Donbass/OTAN : la 4ème vie d’Erwan Castel, ancien officier français devenu citoyen russe

Interview fleuve bien trop longue pour la poster sur un site  je vous résume les points essentiels ci-dessous, surtout son analyse de la situation des forces en présence et de la determination de l’OTAN à nous entraîner dans une guerre terrible.

L’interview d ‘Erwan Castel date du  18 août 2024

Ses propos ont été recueillis par Boris Karpov.

https://boriskarpov.tvs24.ru/2024/08/18/donbass-la-4eme-vie-derwan-castel/
Rediffusion libre avec mention de la source :
https://boriskarpov.tvs24.ru

Pour lire l’original , passionnant, à tête reposée sur un document word et le faire circuler  : interviewErwan Castel

 

Erwan Castel est donc l’un des premiers Français à être allé au Donbass en 2015 pour défendre ses convictions.Beaucoup ont fait comme lui mais sont revenus la queue entre les jambes, pas lui qui a combattu jusqu’en 2022.

C’est un ancien officier français devenu citoyen russe après une dizaine d’années de combat dans les forces militaires du Donbass.  C’est un combattant de terrain et non un analyste de divan ; son intervieweur, Boris Karpov a des divergences avec lui sur certains points géopolitiques mais ils sont en osmose sur le patriotisme russe.

Erwan Castel est donc l’un des premiers Français à être allé au Donbass en 2014 pour défendre ses convictions.Beaucoup ont fait comme lui mais sont revenus la queue entre les jambes, pas lui qui a combattu jusqu’en 2022, date à laquelle il a été grièvement blessé et amputé d’un bras. Et il est devenu citoyen russe.

 Je suis arrivé dans le Donbass fin janvier 2015 après m’être initialement engagé sur le front de l’information dès le mois de novembre 2013 pour dénoncer la révolution colorée du Maïdan dont le coup d’Etat néo-nazi final nous a conduit de la guerre du Donbass à la guerre russo-ukrainienne et je crains que cela ne s’arrête pas là. À l’issue des massacres d’Odessa (2 mai 2014) de Marioupol (9 mai 2014) et de Lougansk (2 juin 2014), j’ai décidé de clôturer mon activité de guide expédition en Guyane et de rejoindre physiquement la rébellion Donbass.

Non je ne regrette rien malgré les blessures, les déceptions et les déboires inevitables subis dans mon engagement radical. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter en trouvant le moyen de venir plus tôt et surtout en évitant les Français venus s’échouer en Russie.

La Russie a soutenu les séparatitstes du Donbass, politiquement, économiquement et militairement, ce qui a permis de créer les deux Etats de droit à Dontesk et à LouganskErwan Castel regrette seulement que la Russie ait tardé à intervenir car dès 2015 on savait que les accords de Minsk étaient une mascarade pour permettre aux ukro-atlantistes de mieux préparer l’escalade, car, pendant ce temps, les Ukrainiens se sont modernisés, entraînés… grâce aux aides et à la présence de l’OTAN. Mais il ne se sent pas qualifié pour comprendre les raisons de ce temps “perdu”. Il pense simplement que la Russie aurait dû intervenir dans le Donbas comme elle l’a fait en Crimée à cause de l’enjeu essentiel pour la défense russe de la base de Sébastopol. 

Il reconnaît que, néanmoins, cela n’aurait sans doute pas évité à court terme la confrontation radicale entre la Russie et l’OTAN qui arrive à grands pas.

Les défenseurs du Donbass ont en effet drastiquement manqué de moyens, au sein de la brigade internationale Piatnachka créée en 2014 et intégrée depuis 2022 au premier corps d’armée de la Fédération de Russie, il y a découvert l’esprit de famille et l’Union des Peuples.

L’intervention russe fin février 2022 a été perçue par la population comme un immense soulagement et une quasi libération de 10 années de souffrances, même si le déroulement des opérations ne les a pas encore totalement éradiqué et que le risque d’une guerre mondiale plane encore plus fortement au dessus des têtes.

A l’époque nous suivions avec attention les réunions autour de la proposition russe adressé à Washington d’un traité de sécurité collective en Europe fondé sur un bon sens qui devrait être commun. Puis dans un enchaînement rapide il y a eu le rejet sans surprise de cette proposition par les occidentaux et une escalade militaire violente de la part de forces ukro-atlantistes qui depuis 1 an s’accumulaient sur le front du Donbass.

En France, nombreux ont été les journalistes objectifs, voulant faire un vrai travail d’information, qui ont été sanctionnés par leurs directions russophobes volant délibérément la charte de Munich.

