JO : encore des amateurs mais aussi nombre de pros banquérisés !

Amateurisme ! Nombreux sont encore à associer « Jeux Olympiques » à « sportifs amateurs » donc « non professionnels », cette notion si chère au baron de Coubertin (1863-1937)…
Tiens, au fait, je ne me souviens pas si Pierre de Coubertin a été mis en valeur, parmi les Français ayant fait honneur à notre pays sur toute la planète, lors du défilé d’ouverture de ces JO de Paris ou s’il a plutôt été oublié comme le furent, entre autres, des personnalités de l’Histoire de France -sauf Marie-Antoinette !- mais aussi des personnalités d’envergure mondiale dont des chercheurs tels que Pasteur ou des ingénieurs comme Gustav Eiffel.

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Si certains participants aux JO de Paris sont encore amateurs, ce ne sont pas eux qui sont les plus nombreux à être récompensés par des médailles !

Pourtant, cette exclusivité, cette obligation qu’était l’amateurisme pour tout sportif voulant participer à des JO, il y a longtemps qu’elle a été effacée des statuts des JO ! Cela fait 40 ans ! Aux JO de Los Angeles de 1984 au cours desquels des sportifs professionnels entrèrent sur les stades de football ! Grâce à qui ? Mais au président du CIO d’alors, Juan Antonio Samaranch : « Ça m’arrange », aurait-il pu dire puisque, en football, l’Espagne, son pays, est tout de même nettement au sommet !

Comme l’a rappelé le site Çaminteresse fin 2023 :

« L’accession à la présidence du CIO de l’Espagnol Juan Antonio Samaranch, en 1980, sonne le glas de l’amateurisme. »

 

 

Quelle fut la raison qui le poussa à ce crime de lèse majesté contre l’esprit des JO voulu par Pierre de Coubertin :
« Après tout, rapporte Ça minteresse, si les JO doivent devenir le plus grand événement sportif mondial, n’est-il pas normal –et économiquement vital– que les meilleurs y soient présents ? Samaranch fait d’abord supprimer de la Charte olympique toute référence à l’amateurisme. » Voilà qui fut fait sans trop de difficultés…
Et, ainsi, peu à peu, il fit entrer des professionnels dont, en premier, les « Dieux du stade » les footballeurs ! Ce fut dès 1984, quatre années à peine après son arrivée. Ils furent suivis en 1988 par d’autres sportifs qui, eux aussi, pour certains, atteignent des sommets, financièrement parlant ! À savoir les joueurs de tennis, du moins ceux qui sont en tension dans leur sport ! Et en 1992 -le summum pour des vedettes bourrées de dollars- : après la médaille de bronze en 1984 aux footballeurs en prétention, celle d’argent en 1988 aux joueurs de tennis en tension à Séoul, ce fut en 1992 celle en or pour les basketteurs en extension !… Mais lors de quels Jeux Olympiques ? Mais, dans le pays de « Ça m’arrange » : l’Espagne et, plus précisément à Barcelone ! 
Et savez-vous où est né en 1920 le, c’était son titre, le « premier marquis de Samaranch » ? C’est une coïncidence EX-TRA-OR-DI-NAI-RE-MENT IN-CRO-YA-BLE ! Il est né à… BAR-CE-LO-NE ! Où d’ailleurs il est décédé en 2010… On se demande comment il a fait pour que sa ville natale soit choisie pour recevoir les JO ???
Donc « En 1992, à Barcelone, c’est le tour des multimillionnaires du sport-business : la Dream Team des basketteurs américains, de participer à des JO ! Pour la première fois, les superstars du championnat professionnel, la NBA, représentent la bannière étoilée aux Jeux olympiques. Michael « Air » Jordan, « Magic » Johnson et leurs pairs écrasent le tournoi. Et vengent l’affront de Séoul, en 1988, où l’équipe d’étudiants envoyée par les Etats-Unis s’est fait éliminer en demi-finale par l’ennemi absolu, l’URSS. »

