Pour lutter contre les insectes xylophages et les fourmis électriques, aidez les pics épeiches l’hiver…

 

Ma vieille maison est comme une personne pour moi. Elle est une partie de moi, je fais corps avec. Elle était déjà debout quand mes grands-parents étaient jeunes, pas encore mariés, sans enfants…

Elle m’enracine dans la terre française, avec son sous-bois faisant office de jardin, peuplé de mésanges, geais des chênes, rouge-gorge, pics verts et pics épeiches pour citer les plus beaux des oiseaux que je vois au quotidien autour de moi.

Je me sais ainsi dans le viseur des écologistes fous agitant le bilan carbone et l’empreinte écologique pour me stigmatiser. J’enrage quand la facture de gaz et d’électricité explose parce qu’un parlement infâme a décidé d’augmenter les taxes sur les énergies pour nous faire la morale.

Vivant au milieu d’une épaisse végétation qui cache et protège la faune, je sais que pullule tout un tas de bestioles qui pourraient la blesser, la détruire peut-être. Je redoute les rongeurs s’infiltrant dans les toitures, les canalisations, profitant du moindre trou, de la moindre tuile mal positionnée, des fenêtres laissées entrouvertes la nuit… Ma chatte européenne a choisi cet espace comme terrain de chasse et je compte sur elle pour m’en protéger, même si je m’agace de la voir plutôt chasser les tourterelles turques…

Je crains tout autant les insectes xylophages, prédateurs des bois quasi invisibles, aussi discrets que nombreux dans les chênes centenaires. Chacun de ces vieux messieurs honorables abrite autant d’ennemis qu’il regorge de bienfaits en offrant son ombrage l’été, permettant de se passer de climatisation… ce ne sont pas les poutres qui manquent et leur traitement a dû déjà cesser de produire son effet bien avant ma naissance. Je me garde de faire rentrer la moindre bûche et même la moindre branche…

En cette journée de début décembre, j’ai trouvé au sol un pic épeiche, un de ces oiseaux si beaux qu’on en vient à croire qu’il existe un Être qui les a peints pour nous émerveiller. https://www.instinct-animal.fr/oiseaux/pic-epeiche/

Il s’est laissé approcher sans se sauver. Passé le temps de la surprise, je me suis accroupi pour m’approcher de lui et m’étonner de nos échanges de regards confiants. Moi d’abord, j’avais confiance en lui. Je voyais qu’il ne me ferait pas mal si je le prenais dans ma main, au creux de la paume. Lui aussi, me voyant approcher sans malice me reconnut comme un ami des oiseaux. Je ne pus m’empêcher de lui parler comme s’il me comprenait.

Un oiseau sauvage à terre ne cherchant pas à fuir n’est pas dans un état normal. Il est soit malade, soit épuisé, soit assommé par un coup. Il peut être fatigué par le froid, le manque de nourriture, si vraiment il n’a pas pu manger depuis longtemps. Mais normalement il trouve dans la Nature toute la ressource pour survivre. Le regard vif de ce pic me donna le sentiment qu’il était en bonne santé. Mais l’arrivée du froid vif a dû le sonner. A moins, chose fréquente, qu’il n’ait percuté un véhicule ou heurté une vitre. Dans ce cas, l’oiseau peut mourir instantanément ou être « sonné », assommé, le temps de reprendre ses esprits.

Je me suis trouvé ainsi un jour avec un autre pic épeiche dans les mains qui s’est éteint dans la minute après avoir heurté une vitre lorsque j’ai emménagé. Depuis ce jour, j’ai mis des rideaux à toutes les fenêtres, même celles sans vis-à-vis. Ainsi, cela évite que les oiseaux ne les percutent.

L’oiseau peut aussi avoir fait une mauvaise rencontre. Le nombre de chats errants a beaucoup augmenté face au manque de stérilisation et au manque de responsabilité ambiant de nos concitoyens qui veulent une « peluche » sans contrainte. Effet du « confinement », l’engouement pour le chat est une réalité :

https://www.lejsl.com/societe/2024/10/10/la-population-de-chats-errants-explose

https://www.radiofrance.fr/franceculture/les-chats-domestiques-une-menace-pour-la-biodiversite-6261898

Normalement, un oiseau à terre doit être secouru en portant des gants, en le prenant délicatement mais fermement pour ensuite le placer dans une boîte (carton avec des ouvertures ni trop grandes ni trop petites trouées au ciseau) où il pourra respirer tout en étant en sécurité, pour ensuite l’emmener dans un refuge ou centre de soins. Vous ne pourrez pas le nourrir avec des graines trouvées en animalerie la plupart du temps car ils sont insectivores. On trouve cependant parfois dans ce genre de commerce des insectes à acheter. La législation interdit de garder durablement chez soi un tel animal sauvage.

