Haïm Brézis, une histoire de laïcité française au début des années 60…

Ma nièce m’ a fait part de la mort, au début de ce mois, du mathématicien Haïm Brézis.

Haïm Brézis était un mathématicien renommé, né en 1944, connu surtout pour ses travaux en analyse fonctionnelle.

Un souvenir m’est revenu le concernant qui fera comprendre au lecteur le changement de paradigme complet que nous subissons, quant à la laïcité, du fait de l’intrusion  conjuguée, chez nous, des conceptions américaines et du suprémacisme musulman, c’est l’objet de cet article.

J’avais lu, il y a plusieurs années, son  livre d’entretien,   dans la collection dirigée par Jacques Vauthier sur les rapports entre activité scientifique et spiritualité.

Haïm Brézis  est né dans une famille juive  ashkénaze : son patronyme est un,  nom francisé par son grand-père, dérivé de Breslau, ville de Prusse, intégrée à la Pologne, après 1945, sous le nom de Wroclaw.

Cette famille est très modeste,  le père de Haïm est fourreur, mais extrêmement attaché au judaïsme  orthodoxe.

Haïm fait des études  secondaires, puis en  classes préparatoires scientifiques très brillantes, au début des années 60.

Mais et c’est là, le coeur de mon article,  une épreuve d’entrée à l’ENS Ulm, Graal  des apprentis mathématiciens français, se déroule… un samedi  !

Impossible pour un Juif orthodoxe comme Brézis.

Haïm Brézis va donc  abandonner son premier rêve, renoncer au concours,  et, sans chouiner,  entrer à la faculté des sciences de Paris.

Statut beaucoup moins favorable : on dispose de meilleures conditions de travail  à l’ENS et surtout, pour une famille modeste, on perçoit un petit traitement comme élève-normalien.

Quelle différence avec aujourd’hui,  où la moindre footeuse  voilée « française »  fait tout un ramdam pour imposer son voile au public français !

Quoi qu’un athée puisse penser de la décision de Brézis, qui lui a  fait renoncer à des avantages substantiels,  pour ce qu’on peut  penser être une broutille, on ne peut être qu’être admiratif  dans la conciliation, pleine de discrétion et de sacrifice réel,  qu’elle marque entre ses convictions personnelles et les exigences républicaines.

Mais ça c’était avant …

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7 Commentaires

  1. Dommage pour lui, mais il a usé de sa liberté de choix sans essayer d’imposer ses convictions religieuses.
    Je suppose que c’est une différence essentielle entre un juif et un muz.

  2. Quelqu’un qui a préféré faire passer ses convictions avant l’argent, le tout sans tambour ni trompette. Merci Antiislam. 19 en force.

  3. La bêtise religieuse dans toute sa splendeur! En effet on reste admiratif, voir dubitatif d’un tel niveau de superstition archaïque! Ce raisonnement n’engage que moi et la liberté de penser et de décider appartient à tous. J’exprime ma pensée, mais je ne juge pas!

    • Cher Chti,

      Te connaissant, par tes commentaires, je m’attendais à cette réaction de ta part.

      En fait, le petit paragraphe final, sur l’incompréhension vis-à-vis de l’attitude de Brézis, pour un athée, je l’ai écrit en pensant à toi :=)

      • Merci antiislam, je ne m’attendais pas a tant d’égards, j’espère que tu ne m’en voudras pas trop, j’ai bien compris le message de ton article, mais je ne peux pas m’empêcher de dire ce que je pense! A mon age je suis irrécupérable. 😀 bonne journée!

  4. Merci Antiislam pour cet article. Il est des personnes qui font passer leurs convictions avant les avantages matériels. C’est rare et ça mérite d’être souligné. 19 en force!

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