Avec « Le Chanteur de Mexico », les Français tournent le dos à la guerre et « le bonheur fleurit »

♫ Il est un coin de France 
Où le bonheur fleurit ♪

Notre époque n’est pas à la joie et alors qu’on nous annonce une année noire sur le plan économique, retrouvons plutôt les airs joyeux du  Chanteur de Mexico (1956), de la France d’avant le yéyé.

Une pensée aux Français de cette époque, qui ont dû affronter les difficultés de leur époque, et qui ont fredonné ces airs, comme un pied de nez à l’adversité et à la période de la guerre tout juste refermée. 

Comédie musicale

De Richard Pottier | Par Felix Gandera, Raymond Vincy

Avec Luis Mariano, Bourvil, Annie Cordy

Le Chanteur de Mexico est au départ  une opérette à grand spectacle en 2 actes et 20 tableaux, sur une musique de Francis Lopez, un livret de Félix Gandéra et Raymond Vincy, et des paroles de Raymond Vincy et Henri Wernert, créée au théâtre du Châtelet à Paris le 15 décembre 1951

L’opérette est une spécialité française ! 

L’opérette française est née dans un contexte bien précis : celui du contournement de la censure et du rejet des grands spectacles bourgeois. 

Le chanteur d’opérette doit également être bon comédien, et doit faire rire. Or, comme l’a écrit le maître de la comédie :

« C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens », Molière

Le Chanteur de Mexico, créé le 15 décembre 1951, marque l’apogée de la notoriété de Francis Lopez et de Luis Mariano et de ce style d’opérette à grand spectacle qui a fait la renommée du théâtre du Châtelet et de son directeur Maurice Lehmann.

La critique, qui n’est pas toujours tendre pour ce type de spectacle, ne s’y est pas trompée. Une approbation quasi générale à la création :

Le Châtelet s’est dépassé lui-même. Ce miracle s’est réalisé. C’est proprement prodigieux et je ne crois pas faire preuve d’un puéril chauvinisme en affirmant qu’il ne saurait y avoir quelque part dans le monde, même dans l’opulente Amérique, des réalisations d’une telle qualité, à la fois par l’ampleur, le charme et le goût.
La mise en scène de Maurice Lehmann est une des plus magnifiques réussites de ce merveilleux animateur.
Voilà un spectacle qui honore Paris. » 
(André Ransan, Le Matin)

Le spectacle est adapté à l’écran en 1956 par Richard Pottier sous le même titre.

La chanson titre Mexico demeure l’une des plus connues de Luis Mariano et de la chanson française, avec son célèbre contre-ut final.

Synopsis

Vincent Etchebar chante régulièrement dans son petit village basque. Un jour, il est repéré par l’imprésario Cartoni qui lui donne l’occasion de percer à Paris. Il part alors vers la capitale en compagnie de son ami Bilou. Mais rien ne va se passer comme prévu : ils vont rencontrer une fleuriste répondant au nom de Cri-Cri puis se retrouver, au gré d’aventures extraordinaires, sur le territoire mexicain.

Bourvil et Luis Mariano

Bande-annonce

https://www.tokyvideo.com/fr/video/le-chanteur-de-mexico-vf

Au sortir de la guerre, les Français ont envie de se changer les idées et de sourire à nouveau. 

L’opérette – et le film – vont leur apporter alors un peu de joie. 

« Le bonheur fleurit »…et les Français vont au cinéma pour voir la vie en couleur

Il est un coin de France 
Où le bonheur fleurit
Où l’on connaît d’avance
Les joies du paradis
Et quand on a la chance
D’être de ce pays
On est comme en vacances
Durant toute sa vie…

Les Stentors Il est un coin de France

Bourvil et Annie Cordy

Luis Mariano

Mariano Eusebio González y García, dit Luis Mariano, né le 13 août 1914 à Irun (province de Guipuscoa, Espagne) et mort le 14 juillet 1970 à Paris, fut un ténor et chanteur d’opérette basque espagnol, qui a connu une très grande popularité en Amérique latine, en France, en Espagne et au Québec. Outre l’espagnol et le français, il parlait couramment le basque, sa langue maternelle, et a toujours assumé ses origines basques.

Il accède à la célébrité en 1945 grâce à La Belle de Cadix, opérette de Francis Lopez ou encore Le Chanteur de Mexico. Il devient alors, à la scène comme au grand écran, le « prince de l’opérette ».

 

Les airs…

Francis Lopez a composé pour Le Chanteur de Mexico l’une de ses meilleures partitions dont les airs s’intègrent bien à l’atmosphère de l’action, des airs qui ont été rapidement sur toutes les lèvres : « Mexico », « Rossignol », « Acapulco », « Il est un coin de France », « Maïtechu », « Quand on voit Paris d’en haut », « Quand on est deux amis »…

Reprise par Kendji Girac

Rossignol De Mes Amours par Roberto Alagna

Marie Myriam – Rossignol de mes amours

José Villamor – Rossignol de mes amours

Le Chanteur de Mexico,  joué à l’Opéra de Marseille en 2021 en entier, 1h58

 

 167 total views,  151 views today

image_pdf

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


3 Commentaires

  1. Je profite de l’article pour te remercier Jules, pour toutes ces merveilles culturelles que tu nous a fait découvrir cette année, en souhaitant que l’année prochaine soit aussi riche,je te souhaite un joyeux Noël.

  2. La photo de Bourvil et Luis Mariano est prise à Saint-Sébastien (Donostia), j’en suis quasi certain.
    Les Basques peuvent être fiers de cette superbe ville !
    Quant à Luis sa voix s’écoute en nous obligeant à cesser toute activité.

    J’ai découvert cette région en 2001 et j’en suis tombé amoureux (côté espagnol) et mon travail m’y a amené jusqu’en 2020.