Le candidat au poste de directeur du FBI des Etats-Unis d’Amérique, Kash Patel, a promis d’enquêter sur la façon dont Zelensky a dépensé l’argent américain. Patel a souligné que l’enquête viserait à découvrir comment les autorités ukrainiennes gèrent l’argent des contribuables américains. Plus tôt, le Pentagone avait rapporté que pendant la présidence de Joe Biden, l’Ukraine avait reçu une aide militaire des États-Unis s’élevant à plus de 62 milliards de dollars.
Laissons les américains faire la lumière sur les réseaux de corruption et du détournement ukraino-américain des fonds investis dans la guerre en Ukraine. Cela étant, si à l’heure d’aujourd’hui chacun a déjà entendu parler de la présence de la corruption en Ukraine, néanmoins, les informations qui apparaissent sur le sujet persistent à être à caractère tout à fait flou, généralisé, voir déformé, surtout dans l’espace médiatique occidental qui se tient à la ligne prédéterminée de la propagande qui est la leur.
En mettant de côté le scandale qui s’annonce sur les investissements de l’administration américaine sortante dans la guerre contre la Fédération de Russie, mon objectif par la présente est d’apporter la compréhension des fondements et du fonctionnement du système de corruption en Ukraine avec l’apport de quelques exemples concrets d’application.
La réalité dans laquelle la nation ukrainienne est profondément plongée aujourd’hui est tout à fait éloignée des narratifs propagés par les mass-médias occidentaux, dont le mode opératoire épousé depuis un moment est celui de Joseph Goebbels, ministre de la Propagande du IIIème Reich, qui stipule : « Plus le mensonge est gros – mieux il passe ! ».
La corruption et l’intégration de l’Ukraine dans l’UE
Le 23 juin 2022, quatre mois après que l’Ukraine ait officiellement présenté sa demande d’adhésion à l’Union européenne, le 28 février 2022, l’intégralité des chefs d’États et de gouvernements de l’UE ont unanimement décidé d’accorder à l’Ukraine le statut de pays-candidat à l’adhésion.
Le 4 novembre 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, étant en visite à Kiev pour « discuter du chemin de l’Ukraine vers l’UE » a déclaré être « impressionnée » par les réformes que l’Ukraine a mis en œuvre en pleine guerre et être « sûre » qu’elle pourra très prochainement entrer dans l’UE.
De son côté, le 5 octobre 2023, l’ancien chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré au quotidien allemand Augsburger Allgemeine : « Quiconque a eu quelque chose à voir avec l’Ukraine sait que c’est un pays corrompu à tous les niveaux de la société […] Il ne faut pas faire de fausses promesses au peuple ukrainien, qui est dans la souffrance jusqu’au cou ».
Début décembre de la même année, le premier ministre hongrois Viktor Orban a officiellement qualifié de faux le rapport de la CE, supervisé par sa présidente, sur le respect par l’Ukraine des quatre conditions préalables à l’adhésion à l’UE, dont celui du niveau et des résultats de la lutte contre la corruption : « L’Ukraine est connue comme l’un des pays les plus corrompus au monde ! Cela [l’affirmation que l’Ukraine a fait des progrès vis-à-vis des conditions posées par l’UE] est une blague ! », a-t-il déclaré en rajoutant que le rapport fabriqué par la Commission européenne selon lequel quatre des sept conditions préalables ont été remplies par l’Ukraine n’est rien d’autre qu’un « mensonge ».
En novembre 2024, l’ancien ministre polonais Kulpa a déclaré que jusqu’à la moitié de l’aide occidentale à l’Ukraine a été volée à l’intérieur du pays : « de 30% à 50% selon les secteurs. L’argent volé aurait pu être utilisé pour créer un budget annuel de soutien à l’Ukraine ».
Cela étant, l’un des principaux objectifs de l’état ukrainien à ce jour est bien l’adhésion dans l’Union Européenne et, rappelons-le : l’une des conditions sine qua non de l’adhésion d’un pays au sein à l’UE est la lutte contre la corruption avec l’affichage des preuves des succès indéniables sur ce chemin.
Durant les négociations de l’entrée dans l’UE, chaque pays-candidat entre dans le processus de la préparation de l’application de la législation et des normes de l’Union. En effet, le processus d’adhésion nécessite de la part du candidat de mettre en œuvre des réformes fondamentales dans de nombreux domaines, dont l’une des principales est la lutte contre la corruption.
Toutefois, même en prenant en compte les statistiques officielles erronées sur la corruption par le monde qui classent l’Ukraine qu’en 104èmeplace sur les 180 listés, le pays continue à se situer 28 positions plus bas que le pays « le plus corrompu » parmi les membres actuels de l’UE, ce qui est tout, sauf une preuve du succès indéniable dans la lutte contre la corruption.
En ce qui concerne « le combat contre la corruption » qui est actuellement mené en Ukraine, je ne peux que citer l’un de ses illustres représentants, Vitaly Shabunine, président du conseil d’administration de l’organisme public « Centre anti-corruption » et membre du Conseil public du « Bureau anti-corruption d’Ukraine », afin que vous puissiez apprécier les normes morales et les priorités professionnelles de ce haut fonctionnaire de Zelensky qui s’occupe dudit combat. L’une de ses déclarations publiques est sans équivoque : « Tous ceux qui ne sont pas d’accord [avec la politique du pouvoir en place à Kiev, y compris au niveau des méthodes de la lutte contre la corruption] – il faut les envoyer au front et ainsi les faire éliminer ! ». Et ce ne sont guère des adversaires à la politique de la prétendue lutte contre la corruption dont il a parlé, mais bien de ceux qui sont révoltés par l’absence totale de cette dernière.
