Science : Dans le Coran, il existe un mot, « ‘ilm », constamment traduit par « science ». On peut affirmer cependant qu’il n’y revêt jamais le sens spécialisé que nous accordons au mot « science » lorsque nous parlons du « monde de la science » comme de l’ensemble des « connaissances d’une valeur universelle ayant un objet et une méthode déterminés et fondées sur des relations objectives vérifiables[1]». De manière auto-référentielle, la science appelée « ‘ilm » est la connaissance de l’islam, telle qu’elle est révélée dans le Coran. « Science » de la théologie, donc. Il en va de même dans les « hadiths ». Cela vient embrumer la perspective, lorsque l’on tente d’examiner le rapport de l’islam à la science.
Les sciences coraniques
L’omniscience d’Allah est affirmée 118 fois dans le Coran. Il « embrasse tout dans sa science » (6, 80 ; 7, 89. ; 20, 98). Quand les versets indiquent un tant soit peu ce qu’il y a dans ce « tout », la science d’Allah est celle du passé et de l’avenir de chacun (20, 110) ; il connaît aussi les actions et pensées de chaque individu (11, 92). ; il est maître dans l’interprétation des rêves (12, 21) et surtout il détient la science de l’Heure, celle du Jugement dernier (43, 85).
Allah est jaloux de sa science ; il en écarte les simples mortels qui la rechercheraient par leurs propres moyens car « La science n’est qu’auprès d’Allah. » (46, 23). Quoi que les hommes entreprennent, « de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut» (2, 255). Sa science est à jamais celle de « l’inconnaissable » (53, 35). Chaque avis d’un « ouléma » se conclut d’ailleurs par « Allah sait mieux« .
L’illettrisme de Mahomet
Le choix d’un Prophète illettré ne manque pas d’interroger. L’illettrisme et même l’anaphalbêtisme de Mahomet au moment de la Révélation ressort de versets comme celui-ci : »Et avant cela, tu ne récitais aucun livre, tu n’en écrivais aucun de ta main droite. Sinon ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes « (29, 480). Il s’agit de lever le doute suivant lequel Mahomet aurait pu copier des textes religieux antérieurs (plagiat bien établi aujourd’hui[2]). Il s’agit aussi de flatter le public, majoritairement illettré, auquel s’adresse le Coran. En effet, le texte coranique insiste sur le fait que, contrairement aux juifs et aux chrétiens, les destinataires arabes du Coran « n’ont pas de livre » (3, 75).
Un savoir sans objet
On ne peut qu’être frappé par l’emploi répété du verbe savoir sans complément d’objet, notamment dans l’expression « ceux qui savent » (10 fois) et, plus encore, à l’opposé, dans la désignation de ceux « qui ne savent pas » (33 fois). Les premiers étant supérieurs aux autres : «Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ?» (39, 9). Le contenu de ce savoir n’étant jamais précisé, il se confond avec la croyance en l’islam.
Un raisonnement circulaire
Un même mot, « ayat », est tantôt traduit pas « signe » ou par « preuve » (ou par « verset« ). Le Coran rappelle sans cesse qu’Allah envoie ces signes, ou preuves, pour attester de son existence. Or il précise aussi que ces preuves ne sont perceptibles que par « ceux qui savent ». « Il y a en cela des preuves («la’ayatin») pour les savants («lilƐalimiyna ») » (30, 22). De façon naïvement circulaire, cela revient à dire : La preuve qu’Allah existe, c’est qu’il en donne des preuves à ceux qui croient déjà aux preuves de son existence. « Nous exposons les preuves pour ceux qui savent !» (6, 97).
Les « savants de l’islam »
Leur « science » consiste à étudier l’islam dans l’intérêt de l’islam. Leurs disciplines sont l’exégèse des versets (« tafsir »), la biographie de Mahomet (« sira » et « hadiths »), les circonstances de la « descente » des versets et des abrogations, la grammaire arabe, les lectures et prononciations du texte coranique, le droit (« fiqh ») découlant de la « charia ». Un « ouléma » est un savant en religion, un « cadi » est un savant en droit islamique et un juge, un imam est un guide pour une communauté (prêche et dirige la prière), un mollah est un gardien de la foi dans le monde indo-iranien, un « mufti » est un musulman sunnite qui émet des avis religieux, et ayatollah est un des titres les plus élevés de l’islam chiite…
Mufti lisant dans son tabouret de prière par Jean Léon Gérôme (vers 1900).