L’Ukraine, depuis le début, était formatée par une propagande occidentale et préparée par l’OTAN à être sacrifiée pour les intérêts de l’Oncle Sam.

Le plus dur est devant nous car l’ennemi aujourd’hui n’est plus le pouvoir de Kiev mais l’OTAN dans son ensemble.

Il regrette que Poutine, depuis son discours de Munich en 2007,  n’ait pas assez expliqué pourquoi depuis l’Ukraine devait rester neutre entre l’est et l’ouest et en aucun cas intégrée à l’OTAN, ce qui est l’objectif prioritaire des opérations militaires spéciales russes de 2022.

Pour Erwan Castel il ne saurait y avoir d’autre objectif à cette guerre que la défaite de l’OTAN ou au pire son retrait de tous les pays frontaliers de la Fédération de Russie, comme JFK, au nom du bon sens, avait demandé en 1962 le retrait du Pacte de Varsovie, représenté par des bases russes de l’île de Cuba.

Il précise par ailleurs qu’il faut rappeler que l’Ukraine, malgré les pertes énormes qu’elle a subies, est plus puissante qu’en 2021, avec plus de moyens sophistiqués, et de combattants formés. Sans parler de l’arrivée régulière en Ukraine de nombreux combattants mercenaires venant des milieux néo-nazis étrangers. C’est pourquoi, selon lui, la Russie devait passer à présent à la vitesse supérieurs en formant par exemple de nouvelles brigades et de nouveaux pilotes.

En effet, en face, l’OTAN a gagné la Suède et la Finlande qui ont 1300 km de frontière avec la Russie, privatisant ainsi la mer Baltique, sans parler de l’Arménie, de la Moldavie… ni de la modernisation et du renforcément de toutes les armées en Europe notamment celles des anciennes Républiques socialistes soviétiques. Erwan Castel demeure néanmoins confiant en la perspective d’une victoire de la Russie.

Les chances de retrouver la paix, pour lui dépendent de 3 conditions

1 / lorsque tous les territoires russes arbitrairement cédés à l’Ukraine soviétique seront restitués officiellement à la Russie soit toute la Novorossiya (d’Odessa à Dnepropetrovsk en passant par Nikolaïev, Kherson et Zaporodje) ainsi que le Donbass et Kharkov au minimum.

2 / que le reste de l’Ukraine signe devant l’ONU son refus définitif d’intégrer l’OTAN mais aussi l’UE (depuis son ambition dans la défense) et limite sa puissance militaires à des forces intérieures qui auront comme mission prioritaire d’éradiquer toute revendications bandériste et russophobe.

3 / Que l’OTAN se retire des pays frontaliers à la Russie et signe un traité de sécurité collective pour l’Europe mais aussi pour l’Asie centrale.

Utopique me direz vous ?

Entièrement d’accord !

Voilà pourquoi il faut n’accepter aucun cessez-le-feu avant la capitulation totale de l’Ukraine et l’humiliation radicale de l’OTAN.

Utopique, certes, et je sens, lecteur de Résistance républicaine, que tu frémis, que tu trembles. Il y a de quoi. D’ailleurs  Erwan Castel ne nie pas que ces objectifs n’ont aucune chance d’être atteints à court terme et avec les moyens actuels.

Erwan Castel propose sa solution, il sait, comme nous, qu’un affrontement militaire direct entre OTAN et Russie serait suicidaire pour tous, tout le monde le sait. Il faut donc contraindre l’OTAN à abandonner sa forme militaire actuelle. (Je suis bien d’accord avec lui, et c’est pour cela, entre autres,  que nous sommes très nombreux à espérer Trump comme le messie… )

Il faut une mobilisation générale en Russie et la création d’une alliance militaire équivalente à l’OTAN intégrant les pays alliés qui seront liés dans un traité d’assistance militaire collective.

Cette perspective a été suggérée lorsque des unités chinoises sont venues s’entraîner en Biélorussie ou que le Corps Africain russe (Wagner) intervient à la demande de pays africains… il faut juste institutionaliser ce front militaire antimondialiste. […]

Note de Christine Tasin : Je suppose et j’espère quant à moi que Poutine est en train de travailler à ce projet dans le cadre des Brics, seul moyen actuel de contrecarrer les projets fous et homicides de l’Etat profond étasunien qui dirige l’OTAN.

Je cesse mon résumé ici sauf à vous proposer un article de 15 pages au lieu des 30 originelles. Mais si certains pensent qu’il serait bien que je me colle à la suite dans un second, voire un troisième article,  je le ferai, bien que cela demanderait un temps considérable 😉

 

 

 

 

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