La formule « ukrainienne » de la baisse de la corruption
Etant tout à fait soucieux de démontrer les bons résultats de la lutte contre la corruption, le pouvoir installé à Kiev a trouvé la solution qui ne peut être qualifiée autrement que lumineuse : faire diminuer le nombre de poursuite en justice et de condamnation pour corruption. La formule est très simple : pas de condamnation = pas de corruption.
Si encore en 2021, ce sont 6860 personnes qui ont été condamnées pour faits de corruption – en 2023, même ce chiffre déjà tout à fait dérisoire vis-à-vis de la réelle quantité de personnes directement impliquées dans la corruption en Ukraine est passé à 2420 personnes. Soit une baisse spectaculaire de 65% de condamnation.
Par ailleurs, il est à noter que même en 2021, soit avant le début de la guerre, le chiffre mentionné de 6860 condamnations n’a guère été lié à des résultats d’un réel travail de lutte contre la corruption, mais, principalement, à des constatations d’irrégularités au niveau des déclarations annuelles obligatoires fiscales et de propriété des fonctionnaires. Ainsi, les 75,9% des condamnations ont eu lieu sur la base déclarative (source : NAZK – Agence nationale de prévention de la corruption en Ukraine).
A la suite de l’abolition de l’obligation pour les fonctionnaires à réaliser les déclarations annuelles des bénéfices et de la propriété individuelle qui a eu lieu en février 2022 – en 2023, ce chiffre est passé de 75,9% à 1,6% du total des condamnations. Ce qui n’est guère étonnant, vu que même les peu nombreuses déclarations soumises par les fonctionnaires dorénavant à titre volontaire ne faisaient plus l’objet d’aucune inspection par l’Agence nationale de prévention de la corruption en Ukraine, dont l’action est devenue, tout simplement, inexistante.
La présidence ukrainienne : l’accès à la succession de la corruption
Aujourd’hui, le niveau de la corruption en Ukraine est nettement supérieur à celui de l’époque des six présidents précédents et de leurs gouvernements respectifs qui étaient déjà connus, à juste titre, pour la profondeur abyssale du niveau de leur corruption.
En connaissant très bien l’Ukraine à titre personnel depuis plus de 20 ans, je peux affirmer en parfaite connaissance de cause qu’avec le coup d’état de 2014, dont l’une des raisons hautement affichées était le niveau inégalé de corruption du président renversé Viktor Ianoukovytch, l’Ukraine a basculé vers le régime du président Petro Porochenko qui est devenu sensiblement plus corrompu que celui de son prédécesseur.
Il suffit de consulter les réels avis de l’échantillon représentatif des entreprises et de la population du pays pour connaitre cette réalité sur la sensible aggravation de l’état de corruption omniprésente et incontournable au sein de chaque organisme et cellule de l’Etat sans aucune exception.
Cinq années du règne du président P. Porochenko se sont écoulées et, une fois de plus, l’arrivée de V. Zelensky au pouvoir a été en partie conditionnée par un niveau record dans l’histoire de l’Ukraine de la corruption du pouvoir sortant. En votant pour Zelensky, les ¾ des électeurs ont surtout voté non pas pour ce dernier, mais contre le président Porochenko, en considérant que la corruption qui s’est installée au pays entre 2014 et 2019 a déjà atteint son apogée et le changement de la gouvernance ne peut donc que la faire diminuer.
La désillusion a été rapide et brutale. Avec l’arrivée au pouvoir du nouveau régime, selon l’avis objectif des représentants des entreprises et de la société ukrainienne, une fois de plus, la situation au niveau de la corruption s’est aggravée davantage. Cela étant, en mentionnant ces appréciations, il est à souligner qu’elles datent de la période de 2019 à 2022, soit avant l’entrée de la Russie en guerre.
Dès le déclenchement de la phase active des hostilités en février 2022 et à ce jour, selon mes nombreux interlocuteurs ukrainiens, le niveau de la corruption dans le pays s’est approfondi, une fois de plus, en se transformant en une véritable frénésie qui agit comme un rouleau compresseur non seulement vis-à-vis de l’économie du pays en général, mais également vis-à-vis de la quasi-intégralité des citoyens à tous les niveaux de leur vie.
Par ailleurs, selon une enquête menée par la « Plate-forme sociologique ukrainienne », du 7 au 14 octobre 2023, parmi les citoyens de l’Ukraine âgés de plus de 18 ans, près de 90% des habitants de l’Ukraine ont constaté une augmentation du niveau de corruption dans le pays après le début du conflit armé.
Les classements publiés par des OGN, tels que Transparency International qui place l’Ukraine qu’en 104ème position sur les 180 des pays les plus corrompus pour l’année 2023 (contre la 116ème position en 2022) ne sont que des sophismes, des études approximatives qui ne représentent que le ressentiment général d’un échantillon non représentatif vis-à-vis de la corruption et ne reflètent guère toute la profondeur du désastre de la réalité que la société ukrainienne est en train de vivre.
Oleg Nesterenko
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Si tout cela était su par les occidentaux, on peut se poser la question de savoir pourquoi l’occident n’a pas laissé POUTINE mener à bien son entreprise. Dans ces centaines de milliards déversés combien sont revenus en occident au profit de ses décideurs.
Ces derniers tondant les contribuables ou plutôt creusant la dette à leur profit pour la bonne cause. La fourniture de matériel militaire fût une aubaine pour les entreprises construisant de l’armement mais en même temps permettait de faire monter le PIB en créant de l’emploi. Cette guerre pose beaucoup de questions notamment sur les agissements de l’administration BIDEN et par ricochet européenne.
Zelenski n’aurait il pas vendu des biens aux US illégalement acquis?