Artisanat russe : l’écorce de bouleau, un matériau souple et doux, mais aussi imperméable et durable

Le bouleau est considéré comme un symbole national de la Russie, car il est disponible en abondance dans les immenses forêts de Russie et les artisans russes ont su en exploiter toutes les richesses.

Son écorce a même été utilisée comme support d’écriture du XIe au XVe siècle, avant que ne commence la production en masse de papier. Et enfin, les paysans russes ont fabriqué leurs chaussures, les fameuses laptis, jusque dans les années 1930 qui ont fait partie des objets traditionnels de la campagne Russe pendant des décennies!

Après prélèvement des écorces, on leur fait subir plusieurs traitements qui vont suivant le cas, les débarrasser de la pellicule extérieure (où la garder pour des besoins décoratifs), puis leur donner une souplesse proche de celle du cuir.

Éventuellement, des bains de diverses colorations seront appliqués, et enfin le travail de fabrication d’objets pourra commencer.

 

Artisanat russe : l’ écorce de bouleau

L’artisanat de l’écorce de bouleau existe en Russie depuis des siècles. L’écorce de bouleau est un matériau souple et doux,  tel du cuir, mais aussi imperméable et durable. Elle se prête bien au tissage ainsi qu’aux techniques de découpage, de perçage, de gravure et d’estampage. Pour la fabrication des différents objets (boîtes, coffrets, étuis) on utilise l’écorce du bouleau ouralien de Shemogod, qui a la particularité d’être très solide. Grâce à une technique spéciale, de ravissants motifs sont découpés sur l’écorce. Chaque pièce est unique et faite à la main.

L’écorce de bouleau peut être transformée en une huile utilisée pour imperméabiliser le cuir. Elle a également des utilisations antiseptiques, notamment pour traiter les affections ou les infections de la peau.

L’écorce de bouleau servait à fabriquer la colle de la préhistoire, le brai de bouleau. On l’utilise en parfumerie pour élaborer le fameux extrait « cuir de Russie ».

Écorce de bouleau sculptée

L’écorce de cet arbre était largement utilisée puisque suffisamment souple pour être sculptée et tressée. Les souvenirs en écorce de bouleau sont encore très populaires dans de nombreuses villes russes anciennes.
L’art de sculpter l’écorce de bouleau est apparu dans les petits villages situés le long de la rivière Shemoksa. La sculpture décorative d’écorce de bouleau de Shemogadskaya, parfois appelée « dentelle du Nord », a commencé au début du XIXe siècle.
Les récipients en écorce de bouleau servaient à conserver les produits secs et les liquides comme le lait, l’eau ou le kvas. Ce matériau est idéal pour le stockage des aliments, car l’écorce de bouleau possède des qualités antiseptiques.
L’écorce de bouleau servait également à fabriquer des paniers, des chaussures, des cordes, des boîtes et d’autres objets tressés.

Les boîtes et les récipients sont ornés par la sculpture, l’estampage ou le gaufrage.

 

 

Extrait d’un texte sur la « dentelle d’écorce de bouleau » : 

Les motifs typiques de l’écorce de bouleau Shemogod fendue – images d’animaux, de personnes, d’oiseaux, de végétation – sont gravés avec un poinçon émoussé sur des feuilles d’écorce de bouleau et découpés avec un couteau bien aiguisé en éliminant l’arrière-plan. Parfois, une feuille ou du papier de couleur est placé sous l’ajouré et la sculpture est combinée avec un gaufrage. L’écorce de bouleau fendue est collée en bandes sur la surface de produits en bois utilitaires et décoratifs – dans des évidements spéciaux – plats, cadres, boîtes. Parfois, ces produits sont fabriqués à partir de deux couches d’écorce de bouleau.

Les maîtres utilisent également d’autres techniques, plaçant, par exemple, parmi un motif floral luxuriant, une image d’oiseau interprétée de manière ornementale. L’utilisation répandue de cette image dans de nombreux types d’art populaire – broderie, dentelle, sculpture et peinture sur bois – témoigne de la longue tradition de cette figure, apparemment conçue pour servir de talisman.

 

Écorce de bouleau tressée

Les chaussures tissées à partir d’écorces d’arbres, notamment de bouleau, sont traditionnelles en Europe du Nord et de l’Est et remontent à la préhistoire. Elles étaient portées par les peuples finniques et baltes, les Russes et les Biélorusses. Elles ont été portées par les Russes jusqu’au début du XXe siècle. L’écorce de bouleau est également utilisée pour fabriquer des paniers.

Écorce de bouleau peinte


Parfois appelée papyrus russe, l’écorce de bouleau était utilisée comme papier par les anciens Slaves. Des documents écrits sur l’écorce de bouleau ont été découverts en Russie et en Biélorussie.

On peint ou on décore  l’écorce de bouleau avec des appliques.

Prolongement (textes à traduire automatiquement)

https://m-der.ru/store/10006316/

https://craftru.com/information/beresta-goods.html

https://www.hnh.ru/handycraft/made_of_birch_bark

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8 Commentaires

  1. c’est beau ce travail d’une finesse , une agréable parenthése de sérénité dans cette période désaxée . Grand merci de cette découverte

  2. Je suis totalement ébahis de tout ce que les russes ont tiré des bouleaux ! C’est impressionnant ! Comme ils en ont des centaines de millions, ils ne seront jamais à court de matière première…
    En plus de l’utilitaire, l’art russe à partir de cet arbre est magnifique. La créativité humaine est formidable. Il suffit de l’employer dans le bon sens.
    Article bougrement passionnant, éclectique, et apaisant.
    Un grand merci, ami Jules, de ce moment de bonheur.

  3. DANS les années 68-70, en Finlande, nous autres étudiants nous faisions rattraper par la peau des fesses par les « natifs » lorsque nous découpions en souvenir des lamelles d’écorce de bouleau..

  4. Merci de et aperçu inhabituel de la réalité européenne. L’ingéniosité des hommes pour survivre, et rendre beau ce qui ne servait qu’à leur survie m’impressionne toujours.
    Si les Japonais ont su tirer partie du bambou, les Russes ont fait de m^me de ce petit arbre qui semble si fragile et insignifiant.

  5. Merci jules, de nous faire connaître ce superbe artisanat pour ne pas dire art tout court! Je ne connaissais pas. J’adore vos articles consacrés à l’art russe qui sont toujours intéressants et exhaustifs, cela nous change des horreurs que l’on nous inflige tout le jours.

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