Vivre en reclus, une solution ?

La vie est un bien si précieux.

Chaque jour nous accable des maux qui se déversent sur le monde, sur la France, sur notre environnement.

L’on voit que nous pourrions vivre dans une sorte de paradis, n’étaient les autres, cet enfer de Sartre.

Loin de moi de rejeter l’altérité dans sa totalité. Bien sûr les autres sont une richesse aussi. Sans autrui la vie ne vaut pas d’être vécue.

Mais l’homme 2.0, la version bêta éternelle, l’homme en devenir ancré dans le XXIème siècle, dispose d’une ressource énorme, la semi-solitude.

Vous pouvez être avec les autres en étant seul.

Depuis bientôt 10 ans que j’écris pour Résistance républicaine, j’ai l’impression de vous connaître tous, sans vous avoir jamais rencontrés...

La sauvagerie nous entoure mais il nous appartient de dresser des murs, des frontières, des limites à son intrusion, sans jamais sombrer dans l’excès de se croire protégé dans un paradis artificiel qui ne demeure jamais hors d’atteinte.

Gardons bien sûr les pieds sur terre, ne laissons pas s’échapper les combats nécessaires, mais il demeure une voie du bonheur, celle de limiter son exposition au risque.

Nous avons encore des monuments de la littérature, du cinéma, de la musique, à disposition. Les parcourir peut occuper une vie entière. Seule nous manque la force de l’isolement, insupportable pour tout homme quand il dure trop, quand il atteint un paroxysme. L’isolement dessèche et nourrit le vice lorsqu’il est trop pratiqué.

Je suis saisi de peine lorsque je vois tous ces gens qui ont besoin de bouger en permanence, partir en week-end ici ou là, rendre visite à Untel ou Unetelle, se promener ici et là et fuient leur domicile en permanence ou y accueillent des invités dès qu’ils ont du temps libre. J’ai le sentiment qu’ils se fuient eux-mêmes.

J’aime pourtant sortir, recevoir des amis, me rendre sur un marché d’artisans d’art, dans une église, aux bords de la rivière, visiter un musée, une exposition… mais je ne le conçois que comme un alcool dont il ne faut pas abuser pour pouvoir vraiment le savourer.

La technologie nous a émancipés du besoin physique de la présence de l’autre. Cette émancipation n’est que partielle mais constitue déjà un énorme progrès par rapport à l’époque où seul le téléphone permettait d’être en présence de l’autre éloigné, et plus encore par rapport à l’époque antérieure où pour être ensemble, il fallait se voir en un même temps et un même lieu.

Bien sûr, dans un monde idéal, nous pourrions profiter de ce monde dans toute sa dimension physique, tant se retrouver autour d’un verre ou au coin du feu est plus chaleureux qu’un échange électronique ou un appel en « visio ».

Mais cette jungle qui nous environne est devenue si effrayante qu’il faut ne pas tenir tant à la vie pour s’y aventurer en permanence.

Tristes réflexions, triste perception de ce qu’est la vie ? Peut-être.

L’idée en est surgie de la lecture d’un fait divers où il est question d’un enfant de 2 ans brûlé à l’acide sur un toboggan public à Toulouse, du fait d’un acte malveillant.

L’enfant est brûlé au 3ème degré et sa maman a perdu son emploi depuis car elle n’est jamais retournée travailler. Elle n’a plus de larmes dans son corps tant elle a pleuré.

https://www.ladepeche.fr/2024/09/20/la-maman-de-lenfant-de-2-ans-brule-a-lacide-a-toulouse-je-narrive-meme-plus-a-pleurer-tant-jai-pleure-12210763.php

Voilà l’enfer dans lequel on vit.

Mercredi, en fin de journée, alors qu’il se trouvait sur un toboggan de l’aire de jeux du Séminaire dans le quartier des Izards, le petit garçon a été brûlé sévèrement avec de l’acide caustique déversé sur les attractions colorées.

Il est tellement injuste et imprévisible que la vie de ce bambin ait ainsi basculé. N’emmenez plus vos enfants dans les parcs publics, un jardin avec un toboggan est plus sûr.

Un jardin à Toulouse, ce n’est pas à la portée de tout le monde financièrement. Qu’importe, fuyez les villes et venez repeupler les campagnes, elles n’attendent que vous. Fuyez les grandes villes et venez repeupler les petites et moyennes.

On ne peut se résoudre à avoir peur de tout. Cela défie la sagesse qu’on nous a inculquée, le courage dont on nous demande de faire preuve. On raille les peureux. Pourtant, les peureux ont raison.

Cultiver son jardin, rassembler les pierres précieuses de la vie, si nombreuses, si insoupçonnables parfois, si accessibles aussi car un excellent livre peut ne vous coûter que 5 euros.

