La sauge de Sibérie, ou sauge de Russie, est cette belle plante bleu indigo, entre le bleu et le violet, qui apporte de la couleur et une grâce sauvage à un jardin.
Elle n’a pas d’odeur, contrairement à la lavande, à laquelle elle ressemble certes, mais en étant généralement plus grande que la lavande. Elle peut faire jusqu’à 1 mètre 20, alors que la lavande plafonne à 60 centimètres.
La lavande a un port plus dressé, ses tiges sont plus droites et verticales que celles de la sauge de Sibérie, la couleur verte y est plus dominante aussi, alors que sur la sauge de Russie le bleu est majoritaire.
Lavande :
Sauge de Russie :
Chacune possède son charme. C’est un plaisir de voir les insectes pollinisateurs butiner l’une comme l’autre à la belle saison…
Le nom scientifique de cette plante est perovskia…
Perovskia, ça sonne russe !
Et pourtant, de plus en plus, les jardineries désignent la perovskia comme étant une « lavande d’Afghanistan« .
Tiens donc !
Voilà qui est trompeur car elle n’a absolument pas l’odeur de la lavande. Celui qui l’achète en pensant pouvoir profiter de cette odeur inimitable sera abusé…
Par son absence d’odeur, elle fait davantage penser à la sauge, même si certaines sauges ont une odeur comme la sauge citronnée que l’on peut utiliser en cuisine.
http://mjgarnier.over-blog.com/article-la-sauge-citronnee-109320621.html
Quant à expliquer ce que vient faire l’Afghanistan dans cette histoire !
Depuis quand le mot « perovskia » évoque-t-il des consonances arabes ? Il est bien évident qu’on y retrouve des consonances russes et non arabes.
On y trouve le suffixe « ov » qui, en russe, désigne l’appartenance.
https://fr.wiktionary.org/wiki/-ov
Quant à la lettre « k », elle remplace le « c » dur dans l’alphabet cyrillique, où elle est très courante.
Alors je ne comprends pas l’utilité de se référer à l’Afghanistan dans cette histoire, si ce n’est attribuer une couleur orientale, arabisante dans un contexte géopolitique où la bien-pensance préfère le monde musulman à la Russie…
Comme si nous devrions avoir un peu honte d’avoir une sauge de Russie dans le jardin plutôt qu’une lavande d’Afghanistan…
On connaît le talent des experts en communication qui s’exerce jusque dans la botanique afin de trouver un nom charmant à une plante (par exemple, la « rose d’hiver » ou « rose de Noël » pour l’hellébore qui, là aussi, n’a pas grand-chose à voir avec la rose qui embaume, la rose du rustique rosier, inimitable…).
Il serait bon de remettre de l’ordre dans ces noms vernaculaires, bannir le terme « lavande d’Afghanistan » (qui évoque la déplaisante burqa et le régime dégradant et discriminatoire subi par les femmes, entre autres) pour revenir au doux nom de « sauge de Russie », « sauge de Sibérie »…
La sauge de Sibérie ‘Blue Spire’ est une des rares plantes à fleurir en plein été et pendant longtemps, de juillet à septembre. Ses fleurs bleu lavande, réunies en panicules dressées de 30 à 40 cm, produisent un effet léger très agréable. Ses tiges, recouvertes d’un duvet gris, portent bien les fleurs au dessus du feuillage. Ce dernier est allongé, finement découpé et recouvert d’un duvet argenté. Il dégage une odeur de sauge quand on le froisse. C’est la plante idéale pour les massifs, rocailles, terrasses et bacs. Facile à réussir, elle supporte très bien le sec et apprécie une exposition ensoleillée, chaude, ainsi qu’un sol filtrant, même pauvre et graveleux.
Origine botanique : Horticole ; obtenu en Allemagne avant 1961, nommé et diffusé par Notcutts (GB) 1963
https://www.silencecapousse-chezvous.fr/sauge-de-siberie-blue-spire-perovskia
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C’est niaiseux, effectivement, ce nouveau nom … d’after-shave dominical taliban.
Depuis longtemps connue comme sauge russe, notamment sur plate-bandes municipales, quand froissée odeur forte, assez agréable.
Merci ami Maxime de ce bel article d’instruction et de poésie. Ayant de très sérieuses lacunes en plantes, fleurs, arbres, et plein d’autres choses, je ne connaissais pas la sauge de Sibérie, ou sauge de Russie.
La lavande, oui, je connais très bien habitant sur la Côte d’Azur et en ayant moi-même sur mon terrain.
Pour le reste, tu l’as magnifiquement dit : « (…) si ce n’est attribuer une couleur orientale, arabisante dans un contexte géopolitique où la bien-pensance préfère le monde musulman à la Russie… ».
Rien à rajouter.