Les «sciences étrangères»
L’ignorance des autres
L’islam a besoin de proclamer la supériorité des musulmans sur ceux qui vécurent avant son apparition ; avant la Révélation, régnait partout la « jâhilîya », le « Temps de l’Ignorance ». Cependant, après les conquêtes, une fois la terre d’islam (« Dar al-Islam ») immensément élargie, un certain pragmatisme s’imposa aux vainqueurs. Pour gérer ce que le sabre avait conquis, il ne suffisait pas d’illettrés récitant un seul livre. Il fallait tirer parti de ce qui pouvait être utile à l’Empire musulman dans la culture des peuples désormais sous sa domination .
L’appropriation des « sciences étrangères »
Lorsqu’on veut insister sur l’apport de l’islam aux sciences, on évoque un « âge d’or de l’islam », expression qui désigne les quelques siècles (VIIIe-XIIIe) pendant lesquels les populations autochtones conquises par les arabo-musulmans n’avaient pas encore perdu leur culture sous la pression de ces derniers. Beaucoup se convertirent pour échapper aux contraintes de la dhimmitude. De sorte qu’on put les compter au nombre des scientifiques musulmans.
Au VIIIe siècle, le calife Al-Mansour fit appel à des savants étrangers. Les domaines qui intéressaient principalement les musulmans étaient les sciences d’application pratique : la médecine, les mathématiques, l’astronomie (utile pour déterminer la période du Ramadan). Un astrologue/astronome juif Masha’alla vint pour déterminer le moment le plus favorable à la fondation de Bagdad (762)[3] .Les traducteurs mobilisés pour traduire en arabe les textes de l’Antiquité gréco-latine étaient des chrétiens syriaques, des juifs, des persans. Après la visite d’un astronome indien à sa cour, le calife Al-Mansour chargea le persan, Al-Fazari, de traduire en arabe des tables astronomiques indiennes (722). (C’était un progrès mais bientôt l’astrologie supplantera à nouveau l’astronomie.)[4]
Vers 820, le calife Al-Mamun fonda à Bagdad la « Maison de la Sagesse », rémunérant des savants pour travailler autour d’une grande bibliothèque. Le mathématicien Al-Khwarizmi (780-850), originaire d’Ouzbékistan, y décrivit les notations indiennes[5]. Al-Khwarizmi introduisit dans la numérotation arabe le zéro, concept novateur, et, de son nom, dériva plus tard le mot «algorithme». L’autre grand nom des mathématiques « arabo-musulmanes », Abu Kamil (830-900), était égyptien, tout comme l’astronome ibn Yūnus (950-1009). L’alchimiste Jabir Ibn Hayyan (721-815), considéré comme un des pères de la chimie, était perse, de même que les astronomes Al-Marwazi (766-869), Al-Farghani (mort après 861), Al-Khujandi (940-1000), Ibrahim ibn Sinan (880-943) et ʿAl-Sūfī (903-986), l’opticien Ibn-al-Haïtham (965-1040), les scientifiques polyvalents Al-Kindi( 801-873), Al-Biruni (973-1050) et Al-Razi ( 865-925). Le chirurgien Abu Al-Qasim (940-1013) était andalou ; l’astronome et mathématicien Al-Battānī (858-929) était anatolien, l’astronome et opticien Taqi al-Din (1526-1585), né en Syrie, avait fait ses études en Égypte, et s’est ensuite installé, lui aussi, en Anatolie, etc…[6]
Les savants dits « arabo-musulmans » se voient aujourd’hui attribuer un éventail de compétences impressionnant : médecine, astronomie, mathématiques, physique, chimie, philosophie. Cela n’est possible que parce que leurs sciences étaient encore à un stade embryonnaire. Pour ce qui est de la philosophie, ni le mot, ni la chose n’existait en arabe, il fut traduit par « falsafa » au IXe siècle. Pour ce qui est, de nos jours, des deux plus célèbres savants-philosophes, Avicenne (980-1037) et Averroès (1129-1198), ils ont surtout commenté des traductions d’œuvres grecques (Platon, Aristote, Hippocrate, Galien…) en voulant les accorder