Dans le cas présent, je craignais pour la vie du pic épeiche car les prédateurs rôdent aux alentours, alors me sentant en confiance je l’ai pris dans mes mains directement en lui parlant doucement et il ne m’a cherché aucun mal. Je comptais l’installer dans la maison afin de le garder quelques jours, le temps qu’il se « retape ». Mais le pic reprit des forces en 2 ou 3 minutes entre mes mains jointes qui le conduisaient vers mon domicile et s’envola aussi rapidement qu’il était apparu sur mon chemin. C’était sans doute la meilleure chose qui pouvait arriver, elle montrait que ce pic avait encore de la ressource et qu’aussi peu craintif qu’il était, il était juste dans un moment de faiblesse passagère…

Comme les mésanges, le pic peut se nourrir de boules de graisse disposées dans les mangeoires le temps de passer l’hiver. Un petit coup de pouce à ce moment précis où les oiseaux du jardin ont besoin de beaucoup d’énergie.

Vous pouvez même acheter les mangeoires non pas dans les grandes enseignes du commerce mais auprès de potiers, artisans locaux dont on peut faire connaissance sur les marchés d’artisanat d’art, surtout à la période de Noël où ces marchés sont fréquents. Les potiers confectionnent des mangeoires protégées des intempéries par des chapeaux. Les oiseaux viennent picorer dans ce genre de mangeoires disposées dans un arbre à la hauteur la plus élevée possible. Elles ne sont pas beaucoup plus chères et cela évite d’enrichir Mulliez et autres milliardaires.

Une mangeoire en bois faite maison convient bien aussi.

Aidez les pics à passer l’hiver et ils vous rendront bien des services. En effet, toute l’année ils mangent habituellement des insectes xylophages comme le capricorne ou les termites, toute la vermine qui traîne dans les arbres et notamment les arbres fruitiers.

Cela permet ainsi de maintenir ces arbres qui nous nourrissent, nous font de l’ombre l’été sans nuire à l’ensoleillement l’hiver puisqu’ils perdent leurs feuilles…

C’est de l’écologie intelligente que les faux écolos du Parlement ne peuvent pas comprendre, eux qui ne s’intéressent à l’écologie que pour assécher notre épargne et épuiser nos ressources afin de nous rendre davantage esclaves…

Cela permet également à nos vieilles maisons de durer plus longtemps en les préservant des attaques redoutables de ces insectes, le traitement du bois n’étant pas simple et n’étant pas sans conséquence sur la qualité de l’air qu’on respire ensuite dans la maison…

https://www.lairdubois.fr/questions/2754-peut-on-rester-chez-soi-en-ayant-traiter-la-maison-au-xylophene-merci.html

Il vaut mieux privilégier les solutions naturelles et aider ainsi ces oiseaux qui, en sus d’être d’une beauté époustouflante, faisant partie du patrimoine faunistique français, sont des alliés utiles à la préservation des maisons anciennes.

Le pic épeiche vous débarrassera également des araignées et des fourmis en limitant leur prolifération.

Ils seront peut-être utiles aussi face aux redoutables « fourmis électriques » pour l’instant cantonnées au département du Var mais qui proliféreront sans doute comme ont proliféré les moustiques tigres ou les frelons asiatiques venus chez nous à cause de la mondialisation…

https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/elles-piquent-les-humains-les-chiens-les-chats-alerte-aux-fourmis-electriques-qui-pullulent-dans-le-var_14601498/

Toutes ces saloperies importées promettent de nous rendre la vie dure, la piqûre de la fourmi électrique étant particulièrement douloureuse et imprévisible. Ce genre de bestiole peut finir par nous obliger à rester cloîtrés l’été au lieu de profiter de la belle saison. On le voit déjà avec le moustique tigre devenu extrêmement envahissant et pénible en quelques années.

Le sujet peut paraître anodin mais la qualité de vie en France tient aussi à cela ! Dévorant les larves qu’il trouve dans les arbres, le pic épeiche comme d’ailleurs son cousin le pivert limitent la prolifération de ces insectes d’une façon naturelle, sans danger pour la santé humaine.

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7 Commentaires

  1. Quel bel article Monsieur, merci infiniment, c’est un vrai bonheur de lire cela parmi toute la sinistrose environnante. Longue vie à vous et profitez bien de votre coin de paradis et de toutes les créatures à plumes ou à poils qui le peuplent. Bien cordialement, Philippe Decousset

  2. Quels beaux petits volatiles, élégants, et affectueux pour certains. Plus que nous croyons.
    Marc Menant (complice de Christine Kelly le soir à 19h sur CNews) est un passionné d’oiseaux.
    Ma blonde aussi.
    J’ai eu un chef dont j’ai découvert la passion à son pot de départ en retraite.
    Nous sommes maintenant en appartement de centre ville mais nous continuons à soigner et protéger ces jolis animaux autant que possible.
    Nos chats les laissent voleter dans la cuisine… enfin… nous surveillons à distance. 🦜🐥🐱
    Par contre l’absence des canards et cygnes qui nous accompagnaient en bord de Seine est pesante.

  3. Merci Mr Maxime
    Un peu de fraîcheur et de bienveillance pour le bonheur de ceux qui n’ont pas des courants d’air entre les oreilles
    Les habitants de nos jardin étaient là avant nous et nous succéderont, ils sont autant chez eux que nous sinon plus, merci de vous en soucier
    Nous sommes nombreux à les aider comme ils nous aident dans ce monde malade.

  4. Je nourris mes amis du ciel. Les mésanges viennent taper aux carreaux quand les mangeoires sont vides. Elles n’ont pas peur de moi. On est amis.

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