peur, quand même… 😄
Pour y avoir été, acheter la crème de marron et la glace marron et pour les fêtes les marrons glacés a collobriere. Petit village a visiter .
Seul bémol les routes sont sinueuses, il faut être prudent
Tu m’en mets la crème de marron aux babouines….😄
Quand aux routes, c’est le massif des Maures, donc de la montagne. Certes, de la petite montagne, mais de la montagne quand même, comme tu le sais.
Magnifique, merci Cachou !
Merci de tes encouragements, ami Rochefortaise, ils me vont droit au cœur.
J’ai visité ce lieu en ruines il y a 50 ans , quand il était ouvert à tous les vents ; montée par une petite route en lacets parmi les châtaigniers ; souvenir de la beauté du site et du silence qui l’enveloppait .
En pleine chaleur de juin nous cherchions la fraîcheur dans les caves voûtées des celliers .
Plutôt satisfait que ces ruines grandioses aient été relevées : elles le méritaient .
Visiter une ruine est toujours triste. C’est le fruit, à un moment donné de l’histoire d’un momument, de son échec. Mais si ladite ruine existe, il est toujours intéressant de la visiter.
Ami Jan-Bidel tu as eu de la chance de visiter il y a 50 ans le Monastère de la Verne, je n’ai pas eu cette chance, habitant encore à l’époque dans le nord de la France. La connaissant bien maintenant (j’habite à 40 minutes de voiture de ce monastère), j’aurais été content de la visiter à l’état de ruine pour faire la différence. Bref, il existe beaucoup de photos quand elle était en ruine que j’ai regardées évidemment.
Merci de ton témoignage.