à l’islam. Averroès prononça même une «fatwa» pour rendre la philosophie obligatoire dans la formation des savants de l’islam ! Mal lui en a pris. La greffe ne pouvait prendre car la logique aristotélicienne établissait des critères de vérité dans la raison humaine, en dehors de toute révélation. Or le mot raison («‘aql») n’existe pas dans le Coran, pas plus que la logique du « logos » ne s’y trouve. « La conciliation entre l’usage de la raison, tel que l’avait pratiqué les philosophes antiques, et la prophétie était quasi impossible (…) Le rationalisme grec ne put pénétrer le monde politique et social du Dar al-Islam »[7]. « L’innovation », demeura l’un des péchés majeurs en islam, la « bid’a »: « Quiconque apporte à notre religion une nouveauté qui n’en provient pas, celui-là est à repousser »[8] et même, pour les plus conservateurs, « Qui pratique la logique est hérétique ».[9]
Attribuer l’essor scientifique de la Renaissance aux traductions en latin de savants musulmans, comme Avicenne ou Averroès, sous prétexte qu’elles ont été intégrées dans l’enseignement universitaire en Europe, est très exagéré[10]. En effet, la tradition scolastique a agi comme une chape de plomb pesant sur la recherche. Les avancées scientifiques en Occident sont surtout à porter au crédit de ceux qui, comme préalables à la théorisation, ont osé réouvrir la voie et de l’expérimentation et de l’hypothèse. Or la conjecture, l’hypothèse, c’est dans le Coran « al-Zana » qui est bannie en islam (55, 26 ; 6, 116)[11]. Sans oublier que la diffusion du savoir s’est faite en Europe, à partir du milieu du XVIe siècle, par l’imprimerie, longtemps ignorée -ou même interdite- en pays musulmans.[12]
Les erreurs scientifiques d’Allah[13]
Géographie
La terre est plate, grâce à Allah : « Et c’est Lui qui a étendu (« maha » : « allonger en tirant« ) la terre et y a placé montagnes et fleuves (13, 3). « Il a fait de la terre un tapis » (71, 19-20 ). Les auteurs de «tafsir» confirment. Tabari :« Il a étendu la terre en la faisant longue et large» ; Ibn Katir : «Il l’a rendue spacieuse et étendue en longueur et largeur».
Les montagnes, comme les cieux et la terre, sont des lâches : « Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d’éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l’homme s’en est chargé car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. » (33, 72). Mais les montagnes ont tout de même une fonction : elles fixent le tapis ! « Quant à la terre, nous l’avons déployée et avons placé dessus des ancrages («rawaçia») et nous y avons fait naître et se développer un équilibre parfait de toutes choses.»(15, 19). « Il (Allah) a implanté des montagnes ancrées dans la terre pour l’empêcher de vaciller sous vos pieds » (16.15 ; 21, 31).
Cosmologie
Allah raconte sa création du monde selon une logique surprenante : « Il a élevé sa voûte et l’a ordonnée, Il a assombri sa nuit et fait sortir sa lumière du jour. Et quant à la terre, après cela, il l’a étalée, il a fait sortir d’elle son eau, ses pâturages et les montagnes, il les a ancrées. Un plaisir pour vous et votre bétail. » (79, 27-33). La nuit puis le jour ont été créés avant la terre et les étoiles. Après la terre (2, 29), il créa 7 cieux (41,12), il a placé dans les 7 cieux le soleil et la lune (71, 16). Le ciel le plus bas est un toit (21, 32), les étoiles y sont placées comme des lampes (37, 6 ; 41,12 ; 67, 5), les comètes sont des étoiles jetées par les anges sur les diables (67,5) ; le soleil n’est pas une étoile et, tous les soirs, il se « couche dans une source boueuse » (18, 86), jusqu’à ce qu’Allah en décide autrement, le Jour de la Résurrection, par exemple, quand « le soleil et la lune seront réunis. » (75, 9).