Et ce symbole de l’amateurisme fit de la résistance pendant un bon tiers de siècle puisque 
« Le dernier bastion est tombé en 2016 à Rio : le tournoi de boxe, seul encore réservé aux amateurs, est ouvert aux professionnels. » 
Ce fut « L’épilogue d’une querelle aussi vieille que les JO. Aux origines de l’olympisme se trouve en effet « une quête de la pureté de la pratique physique qui se veut inspirée des Jeux antiques mythifiés », explique le journaliste sportif François Thomazeau.  Au début, le baron de Coubertin et jusqu’à sa mort en 1937, se montra intransigeant ! D’ailleurs…
« Véritable religion de l’olympisme, l’amateurisme est défendu par le CIO à coups d’excommunications : « la carrière de vedettes du sport olympique fut brisée pour avoir frayé avec l’hérésie professionnelle », explique François Thomazeau.
Ce fut le cas du Finlandais Paavo Nurmi, superstar des courses de fond, « radié à vie en 1932 pour avoir touché quelques primes à ses débuts quand il participait à des courses de foire pour améliorer son modeste ordinaire ».
Oui, radié à vie pour quelques primes : combien de participants aux JO de Paris, pas des JO 1924 -eux n’en riaient pas !- mais ceux de Paris 2024 riraient d’une telle sévérité, eux qui perçoivent -pour certains-, dans leur club sportif, jusqu’à plusieurs millions d’euros par mois ! Tel notre « cher » Kylian Mbappé : 6 MILLIONS d’EUROS par mois et il a été sélectionné dans l’équipe de France Olympique…

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Certains sportifs du siècle dernier, nos champions olympiques d’avant l’ère « Ça m’arrange », en particulier ceux qui, dans leur sport, n’avaient guère de prime et quand il y en avait, elles devaient être des plus limitées sinon gare aux… Jeux Olympiques ! Je pense aux multi champions olympiques -mais pas qu’eux !- que furent les cyclistes sur piste qui, comme d’autres nombreux sportifs à l’époque, n’ont pas roulé sur l’or : de l’or, ils n’en avaient qu’en… médailles ! Et pas de primes comme la plupart de pays en accordent à leurs champions ! Parmi eux, Pierre Trentin et Daniel Morelon, multi médaillés d’or tant en tandem que seuls !

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Pour les JO de Paris 2024, les Français -Olympiques ou ParaOlympiques- percevront :
– 80.000 euros pour une médaille d’Or (4×80 000 soit 320 000 euros + 1 bronze à 20 000 pour notre Léon Marchand national à 17 ans ! Et c’est très bien !),
– 40.000 pour celle en Argent,
– et 20.000 pour celle en Bronze…
Soit + 20% par rapport aux précédents JO, ceux de Tokyo. Primes également pour ceux les ayant amenés à la victoire.

Alors qu’il y a un siècle ce fut l’éviction scandaleuse de Paavo Nurmi pour quelques maigres primes. Et ce ne fut pas la seule : d’autres athlètes en furent les victimes dont, rappelle Çaminteresse…

 

 

« Jim Thorpe, l’un des plus grands athlètes américains de tous les temps. Il survole pentathlon et décathlon aux Jeux de Stockholm (1912). Puis un journal américain révèle qu’il a touché un salaire de joueur de baseball en 1909. Il est déchu de ses titres et doit rendre ses médailles en 1913. »

 

 

Bien qu’un peu tard pour le « banni », Juan Antonio Samaranch, fidèle à ses idées contre l’interdiction de l’amateurisme exclusif, l’année où les premiers professionnels mettaient leurs crampons de participants olympiques, en 1984, il réhabilita la mémoire de Jim Thorpe et cette année-là… 
« le fils de Jim Thorpe a reçu les médailles d’or de son père – réhabilité trente et un ans après sa mort – des mains de Juan Antonio Samaranch. Plus qu’un symbole… »
Comme quoi, même Samaranch sut réhabiliter certains sportifs…

Jacques MARTINEZ, journaliste, 
à RTL, de stagiaire à chef d’édition des informations de nuit (1967-2001), pigiste à l’AFP, le FIGARO, le PARISIEN…

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