Allez, 
Hidalgo, go !
 Mais jetez le Maire 2 !…

L’Anne Hidalgo de Paris ne semble pas vouloir faciliter la victoire de son camp pour les prochaines municipales ! Ainsi, elle pourra toujours dire au soir de la défaite des socialistes :
« Ah, si l’on m’avait laissée me présenter au lieu de me pousser vers la sortie sous prétexte de mes modestes résultats à d’autres élections que municipales, il est certain qu’au siège de maire, j’aurais été élue ! Que dis-je, j’aurais été ré-réélue !!! »

Je m’avance sur cette (future) déclaration mais, depuis mardi, on peut dire qu’elle fait tout pour savonner les planches de ses prétendants (ou prétendus) successeurs : en annonçant ce mardi son retrait de la 3e course à la mairie de Paris, elle a ignoré le meilleur candidat de son camp socialiste qui fut son premier adjoint -poste non négligeable !- Emmanuel Grégoire ! Lui qui disait -selon le Figaro du 24 mai dernier- :
« Mon boulot, c’est de garder Paris à gauche ! » (…) « Je suis très serein. Je construis mon ambition en cohérence et en dialogue avec Anne Hidalgo. » (…) « J’ai une excellente relation avec elle. Elle sait ma fidélité et ma franchise. »
Suit le commentaire -en mai dernier donc- d’un Figaro peu convaincu sur ces « confidences » d’Emmanuel Grégoire, alors si confiant en « son  avenir » avec… Anne :

« Il semble évident qu’il ne peut pas dire le contraire, ni laisser penser qu’entre eux les relations ne seraient pas au beau fixe. »

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Depuis ce « pas au beau fixe » en mai, ces relations ont subi un séisme dévastateur ayant creusé une crevasse entre l’amère maire et le maire 2-expression qu’au siècle dernier, un maire de mon département n’a cessé d’employer, lors d’une conférence de presse, en parlant des problèmes qu’il rencontrait avec son premier adjoint au maire : 
« Ce maire 2 qui veut prendre ma place… » !-
Quant au maire de Paris, après avoir annoncé qu’elle renonçait à un troisième mandat, elle a précisé à propos de son éventuel prochain successeur :
« Je le connais bien, je l’apprécie depuis très longtemps ; il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris » Mais ce « il » n’était pas celui qui, six mois à peine auparavant, affirmait…-croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer !-avoir « une excellente relation avec elle » !
Le maire Hidalgo ne parlait donc pas d’Emmanuel Grégoire mais d’un quasi inconnu du grand public : Rémi Féraud. 
Si peu connu que Le Figaro de mardi a joué sur la sonorité de ses prénom et nom : 
« Quatre syllabes qui ne vous disent probablement rien. » 
« Pourtant, le sénateur de Paris de 53 ans, qui dirige la majorité municipale depuis une décennie, est un fidèle parmi les fidèles, membre historique du premier cercle de la première édile. »
 C’est de lui -et non d’Emmanuel Grégoire- dont Mme Hidalgo parlait en précisant :
« …il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris. »
Le Figaro note que Rémi Féraud « confiait récemment sa volonté d’« écrire un nouveau chapitre du même livre », déclarant « tout assumer » du bilan de Bertrand Delanoë (2001-2014) et d’Anne Hidalgo (2014-2026). Façon d’orienter sa candidature dans la droite ligne de la politique menée par les socialistes dans la capitale depuis 2001. »

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Mais le Figaro semble douter d’une victoire de Rémi Féraud :

« En plus d’une popularité à acquérir, le dauphin devra démontrer sa détermination à occuper un poste très exposé (…) Placide de tempérament, Rémi Féraud devra fendre l’armure. « Quand je suis prudent, ce n’est pas parce que je manque de volonté, c’est parce que je suis méthodique », précise-t-il, à toutes fins utiles. »

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D’un côté, en choisissant de ne pas se représenter, Anne Hidalgo fuit donc une défaite cuisante.

D’un autre, en ne promouvant pas celui qui avait le plus de chance de recueillir le plus grand nombre de voix de gauche, à savoir Emmanuel Grégoire, il semble qu’elle veuille, en poussant -au contraire- à sa succession Rémi Féraud, que le candidat de son camp fasse un score encore plus petit. Voire encore plus minable qu’elle.

Mais pour quelle raison ? Eh, bien, peut-être pour simplement pouvoir dire au soir des législatives et, pourquoi pas, dès le premier tour…-mais cela ne pourra pas être plus bas que son premier tour à la présidentielle de 2022 : 1,74% soit le score le plus bas de tous les candidats socialistes à ce scrutin de la Ve République mais pas que…-

« Vous voyez bien que ce n’est pas moi que les Parisiens n’aiment pas… C’est le parti socialiste… »

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Voilà pourquoi l’Anne de Paris ne veut surtout pas donner de l’excellent foin à déguster à un successeur… Si elle pouvait faire avaler un étouffe-chrétien…(ou, plus joliment dit par les habitants de la Sologne, un étouffe-coquin)…à ce… coquin d’Emmanuel -pas Macron mais Grégoire-, elle le ferait ! Quitte, la coquine, à faire perdre son camp…
Ah, où est l’esprit de ces nobles hidalgos venus d’Espagne où Ana María Hidalgo Aleu est née à San Fernando près de Cadix ? Née en avril mais pas le 1er !…

Ce noble esprit ne se serait-il pas malencontreusement dilué l’été dernier, peu avant les JO de Paris, dans l’eau, si peu pure, de la Seine !

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

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