Grâce à Allah, pas de risque de collision pour l’instant entre le soleil et la lune [14]:
Les temps géologiques
« Renierez-vous [l’existence] de celui qui a créé la terre en deux jours ?» (41, 9). « Il S’est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu’à la terre : ‹Venez tous deux, bon gré, mal gré›. Tous deux dirent : ‹Nous venons obéissants›. » (49, 11).
Biologie
Allah n’est pas très renseigné sur l’embryologie, car il explique : « Nous avons créé les os et nous avons revêtu les os de chair » (23, 14). Or ce ne sont pas les os qui viennent avant la chair, mais le contraire. Il pense également, d’après son Prophète, que l’embryon humain est le fruit de deux éjaculations : « Le liquide émis par l’homme est épais et blanchâtre, tandis que celui de la femme est fluide et jaunâtre. La ressemblance de l’enfant à l’un des deux parents dépend de celui des deux liquides qui atteint l’utérus le premier. » (Muslim, 469, 470 ; Bukhâri, 130, 282, 3328, 6091, 6121). L’existence et le rôle des gamètes et des ovules féminins lui ont échappé[15].
Allah n’a pas compris davantage les fonctions du cerveau, il n’en mentionne même pas l’existence. Allah en attribue toutes les fonctions au cœur humain : « Ils ont des cœurs mais ne comprennent pas. Ils ont des yeux mais ne voient pas. Ils ont des oreilles mais n’entendent pas. » (7, 179).
Le concordisme au secours du Coran
Quelques supercheries «scientifiques» tentent aujourd’hui d’attester que le Coran contient des connaissances que seuls les outils de la recherche récente ont permis de découvrir. Les actuels « savants de l’islam » se sont livrés à une recherche intense dans les versets pour réussir à faire dire au Coran ce qu’il ne dit pas. Ce concordisme bat son plein, en particulier dans les videos [16]. En effet, c’est un outil essentiel du prosélytisme musulman, particulièrement à destination de la jeunesse. [17]
Géographie
Passablement gênés par les versets qui présentent Allah étalant la terre comme un tapis, des «savants musulmans » ont cherché la parade, à partir de ce verset : « Il a créé les cieux et la terre en toute vérité. Il enroule la nuit sur le jour et enroule le jour sur la nuit, et Il a assujetti le soleil et la lune à poursuivre chacun sa course pour un terme fixé…» (39, 5).
Le verbe («youkairou»), employé dans ce verset, signifie « rouler en spirale ». Il s’emploie, par exemple, à propos d’un tissu pour former un turban. Il impliquerait ici, selon les «savants musulmans», que la terre est sphérique et indiquerait même que la terre tourne, selon eux ! Or l’enroulement en spirale n’indique rien sur la forme du support de l’enroulement, et encore moins sur la rotation de ce support. (La tête de celui qui enroule son turban tourne-t-elle ?)
Ce verset « miraculeux » est plutôt à rapprocher de celui-ci, bien banal : «… Il fait que la nuit pénètre le jour et que le jour pénètre la nuit. Et Il a soumis le soleil à la lune. Chacun d’eux s’achemine vers un terme fixé… »(35, 13). Sans plus.
On trouve plus audacieux encore dans l’imposture. C’est carrément l’invention d’une traduction radicalement différente de la traduction classique.
« Et quant à la terre, après cela, Il l’a étendue » (traduction normale du verbe «daĥaha»= «étendre, étaler ») (79, 30).