La vie vaut-elle vraiment de s’exposer inconsciemment, inutilement, lorsque l’on peut se protéger et en profiter d’une manière qui soit la moins périlleuse possible ?

Se frotter le moins possible à ce monde hostile, est-ce réellement encore du domaine d’un ridicule qu’un Molière aurait pu moquer, ou n’est-ce pas une façon de montrer son amour pour la vie aussi ?

Ermite modéré, reclus en dilettante… La solitude a mauvaise presse et l’on prend le risque de passer pour taciturne.

Il est évidemment dur de s’y résoudre. Il existe sans doute une nécessité biologique d’être en immersion dans l’environnement qui nous entoure, une nécessité qui explique le plaisir que l’on a à « prendre l’air », flâner, retrouver nos semblables dans l’espace public, l’espace commun.

Apprendre à lutter contre cette nécessité ne peut que nous éloigner de notre nature profonde. Pourtant, le monde tel qu’il est devenu nous laisse-t-il le choix ?

Et si de nos jours, les reclus étaient ceux qui aiment le plus la vie et ont la conscience la plus aiguë de la profondeur de cette essence qui disparaît peu à peu, l’humanité ?

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9 Comments

  1. Le divertissement pascalien, les gens qui courent pour oublier leur condition humaine, pour ne pas réfléchir sur le sens de la vie, sur la destinée…
    Il y a les films, la littérature (lire et méditer sur les écrits de Proust ou Balzac va vous occuper un bon bout de temps), le jardinage, la marche ou le vélo, des plaisirs simples, quelques amis, la famille, des relations paisibles Cela n’empêche pas de s’informer sur le monde, de lire une presse qui cherche la vérité comme Riposte laïque, Bd Voltaire et d’autres.
    Bien sûr, on a vécu ses jeunes années dans l’agitation et la fureur moderne, on n’est pas né de la dernière pluie, mais la sagesse vient petit à petit, péniblement parfois, mais c’est un trésor pour celui qui y arrive.

  2. J’ai connu des gens pour qui le monde s’arrêtait au portillon de leur jardin ils ne voulaient rien savoir de ce qui se passait au delà !……Finalement ….🤔

  3. Beau cliché, mais vivre dans la crasse comme le suggère l’état de la cabane de cette personne, non! Vouloir vivre seul dans ces conditions est illusoire, on finit par avoir des compagnons : pous, morpions, et autres petites bébêtes qui occupent les longues soirées d’hiver. Le grattage avant le tirage!

  4. Bonnes réflexions qui me parlent . Je ne sors plus beaucoup, oui à cause de ces faits journaliers dramatiques ; à cause de l’âge ? les sorties sont elles moins intérrésantes ? en fait je ne sais ..mais je connais une dame qui n’est au courant de rien..alors elle va bien, elle s’occupe en écoutant ceux qui viennent la voir, nombreux…Dissolution ? ah bon ! drames en tous genre ? ah bon ! mais elle a du coeur, et je me disais qu’elle en avait parce que, précisément  » elle se protège », m’a t elle dit . Alors oui la question se pose . Les agriculteurs, eux, n’ont ils pas du bon sens ? ils ne sortaient pas, tout occupés à leurs labours, à se reposer de leur journée ..pas de dimanche, pas de fêtes ; ils semblent  » à coté de la vie  » , et pourtant ils savent !

    • et puis : quel est le sens de la vie , qu’est ce que on laisse à nos enfants .. question posée par un intervenant faisant parti de ce collectif  » réaction 19  » , qui lutte pour l’information sur le vaccin anti covid et ses conséquences . Donc il faut bien « être dans la vie  » !

  5. Déjà en raison des attentats qui sévissaient dans PARIS depuis les années 1980,on ne sortait plus que pour aller travailler et faire. les courses indispensables.Après on fuit la capitale et les villes.La civilisation occidentale,si précieuse,s’ecroule.Il faut que l’Armée agisse sans obéir à ce personnage dément.

  6. En clair il devient dangereux de vivre en ville, l’islamisation cherchant à s’instaurer, les trafics de drogues, les rebelles à l’ordre imposés par vie en république…avec des gouvernements n’assurant plus aucun ordre, ne punissant pas les malfaiteurs, ceux qui insultent les forces de l’ordre… il devient clair que la vie en société dans les villes devient si dangereuse qu’il vaut mieux vivre reclus loin des villes pour voir quelque chose de positif dans sa vie quotidienne, en éviter de regarder les actualités diffusés par les médias

  7. L’agitation du monde n’est que le moyen pour l’être humain d’oublier sa mort, inéluctable. Pourtant il sera seul à cet instant, seul pour accomplir le dernier voyage.

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