Élysée : des travaux pas forcément indispensables

Chirac a englouti 43,5 millions d’euros dans les travaux à l’Élysée, de 1998 à 2004. C’était pour rémunérer un ami, l’architecte Gabor Mester de Paradj.
Sarkozy s’y est mis aussi, avec un budget de 24 millions.
Quant à François Hollande, voulant faire état de sa rigueur, à la fin de son mandat, il a reversé au budget de l’État 10 millions d’euros prévus pour entretenir l’Élysée. Seuls les travaux « les plus urgents » avaient été engagés. Les rénovations à venir n’en coûteront que plus cher au suivant. C’est toujours ça de gagné.
Dès son arrivée, le suivant, Emmanuel Macron, s’est donc saisi du cadeau. On commencera par une trentaine de chantiers (37 millions). Petit début, car 100 millions d’euros ont été programmés jusqu’en 2025.
Des travaux pas toujours indispensables
Une partie des travaux est nécessaire : plomberie, sécurité incendie (isolation du salon, 600 000 euros), cuisines (600 m2, 8 millions d’euros), mais… Emmanuel Macron s’est fait installer un second cabinet de travail, dès son arrivée, dans la chambre de l’Impératrice Eugénie. Fini le mobilier Napoléon III : bureau en béton de Francesco Passanetti, tapisseries de Beauvais d’après Hans Hartung et Pierre Alechinsky. Brigitte a également adopté un mobilier contemporain pour son très nécessaire bureau au Salon des Fougères.
En 2018, la nouvelle vaisselle en porcelaine de Sèvres aurait coûté 500 000 euros selon Le Canard Enchaîné (400 à 500 € l’assiette), 50 000 euros selon le JDD (200 € pièce).
Le Salon (doré à l’or fin) a coûté 930 000 euros. Cela faisait 70 ans que les lieux n’avaient pas été touchés, il fallait bien le faire.
Pour Brigitte, la salle des fêtes est passée du rouge napoléonien au gris (500 000 euros).
Les dépenses de l’Élysée ont fortement augmenté en 2023 (source : Cour des comptes).
Qui paie les travaux de l’Élysée ?
La Cour des comptes a reproché à l’Élysée d’avoir puisé plus de cinq millions d’euros sur sa réserve pour faire face aux dépenses en 2018. Pour le reste, qui a payé ? Réponse : le ministère de la Culture, propriétaire de l’Élysée, via l’Oppic, chargé du patrimoine et des projets immobiliers.
Le ministère de la Culture a du mal avec les occupants des résidences de la présidence. Des œuvres d’art ont mystérieusement disparu et 81 plaintes ont été déposées par le Mobilier national, la manufacture de Sèvres, les musées nationaux, etc.
Le site de l’Élysée
Le site de l’Élysée se partage entre un e-commerce et une propagande tous azimuts. En vrac :

 « Cette cathédrale Notre-Dame, nous la rebâtirons. Tous ensemble. Une France forte, libre de ses actes, capable de veiller sur ses citoyens et d’assumer son rayonnement mondial. Soutenir les forces de l’ordre. Immigration : mieux réguler pour mieux intégrer. Contreterrorisme : Saper les fondements de la haine.  Aller plus loin dans la lutte contre les séparatismes, etc. »
Une boutique-musée-salon de thé complète le site en ligne
Pour compléter le site, Macron n’a pas hésité à traverser la rue cette année jusqu’au 88 rue du Faubourg Saint-Honoré, adresse de la « Maison Élysée ». Dans ses 600 m2 la boutique souvenirs fait la promotion du « savoir-faire à la française ». Un salon de thé propose flan vanille Pompadour, tarte chocolat escalier de l’Empereur, charlotte Corrézienne en hommage aux présidents François Hollande et Jacques Chirac. Dans le musée des artisans (peintres à la feuille d’or, tapissiers…) montrent leur savoir-faire. La voix de Stéphane Bern, dans une salle équipée de technologie 3D, retrace l’évolution du palais depuis 1722.
La vente en ligne peut-elle payer les travaux ?
Le site en ligne serait plus lucratif que la boutique. Il faut dire que les travaux de la boutique — verrières aux couleurs du drapeau français, escaliers en fer forgé, miroirs — ont coûté plus de 200 000 euros. Question rentabilité, la boutique part donc avec un handicap, d’autant que, paradoxalement, elle est censée payer les travaux de l’Élysée. À moins que les escaliers n’aient été payés par le ministère de la culture.
La Cour des comptes a constaté la réussite de la vente de produits dérivés, due essentiellement à la vente en ligne (p. 43). Bénéfices : 186 453 € HT en 2023. Un peu juste pour compenser les 12,4 millions qui manquent et pour alléger le montant des travaux prévus (100 millions).
On tremble à l’idée que c’est justement à l’occasion de travaux de rénovation que Notre-Dame de Paris a pris feu. Pourvu que aucun mégot ne fasse décamper le monarque de son palais de l’Élysée. N’ayant aucun patrimoine immobilier, que deviendrait-il ? Brigitte le recueillera-t-elle dans sa villa du Touquet ? S’envolera-t-il dans un riad au Maroc ? Impossible, il a déjà vendu son palais Dar Olfa à Marrakech (quelques millions). À lire sa déclaration de patrimoine, il n’a pas l’air très économe.

https://lemediaen442.fr/elysee-des-travaux-pas-forcement-indispensables/

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