Cela devient : Traduction Submission.org : « Il a fait la terre oviforme. »[18] Traduction Droit Chemin :« Quant à la terre, après cela, Il l’a arrondie comme l’œuf.» (79, 30).[19]
Biologie
Les sites musulmans s’appuient souvent sur un même verset du Coran pour démontrer qu’il contient une description avant-gardiste de l’embryon : « Nous avons certes créé l’homme d’un extrait d’argile, puis Nous en fîmes une goutte de sperme dans un reposoir solide. Ensuite, Nous avons fait du sperme une « alaqah » (sangsue, chose suspendue, caillot de sang), et de la alaqah, Nous avons créé une moudghah (substance mâchée)… » (Coran 23:12-14). Les apologistes de l’islam n’hésitent pas à utiliser des images (prises dans les ouvrages de savants mécréants), censées être des preuves, extraits :
Illustration 1: Dessins illustrant les similarités, au niveau de l’apparence, entre une sangsue et un embryon humain au stade appelé alaqah. (Le dessin de la sangsue est tiré de l’ouvrage Human Development as Described in the Quran and Sunnah [Le développement humain tel que décrit dans le Coran et la Sounnah], Moore et al., p. 37, adapté de Integrated Principles of Zoology [Principes généraux de zoologie], Hickman et al.. Le dessin de l’embryon est tiré de The Developing Human [L’humain en développement], Moore et Persaud, 5e édition., p. 73.)
Lorsque nous comparons l’apparence d’un embryon au stade de la moudghah avec celle d’un morceau de gomme qu’on a mâché, nous voyons des similarités entre les deux.
A) Dessin d’un embryon au stade de la moudghah. Nous pouvons voir, sur le dos de l’embryon, les somites qui ressemblent à des traces de dents. (The Developing Human [L’humain en développement], Moore et Persaud, 5e édition., p. 79.)
B) Photographie d’un morceau de gomme qui a été mâché.
Comment Mohammed aurait-il pu savoir tout cela il y a 1400 ans, alors que les scientifiques ne l’ont découvert que récemment en utilisant des équipements de pointe et de puissants microscopes qui n’existaient pas à cette époque-là ? » [20]
Le Big bang
Les adeptes du concordisme islamique brandissent un verset qui résumerait à la fois le Big Bang et la création de la vie en milieu aquatique : « Ceux qui ont mécru, n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l’eau toute chose vivante…» (21, 30).
Pour rendre compte du Big Bang, la Traduction Submission.org remplace gratuitement « séparer » par « exploser »(!) : « Les incroyants ne réalisent-ils pas que le ciel et la terre étaient autrefois une masse solide que nous avons explosée dans l’existence ? Et à partir d’eau, nous avons fait toutes choses vivantes.». C’est peu pour une démonstration.
Quant au fait que l’eau soit à l’origine de toute vie et nécessaire à l’existence, il y avait des siècles qu’on le savait.[21]
Physique
Le Coran est aussi censé avoir, le premier, mentionné l’atome… Alors que la théorie atomiste a été formulée bien avant l’islam[22]. Il suffit, pour faire croire cela, de traduire le mot « dhourra » (qui désignait un « fétu de paille » et donc une quantité infime) par « a-tome », mot grec qui signifie le plus petit élément de matière « in-sécable », notion qui n’existe pas dans le Coran. C’est pourtant la traduction qu’ont intentionnellement adoptée les « savants de l’islam » au XXe siècle. Le mot« dhourra » a 6 occurrences dans le Coran ; de nos jours, elles sont toujours traduites par « atome » :
« Certes, Dieu ne lèse [personne], fût-ce du poids d’une dhourra.[…]». (4,40)
« Il n’échappe à ton Seigneur ni le poids d’une dhourra sur terre ou dans le ciel, ni un poids plus petit ou plus grand qui ne soit déjà inscrit dans un livre évident ». (Coran 10,61)
«Rien ne Lui échappe fût-il du poids d’une dhourra dans les cieux, comme sur la terre.[…] » (34,3)
« Ils ne possèdent même pas le poids d’une dhourra, ni dans les cieux ni sur la terre. […] » (34,22)
« Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’une dhourra, le verra ; et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’une dhourra, le verra ». (Coran 99,7-8)
Même en remplaçant « dhourra » par «atome», on ne voit guère se dessiner la moindre ébauche de physique nucléaire dans ces versets (et si ces versets, prétendument « scientifiques », parlent de « la chose la plus petite, alors, ces verset devraient parler, non des atomes, mais de ce qui est encore plus petit comme, les électrons, les protons, les quarks etc… »[23]).
L’ultime recours: l’interprétation mystique
Les spéculations sur un sens profond caché dans le Coran («ta’wil») ne datent pas d’aujourd’hui . Elles ont notamment séduit les « soufis ». De grands esprits y ont cru, sans doute repoussés par la puérilité du texte original. Cette tendance trouve un regain d’intérêt de la part de ceux qui ne peuvent renoncer à leur foi, tout en ne pouvant se satisfaire du sens littéral de ce qu’ils lisent dans le Coran. Cela donne, outre la recherche d’allégories derrière chaque récit (l’ascension de Moïse figure l’élévation de l’âme), des théories numérologiques, affirmant que tout est codé et chiffré dans les versets ( les uns privilégies le chiffre 7, d’autres le chiffre 19, etc…). Les fidèles trouvent ce qu’ils cherchent derrière chaque mot ou chaque lettre, justement parce qu’ils l’y apportent. Et, une fois leur « clé » trouvée, ils en tirent la confirmation que le texte ne peut être que divin. Ce sont les « miracles mathématiques du Coran ». Le concours de l’informatique donne à l’ensemble une allure scientifique qui peut convaincre encore mieux ceux qui souhaitent l’être. Et d’autant plus quand c’est en anglais…
« Muslim scientist and computer expert named Rashad Khalifa entered the Quran into the computer An intricate mathematical code, far beyond the ability of human intelligence, has been discovered imbedded in the fabric of the scripture. Like an ancient time capsule, it remained hidden until our knowledge grew sophisticated enough to decode its intricacies. This code was deciphered by computers.
The discovery of mathematically coded scripture assures us that the verses, words, letters and all parameters of the original scripture were written down in accordance with an intricate pattern that is clearly superhuman ».
« Un code mathématique complexe, bien au-delà de la capacité de l’intelligence humaine, a été découvert enchâssé dans le tissu des écritures. Comme une ancienne capsule temporelle, il est resté caché jusqu’à ce que notre connaissance soit devenue suffisamment sophistiquée pour décoder ses subtilités. Ce code a été déchiffré par des ordinateurs.
La découverte d’un texte écrit mathématiquement nous assure que les versets, les mots, les lettres et tous les paramètres du texte original ont été écrits selon un modèle complexe qui est clairement surhumain.»[24]
En conclusion, l’impact de la propagande pseudo-scientifique n’est pas négligeable dans les conversions à l’islam. Plus le niveau de connaissance du public dans le domaine est faible, plus ces élucubrations peuvent faire illusion. Pour ce qui est de l’apport de véritables savants ayant vécu en pays musulman, on ne peut affirmer qu’il découle en quoi que ce soit de la valeur formatrice de l’islam. Ils s’inscrivent dans la chaîne ininterrompue du savoir humain. Il est toujours loisible d’isoler un maillon de cette chaîne et de lui accorder le mérite de tout ce qui l’a précédé ou suivi. Les apologistes de l’islam ne s’en privent pas. Ils tentent d’imposer la fable d’une science arabo-musulmane à laquelle l’Occident devrait tout. Or, sans nier la présence de grands esprits parmi la liste des savants qu’ils arborent fièrement, on doit constater qu’ils eurent peu d’impact sur leurs sociétés, en raison du frein à l’innovation qui fait partie intégrante du dogme islamique. Cela conduit les adeptes de ce dogme, hier comme aujourd’hui, à des prouesses sophistiques pour concilier les avancées de la science, toujours en devenir, avec les limites de textes figés depuis 14 siècles.
[1] Le Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris, 1974, p. 171 et Encyclopédie de l’islam, nouvelle éd., Leiden/ Paris, Brill/ Maisonneuve et Larose, 1960, t.3, pp. 1161-1162.
[2] Agathe RABIER, « L’islam est-il bâti sur des sables mouvants ? », in Résistance républicaine, publié le 06/12/2023. https://resistancerepublicaine.com/?s=l%27islam+est-il+b%C3%A2ti+sur+des+sables+mouvant
[3] Sylvain GOUGUENHEIM, Aristote au Mont Saint-Michel, Les racines grecques de l’Europe chrétienne, Seuil, Paris, 2008, p. 144.
[4] Sylvain GOUGUENHEIM, op. cit., p.145-146.
[5] Dans un ouvrage perdu, Kit ab al-jam’wal tafriq bi hisab al-Hind (« Livre sur l’addition et la soustraction d’après la méthode des Indiens »).
[6] D’après Beya Ben HASSIN, « Apostats : pourquoi nous avons quitté l’islam »
[7] Sylvain GOUGUENHEIM, op. cit. p. 151.
[8] BUKHÂRI, L’authentique Tradition musulmane, Choix de hadiths, trad. G.BOUSQUET, Paris, Fasquelle, 1964, 53-5, p. 43. Ou BUKHÂRI, volume III, livre 49, numéro 861.
[9] Daniel DE Smet, « Sciences étrangères », in Dictionnaire du Coran, ss. la direction de Mohammad AMIR-MOEZZI, Robert Laffont, Paris, 2007, p. 804.
[10] Sylvain GOUGUENHEIM, Aristote au Mont Saint-Michel, op. cit.
[11] Léonard de Vinci (1452-1519), Paracelse (1493-1541)Ambroise Paré (1510-1590), Michel Servet (1511-1553), André Vésale (1514-1564), William Harvey (1578-1657)…
[12] Averroès n’a a été imprimé en arabe qu’en 1984 à New Delhi. La première fois que l »alphabet arabe apparaît dans un livre imprimé selon la technique de Gutenberg, c’est dans un ouvrage réalisé à Mayence en février 1486 (1re édition) par l’artiste d’origine hollandaise Erhard Reuwich . L’impression de livres en pays arabe attendra longtemps : ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que l’imprimerie commença réellement à concurrencer la copie manuscrite arabe.
[13] La plupart des erreurs du Coran sont soigneusement recensées dans l’ouvrage de Majid OUKACHA, 100 contradictions et erreurs scientifiques dans le Coran, publié en 2023.
[14] https://contre-argumenter-l-islam.jimdofree.com/faux-miracles-scientifiques-du-coran/l-orbite-du-soleil/
[15] Majid OUKACHA, op. cit. , p.160.
[16] https://youtu.be/RJ8GQJ3qQv4 ou encore https://youtu.be/aQPlcFCVMTs ou https://youtu.be/UpPdzmlr4zE
[17] Majid OUKACHA, «Les miracles scientiFAKES du Coran», publié le 24/01/2021. https://youtu.be/2vNjO-gNfyo
[18] https://submission.org/d/x/webqt.php
[19] http://www.droit-chemin.com/Traduction.ashx?sura=79
[20] « Ce que dit le Coran sur le développement embryonnaire humain », in The religion of islam, publié le 31/03/2008. https://www.islamreligion.com/fr/articles/216/ce-que-dit-le-coran-sur-le-developpement-embryonnaire-humain
[21] ANAXIMANDRE de Milet, (610-545 avant J.C.), disciple de Thalès, prétendait déjà que les êtres vivants, dont l’homme, étaient issus de l’eau.
[22] LEUCIPPE, DEMOCRITE (600 avt. J.C.), LUCRECE 94-54 avt. J.C. ainsi que une des 6 écoles de la philosophie hindoue, fondée par KANADA (600 avt. J.C.).
[23] « Apostats: pourquoi avons-nous quitté l’islam ? » https://contre-argumenter-l-islam.jimdofree.com/faux-miracles-scientifiques-du-coran/l-atome/
[24] https://www.barry-baker.com/Articles/documents/Miracle%20of%20Quran.pdf et aussi https://submission.org/Short_History_of_Miracle.html
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Magistral et roboratif ! Je me pose une question… Agathe dort elle ?
Parfois, avec ma petite chienne, Pichou.